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Liturgie - Page 443

  • Vendredi des quatre temps de Pentecôte

    Les vendredis des Quatre-Temps ont toujours, dans la liturgie de la messe, un certain caractère de pénitence. Nous sommes en esprit dans l’église des douze Apôtres ; cette église inspirait aux anciens l’idée de pénitence. L’Évangile nous donne une belle image de pénitence. Quand nous songeons aux « péchés, aux offenses et aux négligences » du trimestre écoulé, alors que nous avons reçu tant de grâces et de lumières, nous nous mettons à la place de ce paralytique : mais, dans notre confiance, nous voulons ressembler aux porteurs qui découvrent le toit. Maintenant, au Saint-Sacrifice, nous recevons l’absolution du Seigneur lui-même : « Tes péchés te sont remis ! » — Que le vendredi des Quatre-Temps soit donc pour nous un jour de pénitence ! (...)

    Il est certainement dans l’intention de l’Église que nous cherchions les relations entre les pensées de pénitence et le Saint-Esprit. La postcommunion de la Pentecôte nous donne une indication à ce sujet : le Saint-Esprit est la rémission de tous les péchés. C’est là un des aspects de l’action du Saint-Esprit : il veut bannir l’esprit du monde, l’esprit du péché, bref, le mauvais esprit de notre âme dont il veut faire son temple. « Fais que ton Église, unie dans le Saint-Esprit, ne soit troublée par aucune attaque ennemie. »

    Dom Pius Parsch

  • Jeudi de Pentecôte

    Nous trompons-nous en estimant que la liturgie nous signale aujourd’hui les relations mystérieuses entre le Saint-Esprit et le Sacrement de l’Ordre ? Si les chrétiens reçoivent déjà, par la Confirmation, le sacerdoce général, c’est surtout par le sacrement de l’Ordre que le Saint-Esprit exerce son action. Quand le Seigneur, au soir de la Résurrection, conféra à ses Apôtres le pouvoir de remettre les péchés, il souffla sur eux et dit : « Recevez le Saint-Esprit », c’est-à-dire recevez le pouvoir d’Ordre communiqué par le Saint-Esprit. C’est pourquoi aussi le rituel, dans la collation des trois Ordres Supérieurs (diaconat, prêtrise et épiscopat), insiste particulièrement sur l’action du Saint-Esprit. (Ce n’est pas le cas dans les Ordres mineurs, ni même dans le sous-diaconat). L’action du Saint-Esprit dans les prêtres nous est rappelée tous les jours par le salut liturgique : Dominus vobiscum. Les laïcs, et même les clercs jusqu’au sous-diaconat inclusivement, n’ont pas le droit d’employer ce salut parce qu’on ne peut répondre qu’aux prêtres et aux diacres : Et cum spiritu tuo, c’est-à-dire avec le Pneuma, le Saint-Esprit, qui t’a été communiqué, d’une manière éminente, dans l’ordination.

    Ce salut devrait toujours nous inspirer un saint respect pour le sacerdoce consacré. Dans ces jours de Quatre-Temps, prions pour que le Saint-Esprit conserve dans la sainteté ceux qui sont ses instruments privilégiés ; pour que les prêtres remplissent leur tâche, qui est de chasser du monde les « Esprits impurs » et de faire descendre dans les âmes le Saint-Esprit. Mais l’office de ce jour nous rappelle aussi notre sacerdoce général que le Saint-Esprit a créé en nous. Nous exerçons ce sacerdoce général par la participation active au Saint-Sacrifice que nous offrons réellement, par le fait que nous pouvons être ministres du sacrement de baptême et du sacrement de mariage, par la participation à la sainte liturgie de l’année ecclésiastique et à la prière des Heures de l’Église. Nous l’exerçons, enfin, quand nous devons charge d’âme, soit comme parrains, soit comme parents. Tous les chrétiens, au reste peuvent et doivent exercer l’apostolat laïc. C’est surtout pendant le temps de la Pentecôte que nous devons réfléchir à cette haute charge.

    Dom Pius Parsch

     

  • Mercredi des quatre temps de Pentecôte

    Les Quatre-Temps d’été étaient primitivement une fête d’action de grâces pour la moisson qui s’achève alors dans les pays méditerranéens. Aujourd’hui, la liturgie ne fait plus que de faibles allusions à la moisson. — Cf. les leçons du samedi des Quatre-Temps. Au contraire, le froment et la moisson sont devenus des symboles de la vie surnaturelle. Notre froment est le « pain de vie » eucharistique (Evang. d’aujourd’hui). Notre moisson est la moisson des âmes que le Saint-Esprit apporte à son Église (« alors, les greniers se remplissent de grains et les celliers regorgent de vin et d’huile ») (leçon de vendredi). La semaine des Quatre-Temps est toujours un temps de renouveau spirituel, d’examen de conscience et de résolution.

