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Liturgie - Page 484

  • Jeudi de la quatrième semaine de carême

    Considérons le mystère des trois résurrections opérées par le Sauveur : celle de la fille du prince de la synagogue, celle du jeune homme d’aujourd’hui, et celle de Lazare, à laquelle nous assisterons demain. La jeune fille ne fait que d’expirer ; elle n’est pas ensevelie encore : c’est l’image du pécheur qui vient de succomber, mais qui n’a pas contracté encore l’habitude et l’insensibilité du mal. Le jeune homme représente le pécheur qui n’a voulu faire aucun effort pour se relever, et chez lequel la volonté a perdu son énergie : on le conduit au sépulcre ; et, sans la rencontre du Sauveur, il allait être rangé parmi ceux qui sont morts à jamais. Lazare est un symbole plus effrayant encore. Déjà il est en proie à la corruption. Une pierre roulée sur le tombeau condamne le cadavre à une lente et irrémédiable dissolution. Pourra-t-il revivre ? Il revivra si Jésus daigne exercer sur lui son divin pouvoir. Or, en ces jours où nous sommes, l’Église prie, elle jeûne ; nous prions, nous jeûnons avec elle, afin que ces trois sortes de morts entendent la voix du Fils de Dieu, et qu’ils ressuscitent. Le mystère de la Résurrection de Jésus-Christ va produire son merveilleux effet à ces trois degrés. Associons-nous aux desseins de la divine miséricorde ; faisons instance, jour et nuit, auprès du Rédempteur, afin que, dans quelques jours, nous puissions, à la vue de tant de morts rendus à la vie, nous écrier avec les habitants de Naïm : « Un grand Prophète s’est levé « parmi nous, et Dieu a visité son peuple. »

    Dom Guéranger

  • Mercredi de la quatrième semaine de carême

    Nous chantons, au lever et au coucher du soleil, les antiennes suivantes : « Maître, quelle faute a commise cet homme pour qu’il soit né aveugle ? Jésus répondit : Ni lui, ni ses parents n’ont péché ; mais les œuvres de Dieu doivent se manifester en lui » (Ant. Bened.). « Cet homme, qui s’appelle Jésus, a fait de la boue avec sa salive et il en a frotté mes yeux et maintenant je vois » (Ant. Magn.). Nous nous considérons, aujourd’hui, comme des aveugles et des mendiants que le Christ « illumine ».

    (…)

    La journée d’aujourd’hui présente, à l’âme qui veut faire revivre la grâce du baptême, aliment et lumière. Nous accompagnons, en esprit, les catéchumènes d’il y a environ 1500 ans. Nous entrons dans la basilique de Saint-Paul : il est notre père spirituel à nous aussi ; presque tous les dimanches, sa voix nous exhorte et nous instruit. Renouvelons sur son tombeau la grâce de notre baptême. Le sens de ce renouvellement nous est expliqué dans les lectures : « Je mettrai en vous un nouveau cœur et un nouvel esprit. J’enlèverai de votre poitrine votre cœur de pierre et je vous donnerai un cœur de chair. » « J’allai, je me lavai et maintenant je vois. » Il s’agit donc d’une nouvelle vie et d’une nouvelle créature.

    Dom Pius Parsch

     

  • Mardi de la quatrième semaine de carême

    « Quelques-uns, qui étaient de Jérusalem, disaient : N’est-ce pas là celui qu’ils cherchent à faire mourir ? Et voilà qu’il parle publiquement, et ils ne lui disent rien. »

    Aux Juifs qui voulaient toujours voir des miracles, Il donnait l’une des plus fortes preuves de sa divinité, en ce que, malgré toute la haine que Lui portait le Sanhédrin, Il le défiait en se montrant en public, prêchant, guérissant les malades ; et, jusqu’à ce qu’arrivât l’heure établie par Lui-même, personne ne put Lui toucher un cheveu. Quand, par la suite, cette heure bénie arriva, les Juifs, dans la passion même du Christ, ne purent Lui faire rien de plus que ce qui avait été prédit par l’Esprit Saint parlant par les Prophètes, de nombreux siècles auparavant. Les moindres circonstances de temps, de lieu et de personne avaient été prévues, si bien que saint Pierre priant put dire que le Sanhédrin avait conspiré contre le Christ : Facere quæ manus tua et consilium tuum decreverunt fieri (pour faire ce que Ta main et Ton conseil avaient décrété qu’il arrivât).

