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Liturgie - Page 485

  • Lundi de la troisième semaine de carême

    La guérison de Naaman le Syrien, opérée par le prophète Élisée moyennant un septuple bain dans le Jourdain.

    L’étranger, couvert de lèpre, mais cependant orgueilleux au milieu de toute la misère de ses plaies, se considère presque offensé de ce que le Voyant d’Israël n’emploie pas à son égard des rites solennels et des moyens hors du commun ; bien plus, qu’il ne sorte même pas pour lui parler, mais qu’il lui ordonne simplement de se laver dans le Jourdain. Et pourtant il en est ainsi. Voulant vaincre le démon superbe, Dieu s’est complu à le faire par des moyens humbles, c’est-à-dire par l’œuvre des Sacrements et des Sacramentaux, afin d’humilier de plus en plus l’ennemi dans sa défaite. C’est pourquoi, si Naaman veut guérir, il doit d’abord déposer tout orgueil, se reconnaître impur, et aller pour cela se plonger dans le Jourdain, là précisément où, quelques siècles plus tard, Jean préludera à notre baptême chrétien par son baptême de pénitence.

    Bienheureux cardinal Schuster

     

  • 3e dimanche de carême

    Ce dimanche était appelé, dans l’antiquité chrétienne, le dimanche des scrutins, parce que c’était le jour où l’on commençait l’examen des catéchumènes devant être baptisés dans la nuit de Pâques. Les fidèles étaient invités à venir témoigner de la vie et des mœurs des candidats. A cette messe, le célébrant disait le nom des parrains et marraines des catéchumènes au Memento des vivants, et au Communicantes il disait les noms des catéchumènes (lesquels étaient sortis de l’église depuis l’évangile).

    A Rome il y avait sept scrutins, et le troisième avait lieu le mercredi de la quatrième semaine de carême : c’était « le grand scrutin », avec ses cérémonies spécifiques, notamment la lecture solennelle du début des quatre évangiles, et la « tradition » aux catéchumènes du Credo, en grec (quand on parlait encore grec à Rome) et en latin, et du Pater.

    Il faut reconnaître que dans les ruines de la liturgie post-conciliaire cette préparation ecclésiale des catéchumènes a été remise à l’honneur. Il y a aujourd’hui en général cinq scrutins (le premier étant ce dimanche). Et le premier dimanche de carême a lieu ce que l’on appelle en France l’ « appel décisif ». En Angleterre c’est le « rite de l’élection », et le 26 février ils étaient pas moins de 734 adultes du diocèse de Westminster (384 baptisés non catholiques et 350 catéchumènes) à manifester leur engagement à rejoindre l’Eglise catholique.

  • Samedi de la deuxième semaine de carême

    Aujourd’hui, nous remercions Dieu de deux grandes grâces, celle de notre vocation et celle de notre conversion. En tant que catéchumènes, nous célébrons le mystère de la vocation ; en tant que pénitents, la grâce de la conversion. Ayons conscience d’être des hommes élus et appelés. Sans mérites de notre part, nous avons été choisis parmi des milliers. Outre la grâce de l’appel, Dieu nous donne encore celle de la conversion. La conversion ne coïncide plus avec le baptême. La plupart des hommes doivent, en tant qu’adultes, passer d’une vie tiède ou même pécheresse à une vie meilleure et se convertir à Dieu. Enfin, nous devons, tous les ans, pendant le Carême, nous convertir de nouveau. C’est ce que l’Église nous indique aujourd’hui dans la parabole de l’Enfant prodigue, cette parabole d’une beauté impérissable, qui est la vraie parabole de Carême. Le fils plus jeune, c’est chacun de nous. Nous sommes partis loin de la maison paternelle, vers la terre étrangère, la terre où Dieu est étranger et nous avons éprouvé la nostalgie de notre Père et de la maison paternelle. C’est déjà une grande grâce de ne pouvoir vivre en paix avec le péché. Dieu ne nous a pas laissé de repos. Or, voici le joyeux message : le Père attend avec impatience le retour de son enfant, il le laisse à peine dire un mot, il l’embrasse et le couvre de baisers, il lui rend tous ses droits anciens de fils de prince (anneau, chaussures et robe nuptiale). C’est sur cela que la parabole insiste, sur la joie de l’heureux retour. L’Église désire qu’aujourd’hui nous nous mettions à la place du fils retrouvé. Pendant tout le jour, pensons avec reconnaissance que nous sommes des hommes élus et convertis.

