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Rechercher : le pape et les évangéliques

  • La messe du pape

    Pour la « Messe d’inauguration du ministère pétrinien de l’évêque de Rome François » (que le site du Vatican appelle néanmoins « Messe solennelle d’intronisation du Pape François »), on a échappé finalement aux Franciscains de La Verna (c'était encore Mgr Guido Marini qui était aux commandes et donc ce fut correct).

    Mais on n’a pas échappé au pape qui ne chante pas et qui ne fléchit pas le genou devant le Seigneur sur l’autel (c’était pourtant noir sur blanc sur le livret : peine perdue).

    Après le petit sermon palot de sa première messe, qui contrastait de façon saisissante avec celui de Benoît XVI à cette même occasion, je me disais qu’il réservait pour sa messe « d’inauguration » une homélie digne d’un pape qui commence son pontificat, qui trace une perspective, donne une direction, ou au moins élève le regard... Mais non. On a eu le droit à un autre petit sermon palot, tout gentillet celui-là. Du niveau d’un brave vicaire débutant.

    Adieu donc les émerveillements devant les fulgurances spirituelles et les profondeurs d’exégèse de Benoît XVI.

    Et je suis bien conscient que si c’est tout ce qu’il faut déplorer, ce sera très bien…

    N.B. On remarquera que l'antienne d'introït n'a pas été chantée, alors qu'elle figurait dans le livret et qu'elle est évidemment obligatoire. Quant à l'antienne de communion, elle fut très mal chantée (c'était les franciscains ?).

  • Le pape LGBT

    somos gay.jpg

    La conférence épiscopale du Paraguay n’a rien de plus urgent et de plus important à nous annoncer que ceci : au cours de sa visite du 10 au 12 juillet, le pape François rencontrera Simon Cazal, chef du principal lobby LGBT local Somosgay.

    La conférence épiscopale explique : « Il est temps d’apprendre à concevoir une culture qui privilégie le dialogue comme forme de rencontre, la recherche de consensus et d’accords, mais sans séparer cela du souci d’une société juste, mémorielle et sans exclusions. » Sic.

    Cette rencontre est très importante, dit Cazal, parce que « la grande majorité des personnes LGBT au Paraguay sont également profondément catholiques », et donc « beaucoup de personnes gay, lesbiennes, bisexuelles ou transgenre au Paraguay restent tourmentées par une contradiction fictive que les secteurs réactionnaires de l’Eglise ont établie entre la foi religieuse et l’orientation sexuelle »…

  • Les lunettes du pape

    Après la montre, les lunettes…

    Bon. Tout est là. Moi j’abandonne.

    La bonne nouvelle est que le ridicule ne tue pas non plus le pape. Ni ses thuriféraires.

  • Le pape des pauvres

    Le modérateur de la curie de l’archidiocèse de Milan, Mgr Bruno Marinoni, avait souligné que la visite du pape aurait un « style particulièrement sobre dans les caractéristiques et les coûts, « compte tenu également de la situation économique et en phase avec le message insistant du Pape sur l'essentialité ».

    Résultat : la visite du pape a coûté 3,235 millions d’euros.

    Le podium de Monza à lui seul a coûté 1,3 million d’euros, soit deux fois plus que le podium monté en septembre dernier pour un grand spectacle d’une vedette de la chanson.

    On n’oubliera pas de signaler que les toilettes portatives ont coûté 235.000 € : ce qui explique sans doute pourquoi François le pape normal a tenu à les utiliser, se faisant filmer complaisamment à l’entrée et à la sortie.

    Les sponsors ont épongé 1,3 million. Le reste a été payé par l’archidiocèse de Milan.

    Parmi les sponsors, des banques : là on ne crache pas sur le « pouvoir de l’argent »…

  • Le pape en Albanie

    Titre d'une dépêche Reuters :

    Le pape François en Albanie pour promouvoir la tolérance

    Certes c’est la perception de l’agence de presse, et non une citation du service de presse du Vatican. Mais est-elle vraiment erronée ? On verra. En tout cas on voit bien qu’il paraîtrait absurde à l’agence de titrer : « Le pape François en Albanie pour promouvoir le christianisme ».

