Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Liturgie - Page 486

  • Vendredi des quatre temps de carême

    L’eau de la piscine Probatique était un symbole destiné à l’instruction des Catéchumènes. C’est par l’eau qu’ils devaient être guéris, et par une eau divinement fécondée d’en haut. Ce miracle, dont Dieu favorisait encore la Synagogue, ne servait chez les Juifs qu’à la guérison du corps, et seulement pour un seul homme, à rares intervalles ; mais depuis que l’Ange du grand Conseil est descendu des cieux et qu’il a sanctifié l’eau du Jourdain, la piscine est partout ; à chaque heure son eau rend la santé aux âmes, depuis l’enfant naissant jusqu’au vieillard. L’homme est le ministre de cette grâce ; mais c’est le Fils de Dieu devenu Fils de l’homme qui opère.

    Disons aussi un mot des malades que l’Évangile nous représente comme rassemblés dans l’attente de la guérison. C’est l’image de la société chrétienne, en ces jours. Il y a des languissants, hommes tièdes qui ne rompent jamais franchement avec le mal ; des aveugles, chez lesquels l’œil de l’âme est éteint ; des boiteux, dont la marche dans la voie du salut est chancelante ; des malheureux dont les membres sont desséchés, impuissants à toute espèce de bien ; ils espèrent dans le moment favorable. Jésus va venir à eux ; il va leur demander, comme au paralytique : Voulez-vous être guéris ? Question remplie d’une charité divine ! Qu’ils y répondent avec amour et confiance, et ils seront guéris.

    Dom Guéranger

  • Jeudi de la première semaine de carême

    Nous nous revêtons de l’habit des pénitents et nous prenons place parmi eux, devant la porte de l’église. Trois prédicateurs de pénitence nous adressent la parole : Saint Laurent, Ézéchiel et la Chananéenne. Saint Laurent est notre coryphée et le saint de station. Nous le voyons sur son gril ardent. Il supporte ses tourments avec joie et va même jusqu’a railler ses bourreaux. Et il nous dit : Votre gril, c’est la vie avec ses ennuis, ses sacrifices et ses difficultés. Demeurez sur ce gril. Dominez votre vie. Soyez contents, soyez même joyeux dans vos difficultés. Cela aussi est une pénitence efficace. C’est ce que disait l’Apôtre, dimanche dernier, dans son Épître programme : Montrons-nous des serviteurs de Dieu dans toutes les situations de la vie. — Ézéchiel, le Prophète et le prédicateur de pénitence, parle aussi à notre conscience : Ne rejetez pas votre faute sur d’autres, mais considérez-vous comme responsables de vos manquements. C’est une faiblesse humaine, depuis Adam, de s’excuser aux dépens d’autrui. Adam rejeta sa faute sur sa femme et celle-ci en rendit responsable le serpent. Il est certain que Dieu tiendra compte de toutes les circonstances atténuantes, mais vous-mêmes, soyez pour vous un juge sévère, sans ménagement. Être sévère pour soi-même, indulgent pour les autres, que ce soit votre principe ! — La Chananéenne est une figure favorite de la liturgie ; l’Église en a fait le type des pénitents. Que nous prêche-t-elle ? La persévérance dans la prière et la pénitence humble. Elle ne se décourage pas, même quand le Seigneur ne la regarde pas et ne daigne pas lui adresser la parole. Cette persévérance est déjà une grande preuve d’humilité. Comment reçoit-elle l’humiliation ? Le Seigneur la compare aux chiens. Elle accepte la comparaison et en fait un motif de sa prière : Oui, je suis un petit chien et je me contente des miettes qui tombent de la table des enfants. Elle a supporté victorieusement l’épreuve : celui qui s’abaisse sera élevé. Pénitence humble. Par là, nous atteignons la racine de tout notre malheur ; nous combattons notre susceptibilité, notre amour de l’honneur, notre orgueil.

    Dom Pius Parsch

  • Mercredi des quatre temps de carême

    C’est le propre de toute époque frivole et incrédule, comme la nôtre, de manifester une certaine curiosité d’expérience religieuse, comme on l’appelle ; mais celle-ci, à cause des mauvaises dispositions de l’âme, si elle peut atteindre le cœur, n’arrive jamais à le ramener sincèrement à Dieu. De telles générations incrédules, qui, à la façon d’Hérode, durant la Passion de Jésus, cherchent le sensible, l’émotion, le miracle, comme pour assouvir le prurit morbide de leur curiosité religieuse, se trompent entièrement. Dieu se cache aux curieux et aux investigations orgueilleuses du savant qui prétend vouloir scruter les empreintes divines sur le terrain de la création ; il dissimule sa gloire sous le voile de l’humilité, dans l’anéantissement de la Croix et du tombeau. Voilà le signe préfiguré par le prophète Jonas, qui seul est accordé, comme l’atteste aujourd’hui le saint Évangile, à une génération souriante de scepticisme et d’incrédulité.