    Bienheureux cardinal Schuster

     

  • Saint Joseph

    Quel homme fut le bienheureux Joseph, vous pouvez vous en faire idée d’après le titre dont il a mérité d’être honoré, le Seigneur ayant voulu qu’on l’appelât et qu’on le crût père du Fils de Dieu, titre qui n’est vrai cependant, qu’au sens de nourricier. Jugez-en aussi d’après son propre nom qu’on interprète, vous le savez, par accroissement. Rappelez-vous, en même temps, le grand Patriarche qui fut autrefois vendu en Égypte ; et sachez que non seulement celui-ci a été l’héritier de son nom, mais qu’il eut encore sa chasteté, son innocence et sa grâce. Si ce Joseph, vendu par l’envie de ses frères et conduit en Égypte, préfigura le Christ qui devait être vendu, lui aussi, saint Joseph fuyant la haine d’Hérode porta le Christ en Égypte. Le premier, pour demeurer fidèle à son maître, refusa de consentir à la passion de la maîtresse de maison ; le second, reconnaissant une Maîtresse dans la vierge devenue mère de son Maître, vécut aussi dans la continence et se montra son fidèle gardien. A l’un fut donnée l’intelligence des songes mystérieux ; à l’autre, il a été accordé d’être le confident des mystères célestes, et d’y coopérer pour sa part. L’un a mis du blé en réserve, non pour lui, mais pour tout un peuple ; l’autre a reçu la garde du pain du ciel, tant pour lui que pour le monde entier. On ne peut douter que ce Joseph à qui fut fiancée la mère du Sauveur, n’ait été un homme bon et fidèle. C’est, dis-je, le serviteur fidèle et prudent que le Seigneur a établi, pour être le consolateur de sa mère, le nourricier de son enfance, enfin le seul et très digne coopérateur, ici-bas, de l’accomplissement de son grand dessein.

    Saint Bernard (lecture des matines)

  • 4e dimanche de carême

    Le dimanche de la mi-carême. Le dimanche de Laetare, du premier mot de l’introït : « Laetare, Jerusalem… » Réjouis-toi, Jérusalem. Les ornements violets deviennent roses, l’orgue se fait entendre… Le fidèle est appelé à se réjouir parce qu’il a effectué plus de la moitié de son temps de pénitence : Pâques se profile…

    Mais il y a l’autre mot : Jerusalem. Toute la messe de ce jour est sous le signe de Jérusalem, qu’on trouve non seulement à l’introït mais aussi dans le trait et dans l’antienne de communion, et encore dans l’épître. Cela est en relation directe avec le fait que la station romaine est en la basilique que nous appelons Sainte-Croix de Jérusalem, mais qui est proprement « Sainte-Croix en Jérusalem ».

    Réjouis-toi, Jérusalem... de la sainte croix. Car c’est la croix qui est notre joie ultime, la joie parfaite. La croix par laquelle nous devons impérativement passer, mais qui devient à Pâques la croix glorieuse, la clef de la vie éternelle.

    Si c’est « Jérusalem » qui doit se réjouir, c’est donc que nous sommes Jérusalem. En effet, Jérusalem, c’est l’Eglise, celle de la terre et celle du ciel qui est la Jérusalem céleste, la Jérusalem d’en-haut, comme le dit saint Paul, et qui est « notre mère ».

    Celui qui y habite ne sera jamais ébranlé, dit le psaume 124 repris dans le trait, car il y a des montagnes autour de Jérusalem : le Seigneur est autour de son peuple, dès maintenant et à jamais. Laetare.

  • Samedi de la troisième semaine de carême

    Susanne (Daniel, XIII, 1-62). — Il y a peu de lectures de la Sainte Écriture qui excitent notre sympathie autant que celle-ci. En quelques traits d’une grande beauté, la noble femme nous est décrite comme un modèle d’honneur et de chasteté ; nous n’en sommes que plus indignés contre les monstres de juges. Peut-il y avoir de tels hommes ? « Leur cœur est un nid de vipères. »

    Nous nous sentons soulagés quand ces deux juges subissent enfin le juste châtiment. Mais l’Église veut nous faire regarder encore dans notre cœur : voilà comment tu es. Elle est si misérable, la nature humaine pour laquelle le Christ veut mourir ! — Depuis la faute d’Adam, un fleuve de boue roule sur la terre — ne m’a-t-il pas atteint, moi aussi ? Pauvre cœur humain !

    Dom Pius Parsch

     

  • Vendredi de la troisième semaine de carême

    Désormais, à l’Évangile, nous n’entendrons plus que la voix de saint Jean. Mieux que les autres évangélistes, il nous fait pénétrer dans l’âme souffrante de Jésus. Le thème de la Passion ira chaque jour en s’accentuant. La messe d’aujourd’hui est encore consacrée aux catéchumènes. Deux images leur révèlent l’importance du baptême. Moïse conduit à travers le désert le peuple altéré ; Dieu lui apparaît dans sa gloire et lui ordonne de frapper le rocher, pour en faire jaillir de l’eau et apaiser abondamment la soif du peuple (épître). Le Christ est le nouveau Moïse qui, du bâton de sa Croix, frappe le rocher ; bien plus, il est, selon Saint Paul, le rocher qui accompagne les Juifs, qui donne aux catéchumènes l’eau vive du Baptême et, avec cette eau, la vie éternelle. C’est de cette eau vive que le Christ parle à la Samaritaine (évangile) ; cette eau qui devient une source de vie éternelle est, pour les catéchumènes, le Baptême ; les fidèles possèdent déjà cette eau ; elle jaillit tous les jours pour eux dans l’Eucharistie.

