Thamer al Sabhan, le ministre saoudien des Affaires du Golfe, a déclaré que les actes d’agression (non définis et non identifiés) commis par le Hezbollah libanais soutenu par l’Iran feront que le gouvernement libanais sera « traité comme un gouvernement qui a déclaré la guerre à l'Arabie saoudite ». Le ministre a ajouté que le message avait été transmis à Saad Hariri. Lequel, en annonçant sa démission du poste de Premier ministre du Liban, évoquait des un complot du Hezbollah et de l’Iran pour l’éliminer.
Saad Hariri (qui a aussi la nationalité saoudienne) a été reçu hier par le roi Salmane pour évoquer la situation libanaise, et il est allé ce midi évoquer la même situation libanaise à Dubaï avec le prince héritier d’Abou Dhabi. Sans doute pour démentir son assignation à résidence, puis il est retourné à Riyad.
Le président libanais Michel Aoun attend que Saad Hariri revienne à Beyrouth pour accepter éventuellement sa démission. Jusque-là il reste Premier ministre en titre.
Dimanche, dans son homélie, le cardinal Bechara Boutros Raï n’a pas caché son inquiétude. Il a appelé à « soutenir l’appel lancé par le Président libanais, Michel Aoun, afin que soit protégée et renforcée l’unité nationale, en faisant preuve de patience et de discernement dans les choix à prendre pour empêcher que le pays ne soit englouti dans la spirale des conflits qui continuent à tourmenter le Proche-Orient », selon le résumé de l’agence Fides. Le Liban, a ajouté le patriarche maronite, ne doit pas être poussé à s’aligner de manière coercitive sur « des axes régionaux ou internationaux qui ne correspondent pas à sa nature, à ses valeurs et au rôle qu’il joue en tant qu’élément de coopération, de stabilité et de coexistence dans la région ».
Il est clair que l’Arabie saoudite s’irrite de voir l’importance qu’a prise le Hezbollah depuis la guerre en Syrie, et le renforcement du pôle iranien tant en Irak qu’en Syrie et au Liban. Mais on ne voit pas à quoi la déstabilisation du Liban (ou une guerre contre le Liban ?!) pourrait lui servir, et l’on ne voit pas non plus à quoi peut lui servir une humiliation de la minorité sunnite du Liban en la personne de son chef de file Hariri.