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  • Les clandestins et la « coopération européenne »

    Le gouvernement de Malte a refusé d’accueillir sur l’île des clandestins repêchés au large de ses côtes, réfugiés sur la partie émergée d’une cage d’élevage de thons. La Commission européenne s’en est émue. « Il y a toujours une obligation de sauver la vie humaine », a déclaré le porte-parole de Franco Frattini, se refusant toutefois à condamner l’attitude de Malte : quand il s’agit de naufrages dans les eaux internationales, « ce n’est pas une situation politiquement et juridiquement facile », a-t-il dit, avant d’annoncer une « étude sur l’analyse des lois maritimes applicables » dans ces cas.

    On peut faire deux commentaires, qui découlent l’un de l’autre.

    Le premier est que, contrairement à ce que dit le porte-parole du commissaire Frattini, la situation politique et juridique est très facile. Les clandestins, venant de Libye, ont été récupérés dans la zone de recherche libyenne par un bateau espagnol. Cela concerne donc la Libye , éventuellement l’Espagne, en aucun cas Malte. Et Malte n’avait pas à sauver des vies humaines, puisque ces vies ont été sauvées par des Espagnols.

    Mais si l’incident a provoqué une réaction de la Commission , et cette réaction-là, c’est qu’il doit servir de prétexte pour une nouvelle « avancée » du « droit » européen : l’obligation pour tout pays méditerranéen membre de l’Union européenne d’accueillir sur son sol tout clandestin, quel que soit le lieu où il a été repêché... Une nouvelle pompe aspirante se met en place.

  • Sécu : et voilà la procédure d’alerte...

    L’annonce des « franchises médicales » fait grincer des dents. Or voici que le Comité d’alerte sur les dépenses d’assurance maladie déclenche sa procédure d’alerte, exigeant que le gouvernement prenne des mesures pour redresser les comptes qui vont déraper de deux milliards d’euros cette année.

    Vraiment, le hasard fait bien les choses.

    Petit couac, tout de même : c’est l’aveu qu’il ne s’agit pas de « responsabiliser » les assurés sociaux, mais uniquement de trouver des sous...

  • Pour la Sécu, c’est la continuité...

    Depuis des années la sécurité sociale est en ruines et accumule les déficits. Les gouvernements qui se succèdent n’ont d’autre politique que de diminuer les remboursements et/ou d’augmenter les cotisations, tandis que le déficit continue de se creuser... Ainsi le « meilleur système de protection sociale au monde » devient-il de plus en plus cher pour des patients qui cotisent de plus en plus, en totale contradiction avec ses principes.

    La dernière idée à la mode était de dérembourser des médicaments de plus en plus nombreux, dont on décidait que le service médical n’était pas suffisant. Histoire d’ajouter l’hypocrisie au processus.

    Sarkozy a décidé qu’on arrêtait les déremboursements. Mais on va vers un nouveau trou de 2 milliards d’euros. Il faut trouver une solution. Le truc de Sarkozy, c’est la « franchise ». Plus précisément quatre franchises non remboursées, sur les examens biologiques, les médicaments, les consultations médicales, et les hospitalisations. Ce sera inscrit dans le projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2008, a confirmé Roselyne Bachelot.

    Bien sûr, ce n’est pas pour boucher un trou, c’est pour « responsabiliser » les assurés...

    Autrement dit, rien ne change. On continue de faire payer de plus en plus cher la gratuité, et en prime, de prendre les gens pour des imbéciles.

    On ne voit pas où est la « rupture ». Mais, au regard du résultat de l’élection présidentielle, on doit admettre, finalement, que prendre les gens pour des imbéciles, ce n’est pas si sot...

  • Du nouveau avec du vieux

    Le ministre de la Défense Hervé Morin, ex-président du groupe UDF à l’Assemblée nationale, a annoncé au cours d’une conférence de presse la création du « Nouveau Centre », parti politique constitué par les parlementaires UDF qui ont soutenu Sarkozy. Le « nouveau centre » est donc très officiellement membre de la majorité présidentielle.

    Il ne présentera que 80 candidats aux législatives, mais compte obtenir « autour de 25 députés », gracieusement offerts par l’UMP. Ainsi y aura-t-il toujours un groupe « centriste », mais ouvertement supplétif de l’UMP. Comme l'UDF d'avant...

