Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Liturgie - Page 482

  • Saint Clet et saint Marcellin

    Priez pour nous, saints Pontifes, et jetez un regard paternel sur l’Église de la terre qui fut si agitée en vos temps, et qui est si loin de jouir du calme en ceux où nous vivons. Le culte des idoles a reparu, et si elles ne sont pas aujourd’hui de pierre ou de métal, la violence de ceux qui les adorent n’est pas moindre que celle dont étaient animés les païens des premiers siècles. Les dieux et les déesses devant lesquels on veut voir le monde entier se prosterner, on les appelle Liberté, Progrès, Civilisation moderne. Pour établir le culte de ces nouvelles divinités, on décrète la persécution contre ceux qui refusent de les adorer, on renverse la constitution chrétienne des États, on altère les principes de l’éducation de l’enfance, on rompt l’équilibre des éléments sociaux, et un grand nombre de fidèles sont entraînés par l’attrait de ces nouveautés funestes. Préservez-nous de cette séduction, bienheureux martyrs ! Ce n’est pas en vainque Jésus a souffert ici-bas et qu’il est ressuscité d’entre les morts. Sa royauté était à ce prix ; mais nul n’échappe à son sceptre souverain. C’est afin de lui obéir que nous ne voulons d’autre Liberté que celle qu’il a fondée par son Évangile, d’autre Progrès que celui qui s’accomplit dans la voie qu’il a tracée, d’autre Civilisation que celle qui résulte de l’accomplissement des devoirs qu’il a établis entre les hommes. C’est lui qui a créé l’humanité, qui en a posé les lois et les conditions ; c’est lui qui l’a rachetée et rétablie sur ses bases. Devant lui seul nous fléchissons le genou ; ne permettez pas, bienheureux martyrs, que jamais nous ayons le malheur de nous abaisser devant les rêves de l’orgueil humain, quand bien même ceux qui les exploitent auraient la force matérielle à leur service.

    Dom Guéranger

  • Saint Marc

    L’évangile de saint Marc est, il est vrai, le plus court des quatre et est assez peu utilisé dans la liturgie. Cependant il a aussi ses avantages. C’est avant tout l’évangile romain. Il a été composé à Rome et est adressé à la chrétienté romaine ou, pour mieux dire, à la chrétienté occidentale. Un autre avantage, c’est qu’il expose la vie du Seigneur dans l’ordre chronologique et il est bien certain que nous tenons à connaître les événements de la vie du Seigneur dans leur succession historique. En outre, Marc est un miniaturiste. Souvent, d’un mot, d’une addition, il donne à une scène déjà connue une nouvelle lumière. Cet évangile est l’évangile de Pierre. Il est certain qu’il a été rédigé avec la collaboration et sous la surveillance du prince des Apôtres.

    Dom Pius Parsch

  • Saint Fidèle de Sigmaringen

    Saint Fidèle, qui fut un saint allemand et le « premier martyr de son Ordre et de la Propagande de Rome », naquit en 1577. C’était d’abord un avocat estimé. Mais il sentit que cette profession constituait un danger pour le salut de son âme et il résolut d’entrer dans l’Ordre des Capucins. Il utilisa ses grands dons oratoires pour exhorter les fidèles à une vie sainte et pour ramener les hérétiques à la connaissance de la vérité. Disciple de saint François, il aima beaucoup la pauvreté.. Dur pour lui-même, il était toute charité pour les autres. « Il les entourait comme une mère entoure ses enfants ». Une peste ayant éclaté dans l’armée autrichienne, il s’occupa de tous les besoins spirituels et corporels des soldats et mérita le beau nom de « père de la patrie ». Il avait une grande dévotion envers la Mère de Dieu. Dans sa confiance en son intercession et en celle des autres saints, il demandait souvent à Dieu de pouvoir offrir sa vie et son sang pour l’affermissement de la foi catholique. Supérieur de la mission pour la conversion de la Rhétie (canton des Grisons), il subit la glorieuse mort des martyrs et consacra ainsi dans son sang les prémices du martyre dans son Ordre (1622).

