Ces deux martyrs appartiennent à l’Église de Nomentum. Mais quand celle-ci, au VIIe siècle, fut désolée par les Lombards, le pape Théodore transporta leurs corps dans la rotonde de Saint-Etienne sur le Cœlius, où il les déposa sous un autel orné de mosaïques. La calotte absidale subsiste encore intacte, et l’on y voit, à côté de la croix, Prime et Félicien nimbés, avec le rouleau de la divine Loi entre les mains.
Le Pape confia le souvenir de ces travaux à deux inscriptions dont voici le texte :
ASPICIS AVRATVM CÆLESTI CVLMINE TECTVM ASTRIFERVMQVE MICANS PRÆCLARE LVMINE FVLTVM
Tu vois le toit doré qui s’élève au ciel, sur lequel se reflètent les rayons du soleil.
EXQVIRENS PIETAS TECTVM DECORARE SACRATVM
PASTORIS SVMMI THEODORI CORDEM EREXIT
QVI STVDIO MAGNO SANCTORVM CORPORA CVLTV
HOC DEDICAVIT NON PATRIS NEGLECTA RELIQVIT
La divine bonté voulant décorer la voûte du lieu saint,
Excita le cœur du Pasteur suprême, Théodore,
Qui, avec grand soin, dédia cette tombe pour garder les corps des saints,
Ne les laissant pas dans l’abandon à Nomentum, leur patrie.
Prime et Félicien furent donc les premiers martyrs qui, des cimetières extra-muros, firent leur entrée dans la ville éternelle.
Bienheureux cardinal Schuster
Commentaires
J'ai du mal avec les deux dernières lignes de l'inscription ; s'il s'agit de Nomentum (ajouté par le traducteur) leur patrie, on devrait avoir PATRIA ou PATRIAE, mais pas PATRIS.
Moi j'ai du mal en général avec les inscriptions latines, qui relèvent davantage pour moi de l'énigme que de la poésie. Je suis content de voir que quelquefois je ne suis pas tout seul.
Ici, il est certain que le mot est "PATRIS". Le cardinal Schuster le comprend comme "la patrie Nomentum": autrement dit une patrie transgenre, très en avance sur son temps.
Un petit tour sur internet montre que certains voient dans ce "patris" le pape Théodore, et d'autres le père du pape Théodore... Et donc que personne ne sait ce que ça veut dire...
Oui, c'est Schuster qui est coupable (d'une traduction très libre…), non le latin (Patris ne peut signifier que Père) ;
le mot à mot serait : "Il n'abandonna pas les choses du Père (de son Père ?) négligées"