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Europe - Page 58

  • Pologne

    Réaction du président de la République de Pologne, Andrzej Duda, au déclenchement de la procédure de l’article 7, dans un entretien avec la chaîne Polsat :

    « Vraiment beaucoup de représentants des institutions européennes disent des mensonges à propos de la Pologne. Ils mentent. Ils mentent quand ils disent qu’il y a des changements en Pologne qui conduisent à des violations de l’état de droit, parce que nous sommes en train de renforcer les principes de la démocratie. Malheureusement, je crois qu’il y a beaucoup d’hypocrisie dans les actes de l’Union européenne. Ça m’attriste de le dire, mais c’est ce que je pense. »

    En expliquant la procédure lancée par la Commission européenne, le vice-président Frans Timmermans a déclaré que ce sont 13 lois polonaises qui sont dans le collimateur de Bruxelles… On n’arrête pas le progrès… du délire.

  • Les chiens aboient

    Comme prévu, la Commission européenne a décidé d’activer contre la Pologne la fameuse procédure de l’article 7. Cette procédure qui est la plus sévère du traité européen n’avait jamais été déclenchée jusqu’ici, car elle ne peut se justifier qu’en cas de « violation grave » de l’Etat de droit.

    En réalité il s’agit seulement une fois de plus de crier haro sur la Pologne et de montrer du doigt ce pays qui ose tenir tête à la dictature bruxelloise pour préserver son identité.

    Car la procédure censée aboutir à la suspension des droits de vote du pays concerné ne peut pas aller jusqu’à son terme, vu qu’il faut l’unanimité, et que la Hongrie a dit et répété qu’elle ne voterait pas contre la Pologne, et qu’au moment décisif d’autres pays se joindront sans doute à la Hongrie, notamment la Slovaquie.

    Pour ceux qui ont du temps à perdre, le texte interminable du « communiqué de presse » est ici, et il renvoie à un « mémo » encore plus long…

    Addendum

    Le président polonais Andrzej Duda a promulgué les deux lois de réforme de la justice qui ont provoqué la réaction de la Commission européenne.

  • La guerre du Tyrol ?

    Les Italiens s’émeuvent d’une disposition qu’ils découvrent dans le programme de gouvernement ÖVP-FPÖ : les citoyens italiens germanophones du Tyrol du Sud pourront demander la citoyenneté autrichienne…

    Les Autrichiens disent « Tyrol du Sud ». Les Italiens disent : « Haut-Adige ». Et il s’agit administrativement de la Province autonome de Bolzano (Bozen). Un territoire autrichien donné à l’Italie après la Première Guerre mondiale, et qui est resté majoritairement « autrichien » malgré les efforts des gouvernements italiens de l’italianiser. Il est même de plus en plus germanophone : 67,99% en 1991, 69,41% en 2011 (mais 90% en 1910).

    Aux dernières élections, le Südtiroler Volkspartei (parti populaire du Tyrol du Sud), quoique en léger recul, a obtenu 45,7% des voix, très loin devant le deuxième : le parti libéral local (Die Freiheitlichen), 17,9%.

    Les protestations viennent même de ceux qui se sont félicités de l’accord ÖVP-FPÖ. Comme Georgia Meloni, de Frères d’Italie (résurgence du MSI) : « Les Frères d'Italie élèveront les barricades dans le Tyrol du sud, au Parlement et dans chaque institution, et demanderont au président de s'opposer à cette insulte indigne. »

    Benedetto Della Vedova, sous-secrétaire d'Etat aux Affaires étrangères, dénonce le « bras de fer ethno-nationaliste » que voudrait engager le nouvel exécutif autrichien, et le président du Parlement, Antonio Tajani qualifie la mesure de « fantaisiste », car selon lui « la saison du nationalisme en Europe est terminée ».

    Mais Heinz-Christian Strache, le chef du FPÖ devenu vice-chancelier, veut la tenue rapide d’un référendum sur un «Tyrol commun » et a fait part de sa volonté de faire compagne pour y parvenir.

  • En Autriche

    Hier, après 52 jours de négociations, Sebastian Kurz (ÖVP) et le parti de la liberté (FPÖ) ont annoncé avoir conclu un accord de gouvernement. La ratification officielle doit avoir lieu aujourd’hui, et le gouvernement devrait être investi lundi par le président Van der Bellen. Sebastian Kurz deviendra alors chancelier, et le plus jeune dirigeant de la planète (31 ans).