    Dom Pius Parsch

  • Vendredi de la deuxième semaine de carême

    « Et il y creusa un pressoir. » Comment comprendrons-nous quel est ce pressoir, si ce n’est en nous souvenant qu’il y a des psaumes intitulés : Pour les pressoirs, parce qu’en ceux-ci les mystères de la passion du Seigneur distillent plus abondamment, comme un vin échauffé par le Saint-Esprit ? Aussi l’on croyait ivres (au jour de la Pentecôte) ceux qui étaient remplis de l’Esprit-Saint. Le Seigneur a donc aussi creusé un pressoir, afin que le jus du raisin mystérieux découlât par une infusion spirituelle.

    « Il y bâtit une tour », c’est-à-dire qu’il y éleva le faîte de la loi ; et sa vigne étant ainsi fortifiée, pourvue et ornée, il la loua au peuple juif. « En la saison des fruits, il envoya ses serviteurs. » On ne dit pas que ce fut au temps de la récolte, mais au temps des fruits. Car les Juifs ne firent paraître aucun fruit ; il fut nul, le revenu de cette vigne dont le Seigneur a dit : « J’ai espéré qu’elle produirait des raisins, et elle n’a produit que des grappes sauvages. » Ses pressoirs n’ont pas regorgé d’un vin de joie, d’un vin doux spirituel, mais du sang des .Prophètes.

    Saint Ambroise

  • Jeudi de la deuxième semaine de carême

    Le ciel et l’enfer dans l’autre monde. — L’image du ciel, c’est Lazare dans le sein d’Abraham. L’image de l’enfer, c’est le mauvais riche dans les tourments, la langue desséchée, implorant une goutte d’eau fraîche ; c’est aussi l’arbre du désert desséché et aride.

    Le ciel et l’enfer ici-bas. — Le ciel sur la terre, c’est la filiation divine, la vie dans le sein de l’Église avec la consolation et le rafraîchissement mystérieux des sacrements. C’est le ciel, alors même que la vie extérieure serait aussi misérable que celle du mendiant Lazare. L’enfer sur la terre, c’est d’être exclu de l’Église, séparé de la source de la vie divine. L’âme de celui qui est dans cet enfer terrestre ressemble au mauvais riche tourmenté par la soif, à l’arbre desséché du désert.

    Dom Pius Parsch

  • Mercredi de la deuxième semaine de carême

    Aujourd’hui à la messe on lit la belle prière de Mardochée :

    Seigneur, Seigneur, roi tout-puissant, toutes choses sont soumises à votre pouvoir, et nul ne peut résister à votre volonté, si vous avez résolu de sauver Israël. Vous avez fait le ciel et la terre, et tout ce qui est contenu dans l’enceinte du ciel. Vous êtes le Seigneur de, toutes choses, et nul ne peut résister a votre majesté. Maintenant donc, Seigneur, roi, Dieu d’Abraham, ayez pitié de votre peuple parce que nos ennemis veulent nous perdre et détruire votre héritage. Ne méprisez pas ce peuple qui est votre partage, que vous avez racheté de l’Egypte pour vous. Exaucez ma prière, et soyez propice à une nation qui est votre part et votre héritage, et changez, Seigneur, notre deuil en joie, afin que pendant notre vie nous glorifiions votre nom, et ne fermez pas la bouche de ceux qui vous louent, ô Seigneur notre Dieu.

    Commentaire de Dom Guéranger :

    L’Église aujourd’hui, émue des dangers auxquels est en proie un si grand nombre de ses enfants, qui si longtemps ont vécu dans le péché, intercède pour eux, en empruntant la prière de Mardochée. Elle supplie son Époux de se rappeler qu’autrefois il les tira de la terre d’Égypte ; qu’ils sont devenus par le baptême les membres de Jésus-Christ, l’héritage du Seigneur. Elle le conjure de remplacer leur deuil par les joies pascales, et de ne pas fermer par la mort ces bouches trop souvent coupables, mais qui aujourd’hui ne s’ouvrent que pour demander grâce, et qui, lorsque le pardon sera descendu, éclateront en cantiques de reconnaissance envers le divin libérateur.