    Bienheureux cardinal Schuster

     

  • Mardi de la première semaine de carême

    Dieu nous offre la grâce, nous devons l’utiliser ; il y a pourtant des époques où la grâce agit plus fortement qu’à d’autres moments. C’est comme dans la nature : on ne peut pas semer tous les jours et on ne peut pas moissonner tous les jours : le printemps convient aux semailles et l’automne à la récolte. Or il s’agit, pour nous de préparer le terrain et de le rendre apte à recevoir la semence. La messe d’aujourd’hui part de cette pensée. L’ordre des idées est sans doute celui-ci : Utilisez le temps de Carême, pénitents et fidèles, car Dieu est maintenant disposé à donner sa grâce. Et la grâce agit soit par la sanctification, soit par l’endurcissement ; elle ne revient jamais sans effet. L’efficacité de la grâce nous apparaît d’une manière sensible dans l’Évangile. La venue du Christ à Jérusalem était aussi un temps de grâce. Pour les uns, ce fut une bénédiction ; pour les autres, ce fut la perdition. Les Pharisiens décidèrent sa mort, les aveugles et les paralytiques se groupèrent autour de lui et crièrent : Hosannah. En outre, le Seigneur chasse les vendeurs du temple et, d’une caverne de voleurs, il fait une maison de prière. Ce que la leçon nous exprime d’une manière doctrinale et l’Évangile, d’une manière imagée, doit trouver, dans l’Eucharistie du Carême, sa réalisation par la grâce. Le temps de Carême est un temps de grâce, dans lequel Dieu « est tout prêt à pardonner »). L’Eucharistie est la pluie de grâce qui, dans ce saint temps, tombe abondamment du ciel. Maintenant, le Christ entre dans la ville pour mourir ; maintenant, il purifie son temple, l’Église ; il faut que ce soit une maison de prière, un lieu de sacrifice. Nous, les enfants et les aveugles, nous nous groupons autour du Seigneur et nous crions avec enthousiasme : Hosannah !

    Dom Pius Parsch

  • Deux d’un coup !

    L’évêque de Coire, Mgr Vitus Hunder a établi, le 22 février 2012, deux paroisses personnelles dans son diocèse, toutes deux destinées à la « forme extraordinaire ». Il s’agit des paroisses de Marie Immaculée à Oberarth en Suisse centrale, et de Saint Maximilien Kolbe à Thalwil, dans le canton de Zurich. (On remarquera que celle-ci porte le nom d’un saint qui ne figure pas dans le calendrier de la forme extraordinaire…)

  • Lundi de la première semaine de carême

    Au début de chaque nouvelle période, l’Église nous donne une messe du Bon Pasteur (cf. le deuxième dimanche après Pâques, le mardi de la Pentecôte, le troisième dimanche après la Pentecôte). Dans chaque temps liturgique, le Christ se manifeste comme Bon Pasteur et il le fait toujours d’une manière différente. L’image du Bon Pasteur est une image qu’aimait l’Église primitive ; des murs des catacombes ou de la couronne d’abside des basiliques, elle s’inclinait doucement vers les fidèles.

    L’office d’aujourd’hui est l’ouverture du cours d’instruction des catéchumènes (je comparerais volontiers cet office à la messe du Saint-Esprit, à la rentrée des classes). Les candidats au baptême paraissent, pour la première fois, devant le Seigneur. Quels grands yeux ils doivent ouvrir et comme ils doivent regarder l’image du Bon Pasteur qui les reçoit aujourd’hui dans sa bergerie ! Ils ne peuvent encore se dire ses brebis, mais, avec la timidité des esclaves, ils lèvent les yeux vers le Christ, leur protecteur (Introït et Graduel). Comme nous comprenons l’oraison quand elle demande : « Convertis-nous et remplis notre cœur des enseignements célestes. »

    Dom Pius Parsch

     

  • Premier dimanche de carême

    La réduction des matines, en 1960, dans le bréviaire romain, fait qu’a malencontreusement disparu la lecture du début du quatrième sermon de saint Léon le Grand sur le carême. En voici un extrait (dans la traduction de Dom René Dolle) :