    Justement, la semaine de la Pentecôte permet de faire revivre le sens primitif et l’impression de joie reconnaissante d’autrefois. Car ce n’est pas la pénitence, mais la reconnaissance qui constitue la pensée des Quatre-Temps. On peut jeûner aussi par reconnaissance. D’une manière générale, habituons-nous à cultiver dans la vie chrétienne les valeurs positives plutôt que les valeurs négatives, plutôt la conscience de notre qualité d’enfants de Dieu que la conscience de notre état de pécheurs. — Le mercredi des Quatre-Temps est un jour consacré, à Marie, un jour de recueillement intime ; le vendredi est un jour de pénitence et le samedi un jour d’action de grâces. Nous ferons, par conséquent, un bref retour sur le trimestre écoulé.

    Ces trois mois passés furent sans doute l’époque la plus importante de toute l’année liturgique : le Carême et le temps pascal ! Que de grâces nous avons reçues ! Comment en avons-nous usé ? Que seront nos fruits et notre moisson ? « Je médite sur tes commandements qui me sont très chers ». Cette antienne d’Offertoire se rencontre tous les mercredis de Quatre-Temps et nous présente ce jour comme un jour de recueillement spirituel.

    Dom Pius Parsch

  • Mardi de Pentecôte

    Dans cette messe aussi apparaît la parabole du Bon Pasteur. Comment cela ? Nous avons, au cours de l’année liturgique, un certain nombre de messes du « Bon Pasteur » : au commencement du Carême (le premier lundi), à Pâques (le second dimanche après Pâques) et au début du temps qui suit la Pentecôte (troisième dimanche après la Pentecôte). L’image du Bon Pasteur étant une des plus courantes dans l’Église ancienne, on comprend que la liturgie y revienne sans cesse. Mais nous pouvons remarquer qu’elle aime placer ces messes du Bon Pasteur au début d’une époque nouvelle. La liturgie veut, sans doute, nous montrer qu’à travers toutes les époques de l’année liturgique le Seigneur est le Bon Pasteur qui nous conduit. Que nous dit aujourd’hui l’image du Bon Pasteur ? Le Seigneur n’est-il pas Bon Pasteur dans l’envoi du Saint-Esprit ? « Je suis la porte des brebis. Celui qui entre par moi sera sauvé ; il entrera et sortira et trouvera des pâturages ». Serait-ce une représentation trop osée d’appeler aussi le Saint-Esprit, l’Esprit de Jésus, le Bon Pasteur de l’Église ? Ne nous a-t-il pas été donné, par le Seigneur remonté au ciel, comme un guide, un consolateur, un avocat ? Quand le Seigneur prononce cette importante conclusion de l’Évangile : « Je suis venu pour qu’ils aient la vie et qu’ils l’aient en abondance », il résume brièvement l’action de ce Bon Pasteur.

    Dom Pius Parsch

  • Lundi de Pentecôte

    Le Saint-Esprit crée la foi dans nos âmes, et par la foi nous obtenons la vie éternelle ; car la foi n’est pas l’adhésion à une thèse rationnellement démontrée, mais une vertu qui procède de la volonté fécondée par la grâce. Au temps où nous vivons, la foi devient rare. L’orgueil de l’esprit est monté à son comble, et la docilité de la raison aux enseignements de l’Église fait défaut chez un grand nombre. (…) Cependant la foi est le premier lien avec Dieu ; c’est par la foi, nous dit l’Apôtre, que l’on approche de Dieu, et qu’on lui demeure attaché. Telle est l’importance de la foi, que le Seigneur vient de nous dire que « celui qui croit n’est pas jugé. » En effet, celui qui croit dans le sens de notre Évangile, n’adhère pas seulement à une doctrine ; il croit, parce qu’il se soumet de cœur et d’esprit, parce qu’il veut aimer ce qu’il croit. La foi opère par la charité qui la complète, mais elle est un avant-goût de la charité ; et c’est pour cela que le Seigneur promet déjà le salut à celui qui croit. Cette foi éprouve des obstacles de la part de notre nature déchue. Nous venons de l’entendre : « La lumière est venue dans le monde ; mais les hommes ont mieux aimé les ténèbres que la lumière. » En notre siècle, les ténèbres règnent, elles s’épaississent ; on voit même s’élever de fausses lumières ; des mirages trompeurs égarent le voyageur, et nous le répétons, la foi est devenue plus rare, cette foi qui unit à Dieu et sauve de ses jugements. Divin Esprit, arrachez-nous aux ténèbres de notre temps, corrigez l’orgueil de notre esprit, délivrez-nous de cette vaine liberté que l’on prône comme l’unique fin de toutes choses, et qui est si complètement stérile pour le bien des âmes. Nous voulons aimer la lumière, la posséder, la conserver, et mériter par la docilité et la simplicité des enfants le bonheur de la voir épanouie dans le jour éternel.