    Dom Pius Parsch

  • Saint Georges

    Saint Georges, le beau chevalier à l’armure éclatante, monté sur son cheval de guerre et transperçant le dragon, est une figure populaire entourée de légendes. Ce qu’il y a d’historique dans la vie de ce saint est ce qui suit : Le Cappadocien Georges, officier de haut grade, subit le martyre avec d’autres chrétiens pendant la persécution de Dioclétien, vers 303. Il mourut en Palestine, probablement à Diospolis. L’Église d’Orient l’appelle le grand martyr. De très bonne heure, son culte fut transporté dans l’Église d’Occident. La chevalerie chrétienne l’a honoré comme un de ses plus grands patrons. L’Église romaine lui dédia, dès les premiers siècles, une station sous le titre « Saint Georges in Velabro » (jeudi après le mercredi des Cendres). Le bréviaire romain ne contient pas de biographie du saint car le pape saint Gélase défendit, en 496, de lire ses Actes apocryphes. Le martyrologe dit : « La naissance (céleste) de saint Georges, dont l’Église honore le triomphe particulièrement glorieux parmi ceux de tous les martyrs.

    Dom Pius Parsch

  • Deuxième dimanche après Pâques

    Il est appelé le dimanche du Bon Pasteur, parce que l’évangile est celui où Jésus se définit ainsi. On pense aux résonances bibliques, on pense aux catacombes où le Christ était ainsi représenté de façon privilégiée, on pense au mystère pascal qui vient de se dérouler, où le bon pasteur a donné sa vie pour ses brebis, on pense au mystère de l’Eglise qui va incarner la parabole au long des siècles.

    Et il y a là de quoi occuper de longues et profondes méditations. Mais on laisse de côté un autre aspect, fort important, de la parabole. Si important que la liturgie insiste pour qu’on y fasse attention. C’est le deuxième alléluia, c’est l’antienne de communion, c’est dans les antiennes du Magnificat et du Benedictus : « Je suis le bon pasteur et je connais mes brebis, et mes brebis me connaissent. »

    Je les connais et elles me connaissent. Elles me connaissent, ajoute l’Evangile, « comme le Père me connaît et que je connais le Père ».

    La vraie brebis connaît Jésus comme lui la connaît. Or, lui, il la connaît comme Dieu. Parce qu’il est Dieu, il connaît sa brebis de façon très intime, infiniment mieux qu’elle ne se connaît elle-même. Or Jésus affirme que ses brebis le connaissent comme cela, de la même façon. Ce qui implique la divinisation de la brebis.

    Et au cas où l’on n’aurait pas compris, Jésus insiste. Les brebis me connaissent comme le Père me connaît et comme je connais le Père. Elles sont, par le Christ, dans l’intimité de la Trinité, dans le  mouvement même de la connaissance trinitaire.

