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Liturgie - Page 483

  • Dimanche des Rameaux

    C’est aussi une fête du Christ Roi. La seconde, après l’Epiphanie (et il n’y avait pas besoin d’en inventer une troisième déconnectée du cycle liturgique). Et la plus explicite, dans ce sens qu’elle magnifie le paradoxe christique : c’est en mourant que le Christ remporte la victoire, c’est par sa mort qu’il règne.

    Dès la bénédiction des Rameaux, on chante : « Hosanna au fils de David ! Béni celui qui vient au nom du Seigneur. O Roi d’Israël ! Hosanna au plus haut des cieux. » Puis c’est la procession en l’honneur du roi qui s’avance, le fils et successeur de David pour l’éternité, le « roi de gloire ». Puis c’est l’hymne de Théodulfe d’Orléans, dont le refrain est : « Gloire, louange, honneur à toi, Christ Roi, Rédempteur. »

    Le cortège entre dans l’église, et la messe sera entièrement centrée sur la Passion. La procession joyeuse du sacre royal débouche sur l’ignominie de la croix. Parce que c’est la croix qui est le trône de ce roi, et c’est cette ignominie qui est sa gloire.

    Les hymnes de l’office le chantent magnifiquement, par la voix de saint Venance Fortunat. Dès les premières vêpres c’est le Vexilla Regis : « Les étendards du Roi s’avancent : il resplendit, le mystère de la Croix, sur laquelle la Vie a souffert la mort, et par la mort a produit la vie. » Et aux matines le Pange lingua : « Chante, ô ma langue, les lauriers d’un glorieux combat, célèbre le noble triomphe dont la Croix est le trophée. »

  • Samedi de la Passion

    L’Évangile nous présente encore un trait de l’histoire de la Passion intérieure. Nous sommes dans les derniers jours qui précèdent la mort du Christ, les princes des prêtres sont tellement aveuglés par leur haine qu’ils veulent faire mourir Lazare, le témoin du grand miracle. Jean décrit ensuite le dimanche des Rameaux et les acclamations du peuple qui va au devant de Jésus avec des palmes. Pendant que le Seigneur enseigne dans te temple, des païens viennent le trouver. Quel contraste ! Les Juifs veulent faire mourir leur Messie, les païens le recherchent. La prière des païens fait naître dans l’âme du Christ des pensées joyeuses et des pensées tristes. Il voit se lever l’aurore du jour de moisson et cette aurore brille au milieu de la nuit de la passion. Des pensées du mont des Oliviers et des pensées du Thabor traversent son Cœur. Il songe à sa mort douloureuse et son âme frissonne ; mais il voit aussi la gloire de Dieu et la rédemption des hommes qui seront les fruits de sa mort, et son âme se rassérène. Il désigne ces fruits par deux images. C’est d’abord la belle image du grain de froment. Il faut que le divin grain de froment meure, soit enfoncé dans le sol ; dans huit jours, ce sera le grand jour de repos du divin grain de froment. Puis lèvera une pousse magnifique qui produira des fruits abondants : le jour de Pâques du Christ et de tous les chrétiens ressuscités. Ce sera la moisson. Voici la seconde image : « Quand j’aurai été élevé de terre, j’attirerai tout à moi. » C’est là une image qui dépasse les temps et nous montre les rachetés de tous les temps, groupés autour de la Croix ; nous aussi, nous avons été attirés par lui. Ainsi l’Évangile parle de toutes les grandes journées de la semaine qui va commencer : du dimanche des Rameaux, du Vendredi Saint (« élevé »), du Samedi-Saint (le grain de froment) et de la splendeur de Pâques.

