Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

- Page 20

  • Liban : Aoun contre Gemayel...

    Ce n’est qu’une élection partielle, mais dont la signification dépasse de loin le cadre local, et ne peut qu’ajouter à l’instabilité. Le candidat soutenu par Michel Aoun, Camille Khoury, a été élu dans le Metn (la montagne chrétienne) en battant de justesse l’ancien président Amine Gemayel. Celui-ci se présentait comme candidat (de la majorité) à la succession de son fils Pierre, tué en novembre 2004 dans un attentat.

    C’est dans le fief des Gemayel (anti-syriens) que le candidat du général Aoun (allié du Hezbollah) a été élu, par 39.534 voix contre 39.116. Les partisans des Gemayel ont dénoncé des fraudes diverses et déposé un plainte.

    L’élection présidentielle doit avoir lieu en automne. Michel Aoun est candidat déclaré. Amine Gemayel est un candidat potentiel.

  • Pologne : nouvelles menaces de Samoobrona

    Le conseil politique de Samoobrona (Autodéfense) a voté par 61 voix contre 8 en faveur de la sortie de la coalition gouvernementale. Son chef Andrzej Lepper, limogé il y a un mois pour son implication présumée dans une affaire de pots de vin, a déclaré que son parti ne voterait plus en fonction des consignes du PiS (le parti des frères Kaczynski) à partir du début de la prochaine session parlementaire, et que les deux ministres de Samoobrona « se mettront à la disposition du Premier ministre après les vacances ».

    Certains interprètent ces propos comme une rupture, qui signe la fin de la coalition et met les frères Kaczynski en position minoritaire. Ce qui obligerait à des élections anticipées, comme les jumeaux l’ont plusieurs fois déclaré. D’autres sont plus dubitatifs et attendent de voir ce qui va vraiment se passer. « Ce n’est pas une démission que de se remettre à la disposition du Premier ministre, souligne un membre éminent du PiS. Un ministre est dès sa nomination au gouvernement à la disposition du Premier ministre. Nous avons déjà entendu 1054 déclarations de ce genre. »

    « Nous allons chercher intensément une nouvelle fois à refaire une majorité, a déclaré un vice-Premier ministre.

    La Ligue des familles polonaises, autre membre de la majorité, réunit ses instances ce lundi...

  • A propos du cardinal Lustiger

    Le cardinal Lustiger restera certainement comme l’une des très rares personnalités importantes de l’épiscopat français de ces dernières décennies. Le personnage étant à multiples facettes, son bilan est plutôt contradictoire.

    Sur le plan religieux, il pouvait être un authentique porte-voix de l’Eglise, et l’on se souviendra par exemple qu’il avait invité le cardinal Ratzinger pour une mémorable conférence au cours de laquelle celui-ci avait dénoncé la destruction du catéchisme en France, ou qu’il avait créé un séminaire « parallèle » en voyant la déliquescence de la formation du clergé. Il jugeait suicidaire que les Français puissent renier, ou même ignorer la part chrétienne de leur identité, et il avait accusé Nicolas Sarkozy de faire de l’islam une religion d’Etat en créant le CFCM. On n’oubliera pas non plus qu’il a permis la célébration régulière de la messe traditionnelle dans deux églises paroissiales de Paris. Et on lui doit le rétablissement de processions officielles de l'Eglise dans les rues de Paris, le 15 août et le vendredi saint, ce qui assurément n'est pas rien.

    D’autre part, il montrait de façon claire comment l’esprit des « Lumières » avait produit les grands totalitarismes du XXe siècle.

    Mais il était obsédé par ses origines juives, au point de prétendre que le Christ n’avait pas été condamné à mort par les autorités juives mais uniquement par les Romains, et surtout que le christianisme était une forme de la religion juive destinée à greffer les païens sur le judaïsme, en une interprétation particulièrement tordue, et irrecevable, des propos de saint Paul sur le sujet (on lira à ce propos l'importante étude d'un ami prêtre de Chrétienté-Solidarité dans le numéro 207 de Reconquête). Dans l’affaire du carmel d’Auschwitz, il prendra fait et cause pour les organisations juives, défendra leurs arguments fallacieux, et en compagnie du cardinal Decourtray finira par obtenir le départ des religieuses. Cette interdiction de la prière chrétienne à Auschwitz lui tenait particulièrement à cœur : alors que mes articles sur la question, quoique nombreux (dans Présent, et une étude plus théologique dans La Pensée Catholique), n’avaient qu’un impact très modeste, il m’avait fait inviter à l’archevêché par son bras droit (l’actuel évêque de Rennes) pour que celui-ci tente de me convaincre du bien fondé de sa position.

