L’antienne d’offertoire de ce dimanche était déjà celle de la Messe de l’aurore. Le bébé qui vient de naître est le Dieu qui a créé et qui maintient le globe terrestre.
Deus firmávit orbem terræ, qui non commovébitur : paráta sedes tua, Deus, ex tunc, a sǽculo tu es.
Dieu a affermi le globe de la terre qui ne sera point ébranlé : votre trône, ô Dieu, est établi depuis longtemps ; vous êtes de toute éternité.
(Solesmes)
Commentaires
Un huitième mode structurellement bien marqué, entre sa teneur sur Sol et celle sur Do.
Le traitement du Si est à souligner, notre oreille moderne s'attendrait à le trouver bémol sur les ornementation qui partent du Sol ('finale de "terrae", "tua, Deus"). Ce Si résolument bécarre se frotte harmoniquement au Fa souvent affirmé au sein du même mélisme dans ces passages ("terrae", montées "tunc" et "tu es").
Et dire que certains prétendent que cet intervalle, réalisant la fameuse quarte augmentée Fa-Si, le triton, plus tard qualifié de "Diabolus in musica", était "interdit par l’Église"!
Cette note faussement qualifiée de diabolique est en réalité surréelle. Elle donne un parfum d'étrangeté à cette intervention de Dieu dans le monde, et ses jalons fournissent presque un résumé de la liturgie du jour : Terrae, Deus, Tunc, Tu es.
Terrestre, ô Dieu, à présent tu es.
Très bon commentaire, merci.