Alors qu’une nouvelle série de discussions sur le statut du Kosovo a commencé à Vienne, entre Serbes et Albanais, et avec l’envoyé spécial de l'ONU Martti Ahtisaari qui se dit « pessimiste » (vu que les positions des uns et des autres sont radicalement opposées), le journal autrichien Die Presse a demandé à Mgr Radosavljevic, le chef de l'Eglise orthodoxe serbe au Kosovo, ce que seraient selon lui les conséquences d'une indépendance du Kosovo. Il a répondu que « cela préparerait le terrain pour un jihad militant et pour un terrorisme islamique au coeur de l'Europe » : « Les wahabites sont représentés partout au Kosovo et ont construit ces dernières années 400 nouvelles mosquées. Ce sont des extrémistes et leur idéologie est la même que celle d'Al-Qaïda. » Mais la Serbie « ne se laissera pas voler » le Kosovo, a-t-il ajouté.
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L’« incident »
Et voici l’« incident », dont si je comprends bien certains voudraient faire la nouvelle version du « détail ». C’est dans l’interview de Jean-Marie Le Pen sur la religion. Tout le monde se moque de ce qu’il dit sur la religion. Ce qui importe, car c’est paraît-il scandaleux, est qu’il a dit que les attentats du 11 septembre étaient un « incident ».
J’avoue que je n’avais même pas remarqué ce mot en lisant l’interview.
En réalité il a dit : « l’événement, pour ne pas dire l’incident ».
Dans une explication, que La Croix a supprimée en publiant l’interview, Jean-Marie Le Pen remarquait que 3.000 morts c’est ce qu’il y a en un mois dans les attentats en Irak, et que c’est beaucoup moins que le nombre de victimes des bombardements terroristes de Marseille ou de Dresde à la fin de la Seconde Guerre mondiale.
Et alors ? Ce n’est pas vrai, peut-être ?
Voici in extenso « l’objet du délit ». Ou du crime…
— Que pensez-vous de l’initiative commune prise par les responsables des grandes religions – islam compris – de dénoncer les attentats de New York de 2001 ?
— C’est une excellente chose. Mais elle fait partie de ces pétitions de principe qui ont une influence éphémère. Sur le moment, l’événement du 11 septembre, pour ne pas dire l’incident, a conduit un certain nombre de gens à prendre leurs distances pour ne pas tomber sous le coup des accusations qui étaient alors lancées.
— Le 11 septembre est un « incident » pour vous ? Il y a quand même eu 3.000 morts…
— 3.000 morts, c’est ce qu’il y a en un mois en Irak, c’est beaucoup moins que les bombardements de Marseille ou de Dresde à la fin de la Seconde Guerre mondiale, qui étaient aussi des actes terroristes car ils visaient expressément des populations civiles pour faire capituler des militaires.
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« Info impartiale et pluraliste »
Le 7 février dernier, des journalistes de l’audiovisuel public lançaient une pétition, notamment sur internet, pour demander qu’il y ait à la télévision des débats contradictoires entre les candidats à la présidentielle, et cela sans s’occuper de savoir si ce sont de « petits » ou de « grands » candidats. Car l’important est qu’il y ait débat. Ayant recueilli près de 10.000 signatures, ils viennent d’écrire aux candidats pour leur demander un rendez-vous et leur remettre les signatures. Ils ont écrit à tous les candidats, sauf, explicitement, à Jean-Marie Le Pen.
Voici le communiqué qu’a publié ce dernier.
Les journalistes de l’audiovisuel public qui demandaient l’organisation de débats contradictoires entre les candidats à la présidentielle disent avoir recueilli près de 10.000 signatures, et ils ont écrit à diverses autorités audiovisuelles et aux candidats pour leur demander un rendez-vous.Pourtant le candidat Jean-Marie Le Pen n’a pas été contacté.
Telle est la conception de la démocratie de ces journalistes.
Contrairement à ce qu’ils prétendent, ils ne veulent pas de débats contradictoires, puisqu’ils rejettent le seul candidat qui contredise le système.
Le scandale est renforcé par le fait que leur site internet est intitulé « info impartiale et pluraliste ». Par leur exclusion d’un des principaux candidats, ils font le contraire de ce qu’ils prétendent vouloir.
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Le Père Ly de nouveau arrêté
Le prêtre vietnamien Nguyen Van Ly, qui a passé quatre ans en prison pour « activités de sabotage du régime » (il avait envoyé un témoignage écrit à la commission internationale sur la liberté religieuse), a été de nouveau arrêté, après un « contrôle administratif » à sa résidence de Hué, sur des soupçons d’« actes de violation de la loi ».
