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Par Grégor Puppinck, directeur du Centre européen pour le droit et la justice (ECLJ).
Comment un pays qui a refusé l’avortement à trois reprises par referendum peut se faire imposer sa légalisation au nom d’une Convention qui ne contient pas de droit à l’avortement…
Là, il s’appelait Lang Shining, « homme des mers occidentales », et il fut (pendant 50 ans !) le peintre préféré des empereurs de la dynastie Qing. Un film va être réalisé sur sa vie par le studio de production télévisuel des Jésuites de Taipei (Taiwan) et il sera diffusé sur la chaîne de télévision d’Etat de la Chine communiste (CCTV) et d’autres chaînes de la Chine continentale. Les précédents documentaires tournés par le même studio, sur Paolo Xu Guangqi, disciple de Matteo Ricci, et sur le Père Adam Schall, avaient eu plus de 200 millions de téléspectateurs. « Les documentaires veulent donner une image véritable et aussi complète que possible des meilleurs exemples de l’activité missionnaire initiale des Jésuites en Chine. Nous pensons que ces productions sont parvenues à corriger et à améliorer la perception que la majorité des Chinois a de l’activité missionnaire catholique », déclare le Père Jerry Martinson S.J., vice-président du studio.
Fin novembre, au cours d’une retraite, les prêtres du diocèse de Wuhan décidaient un remaniement des affectations des curés, car cela n’avait pas été fait depuis longtemps. Des prêtres reçurent aussitôt des avertissements d’autorités disant que la réunion était invalide et illégale.
Lors d’une messe solennelle, le 30 novembre, le P. Shen Guoan, administrateur du diocèse, annonçait les transferts de curés. Des prêtres furent alors interrogés par des représentants du gouvernement, les mettant en garde contre tout changement.
Néanmoins, le 8 décembre, les prêtres officialisaient les transferts et envoyaient des notifications aux autorités.
Le 13 décembre, 15 prêtres étaient interpellés et emmenés dans une réunion où on leur fit savoir que le P. Shen était était démis de ses fonctions, ainsi que le P. Shu Zigeng, secrétaire général de l'Association patriotique et de la commission des cultes de la province. Et qu’un nouveau comité de gestion était mis en place, sous la direction du P. Cui Qingqi, qu’on avait fait revenir de Pékin où il suivait des études…
Asianews rappelle que le gouvernement avait désigné le P. Shen Guoan comme évêque de Wuhan, en 2011, mais que le Saint-Siège n’avait pas donné son autorisation. Le P. Shen et les fidèles avaient alors refusé une ordination épiscopale illicite. Même chez les communistes, la vengeance est un plat qui se mange froid.
Un évêque peut-il écrire un texte sur Noël sans faire la moindre allusion à la signification religieuse de Noël ?
Non, évidemment, et Vatican II a fortement rappelé :
« Dans l’exercice de leur charge d’enseigner, que les évêques annoncent aux hommes l’Évangile du Christ, – cette charge l’emporte sur les autres, si importantes soient-elles – et, dans la force de l’Esprit, qu’ils les appellent à la foi ou les confirment dans la foi vivante ; qu’ils leur proposent le mystère intégral du Christ, c’est-à-dire ces vérités qu’on ne peut ignorer sans ignorer le Christ lui-même, et qu’ils leur montrent de même la voie divinement révélée pour rendre gloire à Dieu et par là même obtenir le bonheur éternel. »
Alors, de deux choses l’une. Ou bien Jean-Charles Descubes n’est pas archevêque de Rouen. Ou bien il est totalement indigne de cette charge qu’il refuse de remplir. (Rappelons que c’est lui aussi, lorsqu’il était président du Conseil Famille et Société de l’épiscopat français, qui avait osé dire qu’il fallait rompre avec « l'idée selon laquelle l'Eglise a une vision normative de la famille »...)
Hélas, Jean-Charles Descubes n’aura 75 ans que le 7 février 2015.
Le pape Benoît XVI a approuvé trois décrets de la Congrégation pour les causes des saints reconnaissant des miracles attribués à des bienheureux et ouvrant la voie à leur canonisation. On notera particulièrement celui attribué à l’artisan Antonio Pezzullo dit Primaldo et à ses 800 compagnons, tués le 13 août 1480 à Otrante, sur la côte adriatique, en résistant à l'invasion de la flotte ottomane. Leur culte avait été reconnu par Clément XIV en 1771; Benoît XVI a authentifié leur martyre en 2007; Jean-Paul II, en visite à Otrante le 5 octobre 1980, avait rendu hommage au sacrifice des "huit cents".
