Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

- Page 17

  • Le Rassemblement Bleu Marine ne connaît toujours pas l’islam

    Dans un long communiqué (évidemment laïciste) de Bertrand Dutheil de La Rochère, « conseiller République et laïcité de Marine Le Pen » :

    « Avec Marine Le Pen, le Rassemblement Bleu Marine condamne tous ceux qui veulent confondre l’islam, qui est une religion, avec l’islamisme, qui est un totalitarisme. »

    Dommage que M. Dutheil de La Rochère ne nous explique pas si la charia ressortit à l’islam religion ou à l’islamisme totalitarisme… Ni même si le Allah du Coran est celui de l’islam religion ou celui de l’islamisme totalitarisme.

    Une petite citation, peut-être ?

    « L’islam est une organisation complète qui englobe tous les aspects de la vie. C’est à la fois un état et une nation, ou encore un gouvernement et une communauté. C’est également une morale et une force, ou encore le pardon et la justice. C’est également une culture et une juridiction, ou encore une science et une magistrature. C’est également une matière et une ressource, ou encore un gain et une richesse. C’est également une lutte dans la voie de Dieu [jihad] et un appel, ou encore une armée et une pensée. C’est enfin une croyance sincère et une saine adoration. L’islam, c’est tout cela de la même façon. » Premier des Vingt principes pour comprendre l’islam, de Tariq Ramadan.

    D’autre part, M. Dutheil de La Rochère paraît ne pas connaître les lois antiracistes. C’est moins grave que de ne rien savoir de l’islam, mais quand on est « conseiller » d’une personnalité politique de premier plan c’est embêtant.

    Voici en effet ce qu’il écrit ensuite :

    « En revanche, l’islam est une religion et non une race : critiquer l’islam, comme critiquer le christianisme, ne peut être considéré comme une forme de racisme. »

    Ce n’est pas du racisme, en effet, au vrai sens du mot, mais c’est du racisme au sens des lois antiracistes, et c’est ce qui importe pour la liberté d’expression. Les lois antiracistes condamnent la stigmatisation de personnes en raison de leur race, leur ethnie, leur nationalité, leur « religion ou absence de religion », leur sexe, leur orientation sexuelle… Les critiques de l’islam relèvent donc bien des lois antiracistes, comme les critiques du christianisme, et c’est même pour cela qu’il y a l’Agrif. Il est curieux de devoir le rappeler à quelqu’un qui est diplômé en droit public et en sciences politiques…

  • Non, Manuel Valls n’a pas changé d’avis : il n’en a pas

    La GPA « est et sera interdite en France », parce que c’est « une pratique intolérable de commercialisation des êtres humains et de marchandisation du corps des femmes », déclare aujourd’hui Manuel Valls.

    Or, il y a trois ans, il disait exactement le contraire : « C’est une évolution qui est incontournable à condition qu’elle soit encadrée. Contrairement à ce que disent ceux qui sont par principe hostiles à la GPA, je crois que si celle-ci est maîtrisée elle est acceptable, et j’y suis donc favorable. »

    Comme on lui a fait remarquer cette contradiction, Manuel Valls a bredouillé, mais crânement, qu’on peut évoluer, que c’est « l’honneur du débat public », etc., et l’on remarque qu’il martèle que ce sont des « valeurs et principes » qui le font agir. Or ce sont précisément ces prétendus « principes » de 2014 qui sont diamétralement opposés à ceux qu’il soutenait en 2011.

    L’emploi de ce mot, dans une telle configuration, montre que Valls n’a, comme on le savait déjà, strictement aucun principe. Il n’y a pas de contradiction entre ce qu’il disait en 2011 et ce qu’il dit maintenant, parce que Valls n’a pas de position sur ce sujet comme sur les autres. Il pense, comme la plupart de ses confrères, que « la politique c’est du marketing », comme me l’avait appris quelqu’un qui est aujourd’hui des principaux dirigeants du Front national.

