L’or, l’encens et la myrrhe de l’Epiphanie, les « cadeaux » des mages, les voici en acte.
Celui qui va au Sacrifice est le Roi à qui revient l’or : « Vexilla Regis prodeunt… » : les étendards du roi s’avancent. Les étendards royaux, c’est la croix qui se profile.
Il est le grand prêtre qui n’entre pas dans le Saint des Saints avec le sang des animaux offerts en sacrifice, mais avec son propre sang, car il s’offre lui-même en sacrifice, et c’est le seul sacrifice efficace : celui d’un homme qui est Dieu. A lui l’encens.
Ce Dieu qui se sacrifie pour les hommes qu’il aime est réellement et vraiment homme, il va réellement et vraiment mourir : à lui la myrrhe.
C’est une marche à la mort qui commence en ce jour. A la mort la plus cruelle et la plus infâme de l’homme le plus pur et le plus saint qu’ait jamais porté la terre.
Pourtant c’est une fête que la liturgie nous annonce, discrètement, au début des matines, mais clairement :
« Voici les jours de fête que vous observerez en leurs temps : au quatorzième jour du premier mois, vers le soir, est la Pâque du Seigneur, et au quinzième jour vous célébrerez une solennité en l’honneur du Dieu très-haut »
La fête de la Pâque, c’est la libération de l’esclavage de l’Egypte – du péché ; c’est le baptême dans la mer Rouge – dans le sang du Christ. Il faut que ce sang coule pour que la libération ait lieu. Mais au quinzième jour le grand prêtre crucifié ressuscitera pour libérer tous les captifs.