Le pape Benoît XVI a approuvé 5 décrets de la Congrégation pour les causes des saints reconnaissant 33 martyrs du communisme lors de la guerre civile espagnole et un martyr du communisme en Croatie (qui vont donc être bientôt béatifiés :
- Miroslav Bulesic, prêtre diocésain né à Cabrunici en 1920 et tué en haine de la foi à Lanisce en 1947;
- José Xavier Gorosterratzu et 5 compagnons, Rédemptoristes, tués en haine de la foi en Espagne entre 1936 et 1938;
- Ricardo Gil Barcelón, prêtre, et Antonio Arrué Peiró, postulant, de la Congrégation de la Petite œuvre de la Providence divine, tués en haine de la foi à Valence, en Espagne, en 1936;
- Emanuel de la Sagrada Familia (au siècle: Emanuel Sanz Domínguez), moine profès et réformateur de l’Ordre de Saint-Jérôme, Sotodosos en 1887 et tué en haine de la foi à Paracuellos de Jarama, entre le 6 et le 8 novembre 1936;
- Maria de Montserrat (au siècle: Josepha Pilar García y Solanas) et 8 compagnes, sœurs professes des Minimes dechaussées de Saint François de Paule, ainsi que Lucrecia García y Solanas, laïque, veuve, tuées en haine de la foi à Barcelone, le 23 juillet 1936 ;
- Melchiora de l'Adoracion Cortés Bueno et 14 compagnes, des Filles de la Charité de Saint-Vincent de Paul, tuées en haine de la foi en Espagne entre 1936 et 1937.
Pour l’Église de notre temps, je vois surtout trois domaines de dialogue dans lesquels elle doit être présente, dans la lutte pour la personne humaine et pour ce que signifie être une personne humaine : le dialogue avec les États, le dialogue avec la société – qui inclut le dialogue avec les cultures et la science – et, enfin, le dialogue avec les religions. Dans tous ces dialogues, l’Église parle à partir de la lumière que lui offre la foi. Toutefois, elle incarne en même temps la mémoire de l’humanité qui, depuis les origines et à travers les temps, est la mémoire des expériences et des souffrances de l’humanité, dans laquelle l’Église a appris ce que signifie être humains, en en expérimentant la limite et la grandeur, les possibilités et les limitations. La culture de l’Humain, dont elle se fait la garante, est née et s’est développée à partir de la rencontre entre la révélation de Dieu et l’existence humaine. L’Église représente la mémoire de l’humain face à une civilisation de l’oubli, qui désormais connaît seulement elle-même et son propre critère de mesure. Mais, de même qu’une personne sans mémoire a perdu sa propre identité, de même une humanité sans mémoire perdrait sa propre identité. Ce qui a été montré à l’Église, dans la rencontre entre la révélation et l’expérience humaine, va, certes, au-delà du domaine de la raison, mais ne constitue pas un monde particulier qui serait sans aucun intérêt pour le non croyant. Si l’être humain, par sa pensée, entre dans la réflexion et dans la compréhension de ces connaissances, celles-ci élargissent l’horizon de la raison et ceci concerne aussi ceux qui ne réussissent pas à partager la foi de l’Église.
Extrait (ou plutôt passage central) du discours de Benoît XVI à la Curie.
La grande joie avec laquelle des familles provenant du monde entier se sont rencontrées à Milan a montré que, malgré toutes les impressions inverses, la famille est forte et vivante encore aujourd’hui. Cependant la crise qui – particulièrement dans le monde occidental – la menace jusque dans ses fondements est aussi incontestable. J’ai été frappé du fait qu’au Synode on a souligné à maintes reprises l’importance de la famille pour la transmission de la foi, comme lieu authentique où se transmettent les formes fondamentales du fait d’être une personne humaine. On les apprend en les vivant et aussi en les souffrant ensemble. Et ainsi, il apparaît avec évidence que la question de la famille n’est pas seulement celle d’une forme sociale déterminée, mais celle de la question de l’être humain lui-même – de la question de ce qu’est l’être humain et de ce qu’il faut faire pour être de façon juste une personne humaine. Dans ce contexte, les défis sont complexes. Il y a avant tout la question de la capacité de l’homme de se lier ou de son manque de liens. L’être humain peut-il se lier pour toute une vie ? Cela correspond-il à sa nature ? N’est-ce pas en opposition avec sa liberté et avec la dimension de son auto-réalisation ? L’être humain devient-il lui-même en demeurant autonome et en entrant en contact avec l’autre uniquement par des relations qu’il peut interrompre à tout moment ? Un lien pour toute la vie est-il en opposition avec la liberté ? Le lien mérite-t-il aussi qu’on en souffre ? Le refus du lien humain, qui se répand toujours plus à cause d’une compréhension erronée de la liberté et de l’auto-réalisation, comme aussi en raison de la fuite devant le support patient de la souffrance, signifie que l’homme demeure fermé sur lui-même et, en dernière analyse, conserve son propre « moi » pour lui-même, et ne le dépasse pas vraiment. Mais c’est seulement dans le don de soi que l’être humain se réalise lui-même, et c’est seulement en s’ouvrant à l’autre, aux autres, aux enfants, à la famille, c’est seulement en se laissant modeler dans la souffrance, qu’il découvre la dimension du fait d’être une personne humaine. Avec le refus de ce lien disparaissent aussi les figures fondamentales de l’existence humaine : le père, la mère, l’enfant ; des dimensions essentielles de l’expérience du fait d’être une personne humaine tombent.
