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  • De la férie

    Avant 1955 il y avait une octave de l’Epiphanie. C’est pourquoi on avait évité de célébrer des fêtes de saints pendant cette semaine. Depuis 1955 ces jours sont donc devenu de simples féries. Enfin, pas tout à fait. Pour que ce soit plus compliqué, on a inventé un « temps de l’Epiphanie », entre le 6 et le 13 janvier. Mais après le premier dimanche après l’Epiphanie, donc dès ce lundi, la messe est celle du premier dimanche après l’Epiphanie, qu’on ne peut jamais célébrer le premier dimanche après l’Epiphanie à cause de la "Sainte Famille de Jésus Marie Joseph".

    L’office de la férie garde nombre de traits de l’ancien office de l’octave… Ainsi aux matines de ce jour il y a de nouveau le répons Tria sunt munera.

    ℟. Tria sunt múnera pretiósa, quæ obtulérunt Magi Dómino in die ista, et habent in se divína mystéria: * In auro, ut ostendátur Regis poténtia: in thure, Sacerdótem magnum consídera: et in myrrha, Domínicam sepultúram.
    . Salútis nostræ auctórem Magi veneráti sunt in cunábulis, et de thesáuris suis mýsticas ei múnerum spécies obtulérunt.
    ℟. In auro, ut ostendátur Regis poténtia: in thure, Sacerdótem magnum consídera: et in myrrha, Domínicam sepultúram.

    Au nombre de trois sont les dons précieux que les Mages ont offerts au Seigneur en ce jour, et en chacun se trouve un divin symbolisme : l’or doit manifester la puissance du Roi, l’encens fait considérer le Grand-Prêtre, et la myrrhe la sépulture du Seigneur.
    Les Mages ont adoré l’Auteur de notre salut dans son berceau et lui ont offert les mystiques symboles de leurs présents.
    L’or doit manifester la puissance du Roi, l’encens fait considérer le Grand-Prêtre, et la myrrhe la sépulture du Seigneur.

    Par la Schola Cantorum Coloniensis :

  • Noël à Moscou

    La nuit dernière à la cathédrale du Christ Sauveur de Moscou.

    31’ : proclamation évangélique de la Nativité par le patriarche.

    35’ (puis 37’) : la véritable icône de la Trinité d’Andrei Roublev exposée pour l’occasion.

    45’49 : un beau trisagion.

    1h05 : bénédiction solennelle du patriarche.

    1h29 : hymne des chérubins.

    1h34’41" à 1h36’30, puis 1h 53’40", puis 2h18' : Vladimir Poutine.

    2h00'54" : Notre Père.

    2h20' : le chant de communion (Recevez le corps du Christ, goûtez à la source immortelle).

  • La Sainte Famille de Jésus Marie Joseph

    Sacra jam splendent decoráta lychnis
    Templa, jam sertis redimítur ara,
    Et pio fumant redoléntque acérræ
    Thuris honóre.

    Les temples sacrés déjà resplendissent décorés de lampes,
    Et des guirlandes entourent
    Les autels qu’enfument et embaument les encensoirs,
    Du pieux hommage de leur encens.

    Num juvet Summo Géniti Parénte
    Régios ortus celebráre cantu ?
    Num domus David, décora et vetústæ
    Nómina gentis ?

    Ne nous plairait-il pas de célébrer par nos chants,
    La royale naissance du Fils du Père Suprême,
    Ainsi que les beaux noms de la Maison de David
    Et d’une race antique ?

    Grátius nobis memoráre parvum
    Názaræ tectum, tenuémque cultum;
    Grátius Jesu tácitam reférre
    Cármine vitam.

    Mais il nous est plus doux de nous remémorer
    L’humble maison de Nazareth et sa modeste vie,
    Plus doux de chanter
    La vie silencieuse de Jésus.

