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  • Le Malien et RESF

    Le vol Paris-Bamako (Mali) d'Air France au départ de l'aéroport de Roissy-Charles de Gaulle a été annulé samedi après-midi, après l'intervention de passagers contre l'expulsion d'un homme en situation irrégulière. Peu avant le départ, la personne devant être expulsée s'est levée, nécessitant l'intervention des agents de police l'accompagnant, a appris l'AFP auprès de Laurent Cantet, membre du… Réseau éducation sans frontières (RESF), présent dans l'appareil… Plusieurs passagers se sont alors indignés des « conditions de traitement » du clandestin. « Le commandant de bord a estimé que les conditions de sécurité n'étaient pas remplies », déclare Air France.

    Il n’y a eu aucun commentaire du ministre de l’Intérieur ou de quelque autre personnalité gouvernementale…

    On peut se demander pourtant où est la « rupture » en la matière, puisque, comme auparavant, il suffit d’alerter un lobby pour faire échec à l’application des lois nationales.

  • L’école catholique… catholique ?

    Faride Hamana, le président de la FCPE, première fédération de parents d'élèves, qui tenait son congrès à Montpellier, s'est inquiété dimanche d'une « éclosion d'écoles religieuses, signe d'un repli identitaire et communautaire dont nous ne pouvons qu'être soucieux pour l'avenir », et a appelé à reconstruire un camp laïque « plus fort ». « On observe une forte tendance à la “reconfessionnalisation“ des écoles privées catholiques sous contrat mais il y a aussi des velléités des autres religions de créer leur propre enseignement", a-t-il souligné.

    Pour cet intégriste du laïcisme, l’école catholique devrait donc être laïque…

    On retiendra surtout cette perception du renouveau religieux et « identitaire »des écoles catholiques par un observateur qui en est l’ennemi. Puisse-t-il avoir raison.

  • L’avortement palme d’or

    Christine Albanel, ministre de la Culture et de la Communication, salue la palme d’or du festival de Cannes attribuée au film du Roumain Cristian Mungiu 4 mois, 3 semaines et 2 jours, qui est « un témoignage bouleversant de l'histoire européenne récente ». Ce film est « un récit cru et puissant d'un avortement interdit sous le régime communiste », souligne l’AFP. « 4 mois, 3 semaines et 2 jours est une chronique saisissante des années Ceaucescu à travers le portrait de deux jeunes femmes solidaires dans l'accomplissement d'un avortement clandestin » selon l’AP.

    Reuters explique : « Le film se déroule dans la Roumanie de Ceaucescu, où l'avortement est interdit. Une jeune étudiante, Gabita (Laura Vassiliu), entreprend d'interrompre sa grossesse avec l'aide d'Ottila (Anamaria Marinca), sa camarade de chambrée. Les deux femmes font appel à M. Bébé (Vlad Ivanov) pour opérer, discrètement dans une chambre d'hôtel. Il se fera payer non pas en argent, mais en nature. L'espace d'une nuit, Cristian Mungiu, cinéaste d'une nouvelle vague roumaine, va nous faire partager les affres et les angoisses d'Ottila, qui met tout en oeuvre, au-delà de l'abnégation, pour aider son amie. »

    Le cinéaste a décidé de consacrer son deuxième film aux avortements sous le régime communiste en apprenant que ceux-ci auraient coûté la vie à un demi-million de femmes roumaines, a-t-il expliqué à Cannes. «À cause des pressions exercées par le régime, les femmes et les familles étaient si inquiètes de ne pas se faire prendre pour avortement illégal qu'elles ne consacraient pas une seule minute à se poser des questions morales», a-t-il dit.

    Bref, ce film montre qu’il est criminel d’interdire l’avortement, et que cette interdiction ne peut être le fait que d’un régime totalitaire.

    Le Salon Beige souligne que le film a également reçu le Prix de l'Education nationale, en raison de son « intérêt pédagogique ». Il fera l’objet « d'un dvd-rom pédagogique qui en facilitera l'approche et invitera à l'analyse et au débat avec les élèves »."A l'analyse et au débat"... avec un pluralisme digne de la Roumanie de Ceaucescu, sans doute, commente opportunément Le Salon Beige.

  • Le retour des points non négociables

    Dans certains blogs et journaux, les « trois points non négociables » tirés d’un texte de Benoît XVI sont devenus le critère quasiment unique, en tout cas primordial, pour juger les candidats aux législatives, comme c’était déjà le cas pour la présidentielle. Au lendemain du premier tour de la présidentielle, j’avais expliqué ce que j’en pensais, et je disais : « Je prends les devants pour les législatives. Comme ça ce sera fait, une fois pour toutes. »

    Si j’y reviens néanmoins, c’est d’une part pour rappeler ma position, d’autre part pour signaler la spécificité des élections législatives.

    Il s’agit d’élire des députés à l’Assemblée nationale. Or plus de 70 % des lois votées par l’Assemblée nationale ne sont que la transposition de directives européennes. Un taux qui ne cesse de monter, et qui va monter encore si Nicolas Sarkozy et ses collègues européens imposent un traité qui généralise le vote à la majorité qualifiée au conseil européen. Car il ne s’agit même plus d’« étendre » le vote à la majorité qualifiée, mais de le « généraliser ». Ce qui va plus loin que ce que prévoyait la Constitution européenne.