    Or, en 2011, Valls était dans l’opposition. Il s’adressait aux lecteurs de Têtu, donc aux homosexuels, qu’il brossait dans le sens du poil pour qu’ils votent socialiste aux prochaines élections. En outre, Valls était alors candidat au poste de premier secrétaire du PS. Il devait se démarquer des autres concurrents, et comme la ligne officielle du PS était contre la GPA, lui, l’homme moderne du PS, était pour…

    Aujourd’hui, Valls est Premier ministre, il s’adresse aux lecteurs de La Croix, donc aux cathos. A ceux qui ne l’aiment pas en raison de la sauvage répression de la Manif pour tous quand il était ministre de l’Intérieur. Or il s’exprime précisément deux jours avant la nouvelle Manif pour tous : voyez que je ne suis pas méchant, je suis, comme vous, contre la GPA…

  • Texas : la loi restreignant l’avortement enfin validée

    Je croyais que la loi du Texas sur l’avortement était opérationnelle, depuis l’arrêt de la Cour suprême en novembre 2013. Mais non ! Un petit juge avait encore suspendu, en août dernier, un aspect de la loi, qui oblige les avortoirs à respecter les mêmes normes que les cliniques chirurgicales. Le juge faisait valoir que l’objectif réel n’était pas la sécurité mais un accès plus difficile à l’avortement. Il n’avait pas tort, évidemment, mais la cour fédérale d’appel de la Nouvelle Orléans vient de décider que cet aspect de la loi n’était pas anticonstitutionnel et que la loi pouvait donc pleinement entrer en application.

    Les travaux de mise aux normes représentent plusieurs millions de dollars. Ce qui va obliger presque tous les avortoirs de l’Etat à fermer. Plusieurs d’entre eux ont déjà fermé à cause de l’exigence de la nouvelle loi concernant le « privilège d’admission » à un hôpital proche que doivent avoir les médecins.

    Il devrait n’en rester que sept, dans les plus grandes villes.

    Le Texas est le deuxième Etat le plus peuplé des Etats-Unis.

    Cette loi, que l’on doit au gouverneur Rick Perry et à ses amis, a été défendue bec et ongles devant les instances judiciaires par le procureur général de l’Etat, Greg Abbott. Rick Perry ayant déclaré qu’il ne briguerait pas un nouveau mandat, c’est Greg Abbot qui est sur les rangs, et devrait donc être élu haut la main. Au grand désespoir de la gauche, qui explique à ses sympathisants « pourquoi vous allez regretter Rick Perry »…

  • Six Franciscains suspendus a divinis

    Six prêtres membres des Franciscains de l’Immaculée ont été suspendus a divinis. La rumeur selon laquelle François avait demandé la liste des évêques accueillant des Franciscains de l’Immaculée était donc vraie. Car ce qui est reproché aux six suspendus est d’avoir quitté leur couvent et d’avoir trouvé refuge dans un diocèse, en attendant qu’on leur accorde le droit de quitter les Franciscains de l’Immaculée.

    La mesure est sans précédent, comme la situation. Alors que chaque année des milliers de religieux reçoivent une dispense pour quitter leur institut, le bras droit du commissaire Volpi a fait savoir qu’il n’y aurait aucune dispense pour les Franciscains de l’Immaculée pendant trois ans.

    On n’a évidemment jamais vu une peine de suspense a divinis frapper un prêtre coupable d’exercer son ministère en pleine communion avec un évêque diocésain. Et l’on a sûrement rarement vu un commissaire envoyer un décret de suspense en même temps que les deux monitions qui auraient dû parvenir successivement aux victimes, pour leur permettre de se défendre ou de rentrer dans le rang, avant que soit édictée cette très lourde peine. Laquelle est donc en l’espèce non seulement illégitime mais très clairement illégale.