Le Grand Rabbin de France, Gilles Bernheim, dans un traité soigneusement documenté et profondément touchant, a montré que l’atteinte à l’authentique forme de la famille, constituée d’un père, d’une mère et d’un enfant – une atteinte à laquelle nous nous trouvons exposés aujourd’hui – parvient à une dimension encore plus profonde. Si jusqu’ici nous avons vu comme cause de la crise de la famille un malentendu sur l’essence de la liberté humaine, il devient clair maintenant qu’ici est en jeu la vision de l’être même, de ce que signifie en réalité le fait d’être une personne humaine. Il cite l’affirmation devenue célèbre, de Simone de Beauvoir : « On ne naît pas femme, on le devient ». Dans ces paroles se trouve le fondement de ce qui aujourd’hui, sous le mot « gender », est présenté comme une nouvelle philosophie de la sexualité. Le sexe, selon cette philosophie, n’est plus un donné d’origine de la nature, un donné que l’être humain doit accepter et remplir personnellement de sens, mais c’est un rôle social dont on décide de manière autonome, alors que jusqu’ici c’était à la société d’en décider. La profonde fausseté de cette théorie et de la révolution anthropologique qui y est sous-jacente, est évidente. L’être humain conteste d’avoir une nature préparée à l’avance de sa corporéité, qui caractérise son être de personne. Il nie sa nature et décide qu’elle ne lui est pas donnée comme un fait préparé à l’avance, mais que c’est lui-même qui se la crée. Selon le récit biblique de la création, il appartient à l’essence de la créature humaine d’avoir été créée par Dieu comme homme et comme femme. Cette dualité est essentielle pour le fait d’être une personne humaine, telle que Dieu l’a donnée. Justement, cette dualité comme donné de départ est contestée. Ce qui se lit dans le récit de la création n’est plus valable : « Homme et femme il les créa » (Gn 1, 27). Non, maintenant ce qui vaut c’est que ce n’est pas lui qui les a créés homme et femme, mais c’est la société qui l’a déterminé jusqu’ici et maintenant c’est nous-mêmes qui décidons de cela. Homme et femme n’existent plus comme réalité de la création, comme nature de l’être humain. Celui-ci conteste sa propre nature. Il est désormais seulement esprit et volonté. La manipulation de la nature, qu’aujourd’hui nous déplorons pour ce qui concerne l’environnement, devient ici le choix fondamental de l’homme à l’égard de lui-même. L’être humain désormais existe seulement dans l’abstrait, qui ensuite, de façon autonome, choisit pour soi quelque chose comme sa nature. L’homme et la femme sont contestés dans leur exigence qui provient de la création, étant des formes complémentaires de la personne humaine. Cependant, si la dualité d’homme et de femme n’existe pas comme donné de la création, alors la famille n’existe pas non plus comme réalité établie à l’avance par la création. Mais en ce cas aussi l’enfant a perdu la place qui lui revenait jusqu’à maintenant et la dignité particulière qui lui est propre. Bernheim montre comment, de sujet juridique indépendant en soi, il devient maintenant nécessairement un objet, auquel on a droit et que, comme objet d’un droit, on peut se procurer. Là où la liberté du faire devient la liberté de se faire soi-même, on parvient nécessairement à nier le Créateur lui-même, et enfin par là, l’homme même – comme créature de Dieu, comme image de Dieu – est dégradé dans l’essence de son être. Dans la lutte pour la famille, l’être humain lui-même est en jeu. Et il devient évident que là où Dieu est nié, la dignité de l’être humain se dissout aussi. Celui qui défend Dieu, défend l’être humain !
O Orient, splendeur de la lumière éternelle, et soleil de justice : venez et éclairez ceux qui sont assis dans les ténèbres et dans l’ombre de la mort.
Fête de saint Thomas, apôtre
Quand ta main toucha le côté du Seigneur, tu trouvas le comble de tous les biens ; car ainsi qu’une éponge mystique, tu en exprimas de célestes liqueurs, tu y puisas la vie éternelle, bannissant toute ignorance dans les âmes, et faisant couler comme de source les dogmes divins de la connaissance de Dieu.
