Le monde politico-médiatique occidental s’est une fois de plus enflammé samedi contre les Russes parce qu’ils ont frappé le port d’Odessa moins de 24 heures après avoir signé un accord permettant l’exportation des céréales. (L’important étant que ce soit l’Ukraine qui ait signé, puisque c’est l’Ukraine qui empêchait le départ des céréales, mais bon…)
Les images vidéo permettaient aux spécialistes de conclure tout de suite, longtemps avant les explications officielles russes, que : premièrement, les frappes ont eu lieu à environ un kilomètre des installations céréalières et n’ont donc aucun rapport avec l’accord, deuxièmement que la première frappe a détruit un navire d’attaque DSHK-2 Malyn flambant neuf (2021). Les Russes affirment que la deuxième frappe a anéanti un dépôt de missiles. Selon les premières analyses, les images semblent montrer que c’est un autre bateau qui a été atteint.
Il convient de saluer le fait que, finalement, France 24, vu les images, a admis que les Russes avaient effectivement détruit un navire militaire et que c’était sans rapport avec l’accord sur les céréales. Malheureusement personne ne regarde France 24 et la mise au point est arrivée après la campagne mondiale.
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Pyotr Andryushchenko, le soi-disant « conseiller du maire de Marioupol », à l’imagination si fertile qu’il publie au moins un bobard par jour, avait particulièrement défrayé la chronique mondiale en apprenant au monde entier scandalisé que les Russes avaient fait venir à Marioupol des « crématoires mobiles », destinés à brûler les cadavres des victimes de l’invasion russe. Cela avait duré quelques jours, mais comme il n’y avait aucun autre témoignage de ces crématoires que le clip publicitaire de 2013 du constructeur de Saint-Pétersbourg de ces camions d’incinération de déchets, cela avait fini par se calmer. Et Pyotr Andryushchenko avait embrayé sur les « fosses communes » où étaient jetés des milliers de cadavres, ce qui fit la une des journaux sans que personne ne voie la contradiction… Jusqu’à ce ce que des journalistes se rendant sur place constatent qu’il n’y avait pas de fosses communes. Depuis lors Pyotr Andryushchenko continue les révélations. La dernière qui a fait la une mondiale a été l’épidémie de choléra à Marioupol. Jusqu’à ce que l’OMS fasse savoir qu’il n’y avait aucun indice de choléra à Marioupol.
Mais revoici les « crématoires mobiles », dont on pouvait penser qu’ils avaient définitivement disparu de la propagande. La fable a été reprise le plus sérieusement du monde par Ben Wallace, le secrétaire d’Etat britannique à la Défense. Mais dans une autre version. Selon Ben Wallace, les Russes font venir des crématoires mobiles pour brûler les cadavres de leurs soldats afin de cacher l’ampleur de leurs pertes. Et il s’étend sur le sujet, et le Telegraph publie sa poignante réaction : « Si j’étais un soldat, et si je savais que mes généraux ont si peu confiance en moi qu’ils me suivent partout sur le champ de bataille avec un crématoire mobile, ou si j’étais la mère ou le père d’un fils potentiellement déployé dans une zone de combat, et que mon gouvernement pensait que la façon de cacher les pertes était un crématoire mobile, je serais profondément, profondément préoccupé. »
Ce qui est profondément préoccupant, c’est de voir un honorable ministre de Sa Majesté plonger dans un tel nonsense. Car il suffit de voir le fonctionnement de ces camions pour comprendre aussitôt à quel point c’est absurde de penser qu’ils puissent servir à brûler des cadavres à la chaîne…
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Hier, les agences de presse faisaient part de la promesse du conseiller (toujours un « conseiller ») du soi-disant chef de l'administration militaire régionale de Kherson : « Nous pouvons dire que la région de Kherson sera définitivement libérée d'ici septembre, et que tous les plans des occupants échoueront. »
L’AFP précisait : « La région, occupée depuis le 24 février, fait encore l'objet de bombardements et d'explosions et sa situation est jugée préoccupante par Kiev. »
Ce qui est amusant est que Mila, l’une des habitantes de Kherson qui publient sur YouTube leurs petites vidéos du quotidien, venait de publier sa dernière production sous le titre : « Kherson ! Marché Dnipro : prix, produits ! Marché de la rue Koulilka : satisfaisant !! »
Ces vidéos permettent de voir que la propagande ukrainienne n’a aucun effet sur la population. Le 11 juillet, Irina Verechtchouk, vice-Premier ministre, demandait aux civils de la région de Kherson d’évacuer d'urgence parce que les forces ukrainiennes y préparent une contre-attaque fulgurante. Cela fut répercuté dans toute la presse occidentale. Mais à Kherson il ne se passa rien. Au contraire, il est manifeste qu'un certain nombre d'habitants, qui avaient fui fin février, sont revenus.
On notera aussi que les autorités de Kherson (les vraies autorités actuelles), ayant considéré que les charges sont beaucoup trop lourdes (beaucoup plus qu’en Russie), ont décidé de faire passer le tarif d’électricité de 3,46 roubles par kWh à 2,12 roubles, jusqu’à une consommation de 800 kW. Certes, on comprend bien que c’est pour se faire bien voir des habitants. Mais ce qui est intéressant est qu’il y a en outre un tarif spécial pour les familles nombreuses et assimilés (familles d’accueil, orphelinats) : 0,92 rouble, sans plafond. Sans doute cela fait-il partie de la politique familiale russe.
Quant au tarif de l’eau, il passe de 32,69 roubles par mètre cube à 11,61 roubles.
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Tandis que Zelensky continue la purge de ses services à Kiev, découvrant avec horreur le nombre des « traitres » et des « collaborateurs » qui l’entourent, le gouverneur de l’oblast de Mykolaïv, Vitaliy Kim, annonce qu’il a l’intention de carrément fermer les portes de la ville de Mykolaïv (en russe Nikolaïev) pendant plusieurs jours afin de débusquer les collaborateurs et les espions russes pour qu’il ne se passe pas la même chose qu’à Melitopol ou Kherson, villes que les Russes ont pu envahir sans combattre. Il précise en avoir déjà arrêté une douzaine. Quand on lui demande combien il peut y en avoir il répond : « Je soupçonne tout le monde. »
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Hier, le journaliste polonais de gauche Slawomir Sierakowski se félicitait que sa collecte visant à offrir à l'Ukraine un drone de combat Bayraktar avait recueilli les quelque 5 millions de dollars permettant d'acheter l'engin et de suivre ainsi l'exemple de la Lituanie qui a déjà offert un de ces drones à l'armée ukrainienne.
Aujourd'hui on apprend que le drone offert par la Lituanie a été descendu par l'armée russe quelques jours après son arrivée...