    Marco Tosatti fait remarquer que lorsque Bergoglio était archevêque de Buenos Aires, et qu’il avait interdit l’application du motu proprio de Benoît XVI dans son diocèse, qui ne couvre que la ville intra muros de Buenos Aires, les Franciscains de l’Immaculée avaient institué une messe selon la forme extraordinaire dans le diocèse voisin, à 500 mètres du périphérique de la capitale argentine…

  • Sainte Thérèse de l'Enfant Jésus

    Au soir d’Amour, parlant sans parabole
    Jésus disait : "Si quelqu’un veut m’aimer
    Toute sa vie qu’il garde ma Parole
    Mon Père et moi viendrons le visiter.
    Et de son cœur faisant notre demeure
    Venant à lui, nous l’aimerons toujours !…
    Rempli de paix, nous voulons qu’il demeure
    En notre Amour !…"

    Vivre d’Amour, c’est te garder Toi-Même
    Verbe incréé, Parole de mon Dieu,
    Ah ! tu le sais, Divin Jésus, je t’aime
    L’Esprit d’Amour m’embrase de son feu
    C’est en t’aimant que j’attire le Père
    Mon faible cœur le garde sans retour.
    O Trinité ! vous êtes Prisonnière
    De mon Amour !…

    Vivre d’Amour, c’est vivre de ta vie,
    Roi glorieux, délice des élus.
    Tu vis pour moi, caché dans une hostie
    Je veux pour toi me cacher, ô Jésus !
    A des amants, il faut la solitude
    Un cœur à cœur qui dure nuit et jour
    Ton seul regard fait ma béatitude
    Je vis d’Amour !…

    Vivre d’Amour, ce n’est pas sur la terre
    Fixer sa tente au sommet du Thabor.
    Avec Jésus, c’est gravir le Calvaire,
    C’est regarder la Croix comme un trésor !…
    Au Ciel je dois vivre de jouissance
    Alors l’épreuve aura fui pour toujours
    Mais exilée je veux dans la souffrance
    Vivre d’Amour.

    Vivre d’Amour, c’est donner sans mesure
    Sans réclamer de salaire ici-bas
    Ah ! sans compter je donne étant bien sûre
    Que lorsqu’on aime, on ne calcule pas !…
    Au Cœur Divin, débordant de tendresse
    J’ai tout donné… légèrement je cours
    Je n’ai plus rien que ma seule richesse
    Vivre d’Amour.

    Vivre d’Amour, c’est bannir toute crainte
    Tout souvenir des fautes du passé.
    De mes péchés je ne vois nulle empreinte,
    En un instant l’amour a tout brûlé…..
    Flamme divine, ô très douce Fournaise !
    En ton foyer je fixe mon séjour
    C’est en tes feux que je chante à mon aise :
    « Je vis d’Amour !… »

    Vivre d’Amour, c’est garder en soi-même
    Un grand trésor en un vase mortel
    Mon Bien-Aimé, ma faiblesse est extrême
    Ah je suis loin d’être un ange du ciel !…
    Mais si je tombe à chaque heure qui passe
    Me relevant tu viens à mon secours,
    A chaque instant tu me donnes ta grâce
    Je vis d’Amour.

    Vivre d’Amour, c’est naviguer sans cesse
    Semant la paix, la joie dans tous les cœurs
    Pilote Aimé, la Charité me presse
    Car je te vois dans les âmes mes sœurs
    La Charité voilà ma seule étoile
    A sa clarté je vogue sans détour
    J’ai ma devise écrite sur ma voile :
    « Vivre d’Amour. »

    Vivre d’Amour, lorsque Jésus sommeille
    C’est le repos sur les flots orageux
    Oh ! ne crains pas, Seigneur, que je t’éveille
    J’attends en paix le rivage des cieux…
    La Foi bientôt déchirera son voile
    Mon Espérance est de te voir un jour
    La Charité enfle et pousse ma voile
    Je vis d’Amour !…

    Vivre d’Amour, c’est, ô mon Divin Maître
    Te supplier de répandre tes Feux
    En l’âme sainte et sacrée de ton Prêtre
    Qu’il soit plus pur qu’un séraphin des cieux !…
    Ah ! glorifie ton Eglise Immortelle
    A mes soupirs, Jésus ne sois pas sourd
    Moi son enfant, je m’immole pour elle
    Je vis d’Amour.