  • Saint Anselme

    Et maintenant, homme de rien, fuis un moment tes occupations, cache-toi un peu de tes pensées tumultueuses. Rejette maintenant tes pesants soucis, et remets à plus tard tes tensions laborieuses. Vaque quelque peu à Dieu, et repose-toi quelque peu en Lui. Entre dans la cellule de ton âme, exclus tout hormis Dieu et ce qui t'aide à le chercher ; porte fermée, cherche-le. Dis maintenant, tout mon cœur, dis maintenant à Dieu : Je cherche ton visage, ton visage, Seigneur, je le recherche. Et maintenant, Toi Seigneur mon Dieu, enseigne à mon cœur où et comment Te chercher, où et comment Te trouver. Seigneur, si Tu n'es pas ici, où Te chercherai-je absent ? Et, si Tu es partout, pourquoi ne Te vois-je pas présent ? Mais certainement Tu habites la lumière inaccessible. Où est la lumière inaccessible ? Ou bien comment accéderai-je à la lumière inaccessible ? Ou qui me conduira et introduira en elle pour qu'en elle je Te voie ? Par quels signes enfin, par quelle face Te chercherai-je ? Je ne T'ai jamais vu, Seigneur mon Dieu, je ne connais pas ta face. Que fera, très haut Seigneur, que fera cet exilé, tien et éloigné ? Que fera ton serviteur, anxieux de ton amour et projeté loin de ta face. II s'essouffle pour Te voir, et ta face lui est par trop absente. Il désire accéder à Toi, et ton habitation est inaccessible. Il souhaite vivement Te trouver, et il ne sait ton lieu. Il se dispose à Te chercher, et il ignore ton visage. Seigneur, Tu es mon Dieu, Tu es mon Seigneur, et je ne T'ai jamais vu. Tu m'as fait et fait à nouveau, Tu m'as conféré tous mes biens, et je ne Te connais pas encore. Bref, j'ai été fait pour Te voir et je n'ai pas encore fait ce pour quoi j'ai été fait.

    Et Toi, ô Seigneur, jusques à quand ? Jusques à quand, Seigneur, nous oublieras-Tu, jusques à quand détournes-Tu de nous ta face? Quand nous regarderas-Tu et nous exauceras-Tu? Quand illumineras-Tu nos yeux et nous montreras-Tu ta face? Quand Te rendras-Tu à nous? Regarde-nous, Seigneur, exauce-nous, illumine-nous, montre-toi à nous. Rends-toi à nous, que nous soyons bien, nous qui, sans Toi, sommes si mal. Aie pitié de nos labeurs et de nos efforts vers Toi, nous qui ne valons rien sans Toi.

    Enseigne-moi à Te chercher, montre-toi à qui Te cherche, car je ne puis Te chercher si Tu ne m'enseignes, ni Te trouver si Tu ne te montres. Que je Te cherche en désirant, que je désire en cherchant. Que je trouve en aimant, que j'aime en trouvant."

    (Extraits du premier chapitre du Proslogion. Ce chapitre introductif se termine par le mot fameux : « Je ne cherche pas à comprendre afin de croire, je crois afin de comprendre ; je ne puis avoir l’intelligence qu’à condition d’avoir d’abord la foi. »)

  • Vendredi Saint

    4 epitaphios.jpg

  • Mercredi Saint

    Aujourd’hui avait lieu, dans l’Église Romaine, le sixième Scrutin pour l’admission des catéchumènes au baptême. On recevait, s’ils en étaient dignes, ceux sur lesquels on n’avait pas encore prononcé définitivement. A la Messe, il y avait deux lectures tirées des Prophètes, comme au jour du grand Scrutin, le Mercredi de la quatrième Semaine de Carême. Les catéchumènes sortaient de l’église comme à l’ordinaire, après l’Évangile ; mais lorsque le Sacrifice était terminé, ils étaient introduits de nouveau par le Portier, et l’un des Prêtres leur disait ces paroles : « Samedi prochain, veille de la Pâque, à telle heure, vous vous réunirez dans la Basilique de Latran, pour le septième Scrutin ; ensuite pour rendre le Symbole que vous devez avoir appris ; enfin pour recevoir, par le secours de Dieu, le bain sacré de la régénération. Préparez-vous-y avec zèle et humilité dans les jeûnes et les prières continuelles, afin que, ayant été ensevelis, par ce saint baptême, avec Jésus-Christ, vous ressuscitiez avec lui pour la vie éternelle. Amen. »

    Dom Guéranger

  • Mardi Saint

    Le point culminant du jour est l’histoire de la Passion selon saint Marc. Ainsi, nous nous préparons à la « sainte fête de la Passion de Notre-Seigneur ». Pendant le jour, des scènes de la Passion se présentent encore à notre esprit. « C’était avant la fête de la Pâque. Jésus savait que son heure était venue et, comme il avait aimé les siens, il les aima jusqu’à la fin » (antienne du Benedictus). A Magnificat, quand le soleil se couche, Jésus se tient devant nous dans toute sa grandeur et dit : « J’ai le pouvoir de donner ma vie et le pouvoir de la reprendre ».

