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Quem vidistis pastores

℟. Quem vidístis, pastóres ? dícite, annuntiáte nobis, in terris quis appáruit ? * Natum vídimus, et choros Angelórum collaudántes Dóminum.
. Dícite, quidnam vidístis ? et annuntiáte Christi nativitátem.
℟. Natum vídimus, et choros Angelórum collaudántes Dóminum.
Glória Patri, et Fílio, * et Spirítui Sancto.
℟. Natum vídimus, et choros Angelórum collaudántes Dóminum.

Qui avez-vous vu, bergers ? Dites-le-nous ; apprenez-nous quel est celui qui a paru sur la terre : Nous avons vu l’Enfant, et les Chœurs des Anges qui louaient ensemble le Seigneur. Dites-nous ce que vous avez vu ? et annoncez la naissance du Christ.

Répons des matines, par les moines de Solesmes en 1952:


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Commentaires

  • Les répons prolixes sont toujours un délice musical et une mine inépuisable ; sachant que le verset et le Gloria représentent (généralement) des formules fixes, même si elles sont nettement plus ornées que celles par exemple du répons graduel, et donc ne sont pas des compositions originales.
    Dans l'analyse d'une pièce le premier pas est de déterminer quelles sont les cordes modales, qui serviront d'appui structurel à l'ensemble de la pièce.
    Ici le Mi modal est clairement souligné dès l'introduction (dont le rôle musical est précisément de mettre dans l'ambiance modale). Entre le Ré, le Mi et le Fa, l'accent tonique de vidîstis et l'ornementation qui suit ne laisse pas de doute sur la question, même si sur un "mode de Mi", le Mi est structurellement une note discrète et presque évitée, rendant le mode souvent indécis.
    La deuxième corde modale se développe nettement dans le dîcite terminant l'incise, c'est un La. Ce La est ici très atypique en ce qu'il développe ses ornements supérieurs sur un Si bécarre, au lieu d'un Si bémol habituel au quatrième mode. Cette formule, très originale dans le répertoire grégorien, change complètement l'ambiance musicale du mode. Habituellement, le quatrième mode joue sur l'alternance à la quarte de deux cordes "timides", le Mi et le La, toutes les deux ornées au demi-ton supérieur (le "mode de Mi"), figurant généralement l'aspiration frustrée au Ciel (sur le La) et l'amertume d'être sur Terre (sur le Mi).
    Ici, au contraire, le mode supérieur est le "mode de Ré", stable et sûr de lui, bordé de chaque côté par un ton. L'opposition est celle entre l'affirmation dans les aigus et l'émerveillement dans les graves.
    La phrase insiste sur la corde La: dîcite; annuntiâte nobis - pour retomber dans un murmure d'étonnement sur la corde du Mi : Quem vidîstis? Quis appâruit? Et cet étonnement suprême sur Angelôrum, qui descend jusqu'au Do grave.
    Dans cette alternance, le Natum vidîmus - juste un nouveau-né, reste un spectacle banal, développé sur le La, mais dont la certitude s'effondre vers l'étonnement profond (Do grave, quand même) d'avoir entendu le chœur des anges, Angelôrum collaudântes, témoignage qui s'achève sur une grande joie autour du La dans le mélisse de ce dernier mot. Pour, finalement, conclure le tout sur un émerveillement respectueux - Dôminum, c'est le Seigneur.

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