In salutári tuo ánima mea, et in verbum tuum sperávi : quando fácies de persequéntibus me iudícium ? iníqui persecúti sunt me, ádiuva me, Dómine, Deus meus.
Mon âme est dans l’attente de ton salut, j’espère en ta parole ; quand feras-tu le jugement de ceux qui me persécutent ? Des iniques me persécutent ; aide-moi, Seigneur, mon Dieu.
Cette antienne de communion est un bijou dans son apparente simplicité. C’est une humble prière qui d’abord monte à peine et s’épanouit sur le verbe exprimant l’espérance. Puis vient la demande, qui « frappe à la porte de la miséricorde » (dom Johner) sur une seule note, qui est la dominante, qui n’avait été jusque-là qu’effleurée. Cette demande est celle du jugement de ceux qui me persécutent, et le mot jugement conclut la phrase comme j’espère concluait la première, une tierce en dessous, sur la tonique, comme si l’antienne se terminait là. Mais elle repart, sur la dominante, et va aller jusqu’au do : c’est le point culminant de l’antienne, le cri de douleur du persécuté : or sur la partition ce n’est rien d’autre que l’intonation normale du psaume dans ce mode…, Puis, dans l’espérance qui est certitude du salut, l’antienne se termine par une très belle révérence devant le Seigneur Dieu.
Par le chœur de l’église Sainte Suzanne de Rome, dont je ne sais absolument rien, sinon que c’était en 1957 et que c’était un double disque avec l’intégralité de la messe de ce dimanche, célébrée par le chanoine Sydney MacEwan, qui officiait normalement dans sa paroisse écossaise, mais qui était mondialement connu (du moins dans le monde anglo-saxon) comme ténor. En 1957 la firme Columbia venait de publier un disque où il interprétait des chants de Noël.