    Sur le plan politique, on se souviendra qu’il dénonça avec vigueur les groupuscules qui utilisaient les immigrés clandestins comme « chair à canon », et qu’il demanda aux curés de ne plus accepter l’occupation d’églises et de faire immédiatement appel à la police en cas d’intrusion.

    Mais on se souviendra aussi de son opposition au Front national, dont on ne peut que penser qu’elle était d’une scandaleuse mauvaise foi, dans la mesure où il avait les moyens de connaître la vérité, et puisqu’il reçut un jour Jean-Marie Le Pen.

    Il osait prétendre que « les idées de Jean-Marie Le Pen évoquent le néo-paganisme antichrétien de l’Action française », et que c’était une « résurgence du paganisme le plus cynique et le plus dangereux ». Ce qui était un double mensonge : vis-à-vis de l’Action française, et vis-à-vis de Jean-Marie Le Pen. Le 22 avril 2002, il accusa Jean-Marie Le Pen de « détourner les convictions religieuses au service de la polémique électorale », parce que le candidat du FN avait repris le propos de Jean-Paul II : « N’ayez pas peur, entrez dans l’espérance. » Ce à quoi Jean-Marie Le Pen avait répondu qu’il avait utilisé la technique de l’analogie, qui est une des grandes avancées intellectuelles du christianisme, et que les expressions reprises correspondaient à la réalité politique du moment.

    Son action contre les carmélites d’Auschwitz et son injustice vis-à-vis de Jean-Marie Le Pen et du Front national resteront comme deux taches indélébiles sur sa mémoire.

  • La Transfiguration

    Et il se transfigura en leur présence, et ses vêtements resplendissaient comme la lumière, et son visage comme le soleil.

    L'évangéliste a donc voulu montrer sa splendeur, et il dit : Il resplendit. Comment “resplendit“, dis-moi ? Vivement. Et pourquoi dis-tu : Comme le soleil ? “Comme le soleil“, dis-tu ? Oui. Pourquoi ? Parce que je ne connais pas d'astre plus radieux. Et il était blanc comme la neige. Pourquoi, “comme la neige“ ? Parce que je ne connais pas de matière plus blanche. Car la preuve qu'il ne resplendit pas de cette manière vient tout de suite après : Et les disciples tombèrent par terre. S'il eût resplendi comme le soleil, les disciples ne seraient pas tombés ; car ils voyaient le soleil chaque jour, et ils ne tombaient pas ; mais, comme il resplendit plus que le soleil, plus que la neige, c'est pour cette raison que, ne pouvant pas supporter sa splendeur, ils tombèrent.

    Dis-moi donc, ô évangéliste ! il a resplendi plus que le soleil, et tu dis “comme le soleil“ ? Oui, voulant te représenter cette lumière, je ne connais pas d'astre plus grand, je ne connais pas d'autre image souveraine parmi les astres. J'ai dit cela, afin que tu ne t’arrêtes pas à la faiblesse de l'expression. Je t’ai montré les disciples tombant. Ils tombèrent par terre et ils furent plongés dans un lourd sommeil, et ensevelis dans l’obscurité. Levez-vous ! leur dit-il, et il les releva, et ils étaient “appesantis“. C'est qu'ils n'avaient pu supporter l'excès de la splendeur, et un sommeil profond saisit leurs yeux ; tant la lumière apparue surpassait le soleil. Si l'évangéliste a dit “comme le soleil“, c'est parce que cet astre nous est connu et surpasse incomparablement tous les autres astres.

    (saint Jean Chrysostome, homélie après la sortie d’Eutrope de l’Eglise)