Par ton incrédulité et par ta foi tu as rendu stables ceux qui étaient dans la tentation, en proclamant le Dieu et Seigneur de toute créature, incarné pour nous sur cette terre, crucifié, soumis à la mort, percé de clous, et dont le côté fut ouvert par une lance, afin que nous y puisions la vie.
Tu as fais resplendir la terre des Indiens d’un vif éclat, ô très saint Apôtre, contemplateur de la divinité ! Après avoir illuminé ces peuples et les avoir rendus enfants de la lumière et du jour, tu renversas les temples de leurs idoles par la vertu de l’Esprit-Saint, et tu les fis s’élever, ô très prudent, jusqu’à la charité de Dieu, pour la louange et la gloire de l’Église, ô bienheureux intercesseur de nos âmes !
O contemplateur des choses divines, tu fus la coupe mystique de la Sagesse du Christ ! ô Thomas Apôtre, en qui se réjouissent les âmes des fidèles ! tu retiras les peuples de l’abime de l’ignorance avec les filets du divin Esprit : c’est pourquoi, tu as coulé, semblable à un fleuve de charité, répandant sur toute créature comme une source d’eau vive les enseignements divins. Percé aussi de la lance en ton propre côté, tu as imité la Passion du Christ, et tu as revêtu l’immortalité : supplie-le d’avoir pitié de nos âmes.
(Liturgie byzantine)
Pour la commémoration du vendredi des quatre temps :
Nolite timere, quinta enim die veniet ad vos Dominus noster.
Ne craignez pas, car notre Seigneur viendra à vous le cinquième jour.
Excita, quaesumus Domine, potentiam tuam, et veni: ut hi, qui in tua pietate confidunt, ab omni citius adversitate liberentur.
Excitez votre puissance, Seigneur, et venez, pour que vos fidèles confiants en votre bonté, soient très vite délivrés de tout ce qui leur fait obstacle.
Le Financial Times avait demandé un article à Benoît XVI pour Noël. Le pape a accepté, et le journal économique publie le texte, intitulé Un temps pour l’engagement des chrétiens dans le monde. A la fin il est indiqué : « Cet article est de l’évêque de Rome et auteur de “L’enfance de Jésus”. »
Voici la deuxième moitié.
Les chrétiens luttent contre la pauvreté parce qu'ils reconnaissent la dignité suprême de tout être humain, créé à l'image de Dieu et destiné la vie éternelle. Ils œuvrent pour un partage équitable des ressources car, gardiens de la création de Dieu, ils croient que nous avons le devoir de prendre soin des plus faibles et des plus vulnérables. Les chrétiens sont opposés à la cupidité et à l'exploitation, convaincus que la générosité et l'amour désintéressé, enseignés et vécus par Jésus de Nazareth, sont le chemin qui mène à la plénitude de vie*. La foi en la destinée transcendante de tout être humain implique l'urgence de la tâche de promouvoir la paix et la justice pour tous.
Comme ces objectifs sont largement partagés, une grande et fructueuse collaboration est possible entre les chrétiens et les non chrétiens. Oui, les chrétiens ne rendent à César que ce qui appartient à César, pas ce qui appartient à Dieu. Au long de l’histoire, il est arrivé que les chrétiens ne puissent pas accéder aux demandes de César. Du culte de l'empereur de la Rome antique aux régimes totalitaires du siècle passé, César a essayé de prendre la place de Dieu. Quand les chrétiens refusent de se prosterner devant les faux dieux proposés aujourd’hui, ce n'est pas parce qu'ils ont une vision du monde désuète. C’est plutôt parce qu'ils sont libres des contraintes idéologiques et inspirés par une si noble vision de la destinée humaine qu’ils ne peuvent être de connivence avec quoi que ce soit qui pourrait y porter atteinte.
En Italie, de nombreuses crèches sont ornées de ruines romaines qui rappellent que la naissance de l'Enfant Jésus marque la fin de l'ordre ancien, le monde païen, dans lequel les revendications de César semblaient impossible à contester. Maintenant, il y a un nouveau roi, qui ne met pas sa confiance dans la force des armes, mais dans la puissance de l'amour.
Il apporte l'espérance à tous ceux qui, comme lui-même, vivent en marge de la société. Il apporte de l'espoir à ceux qui sont vulnérables aux aléas d'un monde précaire. De la crèche, le Christ nous appelle à vivre comme des citoyens de son royaume céleste, un royaume que toutes les personnes de bonne volonté peuvent aider à construire ici sur terre.
* Il y a ici, dans la « traduction » fournie par le VIS, un effroyable contresens. Dans l’ensemble (en dehors de l’avant-dernier paragraphe), cette traduction n’est pas bonne, comme c’est presque toujours le cas dans les bulletins de VIS.