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Liturgie - Page 588

  • Jésus et le droit canon

    L'évangile de ce jour (Jean 8) :

    Alors les scribes et les pharisiens lui amenèrent une femme surprise en adultère; et ils la placèrent au milieu de la foule. Et ils dirent à Jésus: Maître, cette femme vient d'être surprise en adultère. Or Moïse, dans la loi, nous a ordonné de lapider ces femmes-là. Toi donc, que dis-tu? Ils disaient cela pour le tenter, afin de pouvoir l'accuser. Mais Jésus, se baissant, écrivait avec son doigt sur la terre. Et comme ils persistaient à l'interroger, il se releva, et leur dit: Que celui d'entre vous qui est sans péché lui jette la pierre le premier. Puis, se baissant de nouveau, il écrivait sur la terre. Mais, ayant entendu cela, ils se retirèrent l'un après l'autre, en commençant par les plus âgés; et Jésus demeura seul avec cette femme, qui était debout au milieu. Alors Jésus, se relevant, lui dit: Femme, où sont ceux qui t'accusaient? Personne ne t'a-t-il condamnée? Elle dit: Personne, Seigneur. Jésus lui dit: Moi non plus, Je ne te condamnerai pas; va, et désormais ne pèche plus.

    C'est le même Jésus qui dit ailleurs (Matthieu 5) :

    Ne pensez pas que je sois venu abolir la loi ou les prophètes; je ne suis pas venu les abolir, mais les accomplir. Car en vérité, je vous le dis, jusqu'à ce que passent le ciel et la terre, un seul iota ou un seul trait ne disparaîtra pas de la loi, que tout ne soit accompli. Celui donc qui violera l'un de ces plus petits commandements, et qui enseignera les hommes à le faire, sera appelé le plus petit dans le royaume des Cieux; mais celui qui fera et enseignera, celui-là sera appelé grand dans le royaume des Cieux.

    La clef se trouve dans le verset suivant :

    Car Je vous dis que si votre justice n'est pas plus abondante que celle des scribes et des pharisiens, vous n'entrerez pas dans le royaume des Cieux.

  • Il s’assit, et il avait soif

    L'évangile de ce jour est celui de la Samaritaine. La liturgie mozarabe célèbre cet épisode au premier dimanche de carême, dont voici la préface.

    Il est digne et juste que nous vous rendions de continuelles actions de grâces, Seigneur saint, Père éternel, Dieu tout-puissant, par Jésus-Christ votre Fils, notre Seigneur : qui, venu du haut du ciel pour le salut du genre humain, s'assit, altéré et fatigué, au bord d'un puits. Lui en qui toute la plénitude de la divinité habitait corporellement, s'étant uni le corps de notre mortalité, devait montrer par les faits la vérité de sa chair ; et s'il paraît fatigué d'avoir marché, notre foi nous enseigne que cette infirmité n'était que dans sa chair. Il sortit pour se mettre en route, voulant faire voir la réalité du corps qu'il avait pris ; mais si la fatigue apparut dans sa chair, il n'a pas voulu que cette infirmité produisît celle de notre foi ; car ce qui en lui paraît faiblesse est plus fort que l'homme. Venant donc dans son humilité arracher le monde à la puissance des ténèbres, il s'assit, et il avait soif, quand il demanda de l'eau à la femme. Ce n'est que dans la chair qu'il était humilié, lorsque, assis au bord du puits, il s'entretenait avec la femme. Il exigeait d'elle la foi en même temps que dans sa soif il désirait l'eau. La foi qu'il réclamait de cette femme, qu'il demandait d'elle, il l'exigeait ; et c'est pour cela qu'il dit aux disciples, quand ils arrivent : J'ai une nourriture à manger que vous ne connaissez pas. Lui qui déjà avait créé en elle le don de la foi, il demandait qu'elle lui donnât aussi à boire. En même temps qu'il la brûlait de l'ardeur de son amour, il implorait d'elle un breuvage pour rafraîchir sa propre soif. En présence de ces prodiges d'une si haute puissance, que devons-nous vous présenter, ô Dieu saint, sans tache et miséricordieux, sinon une conscience pure et une volonté toute préparée à votre amour ? Offrant donc à votre Nom cette victime pure, nous vous prions et vous supplions d'opérer en nous le salut, comme vous avez opéré la foi en cette femme. Extirpez de nous les vices de la chair, vous qui avez daigné supporter dans cette femme les erreurs de l'idolâtrie. Soyez-nous clément au jugement futur, comme elle eut le bonheur de vous trouver apaisé. Nous sommes votre ouvrage, et nous ne pouvons être sauvés que par vous. Rédemption véritable, inépuisable plénitude de bonté, venez à notre secours. Ne perdez pas ce qui est à vous ; donnez la gloire sans fin de l'éternité à ceux auxquels vous avez donné la nature raisonnable. Que nous qui vous louons en cette vie, nous puissions vous glorifier plus dignement encore dans la félicité qui ne finit pas. Vous êtes notre Dieu : ne nous rejetez pas de devant votre face ; mais regardez favorablement ceux que vous avez créés par une miséricorde toute gratuite. Quand vous aurez ôté de nous toutes les traces de nos fautes, rendez-nous agréables aux regards de votre grâce. Retirés de la profondeur du puits funeste de nos crimes, laissant sur le bord le vase de nos passions, puissions-nous, après le passage de cette vie, courir en hâte à l'éternelle cité de Jérusalem !

