Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Saint Patern

Le premier évêque de Vannes fut saint Patern, dont c’est la fête aujourd’hui selon le calendrier du diocèse. Saint Patern fut nommé évêque de Vannes au concile de la province de Tours qui se réunit à Vannes en 465. Arthur de la Borderie a écrit un petit livre sur saint Patern, sa légende et son histoire, qu’on peut trouver dans la Bibliothèque numérique de l’université Rennes 2 (en ligne et en PDF), et dont voici la conclusion.

Il y a eu, aux Ve et VIe siècles, dans la Gaule et dans l'île de Bretagne, trois saints évêques du nom de Patern : saint Patern de Vannes — saint Patern d'Avranches — saint Patern ou Padarn du pays de Galles.

Le premier est, par son épiscopat, fort antérieur aux deux autres, et ne peut d'aucune façon leur être identifié.

La Vita S. Paterni, publiée dans les Cambro-British Saints, l'a confondu avec le Padarn gallois ; le cartulaire de Quimperléet le bréviaire de Léon, avec le Patern d'Avranches.

Tout cela doit être écarté.

La vita S. Paterni, écrite au XIe siècle, s'applique presque tout entière au saint Padarn gallois ; elle contient pourtant des traditions relatives à saint Patern de Vannes, portées au IXe siècle dans la Grande-Bretagne par les Bretons d'Armorique fuyant l'invasion normande, et parmi lesquelles une seule mérite considération : celle qui concerne les rapports de saint Patern avec le roi Caradauc.

Nous la retrouvons aussi, celle-là, dans un document de la fin du XIIe siècle ou des premières années du XIIIe — la Descriptio reliquiarum — qui représente mieux que toute autre les souvenirs conservés par l'Église de Vannes concernant son fondateur et premier pasteur.

Malheureusement ces souvenirs sont brefs. Ils permettent néanmoins de préciser un côté intéressant et très caractéristique du rôle de saint Patern.

Armoricain ou au moins Gaulois de naissance, placé à Vannes en 465 pour gouverner, protéger, christianiser les Armoricains, il se trouva successivement en rapport avec des étrangers de race diverse qui venaient s'implanter en Armorique : d'abord les émigrés bretons, puis les Franks. — Il amena les émigrés bretons à reconnaître son autorité spirituelle, et en retour, par son intervention, il sut persuader aux indigènes de se fondre pacifiquement avec les Bretons en une même nation, sous un même chef, dans toute la partie du pays de Vannes située à l'ouest de cette ville. — Dans l'autre partie de son diocèse restée galloromaine, c'est lui aussi qui, vingt ans plus tard, sut ménager l'accord pacifique conclu entre sa cité et les Franks de Clovis.

Ainsi dégagée des confusions, des erreurs, des fables dont on l'a maladroitement obscurcie, la figure de saint Patern brille encore, grande et imposante, dans la glorieuse auréole légitimement due au zèle du premier apôtre, au génie du pacificateur, conciliateur et arbitre des races diverses qui se disputaient alors la cité vannetaise et son large territoire.

Commentaires

  • Le 16 avril, l'Eglise fête aussi saint Benoît-Joseph Labre - qui est né au Ciel il y a 230 ans, le 16 avril 1783.

    Paul Verlaine avait écrit ce très beau sonnet pour le jour de sa canonisation (le 8 décembre 1881 par le pape Léon XIII) :


    Comme l’Église est bonne en ce siècle de haine,
    D’orgueil et d’avarice et de tous les péchés,
    D’exalter aujourd’hui le caché des cachés,
    Le doux entre les doux à l’ignorance humaine


    Et le mortifié sans pair que la Foi mène,
    Saignant de pénitence et blanc d’extase, chez
    Les peuples et les saints, qui, tous sens détachés,
    Fit de la Pauvreté son épouse et sa reine,


    Comme un autre Alexis, comme un autre François,
    Et fut le Pauvre affreux, angélique, à la fois
    Pratiquant la douceur, l’horreur de l’Évangile !


    Et pour ainsi montrer au monde qu’il a tort
    Et que les pieds crus d’or et d’argent sont d’argile,
    Comme l’Église est tendre et que Jésus est fort !

Les commentaires sont fermés.