    Vivre d’Amour, c’est essuyer ta Face
    C’est obtenir des pécheurs le pardon
    O Dieu d’Amour ! qu’ils rentrent dans ta grâce
    Et qu’à jamais ils bénissent ton Nom….
    Jusqu’à mon cœur retentit le blasphème
    Pour l’effacer, je veux chanter toujours :
    "Ton Nom Sacré, je l’adore et je l’Aime
    Je vis d’Amour !…"

    Vivre d’Amour, c’est imiter Marie,
    Baignant de pleurs, de parfums précieux,
    Tes pieds divins, qu’elle baise ravie
    Les essuyant avec ses longs cheveux…
    Puis se levant, elle brise le vase
    Ton Doux Visage elle embaume à son tour.
    Moi, le parfum dont j’embaume ta Face
    C’est mon Amour !…

    « Vivre d’Amour, quelle étrange folie ! »
    Me dit le monde, " Ah ! cessez de chanter,
    Ne perdez pas vos parfums, votre vie,
    Utilement sachez les employer !…"
    T’aimer, Jésus, quelle perte féconde !…
    Tous mes parfums sont à toi sans retour,
    Je veux chanter en sortant de ce monde :
    « Je meurs d’Amour ! »

    Mourir d’Amour, c’est un bien doux martyre
    Et c’est celui que je voudrais souffrir.
    O Chérubins ! accordez votre lyre,
    Car je le sens, mon exil va finir !…
    Flamme d’Amour, consume-moi sans trêve
    Vie d’un instant, ton fardeau m’est bien lourd !
    Divin Jésus, réalise mon rêve :
    Mourir d’Amour !…

    Mourir d’Amour, voilà mon espérance
    Quand je verrai se briser mes liens
    Mon Dieu sera ma Grande Récompense
    Je ne veux point posséder d’autres biens.
    De son Amour je veux être embrasée
    Je veux Le voir, m’unir à Lui toujours
    Voilà mon Ciel… voilà ma destinée :
    Vivre d’Amour !!!…

  • Les saints anges gardiens

    Des Exercices de sainte Gertrude, premier exercice, pour recouvrer l’innocence baptismale, traduction du Père Emmanuel.

    Pour que le Seigneur te donne un ange qui te guide en ton chemin, dis :

    O Jésus, Prince de la paix, Ange du grand conseil, sois toi-même à ma droite toujours, comme le guide et le gardien de mon pèlerinage, pour que rien ne m’ébranle et ne me fasse m’éloigner de toi; et daigne envoyer du haut du ciel ton saint Ange, qui sous ta garde miséricordieuse soit en sollicitude pour moi, me conduise selon ton bon plaisir, et par ton chemin me ramène à toi parfaite. Amen.

    Pour saluer et recevoir ton Ange, dis:

    Salut, saint Ange de Dieu, gardien de mon âme et de mon corps; par le très doux cœur du Fils de Dieu Jésus-Christ, pour l’amour de Celui qui t’a créée et moi aussi, pour l’amour de Celui qui m’a confiée à toi lors de mon Baptême, reçois-moi en la garde de ta très fidèle paternité: afin que par ton aide, je traverse le torrent de cette vie sans souiller mes pieds, jusqu’à ce que j’arrive avec toi joyeuse à la vue de cette face d’où découle le miel, face que tu vois, toi; à la vue très réjouissante de cette suprême Divinité, dont la douceur surpasse toute suavité.

  • « Historique »

    Il y a longtemps que le terme « historique » est galvaudé et que n’importe quel événement est ainsi présenté, même s’il est oublié le mois suivant. Ou la semaine suivante. Mais on atteint sans doute un sommet avec le « jour historique » salué hier par Barack Obama : c’était un jour historique parce que l’Afghanistan et les Etats-Unis ont signé un accord « bilatéral » régissant la présence d'un contingent militaire américain en Afghanistan après 2014… Autrement dit un accord de pure routine qui rend légale la présence américaine en Afghanistan l’année prochaine…

  • De Roch Hachana à la mosquée

    Dimanche, le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve fêtait Roch Hachana avec Marek Halter (et Manuel Vals). Hier, le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve fêtait les 20 ans de la Grande Mosquée de Lyon.