  • Saint Joseph

    Rappelez-vous maintenant le patriarche de ce nom qui fut vendu en Egypte; non seulement il portait le même nom, mais encore il eut sa chasteté, son innocence et sa grâce. En effet, le Joseph qui fut vendu par ses frères qui le haïssaient et conduit en Egypte, était la figure du Christ qui, lui aussi, devait être vendu; notre Joseph, de son côté, pour fuir la haine d'Hérode, porta le Christ en Egypte (Matth., II, 14), Le premier, pour demeurer fidèle à son maître, ne voulut point partager le lit de sa maîtresse (Gen., XXXIX, 12); le second, reconnaissant sa maîtresse dans la mère de son Seigneur, la vierge Marie, observa lui-même fidèlement les lois de la continence. A l'un fut donnée l'intelligence des songes, à l'autre il fat accordé d'être le confident des desseins du ciel et d'y coopérer pour sa part. L'un a mis le blé en réserve non pour lui, mais pour son peuple; l'autre reçut la garde du pain du ciel non seulement pour son peuple, mais aussi pour lui. On ne peut douter que ce Joseph, à qui fut fiancée la mère du Sauveur, n'ait été un homme bon et fidèle, ou plutôt le serviteur même fidèle et prudent que le Seigneur a placé près de Marie pour être le consolateur de sa mère, le père nourricier de son corps charnel et le fidèle coopérateur de sa grande oeuvre sur la terre. Ajoutez à cela qu'il était de la maison de David, selon l'Evangéliste; il montra qu'il descendait en effet de cette source royale, du sang même de David, ce Joseph, cet homme noble par sa naissance; mais plus noble encore par le coeur. Oui, ce fut un digne fils de David, un fils qui n'était point dégénéré de son père; irais quand je dis qu'il était un digne fils de David, je dis non seulement selon la chair, irais pour sa foi, pour sa sainteté et pour sa dévotion. Dieu le trouva en effet comme son aïeul David un homme selon son coeur, puisqu'il lui confia son plus saint mystère, lui révéla les secrets les plus cachés de sa sagesse, lui fit connaître une merveille qu'aucun des princes de ce monde n'a connu, lui accorda la garde de voir ce dont la vue fut ardemment désirée mainte fois par une foule de rois et de prophètes, d'entendre celui qu'ils n'ont point entendu; non seulement il lui fut donné de le voir et de l'entendre, mais il eut l'honneur de le porter dans ses bras, de le conduire par la main, de le presser sur son coeur, de le couvrir de baisers, de le nourrir et de veiller à sa garde. Il faut croire que Marie ne descendait pas moins que lui de la maison de David, car elle n'aurait point été fiancée à un homme de cette royale lignée, si elle n'en eût point été elle-même. Ils étaient donc l'un et l'autre de la famille royale de David; mais ce n'est qu'en Marie que se trouva accomplie la promesse véridique que le Seigneur avait faite à David, Joseph ne fut que le témoin et le confident de son accomplissement.