    A partir du moment où le vote à la majorité est « généralisé », c’est donc la décision majoritaire qui est appliquée dans tous les domaines et dans tous les pays, et les Parlements nationaux ne sont plus que des chambres d’enregistrement.

    Or l’idéologie majoritaire dans les institutions européennes est celle de la subversion anti-naturelle, à un degré plus fort encore que ce qu’elle est dans les institutions françaises. Pour prendre un seul exemple, on sait depuis l’affaire Buttiglione qu’un commissaire européen ne peut pas être, fût-ce à titre strictement privé, hostile aux relations homosexuelles. Cela est encore toléré dans le gouvernement français, comme le montre la présence de Christine Boutin. Mais si « l’Europe » décide de faire de la jurisprudence Buttiglione une règle universelle, il n’y aura plus de Christine Boutin. Laquelle déjà n’aura que le droit de se taire, en tant que ministre, sur les « points non négociables ».

    Il ne sert à rien d’avoir un député qui défende les « points non négociables » et qui soit favorable à la généralisation du vote à la majorité qualifiée dans l’Union européenne. Il se paralyse d’avance. Pire : il accepte d’avance ce que les institutions européennes décideront en matière de culture de mort et de politique anti-familiale.

    La priorité n’est donc pas de voter pour des candidats qui respectent les « points non négociables », mais pour des candidats qui veulent le rétablissement de la souveraineté nationale.

    Cela paraît être un paradoxe, mais ce ne l’est pas : il vaut mieux voter pour un candidat « nationaliste » qui ignore les « points non négociables » que pour un candidat européiste qui les défend. Car la souveraineté du Parlement est une condition sine qua non. Si le Parlement est souverain, il se donne la possibilité d’œuvrer pour la vie et pour la famille. S’il ne l’est pas, il est aux ordres de la culture de mort, quelles que soient les opinions de tel ou tel député.

    Comme pour moi il est évident qu’au-dessus de la politique il y a la morale, et qu’au-dessus de la morale il y a la religion, j’ai mis longtemps à comprendre le « politique d’abord » de Maurras. On a ici une parfaite illustration de ce principe.

  • Lundi de Pentecôte

    Luther n’avait pas eu l’impiété de supprimer l’octave de la Pentecôte. De ce fait, à Leipzig comme dans le reste de la chrétienté, le lundi et le mardi de la Pentecôte étaient fériés, et le peuple chrétien, protestant ou catholique, continuait de méditer sur le grand mystère.

    Pourquoi, à Leipzig ? Parce que si Luther avait fait comme Paul VI et ses experts, nous aurions été privés de cinq cantates de Jean-Sébastien Bach. Il en a en effet composé trois pour le lundi de Pentecôte, deux pour le mardi (du moins c’est ce qui nous reste).

    Or, en outre, l’une de ces cantates, la BWV 68 pour le « deuxième jour de la Pentecôte » de 1725, est l’une des plus belles.

    Le chœur d’entrée, d’une lumineuse sérénité, est composé sur le choral Also hat Gott die Welt geliebt, qui reprend le début du discours de Jésus à Nicodème dans l’évangile du jour : Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son fils unique… Dans ce « don » d'amour se récapitule tout le parcours de Jésus-Christ, et toute l’année liturgique, depuis la Nativité jusqu’à la Pentecôte. Et dans sa prière musicale, Bach le montre en faisant allusion à la Nativité de façon très subtile : la mélodie originelle du choral est imperceptible à celui qui n’y fait pas attention, mais elle est soulignée par un cor discret : le cor est l’instrument que Bach utilise pour symboliser l’incarnation.

    La Nativité sera ensuite célébrée de façon plus directe dans l’air de basse : Du bist geboren mir zugute : Tu es né pour mon bien, et ce sont tous les bienfaits apportés par le Christ qui sont ici célébrés, affirmés avec autorité, dans leur globalité.

    Mais il y a d’abord l’air de soprano, d’une joie aussi spontanée que sans mélange, et qu’accompagne un violoncelle piccolo jubilant : Mon cœur plein de foi, exulte, chante, réjouis-toi, ton Jésus est là… Cet air se termine de façon insolite par un trio hautbois, violon, violoncelle, qui est une merveilleuse dentelle sonore, comme un vitrail d’église de campagne sur lequel joue le soleil de printemps.

    Entre les deux airs, le récitatif de basse fait allusion à l’épître du jour : Je suis comme Pierre…

    Le chœur final est composé sur une des paroles du Christ à Nicodème : Celui qui croit en lui ne sera pas jugé, mais celui qui ne croira pas en lui est déjà jugé, car il n’a pas cru au nom du Fils unique de Dieu. C’est une fugue à deux sujets qui s’affrontent (celui qui croit, celui qui ne croit pas), avant de se conclure sereinement sur le premier thème. Cette fugue, où l’orchestre s’enrichit de trois trombones, a une saveur étrangement archaïque par rapport aux deux airs qui ont précédé. On peut y voir une allusion au fait que la Pentecôte de la nouvelle alliance accomplit la Pentecôte de l’ancienne alliance, dans le nom de Jésus qui sauve.

    Désolé, mais je préfère ce lundi de Pentecôte luthérien en musique à l’anonyme « lundi de la 8e semaine du temps ordinaire »