    Et il a fait part du soutien du gouvernement au projet d’un grand centre culturel islamique à Lyon.

    « Il serait fort heureux que Lyon dispose à son tour d'un lieu voué à la connaissance et au rayonnement de cette immense culture », a-t-il dit.

    Exemple de l’immense culture, les hadiths, dont celui-ci :

    Rapporté par Abdoullah ibn Omar : l’Envoyé d’Allah a dit : « Vous (les musulmans) combattrez les juifs jusqu’à ce que certains d’entre eux se cachent derrière des pierres. Les pierres diront : “O serviteur d’Allah, il y a un juif caché derrière moi : aussi tue-le !” » (Boukhari 2925).

    Pas sûr que Marek Halter apprécie…

  • Guenther Oettinger a osé…

    Il est rarissime que je dise du bien d’un commissaire européen. Mais là je ne peux pas m’empêcher. Il s’agit de Guenther Oettinger, qui est le commissaire à l’Energie sortant, et qui était auditionné hier par le Parlement européen parce qu’il est nommé commissaire à l’Economie numérique.

    Interrogé sur ce qu’il pouvait faire contre les risques du numérique, il a répondu ceci :

    « On peut réduire ou même éliminer certains risques. Mais, comme pour toute technologie, on ne peut exclure tout risque. Je vais donner un exemple. Disons… à demi sérieux. Récemment il y a eu un nombre croissant de lamentations publiques à propos de photos de nus de célébrités qui avaient pris des selfies – Je n’arrive pas à le croire ! Si ces personnes sont assez bêtes, alors qu’elles sont célèbres, pour prendre des photos d’elles-mêmes nues et de les mettre en ligne, elles ne peuvent certainement pas attendre qu’on les protège. Ce que je veux dire, c’est que la stupidité est quelque chose dont on ne peut pas pas, ou seulement partiellement, sauvegarder les gens. »

    Et bien sûr le propos fait scandale, et l’on souligne que Oettinger fait seulement la preuve de son incompétence puisqu’il confond la mise en ligne et le « cloud ». Je pense qu’il le fait intentionnellement, pour montrer qu’il est impossible de garantir la confidentialité de données sur internet, où qu’elles soient. Et qu’il faut effectivement être stupide pour stocker des photos où que ce soit sur internet et s’offusquer de les voir publiées. C’est simplement la suite des cris d’orfraie de tous ces crétins qui mettent leurs photos sur Facebook et s’indignent, quand elles sont reprises, qu’on viole leur « intimité »…

  • Saint Remi

    Remi, docteur illustre et confesseur glorieux du Seigneur, eut sa naissance prédite comme il suit par un ermite. Les Vandales avaient ravagé toute la France, et un saint reclus aveugle adressait de fréquentes prières au Seigneur pour la paix de l’Eglise des Gaules, quand un ange du Seigneur lui apparut et lui dit : « Apprends que la femme appelée Cilinie enfantera un fils du nom de Remi; il délivrera sa nation des incursions des méchants. » A son réveil, il courut immédiatement à la maison de Cilinie et raconta sa vision. Comme elle n'en croyait rien à raison de sa vieillesse, il répondit : « Quand tu allaiteras ton enfant, tu oindras avec soin mes yeux de ton lait et aussitôt tu me rendras la vue. » Toutes ces choses étant ainsi arrivées successivement, Remi quitta le monde et s'enferma dans la retraite. Sa réputation grandit, et à l’âge de 22 ans, il fut élu par le peuple archevêque de Reims. Or, sa mansuétude était telle que les oiseaux venaient jusque sur sa table manger dans sa main les miettes du repas. Ayant reçu l’hospitalité pendant quelque temps chez une matrone possédant une modique quantité de vin, Remi entra dans le cellier, fit le signe de la croix sur le tonneau, se mit en prières, et aussitôt le vin monta, de telle sorte qu'il se répandait au milieu du cellier.