    Nili ab extrémis peregrínus oris,
    Angeli ductu, própere remígrat
    Multa perpéssus Puer, et patérno
    Límine sospes,

    De son exil aux bords lointains du Nil,
    Sous la conduite d’un Ange,
    L’Enfant revient en hâte, ayant beaucoup souffert,
    Mais gardé sain et sauf, au seuil paternel.

    Arte, qua Joseph, húmili excoléndus
    Abdito Jesus juvenéscit ævo,
    Seque fabrílis sócium labóris
    Adicit ultro.

    Dans l’apprentissage de l’humble métier de Joseph,
    Jésus grandit durant d’obscures années,
    Et s’associe de bon cœur
    Au travail de l’artisan.

    Irriget sudor mea membra, dixit,
    Antequam sparso mádeant cruóre:
    Hæc quoque humáno géneri expiándo
    Pœna luátur.

    Que ma sueur arrose mes membres, a-t-il dit,
    Avant qu’ils soient trempés de mon sang répandu ;
    Et que cette peine aussi
    Serve d’expiation pour tout le genre humain.

    Assidet Nato pia Mater almo,
    Assidet Sponso bona nupta, felix
    Si potest curas releváre fessis
    Múnere amíco.

    Elle se tient près de son saint Enfant,
    La tendre Mère ; elle se tient près de son Époux,
    La bonne épouse, heureuse quand elle peut,
    Par un service affectueux, alléger leur fatigue.

    O neque expértes óperæ et labóris,
    Nec mali ignári, míseros juváte,
    Quos reluctántes per acúta rerum
    Urget egéstas.

    O vous qui ne fûtes exempts ni de travail ni de peine,
    Ni ignorants du malheur, aidez les malheureux,
    Qui, luttant contre les difficultés de la vie,
    Sont étreints par l’indigence.

    Démite his fastus, quibus ampla splendet
    Fáustitas, méntem date rebus æquam:
    Quotquot implórant cólumen, benígno
    Cérnite vultu.

    Enlevez l’amour du faste à ceux qu’une ample prospérité entoure de splendeurs,
    Et donnez-leur une âme digne de leur situation.
    Sur tous ceux qui implorent votre secours,
    Daignez incliner un regard bienveillant.

    Sit tibi, Jesu, decus atque virtus,
    Sancta qui vitæ documénta præbes,
    Quique cum summo Genitóre et almo
    Flámine regnas. Amen.

    A vous soient, ô Jésus, honneur et puissance,
    A vous qui nous offrez de saints exemples de vie,
    Et qui régnez avec le Père suprême
    Et le Saint-Esprit. Ainsi soit-il.

    Ceci est l’hymne des matines de la fête de la « Sainte Famille de Jésus Marie Joseph ». Ecrite par Léon XIII en personne, elle symbolise bien la dégringolade de l’Eglise latine, en passant d’une évocation de liturgie triomphante, fastes romains genre Urbain VIII, au recroquevillement à la limite de la profanation sur les vertus domestiques et la Mère de Dieu qui n’est plus qu’une « bonne épouse » qui est « heureuse quand elle peut, par un service affectueux, alléger la fatigue » de son homme et de son petit…

    Léon XIII dit ici explicitement qu’il préfère l’humble vie du foyer chrétien aux splendeurs liturgiques, comme si l’on pouvait comparer l’un et l’autre… Mais la hiérarchie est néanmoins clairement exposée.

    On remarque aussi que le pape n’a pas craint d’infliger une hymne en dix strophes à ceux qui disent ou chantent l’office de nuit. Heureusement cela n’a jamais concerné les moines et moniales, dont la Sainte Famille s’appelle le Père, le Fils et le Saint-Esprit.

  • Epiphanie

    Hodie cælesti Sponso juncta est Ecclesia, quoniam in Jordane lavit Christus ejus crimina : currunt cum muneribus Magi ad regales nuptias, et ex aqua facto vino lætantur convivæ, alléluia !