Cette arrestation intervient quelques semaines après la visite du Premier ministre vietnamien au Vatican et la déclaration consécutive du gouvernement vietnamien se disant prêt à travailler sur une « feuille de route » avec le Saint-Siège pour une normalisation des relations diplomatiques.
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Benoît XVI et la loi naturelle
Le site du Vatican publie aujourd’hui la version française du discours tenu par Benoît XVI en ouverture du congrès international organisé le 12 février dernier par l’Université pontificale du Latran sur le thème : « Droit moral et naturel ». Il est regrettable que l’expression « loi naturelle », qui se trouve dans les versions italienne, espagnole et portugaise, conformément à l’expression latine lex naturalis également utilisée par le pape, soit systématiquement traduite par « droit naturel » dans la version française. Voici un extrait de ce très important texte du pape.
« Cette loi a comme principe premier et fondamental celui de "faire le bien et éviter le mal". Il s'agit d'une vérité dont l'évidence s'impose immédiatement à chacun. De cette loi découlent les autres principes plus particuliers, qui réglementent le jugement éthique sur les droits et les devoirs de chacun. C'est le cas du principe du respect pour la vie humaine, de sa conception jusqu'à son terme naturel, ce bien de la vie n'étant pas la propriété de l'homme, mais un don gratuit de Dieu. C'est le cas également du devoir de rechercher la vérité, présupposé nécessaire à toute maturation authentique de la personne. Une autre instance fondamentale du sujet est la liberté. En tenant compte, toutefois, du fait que la liberté humaine est toujours une liberté partagée par les autres, il est clair que l'harmonie des libertés ne peut être trouvée que dans ce qui est commun à tous : la vérité de l'être humain, le message fondamental de l'être même, la lex naturalis précisément. Et comment ne pas évoquer, d'une part, l'exigence de justice qui se manifeste dans le fait de donner unicuique suum, et, de l'autre, l'attente de solidarité qui alimente en chacun, spécialement chez les personnes en difficulté, l'espérance d'une aide de la part de ceux que le destin a favorisés? Dans ces valeurs s'expriment des normes inéluctables et coercitives qui ne dépendent pas de la volonté du législateur ni du consensus que les Etats peuvent y apporter. Il s'agit en effet de normes qui précèdent toute loi humaine : en tant que telles, elles n'admettent d'interventions ni de dérogations de la part de personne. »
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Le Pen et la religion
Voici des extraits de l’interview de Jean-Marie Le Pen que La Croix publie aujourd’hui.
Les religions remplissent un rôle irremplaçable parce qu’elles apportent un élément de stabilité dans la société. La religion chrétienne, qui a connu tout de même des déchirements cruels, a aussi eu un rôle pacificateur. Le déclin de la pratique religieuse renforce aujourd’hui un matérialisme latent, qui explique sans doute la décadence des comportements sociaux. Elles encouragent à la sagesse par la notion d’au-delà et l’observance de règles comme les dix commandements. Mais ce rôle de formation des individus, qui s’est exercé jusque dans les milieux très modestes, est moins fort aujourd’hui.
L’islam se montre sans doute plus réactif que ne l’est la religion chrétienne quand elle est moquée ou vilipendée. Et le monde islamique semble plus craint que ne l’est le monde chrétien. Il est vrai que la religion islamique obéit à un précepte de conquête, ce qui n’est plus le cas de la religion chrétienne. Le dynamisme de l’islam résulte moins de son prosélytisme que de la pression démographique. Il emprunte naturellement le canal religieux car celui-ci bénéficie d’une certaine complaisance ou indulgence. En tout cas, en France, la revendication des mosquées est née avec l’augmentation considérable du nombre des immigrés musulmans, qui sont aujourd’hui environ six millions, dit-on. L’islam est dangereux quand il est dominant.
Le christianisme a mis en place un système qui n’a pas toujours été sans violence. Mais il a aussi un principe : rendre à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu. Il peut donc parfaitement se concevoir dans la séparation de l’Église et de l’État. En revanche, dans son essence, l’islam a l’immense difficulté de séparer les deux domaines. Quand les musulmans tiennent les commandes, ils soumettent les autres : c’est le cas en Arabie saoudite, en Afghanistan, en Libye, au Soudan. Seuls les États se voulant laïques admettent les religions différentes : c’était le cas de l’Irak de Saddam Hussein.