    (saint Bernard, homélie 2 sur Missus)

  • Sanguis ejus exquiritur

    Dixit Ruben fratribus suis: Numquid non dixi vobis, Nolite peccare in puerum, et non audistis me? En, sanguis ejus exquiritur. Merito hæc patimur, quia peccavimus in fratrem nostrum, videntes angustias animæ ejus, dum deprecaretur nos, et non audivimus. En, sanguis ejus exquiritur.

    Ruben dit à ses frères: Nous vous ai-je pas dit: ne péchez pas contre cet enfant? et vous ne m'avez pas écouté. Voilà que son sang est redemandé. C'est justement que nous souffrons tout ceci, parce que nous avons péché contre notre frère, voyant l'angoisse de son âme, quand il nous priait nous ne l'avons pas écouté. Voilà que son sang est redemandé.

    (répons des matines)

  • Vadam et videbo eum antequam moriar

    Nuntiaverunt Jacob dicentes : Joseph filius tuus vivit, et ipse dominatur in tota terra Ægypti; quo audito revixit spiritus ejus, et dixit: Sufficit mihi, vadam et videbo eum antequam moriar. Cumque audisset Jacob quod filius eius viveret, quasi de gravi somno evigilans, ait. Sufficit mihi, vadam et videbo eum antequam moriar.

    Ils portèrent le message à Jacob, disant: Joseph ton fils vit encore, et c'est lui qui commande dans toute la terre d'Egypte; ce qu'ayant entendu il reprit connaissance, et il dit: Il me suffit, j'irai, et je le verrai avant que je meure. Jacob apprenant que son fils était en vie, s'éveilla comme d'un profond sommeil et dit: Il me suffit, j'irai, et je le verrai avant que je meure.

    (répons des matines)

  • Ego sum Joseph

    Dixit Joseph undecim fratribus suis: Ego sum Joseph, quem vendidistis in Ægyptum: adhuc vivit pater noster senior, de quo dixeratis mihi? Ite, adducite eum ad me, ut possit vivere. Biennium enim est, quod cœpit esse fames in terra: et adhuc restant anni quinque, quibus nec arari poterit, nec meti. Ite, adducite eum ad me, ut possit vivere.

    Joseph dit à ses onze frères: Je suis Joseph votre frère, que vous avez vendu en Egypte; vit-il encore notre père, ce vieillard dont vous m'avez parlé? Allez, amenez-le moi afin qu'il ait de quoi vivre. Car il y a deux ans que la famine a commencé sur la terre, et il reste encore cinq ans pendant lesquels on ne pourra ni labourer, ni moissonner. Allez, amenez-le moi afin qu'il ait de quoi vivre.

    (répons des matines)

  • 3e dimanche de carême

    L'Eglise poursuit sa lecture de la Genèse et en arrive aujourd'hui à l'histoire de Joseph.

    Cette histoire est une impressionnante prophétie christique.

    Les frères de Joseph, qui ont juré sa perte, le dépouillent de sa tunique, qu'ils trempent dans le sang d'un bouc pour faire croire à son père qu'il est mort, et le jettent dans une citerne, dont ils le sortent pour le vendre, pour 20 pièces d'argent, à des marchands qui le conduisent en Egypte. Là, il est à l'origine d'une extraordinaire prospérité : on viendra de partout acheter le blé égyptien.