    Dom Pius Parsch

  • Lundi Saint

    La liturgie nous présente aujourd’hui deux figures qui sont en relation étroite avec la Passion. L’une doit servir à nous consoler ; l’autre est pour nous un sérieux avertissement. Ces figures forment un saisissant contraste, c’est Madeleine et Judas. Jésus est dans la maison de Lazare. Marie-Madeleine oint ses pieds pour sa « sépulture » et les essuie avec ses longs cheveux. Judas se montre mécontent et Jésus le réprimande. Ce blâme acheva de déterminer Judas à la trahison. Ce repas fut donc important. Ce fut un repas mortuaire qui amena la mort (Judas) et prépara la sépulture (Madeleine). Jésus donne son corps à tous les deux. A Madeleine pour l’onction et à Judas pour le baiser perfide ; il le donne aux bons qui l’entourent d’affection et de respect ; il le donne aux méchants qui le crucifient. C’est ce qu’il exprime lui-même, d’une manière saisissante, dans la Leçon : « Je donne mon corps à ceux me frappent et mes joues à ceux qui me déchirent, je ne détourne pas mon visage de ceux qui m’insultent, et me couvrent de crachats ».

    Cela s’applique aussi à son corps mystique. Le Christ parcourt de nouveau la voie douloureuse à travers les temps et il abandonne encore son corps aux onctions des Madeleines comme aux baisers perfides des Judas ; il laisse frapper et déchirer son visage, saint Augustin nous explique comment nous devons oindre son corps : « Oins les pieds de Jésus par une vie agréable à Dieu. Suis la trace de ses pas ; si tu as du superflu, donne-le aux pauvres, et tu auras essuyé les pieds du Seigneur ». Nous pouvons ainsi consoler le Christ dans sa vie mystique. Il reçoit tant de baisers de Judas par les péchés des chrétiens ! Sainte Praxède, qui consacra tout son bien à secourir les pauvres, oignit, elle aussi, les pieds du Seigneur. Ainsi l’Évangile rend hommage à la vierge romaine. Au Saint-Sacrifice, nous prenons part au banquet mortuaire du Seigneur, et, à l’Offrande, nous voulons « essuyer les pieds du Seigneur ».

    Madeleine et Judas accompagnent le Sauveur souffrant pendant toute la Semaine-Sainte. Le mercredi, Judas va trouver les princes des prêtres pour négocier sa trahison, pendant que Madeleine sert le Seigneur dans sa maison ; le jeudi, Judas demande avec insolence : Est-ce moi ? Et, le soir, au jardin des Oliviers, donne à Jésus un baiser de traître. Madeleine, de son côté, a pris congé de Jésus en pleurant. Le vendredi, Judas jette dans le temple ses trente pièces d’argent, puis va se pendre dans la gorge d’Hinnon. Madeleine est du petit nombre de fidèles qui restent auprès de la Croix dont elle embrasse le pied. Le dimanche, Madeleine est la première messagère de Pâques ; elle est la première à voir le Sauveur et à entendre sa voix qui lui dit doucement : Marie ! Où est l’âme du malheureux Judas ?

    Le Seigneur suit aussi sa voie douloureuse à travers notre vie pécheresse. Il y a deux âmes en nous, une âme de Judas et une âme de Madeleine. La première est la cause de sa Passion, c’est une âme traîtresse, toujours prête à l’apostasie, au baiser de Judas... Qui peut dire qu’il n’a pas en lui cette âme de Judas ? L’âme de Madeleine console le Seigneur sur sa voie douloureuse. Puisse le temps de Carême, que nous achevons heureusement, grâce à Dieu, nous permettre d’étouffer en nous l’âme de Judas et de fortifier l’âme de Madeleine !

    Dom Pius Parsch