    L’antienne du Benedictus pour les laudes de la solennité de l’Epiphanie relie de manière tout à fait suggestive les trois événements bibliques qui, dans leur suite chronologique, constituent ensemble la première manifestation du Christ au monde : l’arrivée des mages apportant leurs présents au nouveau-né Jésus (Matthieu 2, 1-12); le baptême de Jésus à trente ans dans le Jourdain (Matthieu 3, 13-17; Marc 1, 9-11; Luc 3, 21-22); l’eau changée en vin aux noces de Cana (Jean 2, 1-12). Mais l’auteur anonyme de l’antienne inverse la chronologie et place les noces avant le baptême, en disant : « Aujourd’hui, l’Epoux céleste s’unit à son Eglise que le Christ lave de son péché dans le Jourdain. » Ayant ainsi évoqué le mariage de Dieu et avec son peuple conformément à la promesse des prophètes, mais aussi l’obligation pour "l’époux" de purifier son "épouse", en la lavant (cf. Ephésiens, 5, 25-27), l’auteur introduit alors les Mages, qu’il fait arriver avec leurs présents comme des invités à la fête nuptiale dont les convives se réjouiront de l’eau transformée en vin – premier miracle du Christ, à Cana : « Hodie cælesti Sponso juncta est Ecclesia, quoniam in Jordane lavit Christus ejus crimina : currunt cum muneribus Magi ad regales nuptias, et ex aqua facto vino lætantur convivæ, alléluia ! » Ce qui signifie : « Aujourd’hui, l’Eglise s’est unie à l’Epoux céleste, qui l’a lavée de ses péchés dans le Jourdain. Les Mages accourent avec leurs présents aux noces royales dont les convives se réjouissent de la transformation de l’eau en vin. Alléluia ! »

    Le premier et le dernier mot de l’antienne – "hodie" et "alléluia" – font comprendre ce mode de lecture. Ici, les textes du Nouveau Testament ont été interprétés à la lumière de la liturgie. Une liturgie où le sens du temps change, si bien que des événements passés et qui se suivent même entre eux sont vécus de manière extatique dans l’unique "aujourd’hui" de Dieu. Cela a pour effet de transformer des superpositions historiques impossibles en mystères simultanés et entremêlés. Chaque événement éclaire tous les autres, dans l’unique projet du Père révélé par la vie-mort-résurrection du Christ : voilà la "forma mentis" sous-jacente à d’innombrables images chrétiennes, depuis les catacombes jusqu’au XXIe siècle.

    P. Timothy Verdon

  • De la férie

    Même la vigile de l’Epiphanie a été supprimée en 1955. La liturgie byzantine a conservé son « avant-fête » très solennelle (canon de 9 odes aux complies, office des Grandes Heures…). Voici le doxastikon du lucernaire et les apostiches des vêpres.

    Fleuve du Jourdain, prépare-toi : voici que le Christ notre Dieu vient se faire baptiser par saint Jean pour écraser dans tes eaux sous le poids de sa divinité la tête des invisibles dragons. Désert du Jourdain, réjouis-toi, dans l'allégresse, montagnes, bondissez, car voici la Vie éternelle qui vient rappeler Adam. Et toi, saint Jean, Précurseur, proclame de ta voix qui crie dans le désert : Préparez les chemins du Seigneur, redressez les sentiers de notre Dieu.

    *

    Terre entière et tout mortel, exultez d'allégresse et de joie : le torrent de délices est baptisé dans le fleuve pour assécher l'effusion du mal et fait jaillir la divine rémission.

    Comme source de lumière, Jésus, n'ayant nul besoin d'être baptisé dans la chair, vient cependant aux flots du Jourdain pour que soient illuminés ceux des ténèbres ; allons à sa rencontre, fidèles, de tout cœur.

    Portant la forme du serviteur, tu viens te faire baptiser, ô Christ, par un serviteur dans les flots du Jourdain, pour nous racheter de l'antique esclavage du péché, nous sanctifier et nous illuminer.