    Le chef du FPÖ Heinz-Christian Strache a déclaré que cet accord reprenait plus de 50% du programme de son parti (mais il est vrai que sur l'immigration l'ÖVP avait quasiment repris les positions du FPÖ...).

    Selon diverses sources, le FPÖ aurait obtenu plusieurs ministères régaliens dont l'Intérieur et les Affaires étrangères, deux portefeuilles qu’il n’avait pas lors de la première coalition avec l’ÖVP, quand l’Autriche avait été punie par des sanctions européennes et mise au ban du monde civilisé. Or cette fois on ne devrait entendre, dans le pire des cas, que quelques remontrances feutrées…

    La seule réforme qui a été officiellement annoncée (parce que c’était une pierre d’achoppement dans les négociations) est que l’interdiction de fumer dans les bars et restaurants, qui devait entrer en vigueur en mai prochain, est annulée.

    Addendum
    Le FPÖ obtient aussi le ministère de la Défense. Heinz-Christian Strache est vice-chancelier et ministre de la Fonction publique et des sports. Le FPÖ a dû accepter qu'il n'y ait pas de référendum sur la sortie du pays de l'UE (mais ce serait certainement prématuré lors de cette législature).

  • A Bruxelles

    Le premier jour du Conseil européen s’est terminé par un dîner où l’on devait parler de l’affaire de la répartition des « migrants ». La discussion a été « houleuse », nous dit-on, et n’a pu déboucher sur aucun consensus, si bien que, contrairement à l’habitude, il n’a pas été suivi d’une conférence de presse commune de Jean-Claude Juncker et Donald Tusk.

    En début de journée, les Premiers ministres du groupe de Visegrád avaient annoncé qu’ils allaient donner 35 milliards d’euros pour soutenir le programme italien de réduction de la migration depuis la Libye vers l’Europe, soulignant que cela reflétait leur volonté de régler le problème en s’attaquant à ses causes, et non en continuant d’accueillir des migrants et de les répartir à marche forcée. Une « source » de la Commission européenne a dit que c’était un engagement important mais que ça ne changeait rien à la nécessité des quotas…

    C’était le premier sommet du nouveau Premier ministre polonais Mateusz Morawiecki. La Commission européenne a prévenu que si le Parlement polonais adoptait, la semaine prochaine, deux lois de réforme de la justice, elle déclencherait la procédure de l’article 7. Interrogé à ce sujet, Morawiecki a répondu : « Si un processus commence et, d'après ce que je comprends, la décision a déjà été prise que la Commission européenne a l’intention de le commencer mercredi prochain, alors elle sera probablement déclenchée. » Mais il n’est pas question de renoncer à ces lois qui réforment enfin une organisation datant du communisme. « L'Europe doit être une Europe d'Etats souverains qui doivent avoir le droit de réformer leur système judiciaire. »

    Morawiecki sait pertinemment (et la Commission aussi) que cette procédure n’a aucune chance d’aboutir, puisque (au moins) la Hongrie y mettra son veto. C’est de la gesticulation.

    En revanche il a déclaré que la Pologne respectera le verdict de la Cour de Justice de l’UE concernant l’abattage d’arbres dans la forêt de Białowieża. (Une fois que c’est fait…)

    Sur la question des quotas de migrants, il s’est déclaré « heureux que le chef du Conseil de l’UE parle désormais de la même voix que le gouvernement polonais ».

    Ce qui a évidemment déclenché une réponse acerbe (ce qui se comprend politiquement), mais aussi calomnieuse (ce qui est lamentable), de Donald Tusk : « Je n'irai jamais du côté de ceux qui parlent d'autres personnes avec mépris ou irrespect », faisant allusion à des déclarations sur les « réfugiés » qui peuvent être des terroristes ou propager des maladies. Comme si on n’en avait pas de multiples preuves…

  • Droits de l’homo

    La Cour européenne des droits de l’Homme a condamné l’Italie, hier, pour « son incapacité à instaurer le mariage homosexuel », selon Euractiv, ce qui « ternit encore plus l’image du pays à ce sujet »…

    La CEDH a jugé que le refus de l’Italie de permettre aux couples de même sexe « mariés » à l’étranger d’enregistrer leur union les prive de protection juridique et viole leurs droits à avoir une famille. Sic. L’Italie devra verser 5.000 euros de compensation à chaque plaignant, à savoir six « couples ».