    Dom Guéranger

  • Pentecôte

    La sainte Église célèbre aujourd’hui l’heure de Tierce avec une solennité particulière, afin de se maintenir dans un rapport plus intime avec les heureux habitants du Cénacle. Elle a même choisi cette heure, dans tout le cours de l’année, comme la plus propice pour l’offrande du saint Sacrifice, auquel préside l’Esprit-Saint dans toute la puissance de son opération. Cette heure de Tierce, qui répond à neuf heures du matin selon notre manière de compter, est remarquable chaque jour par une invocation au Saint-Esprit formulée dans une Hymne de saint Ambroise ; mais aujourd’hui ce n’est pas l’Hymne ordinaire de Tierce que l’Église adresse au divin Paraclet ; c’est le cantique si mystérieux et si grandiose que le IXe siècle nous a légué, en nous transmettant la tradition qui donne Charlemagne pour auteur de cette œuvre sublime. La pensée d’en enrichir l’Office de Tierce au jour de la Pentecôte appartient à saint Hugues, abbé de Cluny au XIe siècle ; et cette pratique a semblé si belle, que l’Église Romaine a fini par l’adopter dans sa Liturgie. De là est venu que dans les Églises même où l’on ne célèbre pas l’Office canonial, on chante du moins le Veni creator avant la Messe du jour de la Pentecôte. A cette heure si solennelle, aux accents inspirés de cette Hymne si tendre à la fois et si imposante, l’assemblée des fidèles se recueille ; elle adore et appelle l’Esprit divin. A ce moment, il plane sur tous les temples de la chrétienté, et descend invisiblement dans tous les cœurs qui l’attendent avec ferveur. Exprimons-lui le besoin que nous éprouvons de sa présence, le suppliant de demeurer en nous, et de ne jamais s’en éloigner. Montrons-lui notre âme marquée de son sceau ineffaçable dans le Baptême et dans la Confirmation ; prions-le de veiller sur son œuvre. Nous sommes sa propriété ; qu’il daigne faire en nous ce que nous le prions d’y accomplir ; mais que notre bouche parle avec sincérité, et souvenons-nous que pour recevoir et conserver l’Esprit-Saint, il faut renoncer à l’esprit du monde ; car le Seigneur a dit : « Nul ne peut servir deux maîtres ».

    Dom Guéranger

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  • Vigile de la Pentecôte

    Omnípotens sempitérne Deus, qui, per únicum Fílium tuum, Ecclésiæ tuæ demonstrásti te esse cultórem, omnem pálmitem, fructum in eodem Christo tuo, qui vera vitis est, afferéntem, cleménter éxcolens, ut fructus áfferat amplióres : fidélibus tuis, quos velut víneam ex Ægýpto per fontem baptísmi transtulísti, nullæ peccatórum spinæ præváleant ; ut, Spíritus tui sanctificatióne muníti, perpétua fruge diténtur.

    Dieu éternel et Tout-Puissant, vous avez montré par votre Fils unique que vous étiez le vigneron de votre Église, soignant avec clémence tout sarment portant du fruit en votre Christ, qui est la vraie vigne, afin qu’il porte encore plus de fruits : faites que les épines du péchés ne l’emportent pas sur vos fidèles que vous avez transférés d’Égypte comme une vigne par la fontaine du baptême ; qu’ainsi fortifiés par la sanctification de votre Esprit, ils soient enrichis d’une récolte sans fin.

    (Oraison de la quatrième prophétie, dans la liturgie de la vigile avant 1955)

