J'arrive après la bataille, mais je m'en voudrais de ne pas reproduire le remarquable texte de Mgr Aillet sur la Gay Pride :
L'organisation de la « Gay Pride 2009 » à Biarritz samedi 20 juin, ne peut que susciter mon indignation, comme elle suscite la réprobation de nombreuses familles et de nombreux habitants, quelles que soient leurs convictions religieuses.
En effet, la participation à cette manifestation des « Sœurs de la perpétuelle indulgence », association notoirement connue pour son anticatholicisme et ses provocations blasphématoires , constitue un véritable outrage pour la foi catholique et pour la vie religieuse qui caractérisent si fortement l'âme, la culture et les traditions du Pays basque.
L'Eglise entend défendre et promouvoir, en toutes circonstances, la famille fondée sur le mariage entre personnes de sexe différent ainsi que le droit de chaque enfant d'être élevé par un père et une mère.
Elle récuse, par conséquent, les revendications tapageuses dont la « Gay Pride » se fait l'écho au nom d'une infime minorité de nos concitoyens, mais elle respecte éminemment les personnes homosexuelles et compatit avec sollicitude aux souffrances et aux difficultés qui sont si fréquemment les leurs.
Elle proclame que tout homme est enfant de Dieu et que chacun est appelé à la conversion et à la sainteté.
+Marc Aillet, évêque de Bayonne, Lescar et Oloron
[Sur les « Sœurs de la perpétuelle indulgence », voir Daoudal Hebdo N°37.]
Addendum
Mgr Aillet avait aussi écrit au maire de Biarritz, Didier Borotra. Celui-ci, pourtant « homme de consensus » (dixit Sud-Ouest), a violemment réagi.
Lettre de Mgr Aillet :
Monsieur le maire,
Ayant pris connaissance, par le biais de familles domiciliées à Biarritz, de la « Gay Pride » prévue prochainement, je viens vous faire part de ma profonde stupéfaction. Il s’agit une fois encore d’un outrage officiel fait à l’Eglise Catholique à en croire la présence annoncée des « Sœurs de la perpétuelle indulgence », association affichant avec virulence son anti-christianisme.
Je n’ose imaginer la réaction des musulmans et des juifs si les symboles de leurs traditions religieuses étaient récupérés de la sorte…
Les revendications tapageuses de groupes pour la plupart étrangers à la ville de Biarritz ne représentent pas, et de loin, la conviction profonde qui anime les personnes homosexuelles. Il suffit de lire tel ou tel témoignage pour comprendre à quel point celles-ci sont en souffrance.
Outre le fait que la jeunesse, particulièrement les enfants, n’a pas besoin de voir affichées des revendications aussi agressives, une telle licence sexuelle exposée sur la voie publique ne peut avoir que des effets négatifs sur la moralité sociale et le bon sens de la majorité de nos concitoyens.
Je tenais à vous communiquer en toute simplicité ces quelques réflexions. Recevez, Monsieur le Maire, l’assurance de ma prière et de mes sentiments dévoués dans le Christ et son Eglise.
Réponse de Didier Borotra :
Monseigneur, Je ne peux vous cacher que j’ai eu honte à la lecture de votre lettre du 18 juin. De toute évidence, vous ignorez les lois de la République. C’est dommage. En tant qu’homme politique, je ne me mêle jamais des affaires de l’Eglise et je vous conseille d’en faire autant, concernant les affaires de la Mairie. Pour le reste, nous n’avons pas la même conception de la liberté, notamment d’expression et de manifestation. Il s’agit pourtant d’un droit élémentaire dans tous les pays démocratiques. Je vous prie de croire, Monseigneur, à l’assurance de mes sentiments très distingués.
Extrait du commentaire de Sud-Ouest :
À la sortie de la messe dominicale, les catholiques biarrots semblaient avoir choisi leur camp. Tel ce retraité qui trouve que Didier Borotra a eu raison. « L'évêque a exagéré et je trouve normal que le maire se soit insurgé au nom de la liberté d'expression et de la séparation de l'Église et de l'État. » Idem pour un quadra qui estime que l'église n'a pas à s'immiscer dans la vie privée des gens. Dans la mesure où la société a évolué, les moeurs ont évolué et l'Église devrait suivre le mouvement. »
Chez les défenseurs de Monseigneur Aillet, un septuagénaire trouve que « l'évêque fait son travail. L'homosexualité ne date pas d'hier à Biarritz et comme Mgr Aillet est nouveau venu, peut-être que ça le surprend un peu, ce qui explique sa réaction. »
(via le Forum catholique)