    Dom Pius Parsch

     

  • Jeudi de la troisième semaine de carême

    C’est la mi-carême, et si les réjouissances sont reportées à dimanche prochain, la messe, exceptionnellement, n’est pas une messe de pénitence. Et, tout aussi exceptionnellement, elle fête des saints : les saints médecins Côme et Damien. Toute la messe les célèbre, et les trois oraisons leur sont dédiées, ce qui est unique dans le temporal.

    Qu’elle vous glorifie, Seigneur, la solennité de vos saints Côme et Damien, solennité bienheureuse où vous leur avez donné la gloire éternelle, et nous avez secourus par votre ineffable providence. Par Notre Seigneur Jésus-Christ…

    En mémoire de la mort précieuse de vos justes, nous vous offrons, Seigneur, ce sacrifice qui est le principe de tout martyre. Par Notre Seigneur Jésus-Christ…

    O Seigneur, que le fruit salutaire de ce sacrement nous soit assuré, car il est imploré en évoquant le souvenir des mérites de vos bienheureux Martyrs Côme et Damien. Par Notre Seigneur…

  • Mercredi de la troisième semaine de carême

    Aujourd’hui a lieu le premier scrutin. Les fidèles se rassemblent pour porter un jugement sur les catéchumènes, pour décider s’ils sont dignes d’être admis dans leurs rangs. Nous nous trouvons dans un cas tout à fait semblable. Nous sommes les catéchumènes du ciel. Ce que les « illuminés » étaient pour l’Église, nous le sommes pour le ciel. La mort est, pour nous, le baptême qui nous fait entrer dans le véritable royaume du ciel. Et les saints, les citoyens du ciel, tiennent, pour ainsi dire, conseil pour décider si nous sommes déjà assez mûrs pour entrer dans le sanctuaire éternel. Quand nous récitons aujourd’hui le Confiteor, nous pouvons nous représenter, d’une manière vivante, ce scrutin du ciel. Sur le trône est assis l’Évêque éternel, les saints sont rangés autour de lui : Marie, Michel, les Apôtres et tous les saints ; tous doivent m’accuser à cause de ma transgression des commandements — je me fais tout petit ; mea culpa, mea maxima culpa. Cependant, la cour céleste ne me condamne pas, mais prie pour moi. — Considérons le Carême comme un temps de catéchuménat pour le ciel. Pâques et le temps pascal sont l’avant-goût de la vie du ciel. A Pâques, nous devons être mûrs pour entrer dans la communauté des citoyens du ciel.

    Dom Pius Parsch

  • Mardi de la troisième semaine de carême

    Lecture du livre des Rois.

    En ces jours-là, une femme cria vers le prophète Elisée, en disant : Mon mari, votre serviteur est mort, et vous savez que votre serviteur craignait le Seigneur ; et maintenant son créancier vient pour prendre mes deux fils, et en faire ses esclaves. Elisée lui dit : Que voulez-vous que je fasse ? Dites-moi, qu’avez-vous dans votre maison ? Elle répondit : Votre servante n’a dans sa maison qu’un peu d’huile pour s’en oindre. Elisée lui dit : Allez emprunter de vos voisins un grand nombre de vases vides ; puis rentrez chez vous et fermez la porte sur vous. Et vous tenant au dedans, vous et vos fils, versez de l’huile dans tous ces vases, et quand Ils seront pleins, vous les enlèverez. Cette femme alla donc ; elle ferma la porte sur elle et sur ses enfants ; ses enfants lui présentaient les vases, et elle y versait de l’huile. Et lorsque les vases furent remplis, elle dit à son fils : Apportez-moi encore un vase. Il lui répondit : Je n’en ai plus. Et l’huile s’arrêta. Cette femme alla rendre compte de tout à l’homme de Dieu, qui lui dit : Allez, vendez cette huile, payez votre créancier et vous et vos fils, vivez du reste.

    Le miracle de l’huile opère réellement en nous. La veuve, la Sainte Église, verse l’huile dans notre cœur : ce sont les enseignements et les grâces de Carême. L’huile est le symbole du Christ, l’Oint. L’Église verse le Christ lui-même dans nos âmes. Saint Augustin dit : « Réjouissons-nous et rendons grâces de ce que nous sommes devenus non seulement des chrétiens, mais le Christ lui-même. » C’est là l’objet essentiel du Carême : pouvoir dire : « Ce n’est plus moi qui vis, c’est le Christ qui vit en moi. » A la messe, l’Église verse en nous son divin Époux par la foi et le sacrement : c’est l’accomplissement du miracle de l’huile.

    Dom Pius Parsch