    Dom Pius Parsch

  • Vendredi de la Passion

    Dans la leçon, nous entendons le Messie souffrant. C’est une plainte du Prophète Jérémie. Sa mission avait été d’être le prédicateur de pénitence de son peuple, mais il n’avait récolté que de l’ingratitude. Jérémie est la figure du Messie souffrant. Nous entendons le Christ se plaindre des enfants de Dieu qui l’abandonnent, qui, par leurs péchés, le crucifient de nouveau, qui « délaissent les veines d’eau pure » pendant que les catéchumènes les recherchent dans le Baptême.

    A l’Évangile, nous voyons les princes des prêtres prendre la décision de faire mourir Jésus. La péricope est la continuation du passage, que nous avons entendu voilà huit jours, où il était question de la résurrection de Lazare. Ce miracle eut pour conséquence la séance mémorable du sanhédrin, dans laquelle le grand-prêtre prononça la parole prophétique concernant la mort du Seigneur pour le rachat des hommes. C’était le dernier représentant de Dieu dans l’Ancien Testament ; en lui, malgré son indignité, agissait l’Esprit de Dieu. La méchanceté, la haine, l’enfer même, servent finalement à Dieu pour l’exécution de ses plans. Saint Jean souligne avec émotion cette grande pensée que, seuls, des enfants de Dieu peuvent comprendre. Or le sang du Christ n’a pas seulement été versé pour les Juifs, mais les païens aussi (les catéchumènes) reçurent la bénédiction de ce sang divin.

    Dans cette séance du sanhédrin fut décidée la mort du Seigneur ; il ne s’agissait plus que d’attendre le moment opportun pour s’emparer de lui. Mais, pour le Christ, l’heure de la mort n’était pas encore venue. C’est pourquoi il se retire dans une petite ville du désert, à Éphrem ; il y passe quelques jours, pour se préparer silencieusement à sa mort. Environ huit jours avant sa mort (à peu près aujourd’hui, dans la matinée), il s’éloigne de ce lieu et se rend à Jéricho.

    Dom Pius Parsch

  • Jeudi de la Passion

    Jusqu’à présent, les antiennes du Benedictus (le matin à laudes) et du Magnificat (le soir à vêpres) étaient tirées de l’évangile du jour. A partir d’aujourd’hui elles sont tirées des évangiles de la Passion. Et ce jeudi, le dernier jeudi du carême avant le Jeudi Saint, elles annoncent la Cène :

    Magister dicit : Tempus meum prope est, apud te facio Pascha cum discipulis meis.

    Le Maître dit : mon temps est proche, je fais la Pâque chez toi avec mes disciples.

    Desiderio desideravi hoc Pascha manducare vobiscum, antequam patiar.

    J’ai désiré, d’un ardent désir, de manger cet agneau pascal avec vous avant que de souffrir.

  • Mercredi de la Passion

    On célébrait les encénies à Jérusalem ; et c’était l’hiver. Et Jésus se promenait dans le temple…

    Les traductions courantes parlent de la fête de la dédicace. Pourtant ce n’était pas la fête de la dédicace. Le mot latin est « encaenia », calqué sur le grec egkainia. Et le mot grec était tellement passé dans le latin courant, explique saint Augustin, que l’on employait le verbe formé sur encaenia pour dire qu’on portait pour la première fois un nouveau vêtement. L’idée est donc celle de la nouveauté (grec kainos : nouveau). Il s’agit en fait de la commémoration de la purification du Temple, opérée par Judas Macchabée vers 165 avant Jésus-Christ. Jérusalem avait été complètement hellénisée, et le roi de Syrie avait offert des sacrifices païens sur l’autel du Temple. Judas Macchabée ayant repris Jérusalem, il purifia le Temple, et c’est l’anniversaire de ce jour, de ces huit jours de fête, que célèbrent les egkainia : c’est le renouvellement du Temple comme maison du seul vrai Dieu. Cette fête est toujours célébrée par les israélites, sous le nom hébreu de Hanouka (alors que toutes les sources de la fête sont en grec). Et elle a dérivé en fête des lumières puisqu'ils n'ont plus de Temple.