    Richard de Saint-Victor, expliquant chaque aspect de la prophétie, montre qu'elle s'étend jusqu'à la consommation des siècles : « Les frères de Joseph vinrent enfin et le reconnurent ; à la fin des temps, après que la plénitude des nations sera entrée, les restes d'Israël se convertiront au Christ. »

  • Le fils prodigue

    « Il partit pour un pays lointain. » Est-il pire éloignement que de se quitter soi-même, d'accepter la distance que crée, non l'espace, mais la conduite, de s'isoler par les désirs du cœur et non par des étendues de terre, d'être séparé des saints comme par une zone brûlante de luxure terrestre ? Car quiconque se sépare du Christ, s'exile de la patrie et choisit le monde pour cité. Mais nous, « nous ne sommes plus des étrangers ni des gens de passage. Nous sommes concitoyens des saints, nous sommes la maison de Dieu » (Eph 2, 1). « Nous qui jadis étions loin, nous sommes devenus proches grâce au sang du Christ » (Eph 2, 13). Gardons-nous donc d'être malveillants envers ceux qui reviennent d'un pays lointain car nous aussi, nous avons vécu dans une région lointaine, comme l'enseigne Isaïe. Tu lis en effet : « Sur ceux qui gisent dans l'ombre de la mort une lumière a resplendi » (Is 9, 2). Ainsi, le pays lointain, c'est l'ombre de la mort.

    Pour nous, le Christ Seigneur est le souffle de notre vie ; nous vivons à l'ombre du Christ. Aussi l'Église dit-elle : « A son ombre désirée, je me suis assise » (Cant 2, 3). Ce jeune homme donc, a consumé dans une vie de débauche tout le charme dont il était pourvu. Toi, qui as reçu l'empreinte de l'image de Dieu, qui portes sa ressemblance, veille donc à ne pas la réduire à néant par une vie honteuse, indigne de ta raison. Tu es l'œuvre de Dieu, ne dis pas à l'idole de bois : « Tu es mon père ». Ne te rends pas semblable aux idoles de bois, puisqu'il est écrit : « Que deviennent comme elles ceux qui les font » (Ps 113, 8).

    Saint Ambroise

  • Le maître de la vigne

    Enfin il leur envoya son fils, disant : Du moins ils respecteront mon fils ! Mais les vignerons, voyant le fils, se dirent entre eux : Celui-ci est l'héritier ; venez, tuons-le, et nous aurons son héritage. Et l'ayant pris, ils le jetèrent hors de la vigne et le tuèrent. Lors donc que viendra le maître de la vigne, que fera-t-il à ces vignerons ? Ils lui répondirent : Il châtiera sévèrement ces méchants, et il louera sa vigne à d'autres vignerons qui lui en rendront les fruits en leur temps.

  • Les ulcères du pauvre Lazare

    Que signifie, frères très chers, que signifie ce riche « qui s'habillait de pourpre et de linge fin et faisait chaque jour des festins splendides », sinon le peuple juif qui eut extérieurement un culte de vie ; qui se servit des délices de la loi reçue pour s'en faire gloire et non pour agir ? Et Lazare, couvert d'ulcères, qu'exprime-t-il en figure, sinon le peuple des nations ? S'étant converti à Dieu, il n'a pas rougi de confesser ses péchés, ce lui fut une lésion sur la peau. Car le virus est attiré des organes internes et se déclare au-dehors par une lésion de la peau. Qu'est donc la confession des péchés sinon une sorte d'ouverture des lésions ? Parce que le virus du péché se déclare salutairement par la confession alors qu'il couvait pernicieusement dans l'âme. Car, les lésions de la peau attirent en surface l'humeur putride. Et, en confessant nos péchés, que faisons-nous d'autre que de déclarer le mal qui couvait en nous ? (...)

    D'autre part, les chiens venaient lécher les plaies de ce pauvre qui gisait là. Souvent, dans le langage sacré, les chiens désignent les prédicateurs ; car la langue des chiens, en léchant une plaie, la guérit. De la même manière, les saints docteurs, quand ils nous instruisent lors de la confession de notre péché, touchent, pour ainsi dire, la plaie de notre âme avec la langue.

    Ce commentaire de l'évangile du jour, qui se trouve dans le bréviaire, est de saint Grégoire le Grand, dont ce serait la fête aujourd'hui si l'on n'était pas en carême. Mais la fête du pape et père de l'Eglise, qui fut moine bénédictin, prime la férie dans les monastères.