    En bref, la Cour européenne des droits de l’homo reconnaît que l’Italie a le droit de ne pas reconnaître le « mariage » entre personnes de même sexe mais doit reconnaître ces « mariages » s’ils ont été accomplis à l’étranger…

    Il y a depuis 2016 une « union civile » qui permet aux paires d’invertis d’avoir les mêmes droits que les couples mariés, mais ces militants provocateurs veulent absolument qu’on leur reconnaisse le « mariage ». Certains plaignants avaient conclu cette « union civile », qui ne les prive pas de protection juridique bla-bla-bla. Mais la CEDH juge qu’ils ont subi un traitement injuste jusqu’en 2016…

  • L’influence russe sur le Brexit

    Une commission parlementaire britannique avait demandé à Facebook d’enquêter sur l’intolérable ingérence russe dans la campagne pour le Brexit.

    Facebook a publié son rapport. Explosif. On y apprend en effet qu’une ONG russe, l'Internet Research Agency, la fameuse « usine à trolls » pilotée du Kremlin, a dépensé 0,97 dollar pour trois annonces qui ont été vues par 200 internautes pendant quatre jours…

    Et c’est tout.

    Nigel Farage ne s’est pas privé de souligner : « Où est la théorie du complot russe sur le référendum pour la sortie de l'Union européenne, maintenant que nous savons qu'ils ont dépensé moins de 1 dollar sur Facebook ? »

  • Un Grec et un Polonais

    Dans la perspective du prochain sommet de l’UE (14-15 décembre), le président du Conseil européen Donald Tusk a produit une note dans laquelle il dit qu’il faut abandonner les quotas obligatoires de migrants à répartir dans les divers pays de l’UE, ces quotas étant « hautement conflictuels » et s’étant « avérés inefficaces ».

    Rien de nouveau. C’est la position bien connue de Donald Tusk, qui avait dit en octobre (après la fin du programme de relocalisation) que les quotas obligatoires n’avaient « aucun avenir ».

    Mais le commissaire aux migrations, Dimitris Avramopoulos, a piqué une grosse colère contre Donald Tusk : « Il nie, il ignore, tout le travail que nous avons fait au cours des trois dernières années », et il compromet « l’un des principaux piliers du projet européen, le principe de solidarité ».

    Dimitris Avramopoulos paraît nier et ignorer, quant à lui, que le programme qui s’est terminé fin septembre était dérisoire par rapport au raz-de-marée des soi-disant « réfugiés », et que quatre pays ont jusqu’au bout refusé d’y participer.

    On remarquera que l’article du site EUobserver commence ainsi : « La Commission européenne a qualifié d’"inacceptable" le projet de Donald Tusk (…) ». Dimitris Avramopoulos, c’est « la Commission européenne ». En un sens c’est vrai. Quand un commissaire parle de son domaine de compétence, il est la Commission européenne. D’autant qu’en tant que commissaire il travaille pour toute l’UE et ne doit plus penser à son propre pays. Mais on voit qu’ici Dimitris Avramopoulos réagit d’abord en Grec. C’est la Grèce, et non la Commission, qui veut toujours des quotas obligatoires (pour des raisons qu’on peut comprendre). De l’autre côté, Donald Tusk tient compte manifestement de l’opinion diamétralement opposée de ses compatriotes polonais. Et j’avoue que c’est assez rafraîchissant de voir ainsi les nationalités resurgir à tout propos, alors que depuis 60 ans le rouleau compresseur bruxellois martèle que les responsables de l’UE abandonnent toute inspiration nationale…

  • En Pologne

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    Mateusz Morawiecki a été investi hier par le président Duda comme Premier ministre. Et c’est tout de suite la désillusion chez les eurocrates… Parce que cette nomination ne s’accompagne pas d’un remaniement ministériel (qui n’était pas annoncé…). Tous les ministres gardent leur poste (y compris Morawiecki comme ministre du Développement et des Finances), donc les bêtes noires de Bruxelles sont toujours là (spécialement les ministres de la Justice, des Affaires étrangères et de l’Environnement, sans oublier celui de la Défense…).

    Grosse déception donc chez ceux qui voyaient toujours en Morawiecki le banquier libéral et modéré propre sur lui, parlant aussi bien l’anglais et l’allemand que le polonais, donc cosmopolite et eurocompatible, ancien conseiller de Donald Tusk, et ancien membre de la commission qui avait travaillé à l’adhésion de la Pologne à l’UE…

    C’est oublier que cet homme est devenu membre du PiS en 2016, et proche de Jarosław Kaczyński. C’est oublier aussi qu’il est un très fervent patriote, exaltant à tout propos les hauts faits de l’histoire polonaise, et cela ne date pas d’hier : la banque dont il était le patron avait financé diverses expositions historiques, et aussi le film de Jerzy Hoffman La bataille de Varsovie, 1920.