  • Sarkozy comme Prodi

    Si l’on veut savoir jusqu’où va l’européisme de Nicolas Sarkozy, on en a eu l’illustration hier à l’issue de la rencontre entre le Président français et le président du conseil italien Romano Prodi, ancien président de la Commission européenne et européiste forcené.

    En effet, Romano Prodi s’est dit en accord avec le contenu du « traité simplifié » que propose Sarkozy. Et il a précisé les points d’accord : présidence stable de l’Union, ministre des Affaires étrangères, suppression de la règle de l’unanimité, reconnaissance de la personnalité juridique de l’Union européenne. Prodi a ajouté qu’ils avaient examiné ensemble les problèmes qui seront abordés lors du prochain sommet européen (21-22 juin), « pour lesquels nous sommes unis par une commune volonté de renforcer les institutions européennes ». Et l’on ne peut renforcer les institutions européennes qu’en affaiblissant les institutions nationales. Du reste, si l’on supprime la règle de l’unanimité, les institutions nationales ne sont plus que de simples relais des institutions européennes. « La suppression de la règle de l’unanimité est la suppression de tout ce qui reste des souverainetés nationales », souligne Jean-Marie Le Pen dans un communiqué sur « l’européisme extrémiste de Sarkozy ».

    Les deux dirigeants ont également marqué leur accord pour « renforcer la gouvernance économique de la zone euro », ce qui est dans la logique de la monnaie unique, autrement dit de la suppression de la souveraineté économique.

    Jean-Marie Le Pen constate que Sarkozy « veut aller encore plus loin que la Constitution européenne, que les Français ont pourtant rejetée par référendum », et avertit que « si les électeurs veulent garder la France, ils doivent impérativement voter aux législatives pour les candidats du Front National ».

    Romano Prodi a enfin manifesté son accord avec le projet d’Union méditerranéenne de Nicolas Sarkozy (avec la Turquie comme « pivot »...), et à sa proposition d’une réunion préliminaire des « sept pays méditerranéens » de l’UE pour « donner une signification au niveau opérationnel à la politique méditerranéenne ». Ainsi Romano Prodi accepte-t-il sans sourciller de voir dans les « pays méditerranéens » le Portugal, qui ne connaît d’autre mer que l’océan Atlantique, mais pas la Slovénie , dont la côte touche pourtant celle de l’Italie...

  • Mardi de Pentecôte

    On a vu hier que Luther avait gardé l’octave de la Pentecôte. Bien entendu les orientaux ont aussi cette octave. A une époque où l’on met tant en avant l’œcuménisme, on a là, dans le nouveau calendrier romain, un exemple frappant, parmi tant d’autres, d’une réforme anti-œcuménique…

    Les Byzantins ne parlent pas d’octave. C’est tout simplement la fête qui dure toute la semaine. Il leur serait impensable d’abolir cela. Car le lundi de Pentecôte est la célébration spéciale du Saint-Esprit, selon la règle qui veut qu’on célèbre le lendemain de la fête le protagoniste principal de cette fête (ainsi le 26 décembre c’est la fête de la Mère de Dieu, le 26 mars la fête de saint Gabriel, etc.). De ce fait la Pentecôte, au-delà du récit de ce qui s’est passé en ce jour, est d’abord la fête de la Trinité, puisque la descente du Saint-Esprit boucle la révélation de la Trinité. Et cette Pentecôte qui dure toute la semaine s'achève le dimanche suivant dans la Toussaint, puisque c’est le Saint-Esprit qui fait les saints.

    Chaque jour de cette semaine on dit ce tropaire :

    « Béni sois-tu, Christ notre Dieu, qui as rendu maîtres en sagesse de simples pêcheurs, leur envoyant l’Esprit Saint, et par eux, prenant au filet l’univers entier. Gloire à toi ! »

    Et ce kondakion, qui souligne que la bénédiction de la Pentecôte est le contraire de la malédiction de Babel :

    « Lorsque jadis il était descendu sur terre, le Très-Haut avait confondu les langues et dispersé les peuples. Maintenant qu’il distribue les langues de feu, il appelle tous les hommes à l’unité. Glorifions d’une seule voix l’Esprit Très-Saint. »