    Gloire au Père ... Maintenant ...
    Que se réjouisse le désert du Jourdain, qu'il fleurisse comme lis, car en lui s'est fait entendre la voix du crieur : Préparez le chemin du Seigneur, car celui qui soupèse les monts et met dans sa balance les vallons, le Dieu qui remplit l'univers est baptisé par un serviteur ; celui qui donne les richesses s'appauvrit. Eve s'était fait dire : Tu enfanteras dans les douleurs ; et maintenant la Vierge a entendu : Pleine de grâce, réjouis-toi, le Seigneur est avec toi, celui qui accorde la grâce du salut.

  • Sretenski

    La divine liturgie retransmise par Soyouz était ce matin en la cathédrale de Vladimir du monastère Sretenski à Moscou. Une occasion de voir les magnifiques peintures murales de 1707. L'église servait de cantine au NKVD, qui avait caché les icônes avec du papier peint, ce qui les a préservées malgré les cuisinières à charbon et les toits en ruine...  Et encore une belle hymne des chérubins, à la 34e minute.

  • Aïe…

    Le site Nezlamni.City (en anglo-ukrainien « la ville incassable », sur le thème de la propagande ukrainienne « le pays qu’on ne peut pas briser »), donne des informations sur Gotomel, Irpen et Boutcha, trois villes contiguës, et tout le district. Il a organisé un concours auprès de ses lecteurs pour mettre en avant « les gens qui nous ont impressionnés par leur force et leur soif de rétablissement » pendant et après les combats en février-mars 2022.

    Et le grand gagnant est… un prêtre de l’Eglise orthodoxe ukrainienne. Alors que ces prêtres sont dénoncés en permanence par les médias unanimes comme des agents de Moscou, qu’ils sont peu à peu privés de leurs lieux de culte (récemment l’église de Boutcha, précisément), que le projet de loi interdisant l’Eglise a été adopté en première lecture…

    Mais l'archiprêtre Boris Kovalchuk, curé de Pylypovychi, a été choisi pour son action héroïque dans la protection et l’évacuation des habitants de son village pendant les combats…

  • Bretagne nouvelle et d'antan

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    *

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  • Une claque au Bidon

    La Cour fédérale d’appel du cinquième circuit a validé le jugement d’un tribunal du Texas disant que les traitements médicaux d’urgence garantis aux personnes à faible revenu ou sans assurance ne comprennent en aucun cas un quelconque droit à l’avortement.

    Après l’annulation de l’arrêt Roe contre Wade, Jobidon avait tenté, par une directive, d’interpréter la loi de 1986 sur les traitements médicaux d’urgence garantis aux personnes à faible revenu comme permettant aussi d’avorter.

    Mais les juges d’appel, comme le juge de première instance, s’en tiennent au texte de la loi. Or le texte ne prévoit aucune autre procédure, en la matière, que « l’accouchement de l’enfant à naître et la sortie du placenta ».

    Il appartient aux médecins de « trouver un équilibre entre les besoins médicaux de la mère et du fœtus, tout en se conformant aux lois sur l’avortement en vigueur dans l’Etat concerné », a précisé le juge Kurt Engelhardt (nommé par Donald Trump comme l’un des deux autres du panel, le troisième l’avait été par George W. Bush).

  • La messe de New Haven

    L’unique messe traditionnelle qui était célébrée à New Haven (135.000 habitants), dans le Connecticut, est supprimée à partir du 14 janvier. Les fidèles l’ont appris en même temps que le fondateur de la Société Saint-Grégoire qui l’avait obtenue en 1985, par la lecture du communiqué de l’évêque au début de la messe du 31 décembre…

    Ce genre de procédé est hélas devenu courant. Mais chaque évêque tient à ajouter sa mesquinerie propre à la persécution. A New Haven, l’évêque a dû se résoudre à supprimer la messe parce qu’il y avait moins de fidèles qu’avant. En effet, avant, la messe était à midi, et elle réunissait quelque 400 personnes. Alors l’évêque avait décidé qu’elle devait être célébrée à 14h dans une plus petite église…