     

  • Mardi de la deuxième semaine de carême

    « En vérité, je vous le dis, il y avait dans Israël beaucoup de veuves au temps d’Élie ; et cependant il ne fut envoyé à aucune d’elles, mais bien à la veuve de Sarepta, dans la terre de Sidon. »

    Cette pauvre femme est donc le type de la gentilité appelée à la foi. Aussi, voyons quels caractères frappants nous présente cette histoire symbolique. Il s’agit d’une veuve sans appui, sans protection ; c’est la gentilité délaissée, n’ayant personne qui la défende contre l’ennemi du genre humain. Pour nourrir la mère et l’enfant, il ne reste plus qu’un peu de farine et un peu d’huile, après quoi il faudra mourir ; c’est l’image de l’affreuse disette de vérités que souffrait le monde païen, dont la vie était près de s’éteindre quand l’Évangile lui fut annoncé. Dans cette extrémité, la veuve de Sarepta reçoit le Prophète avec humanité et confiance ; elle ne doute point de sa parole, et elle est sauvée, elle et son fils. C’est ainsi que la gentilité accueillit les Apôtres, lorsque, secouant la poussière de leurs pieds, ils se virent contraints de tourner le dos à l’infidèle Jérusalem. Nous voyons la veuve tenant dans ses mains deux morceaux de bois ; ce double bois, au jugement de saint Augustin, de saint Césaire d’Arles et de saint Isidore de Séville, échos de la tradition primitive du christianisme, est la figure de la Croix. Avec ce bois, la veuve cuit le pain qui doit la nourrir, parce que c’est de la Croix que procède pour les gentils la nourriture et la vie, par Jésus qui est le Pain vivant. Tandis qu’Israël demeure dans la disette et la sécheresse, l’Église des Gentils ne voit défaillir en son sein ni la farine du froment céleste, ni l’huile, symbole de force et de douceur.

    Dom Guéranger

    NB - Sarepta, aujourd'hui Sarafand, est à mi-chemin entre Tyr et Sidon. Il est remarquable que la ville phénicienne était connue pour ses souffleurs de verre, et que la ville libanaise l'est toujours.

     

  • Ego principium

    Antienne du Benedictus :

    Ego principium, qui et loquor vobis.

    Je suis le Principe, moi qui vous parle.

    Antienne du Magnificat :

    Qui me misit, mecum est, et non reliquit me solum : quia quæ placita sunt ei, facio semper.

    Celui qui m’a envoyé est avec moi, et il ne m’a pas laissé seul : parce que je fais toujours ce qui lui plaît.

    L’antienne du cantique des laudes, et celle du cantique des vêpres, sont deux des propos de Jésus dans l’évangile de ce jour.

    Toutes les traductions modernes (y compris la nouvelle Vulgate) ont altéré (ou complètement transformé) l’extraordinaire exclamation de Jésus : « Principium, qui et loquor vobis ! »

    Quand on ne comprend pas, on change le texte. C’est une spécialité des exégètes modernes. Les exégètes de l’impiété et de la bêtise. Les exégètes qui se croient beaucoup plus forts que les chrétiens romains qui parlaient habituellement le grec et qui ont traduit ainsi le propos du Christ. Beaucoup plus forts que saint Jérôme qui a revu la traduction et l’a authentifiée. Beaucoup plus forts que les pères de l’Eglise qui ont évidemment vu et commenté cette revendication divine.

    Tèn arkhèn, le principe, renvoie au premier mot de l’évangile, En arkhè : dans le principe, qui est aussi le premier mot de la Genèse : le premier mot de la Bible. Le Principe de la Création, c’est le Verbe Fils de Dieu. Il est le Principe, celui qui dans le même évangile se donne comme nom à plusieurs reprises Ego Sum : Je Suis.

    Grâce à Dieu, la « forme extraordinaire » (et elle seule, dans le rite latin) maintient vivant le vrai propos du Christ…

    Quant à l’autre propos, c’est le programme de toute vie chrétienne, de conformation au Christ, mais on en mesure l’extrême exigence : Il est avec moi, et il ne me laisse pas seul, parce que je fais toujours ce qui lui plaît…

  • Deuxième dimanche de carême

    Il y a très longtemps, il n’y avait pas de messe ce dimanche. Car ce dimanche suit le samedi des quatre temps, qui se terminait par une longue veillée où l’on procédait notamment à des ordinations de prêtres et de diacres.