    Donc, on célébrait les encénies, c’était l’hiver, Jésus se promenait dans le Temple. Et les juifs lui demandent de leur dire clairement s’il est le Christ. Et il parle de son Père, pour dire que lui et son Père sont un. Et ils prennent des pierres pour le lapider.

    Jésus se promène dans le Temple parce qu’il est chez lui dans le Temple. C’est la maison de son Père et lui et son Père ne font qu’un. C’est la fête du renouvellement apporté par le Christ (en hiver, à Noël, il est la lumière nouvelle qui naît dans les ténèbres du solstice). Après avoir purifié le Temple, dit la Bible, Judas Macchabée et ses compagnons « érigèrent un autre autel », et offrirent des sacrifices. Le véritable nouvel autel, c’est le Christ. Et le véritable nouveau sacrifice, c’est lui qui va l’accomplir, en se sacrifiant lui-même. En cette fête, ajoute le texte, Judas Macchabée et ses partisans célébrèrent en même temps la fête des tentes (ou des « tabernacles »), parce que, en fuite dans les montagnes, ils n’avaient pas pu le faire. « C’est pourquoi ils portaient des branches couvertes de feuillages, des rameaux verts et des palmes, en l’honneur de Celui qui leur avait procuré la faveur de purifier son Temple. » Ce n’est pas autre chose que l’annonce de la fête des Rameaux, dimanche prochain…

  • Mardi de la Passion

    La leçon, en nous présentant Daniel dans la fosse aux lions, nous montre la figure du Christ souffrant ; peut-être pouvons-nous penser à son agonie au jardin des Oliviers, pendant laquelle un ange (Habacuc) le console ; peut-être les fidèles peuvent-ils penser à l’Eucharistie, qui nous réconforte pendant que nous sommes dans la fosse aux lions du Carême. En tout cas, de même que Daniel finit par triompher de ses ennemis, le Christ remporte la victoire dans sa Résurrection. L’image de Daniel dans la fosse aux lions était une image de prédilection dans les cimetières de l’ancienne Église. Daniel est représenté debout, entouré de deux lions. Il figurait le Christ dans sa Passion, mais aussi l’Église au milieu des persécutions.

    A l’Évangile, nous sommes, de nouveau, témoins des douleurs morales du Christ. Les Juifs veulent le faire mourir ; ses propres frères (ses cousins) ne le comprennent pas. C’est en cachette qu’il se rend à Jérusalem, qui sera pour lui une fosse aux lions. Aujourd’hui encore, sur l’autel, « il ne se rend pas au jour de fête ouvertement, mais comme en cachette ».

    Dom Pius Parsch

  • Annonciation


    podcast
    C’est aujourd’hui le début de notre salut et la manifestation du mystère éternel. Le Fils de Dieu devient fils de la Vierge, et Gabriel annonce la Grâce. C’est pourquoi nous crions avec lui à la Mère de Dieu : « Salut, pleine de grâce, le Seigneur est avec toi ! »

    Liturgie byzantine, tropaire de l’Annonciation, en arabe, par le P. Maximos Fahmé.

  • Premier dimanche de la Passion

    L’or, l’encens et la myrrhe de l’Epiphanie, les « cadeaux » des mages, les voici en acte.

    Celui qui va au Sacrifice est le Roi à qui revient l’or : « Vexilla Regis prodeunt… » : les étendards du roi s’avancent. Les étendards royaux, c’est la croix qui se profile.

    Il est le grand prêtre qui n’entre pas dans le Saint des Saints avec le sang des animaux offerts en sacrifice, mais avec son propre sang, car il s’offre lui-même en sacrifice, et c’est le seul sacrifice efficace : celui d’un homme qui est Dieu. A  lui l’encens.

    Ce Dieu qui se sacrifie pour les hommes qu’il aime est réellement et vraiment homme, il va réellement et vraiment mourir : à lui la myrrhe.