La laïcité est le moyen de faire respecter la loi commune par toutes les religions. Certains s’y plient naturellement. Ce n’est pas le cas de l’islam, qui devra sans doute être rappelé à l’ordre. Par exemple, en ne favorisant pas comme on le fait actuellement cette efflorescence extraordinaire de mosquées-cathédrales qui se veulent témoignages d’emprise.
Je suis contre l’organisation d’une hiérarchie musulmane que la religion musulmane n’a pas elle-même sécrétée. Je suis pour la laïcité de l’État, qui n’a pas à encourager ni à combattre les religions. La loi de 1905 reste une bonne base pour la cohabitation pacifique des religions.
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Eric Besson quitte le PS
Le 14 février, Eric Besson, député-maire de Donzère, démissionnait de son poste de secrétaire national du PS à l’économie, invoquant seulement des « raisons personnelles ». Aujourd’hui il décide de s’expliquer, dans une conférence de presse. L’AFP s’est procuré le texte de sa déclaration.
Eric Besson annonce qu’il a « décidé de quitter le parti socialiste » et qu’il ne se représentera pas aux prochaines législatives. Il dit qu’il quitte « à grand regret » le PS et il déplore que sa démission la semaine dernière ait suscité « autant de bruit ». C’était pourtant inévitable, puisque, s’il n’est pas connu du grand public, Eric Besson était une autorité en matière économique au PS, et ses interventions à l’Assemblée nationale avaient un poids considérable, d’autant qu’il était respecté par ses adversaires et reconnu comme un homme sérieux. Sa démission était évidemment un événement, et Ségolène Royal l’a implicitement reconnu en annonçant ensuite une réorganisation de son équipe de campagne.
Il explique que sa démission a résulté d’une « altercation » avec François Hollande, née des « hésitations et revirements permanents d’une stratégie de réplique sur le chiffrage » des projets présidentiels. Il constate au passage que, compte tenu d’une « marge de manœuvre financière limitée », « les projets actuels, ceux de tous les partis et de tous les candidats, sont trop onéreux et leur coût réel sous-estimé ». Donc aussi celui de Ségolène Royal. Et au premier chef, quand on l’entend promettre tout à tout le monde…
En ce qui concerne son départ du PS, la goutte d’eau qui a fait déborder le vase est un série d’attaques personnelles, sur sa vie privée, émanant de « certains qui jouent un rôle majeur dans cette campagne auprès de la candidate ».
On sait aussi qu’il avait très mal pris la muflerie de Ségolène Royal à son égard : alors qu’elle visitait une usine de la Somme , les journalistes lui avaient demandé sa réaction à cette démission. Elle avait alors pris à témoin les salariées : « Mais qui connaît M. Besson ? Vous connaissez M. Besson, vous ? » Et elle était très satisfaite de voir que les salariées ne le connaissaient pas…
Aujourd’hui, Eric Besson est libre de dire ce qu’il pense. Et il déclare qu’il « n’adhère pas à la façon dont est conduite la campagne de Ségolène Royal ». Il ironise sur les phases de cette campagne : « J’aurai connu la phase que la candidate qualifie d’autogestionnaire, d’autres vont avoir le bonheur de connaître la phase rationnelle ». Il critique la « déconnexion » entre le siège du PS et la permanence de Ségolène Royal et le « rôle excessif et souvent nocif de “conseillers“ », et citant Jospin, Strauss-Kahn et Fabius, il qualifie de « funeste erreur » la « mise à l’écart de ceux qui ont, à gauche, le mieux dirigé la France ». Il critique aussi l’absence de « réponses claires » sur « les 35 heures, le financement des retraites et de la protection sociale, la progressivité de l’impôt, le nucléaire ».
Interrogée sur ces propos, Ségolène Royal a répondu qu’elle n’avait « aucun commentaire » à faire…
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Tu es poussière
« Tu es poussière, et tu retourneras à la poussière », dit Dieu à Adam avant de le chasser du paradis terrestre.
« Tu es poussière, et tu retourneras à la poussière », dit le prêtre, le mercredi des cendres, en apposant un peu de cendre sur le front du fidèle.
Mais cette cendre a été faite en brûlant les rameaux d’olivier de la fête des Rameaux de l’année précédente. Cette poussière-là n’est plus celle de la malédiction, mais de la bénédiction. Elle n’est plus la marque de l’exil, elle est le gage du retour au paradis. Celui qui sera ouvert à Pâques par la mort et la résurrection du nouvel Adam, le Dieu fait homme.