    Lorsqu’on a avancé la messe de la veillée, il a fallu en composer une pour le dimanche. On a gardé l’évangile, qui était celui de la Transfiguration, et l’on a pris ici et là, dans d’autres messes existantes, les antiennes et les oraisons. Le cardinal Schuster y voyait la confirmation d’un principe théologique, qui « veut que l’esprit ecclésiastique, spécialement dans le champ de la liturgie, qui, pour le fidèle, fait comme partie de son catéchisme, abhorre ce prurit de nouveauté qui plaît tant au monde ». Il ajoutait : « A tout symptôme d’innovation les âmes simples et pieuses se troublent, comme si tombait en ruines l’édifice de leur foi, fortifié par la muraille de la tradition séculaire. Prier Dieu avec ces mêmes formules composées par les Pères, réciter ces mêmes chants qui les réconfortèrent dans leurs douleurs et dans leurs luttes pour l’Église, signifie entrer plus intimement dans leur piété, être solidaires de leurs espérances et de leur idéal. »

    Quand on parle du « mouvement liturgique », il faut préciser les choses. Car le cardinal Schuster fut un éminent acteur du mouvement liturgique. Mais, comme on le voit, il était aux antipodes de ce que le mouvement est ensuite devenu.

  • Samedi des quatre temps de carême

    L’évangile de la messe de ce jour est celui de la Transfiguration. Comme demain. Mais c’est proprement celui du samedi, ou plus précisément de la veillée du samedi, qui est répété le dimanche parce que, dans l’antiquité chrétienne, il n’y avait pas de messe ce dimanche : le peuple chrétien passait toute la nuit en prière à la cathédrale pour des ordinations. Et ce samedi est resté un jour d’ordinations.

    Dom Guéranger commente :

    L’Église veut porter notre pensée sur la sublime dignité dont viennent d’être honorés les Prêtres qui ont reçu aujourd’hui l’onction sacrée. Ils sont figurés dans ces trois Apôtres que Jésus conduit avec lui sur la montagne, et qui seuls contemplent sa gloire. Les autres disciples du Sauveur sont demeurés dans la plaine ; Pierre, Jacques et Jean sont seuls montés sur le Thabor. C’est d’eux que les autres disciples, que le monde entier apprendront, quand il en sera temps, de quelle gloire Jésus a paru environné, et avec quel éclat la voix du Père céleste a tonné sur le sommet de la montagne pour déclarer la grandeur et la divinité du Fils de l’homme. « Cette voix du ciel, nous l’avons entendue, dit saint Pierre, quand nous étions avec lui sur la sainte montagne. Elle disait : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j’ai mis toutes mes complaisances ; écoutez-le. » De même, ces nouveaux Prêtres qui viennent d’être consacrés sous vos yeux, pour lesquels vous avez offert vos jeûnes et vos prières, ils entreront dans la nuée où réside le Seigneur. Ils sacrifieront la victime de votre salut dans le silence du Canon sacré. Dieu descendra pour vous entre leurs mains ; et, sans cesser d’être mortels et pécheurs comme vous, ils seront chaque jour en communication avec la divinité. Le pardon que vous attendez de Dieu, en ce temps de réconciliation, passera par leurs mains ; leur pouvoir surhumain ira le chercher pour vous jusque dans le ciel. C’est ainsi que Dieu a apporté le remède à notre orgueil. Le serpent nous dit aux premiers jours : « Mangez ce fruit, et vous serez comme des dieux. » Nous avons eu le malheur d’adhérer à cette perfide suggestion ; et la mort a été le seul fruit de notre prévarication. Dieu cependant voulait nous sauver ; mais pour abattre nos prétentions, c’est par des hommes qu’il nous applique ce salut. Son Fils éternel s’est fait homme, et il a laissé d’autres hommes après lui, auxquels il a dit : « Comme mon Père m’a envoyé, ainsi je vous envoie ». Honorons donc Dieu en ces hommes qui viennent d’être aujourd’hui l’objet d’une si sublime distinction, et comprenons que le respect du sacerdoce fait partie de la religion de Jésus-Christ.