    "Sans doute, il n’est pas de saison qui ne soit pleine des dons divins, et la grâce de Dieu nous ménage en tout temps l’accès à sa miséricorde ; c’est maintenant cependant que tous les cœurs doivent être excités avec plus d’ardeur à leur avancement spirituel et animés d’une plus large confiance, alors que le jour où nous avons été rachetés nous invite par son retour à toutes les œuvres de la piété ; ainsi célébrerons-nous, le corps et l’âme purifiés, le mystère qui l’emporte sur tous les autres, celui de la Passion du Seigneur. De tels mystères exigeraient certes une dévotion sans défaillance et un respect sans relâche, en sorte que nous demeurions toujours sous le regard de Dieu, tels que nous devrions nous trouver en la fête même de Pâques. Mais une telle vertu n’est le fait que d’une petit nombre ; les pratiques plus austères se relâchent par suite de la faiblesse de la chair et le zèle se détend a milieu des activités variées de cette vie ; il est dès lors inévitable que les âmes pieuses elles-mêmes se ternissent de la poussière du monde. Une institution divine éminemment bienfaisante a donc prévu, pour rendre la pureté à nos âmes, le remède d’un entraînement de quarante jours au cours desquels les fautes des autres temps pussent être rachetées par les bonnes œuvres et consumées par les saints jeûnes."

  • Le nouvel archevêque de Tolède et la liturgie mozarabe

    Le 19 février dernier, l’archevêque de Tolède, Mgr Braulio Rodríguez Plaza, a célébré la messe selon le rite mozarabe au Collège majeur Saint Clément des Espagnols, à Bologne. Dans son homélie, il a affirmé que le rite Mozarabe est « une liturgie vivante, jamais morte ».

    On est heureux de l’entendre dire (et surtout faire). La liturgie mozarabe, qui était celle de toute l’Espagne sous domination maure, a été confinée à une chapelle de la cathédrale de Tolède, et il se pourrait bien que l’ancien archevêque, le cardinal Canizares Llovera (aujourd'hui préfet de la congrégation pour le culte divin), ait célébré plus souvent la messe de saint Pie V que la messe mozarabe…

  • Saint Mathias

    Bienheureux Mathias, Éden spirituel, tu as coulé de la fontaine divine, comme un fleuve inondant ; tu as arrosé la terre de tes mystiques ruisseaux, et tu l’as rendue féconde : prie donc le Seigneur d’accorder la paix à nos âmes et sa grande miséricorde.

    Apôtre Mathias, tu as complété le divin collège après la chute de Judas ; la splendeur céleste de tes sages discours a dissipé les ténèbres de l’idolâtrie, par la vertu de l’Esprit-Saint ; prie maintenant le Seigneur d’accorder la paix à nos âmes et sa grande miséricorde.

    Celui qui est la vraie Vigne t’a soigné comme une branche féconde destinée à porter la grappe qui verse le vin du salut. Ceux que retenaient les liens de l’ignorance ont bu de ce vin, et ont rejeté l’ivresse de l’erreur.

    Devenu le char du Verbe de Dieu, ô glorieux Mathias, tu as brisé à jamais les roues de l’erreur, les chars de l’iniquité ; par une vertu divine, tu as détruit de fond en comble les idolâtres, les colonnes et les temples ; mais tu as élevé à la Trinité des temples qui font entendre ce cri : Peuples, célébrez le Christ à jamais !

    (Liturgie byzantine)

    NB - La fête de saint Mathias tombe normalement le 24 février, mais c’est le 25 les années bissextiles. Parce que, nous apprend Introibo, l’usage ancien était de doubler le sixième jour avant les calendes de mars, c’est-à-dire le 24 février. Et c’est cet usage qui a donné le nom bissextile : bis-sexta kalendas martii.

  • Vendredi après les Cendres

    « Eh bien, moi je vous dis : aimez vos ennemis, faites du bien à ceux qui vous haïssent. » Bien des gens soupèsent les préceptes de Dieu au poids de leur propre lâcheté au lieu de les jauger au courage des saints ; aussi les prétendent-ils irréalisables. C’est bien assez de vertu, disent-ils, de ne pas haïr les ennemis. Ordonner de les aimer, voilà qui dépasse la nature humaine ! Il faut toutefois penser que le Christ ne commande pas l’impossible, mais la perfection. David l’a pratiquée à l’égard de Saül et d’Absalon ; le martyr Étienne a prié pour ceux qui le lapidaient ; Paul, de même, a souhaité d’être anathème pour ses persécuteurs. Et Jésus mit en pratique son propre enseignement quand il pria : « Père, pardonne-leur, ils ne savent pas ce qu’ils font. »

    Saint Jérôme