Plutôt « adit » que « napadit », puisqu’il n’y a pas de démenti du sapeur Lombardi, François à Brian Stiller, « ambassadeur mondial de l’Alliance évangélique mondiale », qu’il a rencontré pendant trois heures :
« Ça ne m’intéresse pas de convertir les évangéliques au catholicisme. Je veux que les gens trouvent Jésus dans leur propre communauté. Il y a tant de doctrines sur lesquelles nous ne sommes pas d’accord. Ne perdons pas notre temps avec cela. Faisons plutôt en sorte de montrer l’amour de Jésus. »
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Plutôt « mainapadit », puisqu’il y a un démenti du sapeur Lombardi. Quoique plutôt « adit », vu que ce démenti est proprement grotesque : c’est la nouvelle interview de François par Scalfari dans La Repubblica :
« Beaucoup de mes collaborateurs qui luttent avec moi me rassurent avec des données fiables qui évaluent la pédophilie dans l'Église au niveau de 2%. Cette constatation devrait me tranquilliser, mais je dois vous dire qu'elle ne me tranquillise pas du tout. Je la considère même très grave. 2% des pédophiles sont des prêtres et même des évêques et des cardinaux. »
D’abord 2% des prêtres sont « pédophiles ». Puis 2% des « pédophiles » sont des prêtres. Les deux taux sont incompatibles, et aucun des deux ne correspond aux chiffres connus.
- Sainteté, vous travaillez assidûment pour intégrer la catholicité avec les orthodoxes, les anglicans...
Il m'interrompt et poursuit:
- Avec les vaudois, que je trouve des religieux de premier ordre, avec les pentecôtistes et naturellement, avec nos frères juifs.
- Eh bien, beaucoup de ces prêtres ou pasteurs sont régulièrement mariés. Comment va évoluer au fil du temps ce problème dans l'Eglise de Rome ?
- Peut-être ne savez-vous pas que le célibat a été établi au Xe siècle, c'est-à-dire 900 ans après la mort de notre Seigneur. L'Eglise catholique orientale a à ce jour la faculté que ses prêtres se marient. Le problème existe certainement mais n'est pas d'une grande ampleur. Il faut du temps, mais il y a des solutions et je les trouverai.
Bien sûr il y a le pape qui veut intégrer à la catholicité les vaudois qui sont des religieux de premier ordre, les anglicans avec leurs femmes évêques et aussi, « naturellement », nos frères juifs… Mais il y a aussi cette affirmation ahurissante que « le célibat a été établi au Xe siècle ». Et François le souligne : « Peut-être ne savez-vous pas. » Lui, il sait. Mais il faudrait qu’il nous explique. Parce que aucun historien n’avance cela. Les « historiens » anticatholiques disent que le célibat a été établi non pas au Xe mais au XIe siècle. C’est-à-dire par la réforme grégorienne, de saint Grégoire VII. Or il ne s’agissait évidemment pas d’établir le célibat, mais de réaffirmer la discipline du célibat, qui remonte aux apôtres et a été confirmée par maints conciles régionaux et d’abord par le premier concile œcuménique de Nicée.
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Dans le même genre on avait déjà eu l’interview au Messagero, le 30 juin, où le pape adimainapadit (sans démenti du sapeur Lombardi) que les communistes ont volé à l’Eglise le drapeau des pauvres, et aussi :
« La Corée représente beaucoup, elle a derrière elle une belle histoire, pendant deux siècles, elle n'avait pas de prêtres et le catholicisme s'est maintenu grâce aux laïcs. »
Ce n’est pas la Corée, mais le Japon. Il n’y a rien de tel dans l’histoire de la Corée, même s’il y eut aussi des persécutions.
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Dans l'interview à La Repubblica, François aditmainapadit aussi, parlant de Jésus (et des "pédophiles", bien sûr) :
« Quand il utilisait le bâton, il l'empoignait pour chasser le diable qui avait pris possession de cette âme. »
On aimerait savoir d'où lui vient cette révélation...
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Pour la nouvelle interview à La Repubblica, le sapeur Lombardi a repris le démenti qu’il avait déjà fait lors de la précédente interview. Déjà, ce démenti-là ne pouvait convaincre que les plus niais des bisounours franciscolâtres. Mais cette fois il ne peut convaincre personne, puisqu’il est parfaitement clair que le pape a de nouveau invité Scalfari pour qu’il refasse ce qu’il avait déjà fait.
Le proverbe dit : « Errare humanum est, perseverare diabolicum. » Or nous avons désormais la preuve que le premier coup n’était pas une erreur.
Le grotesque du nouveau démenti éclate dans l’affaire des guillemets. Le sapeur Lombardi a découvert que dans l’article de La Repubblica certaines phrases attribuées au pape commencent par des guillemets, mais que ces guillemets ouverts ne sont pas fermés. Ce qui serait la preuve de propos manipulés…
Le sapeur Lombardi serait-il un lecteur de Musset ? Ces guillemets ouverts qu’on ne ferme pas font furieusement penser à cette petite pièce de Musset où la marquise dit par trois fois :
- Fermez donc cette porte ; il vient un vent horrible.
- Fermez donc cette porte, vous me glacez.
- C’est effrayant. Mais fermez donc la porte.
En effet, il vient un vent horrible. En effet, ce qui est après les guillemets ouverts est glaçant. En effet, c'est effrayant, et il faudrait fermer cette porte de toute urgence.