    Dans son allocution d’investiture il a déclaré : « Notre point de départ sera la famille, une famille sûre, le travail, un travail digne, le logement, un logement pour tous. » Et à propos des problèmes avec l’UE : « Dans le creuset des expériences européennes et mondiales d’aujourd’hui, dans le feu des diverses disputes, nous gouvernerons pour le bien de la Pologne et de ses citoyens. »

    Interrogé par la chaîne de télévision Trwam sur ses projets, il a répondu : « Nous voulons transformer l’Europe, qu’elle revienne, c’est mon rêve, qu’elle soit rechristianisée, parce que malheureusement en de nombreux endroits on ne chante plus les chants de Noël, les églises sont vides et transformées en musées, c’est une grande tristesse. » (Mais les militants pro-vie lui reprochent d’avoir été hostile au durcissement de la loi sur l’avortement en 2016.)

    Dans le même entretien il a souligné que la Pologne est une « grande et fière nation » et qu’elle ne se soumettra à aucun « chantage » de Bruxelles.

    On lira avec intérêt le texte qu’il a écrit à l'occasion de la fête nationale le 11 novembre dernier, publié en français par L’Opinion, où il parle du patriotisme, des « grandes traditions intellectuelles polonaises de la liberté républicaine et de solidarité », de ses conceptions économiques et sociales et de ce qu’il a déjà réalisé en ce domaine : « Est-il possible de trouver un modèle du capitalisme qui puisse être, à la fois, innovant, compétitif et, aussi, solidaire ? La réponse est affirmative. La réponse polonaise à ces défis est le Plan de développement responsable. »

    Conclusion :

    C’est quoi, un patriotisme moderne ? C’est participer tous ensemble à la création d’un nouveau modèle polonais du capitalisme démocratique qui peut devenir le leader de la quatrième révolution industrielle. C’est choisir de s’engager dans la construction d’un budget participatif dans sa localité, choisir de rester en Pologne, fonder une entreprise dans son garage pour, plus tard, changer la face du monde. C’est aussi choisir d’emmener sa famille visiter les lieux de mémoire du syndicat Solidarnosc, de la Révolution de janvier 1863, ou bien de l’État polonais clandestin. La Pologne a un grand avenir devant elle, mais seulement si elle reste fidèle à son passé. L’héroïsme polonais est déjà une marque planétaire. Il est temps que l’économie polonaise la devienne à son tour. C’est cela un patriotisme moderne.

  • Babiš et les migrants

    Dans une interview à Pravo, samedi, Andrej Babiš, le nouveau Premier ministre tchèque (qui a été officiellement investi le 6 décembre et dont le gouvernement doit être connu et installé mercredi prochain) a répété qu’il n’y aurait pas de migrants dans son pays. Evoquant la procédure engagée par la Commission européenne devant la Cour de Justice de l’UE, il a déclaré : « La Commission peut retirer les charges à tout moment. Nous devons négocier sur ce sujet, et offrir différents modèles, comme garder les frontières ou aider les autres pays. Mais nous ne voulons aucun réfugié. » « L’UE doit comprendre que si elle n’écoute pas nos propositions, alors l’influence de partis extrémistes comme l’AfD ou le SPD va grandir, dont la stratégie est de détruire l’UE. »

    (Le SPD tchèque, c’est Liberté et Démocratie directe, de Tomio Okamura, un nouveau parti nationaliste, qui a obtenu plus de 10% des voix et 22 sièges.)

    Andrej Babiš a été salué comme europhile parce qu’il a déclaré que l’UE est « un projet incroyable grâce auquel nous avons la paix et la libre circulation en Europe »… Mais il est tout autant contre l’euro que contre la politique migratoire de l’UE, et contre la bureaucratie bruxelloise.... Et pour une Europe des nations comme ses confrères du groupe de Visegrad.

    Il avait largement axé sa campagne sur la politique migratoire, soulignant que c’était le plus grand défi actuel, et que le problème devait être résolu rapidement « loin du territoire européen », notamment par une lutte efficace contre le « trafic d’êtres humains ».

    Les 14 et 15 décembre, le « Trump tchèque » (il est même nettement plus riche que Trump) participera à son premier sommet de l’UE, où l’on parlera notamment… des migrations.