  • Saint Pascal Baylon

    Il serait difficile de dire quelle était l’ardeur et la tendresse de sa dévotion envers le très saint Sacrement de l’Eucharistie ; il sembla même, après sa mort, qu’elle persévérait encore dans son corps privé de vie : étendu dans son cercueil, il ouvrit et ferma les yeux deux fois au moment de l’élévation de la sainte Hostie, à la grande admiration de tous ceux qui étaient présents. Ayant professé publiquement et ouvertement, devant les hérétiques, la croyance à la présence réelle, il eut à souffrir beaucoup de mauvais traitements ; on le chercha même à bien des reprises pour le faire mourir, mais la providence de Dieu l’arracha aux mains des impies. Dans l’oraison il était souvent privé du sentiment des choses extérieures, et il languissait dans une extase d’amour. On pense que ce fut en ces moments que cet homme simple et illettré puisa la science céleste qui le rendit capable de répondre sur les mystères les plus obscurs de la foi, et d’écrire même quelques ouvrages. Enfin Pascal, plein de mérites, s’en alla heureusement au Seigneur, à l’heure même qu’il avait prédite, l’an du salut 1592, le 16 des calendes de juin, le jour de la Fête de la Pentecôte, jour auquel il était né : il était âgé de cinquante-deux ans. Célèbre par les vertus dont nous avons parlé et par d’autres encore, illustre par ses miracles aussi bien pendant sa vie qu’après sa mort. Pascal fut déclaré Bienheureux par le Souverain Pontife Paul V, et Alexandre VIII l’a inscrit au catalogue des Saints. Enfin Léon XIII l’a déclaré et constitué le céleste Patron des Congrès eucharistiques et de toutes les Associations du Saint Sacrement, instituées jusqu’ici ou devant l’être à l’avenir.

    (extrait du béviaire)

  • Saint Ubald

    En signe de la faveur dont il jouit auprès de lui dans le ciel, le Fils de Dieu a confié à Ubald le pouvoir spécial d’agir efficacement contre les ennemis infernaux, qui tendent quelquefois aux hommes de si cruelles embûches. Souvent l’invocation du saint évêque et de ses mérites a suffi pour dissoudre les machinations des esprits de malice ; et c’est afin d’encourager les fidèles à recourir à sa protection que l’Église l’a admis au rang des saints qu’elle recommande plus particulièrement à leur dévotion.

    Soyez notre protecteur contre l’enfer, ô bienheureux Pontife ! L’envie des démons n’a pu souffrir que l’homme, cette humble et faible créature, fût devenu l’objet des complaisances du Très-Haut. L’incarnation du Fils de Dieu, sa mort sur la croix, sa résurrection glorieuse, les divins Sacrements qui nous confèrent la vie céleste, tous ces sublimes moyens à l’aide desquels la bonté de Dieu nous a rétablis dans nos premiers droits, ont excité au plus haut degré la rage de cet antique ennemi, et il cherche à se venger en insultant en nous l’image de notre créateur. Il fond quelquefois sur l’homme avec toutes ses fureurs ; par une affreuse parodie de la grâce sanctifiante qui fait de nous comme les instruments de Dieu, il envahit, il possède des hommes, nos frères, et les réduit au plus humiliant esclavage. Votre pouvoir, ô Ubald, s’est signalé souvent dans la délivrance de ces victimes infortunées de l’envie infernale ; et la sainte Église célèbre en ce jour la prérogative spéciale que le Seigneur vous a confiée. Dans votre charité toute céleste, continuez à protéger les hommes contre la rage des démons ; mais vous savez, ô saint Pontife, que les embûches de ces esprits de malice sont plus fatales encore aux âmes qu’elles ne le sont aux corps. Prenez donc pitié aussi des malheureux esclaves du péché, sur lesquels le divin soleil de Pâques s’est levé sans dissiper leurs ténèbres. Obtenez qu’ils redeviennent enfants de la lumière, et que bientôt ils aient part à cette résurrection pascale dont Jésus est venu nous apporter le gage.

    Dom Guéranger

  • Saint Jean-Baptiste de la Salle

    La messe est du commun des confesseurs (Os justi) avec le bel Évangile des enfants dans lequel le Seigneur nous donne les enfants comme modèles : « Si vous ne vous convertissez pas et ne devenez pas comme des petits enfants, vous n’entrerez pas dans le royaume des cieux ». Nous devons être comme des enfants devant Dieu, avoir la simplicité des enfants, l’innocence des enfants, l’obéissance des enfants, la foi des enfants. Le Seigneur nous exhorte aussi à aimer les enfants : « Celui qui reçoit un enfant comme celui-ci en mon nom me reçoit ». Saint Jean Chrysostome nous dit aujourd’hui au bréviaire : « Former l’âme des jeunes gens me paraît un plus grand art que l’art du peintre et du sculpteur ».

    Dom Pius Parsch oublie de signaler que la collecte est également propre à la fête. Peut-être pour ne pas avoir à exprimer la juste critique du bienheureux cardinal Schuster :

    « La collecte est pieuse ; mais pour vouloir contenir trop de choses, jusqu’à être un résumé de la biographie du Saint, elle est devenue prolixe et absolument rebelle aux lois rythmiques de l’antique cursus. »

    Il convient enfin de souligner qu’il existe une messe propre aux Frères des Ecoles chrétiennes.