    C’est une marche à la mort qui commence en ce jour. A la mort la plus cruelle et la plus infâme de l’homme le plus pur et le plus saint qu’ait jamais porté la terre.

    Pourtant c’est une fête que la liturgie nous annonce, discrètement, au début des matines, mais clairement :

    « Voici les jours de fête que vous observerez en leurs temps : au quatorzième jour du premier mois, vers le soir, est la Pâque du Seigneur, et au quinzième jour vous célébrerez une solennité en l’honneur du Dieu très-haut »

    La fête de la Pâque, c’est la libération de l’esclavage de l’Egypte – du péché ; c’est le baptême dans la mer Rouge – dans le sang du Christ. Il faut que ce sang coule pour que la libération ait lieu. Mais au quinzième jour le grand prêtre crucifié ressuscitera pour libérer tous les captifs.

  • Samedi de la quatrième semaine de carême

    Il est une chose remarquable. Dans la conception moderne du Carême, on s’occupe continuellement du péché et de la pénitence. Dans l’ancienne conception, on aimait à peindre sous les couleurs les plus vives l’image du Sauveur.

    La première semaine nous montrait le Christ combattant, le Christ mortifié qui nous conduit à la transfiguration ; la seconde semaine nous montrait le serviteur de Dieu qui s’abaisse et se fait obéissant jusqu’à la mort. Dans la troisième semaine, l’image devient plus intime : nous avons devant nous le médecin et le Sauveur de l’âme. Pendant la quatrième semaine, nous voyons le Christ sous un double aspect : d’abord, dans ses souffrances morales ; puis, comme celui qui nous apporte le salut. Dans ce dernier sens, les images se succèdent avec une grande variété. Nous voyons le Seigneur comme un nouveau Moïse intercédant pour nous (lundi), comme l’illuminateur (mardi), comme le thaumaturge qui ressuscite les morts (jeudi et vendredi) ; aujourd’hui, il y a jusqu’à cinq images : le pasteur, l’hôte, la mère, la lumière, l’eau.

    Méditons ces images et cherchons, en nous, l’image correspondante. Si le Christ est notre bon Pasteur qui prend soin de nous et va à la recherche de ses brebis, soyons, de notre côté, ses brebis fidèles qui se laisseront conduire, nourrir et retrouver. S’il est notre hôte généreux, soyons ses invités reconnaissants qui se trouveront à l’aise dans sa maison. S’il est pour nous comme une mère attentive et tendre, soyons ses enfants obéissants. S’il nous apporte la lumière, ouvrons-lui toutes grandes les portes de notre âme et laissons-nous éclairer par lui. S’il est une source d’eau dans le désert de la vie, buvons à longs traits aux sources du Sauveur.

    Dom Pius Parsch

  • Vendredi de la quatrième semaine de carême

    C’est aujourd’hui vendredi et nous sommes à quinze jours du Vendredi-Saint. La résurrection de Lazare fut ce qui détermina finalement les membres du Sanhédrin à décider la mort de Jésus. « Allons, nous aussi, et mourons avec lui. » De ces paroles de saint Thomas, l’Église fait son mot d’ordre pour les jours qui vont suivre. Les catéchumènes entendent ces mots du Christ : « Je suis la résurrection et la vie. » Quel effet ne devaient pas produire sur eux ces paroles ! Au sens de l’ancienne liturgie, Lazare est l’image du pécheur et de l’homme non racheté. La résurrection de Lazare est le symbole de la fête de Pâques, du Baptême. Le temps de Carême est le temps de l’humiliation, c’est pourquoi nous demandons, à l’Offertoire : « Au peuple humilié apporte le salut, Seigneur. » Le chant de la Communion est, lui aussi, très impressionnant : il est tiré de l’Évangile. La liturgie veut montrer que la résurrection de Lazare s’accomplit mystérieusement en nous, dans l’Eucharistie.

    Dom Pius Parsch