    Or, en ce temps-là, Clovis, roi de France, était païen et il n'avait pu être converti par son épouse qui était très chrétienne ; mais quand il vit venir contre lui une armée innombrable d'Allemands, il fit vœu au Seigneur Dieu qu'adorait sa femme de recevoir la foi de J.-C., s'il lui  accordait la victoire sur ses ennemis. Il l’obtint à son souhait; il alla donc trouver saint Remi et lui demanda le baptême. Quand on vint aux fonts baptismaux, il ne s'y trouvait pas de saint chrême, mais voici qu'une colombe apporta, dans son bec, une ampoule avec du chrême, dont le pontife oignit le roi. Or, cette ampoule est gardée dans l’église de Reims et les rois de France en ont été sacrés jusqu'aujourd'hui.

    Longtemps après, Guénebauld, homme de grande prudence, s'étant marié à la nièce de saint Remi, les deux époux se délièrent mutuellement par esprit de religion, et Guénebauld fut ordonné évêque de Laon par saint Remi. Mais comme Guénebauld laissait trop souvent venir sa femme chez lui pour l’instruire, dans ces fréquents entretiens, son esprit se laissa enflammer de concupiscence et tous les deux tombèrent dans le péché. Sa femme conçut et enfanta un fils ; elle en instruisit l’évêque, et celui-ci, tout confus, lui fit dire: « Puisque l’enfant a été acquis par larcin, je veux qu'il soit appelé Larron. » Or, afin qu'aucun soupçon ne se fît jour, Guénebault laissa venir sa femme chez soi comme auparavant; mais quand ils eurent pleuré leur péché premier, ils tombèrent encore dans une nouvelle faute. Après avoir donné le jour à une fille et l’avoir mandé à l’évêque, celui-ci répondit : « Appelez cette fille Renarde. » Enfin revenu à lui, Guénebault alla trouver saint Remi, et, se jetant à ses pieds, il voulut ôter son étole de son cou. Saint Remi l’en empêcha et ayant appris de sa bouche les malheurs dans lesquels il était tombé, il le consola avec douceur, l’enferma dans une étroite cellule l’espace de sept ans, et lui-même gouverna son église dans l’intérim. La septième année, le jour de la cène du Seigneur, Guénebault était en oraison lorsqu'un ange lui apparut, lui déclarant que son péché était pardonné et lui commandant de sortir de sa retraite. Comme il répondait : « Je ne puis, car mon seigneur Remi a fermé la porte et l’a scellée de son sceau, » l’ange lui dit : « Afin que vous sachiez que le ciel vous est ouvert, votre cellule va être ouverte sans que le sceau soit rompu. » Il parlait encore que la porte s'ouvrit. Alors Guénebault se jetant en travers de la porte, les bras en forme de croix, dit : « Quand bien même mon Seigneur J.-C. viendrait, ici pour moi, je n'en sortirai pas, à moins que mon seigneur Remi qui  m’y a enfermé n'y vienne. » Sur l’avis de l’ange, saint Remi vint à Laon et rétablit Guénebauld sur son siège. Il persévéra dans les bonnes œuvres jusqu'à sa mort, et il eut pour successeur son fils Larron, qui fut saint aussi. Enfin saint Remi, tout éclatant de vertus, reposa en paix l’an 500 du Seigneur.

    Jacques de Voragine, La légende dorée. Ce texte, inspiré de Grégoire de Tours et de Hincmar, est pour une fête de saint Remi qui avait lieu le 14 janvier, jour de sa naissance au ciel. Il y a un autre texte de Jacques de Voragine sur saint Remi pour la fête d’aujourd’hui, qui était la fête de la translation de ses reliques. (Guénebauld, ou Génebaud, fut de fait le premier évêque de Laon, et son fils Larron lui succéda.)