    Il y a des choses qui ne se font plus.

  • La chanson du pape

    La chansonnette de « Jorge Bergoglio et Odino Faccia », interprétée par celui-ci place Saint-Pierre à l’issue de la messe du deuxième dimanche de la Passion ouvrant la Semaine Sainte, est sur YouTube. Chacun peut donc apprécier la qualité spirituelle tant des paroles quasi débiles quasi divines que de la musique de supermarché superlative du « nouvel hymne pour la Paix du Pape François » intitulé Para que todos sean Uno : Pour que tous soient Un.

    Odino Faccia  explique lui-même que c’est le pape en personne qui l’a chargé du travail de composition, d’interprétation et de diffusion de la chanson.

    Il rappelle qu’il a été élu en 2009 "Voix pour la paix dans le monde" par 23 organismes internationaux, et qu’il est ambassadeur de la Paix pour l’Unesco, qu’il est à la tête du « Réseau des artistes (sic) pour la Paix », etc.

    Voici une traduction de l’intégralité du chef-d’œuvre bergoglien, sur lequel Benoît et moi a attiré notre attention :

    Ce message est de lumière et d'espérance,
    Lumière qui traverse l'obscurité.
    Ne laisse jamais le passé déterminer ta vie,
    Regarde toujours en avant.

    L'avenir est dans ton esprit,
    Dans tes mains, et dans ton cœur.

    Refrain

    Pour que tous soient Un
    Les murs ont disparu,
    Seulement la valeur de la rencontre
    Qui est le pont vers la Paix.

    Pour que tous soient Un
    L’unité est le chemin,
    Une alliance toujours ouverte
    A l'amour et à la vérité.

    Quand tu te trouves face à la douleur
    Tu dois faire ce que le cœur demande
    Parce que les gestes les plus authentiques
    Sont les seuls qui conviennent.

    L'avenir est dans ton esprit,
    Dans tes mains, et dans ton cœur.

    Refrain

    Pour que tous soient Un
    Les murs ont disparu,
    Seulement la valeur de la rencontre
    Qui est le pont vers la Paix.

    Ne renonce pas à l’identité
    Pour vivre en harmonie.

    Pour que tous soient Un,
    L’unité est le chemin,
    Une alliance toujours ouverte
    A l’amour et à la vérité.

    Refrain

    Pour que tous soient Un,
    Les murs ont disparu,
    Seulement la valeur de la rencontre
    Qui est le pont vers la Paix.

    N.B. - Ce n'est (hélas) pas un poisson d'avril. Je ne fais pas de poissons d'avril pendant la Semaine Sainte.

  • Le pape et le Koweït

    Une forte délégation du Koweït, menée par le Premier ministre, le cheikh Jaber al-Moubarak al-Hamad al-Sabah, de la famille régnante, était hier au Vatican.

    Le pape a insisté pour que le Koweït accueille enfin des réfugiés, soulignant qu’il s’agissait de personnes de même culture, de même langue et de même religion, ce qui ne pouvait que faciliter les choses.

    Vous ne me croyez pas ?

    Vous avez raison, bien sûr. François exige que l’Europe accueille l’invasion islamique. Mais il respecte pleinement l’intégrité du Koweït et il sait, comme le dit la famille al-Sabah, que le Koweït est trop riche pour accueillir ces pouilleux de Syriens.

    Donc les deux hommes ont parlé de « l’importance de promouvoir une culture du respect et de la coexistence pacifique entre les différents peuples et religions ». Sic.

  • Le pape et sa révolution

    ngarabic.jpgLe numéro d’août du National Geographic Magazine en langue arabe n’est pas distribué en Arabie saoudite.

    Il a en couverture une photo du pape (ouh la la comme il est en retard sur les autres magazines le National Geographic…).

    Mais il ne semble pas que soit la raison (suffisante) de la censure. La vraie raison est semble-t-il que le titre parle de la « révolution tranquille » de François (alors que le titre originel dit : Le Pape François refait le Vatican).

    Or le mot « révolution » est quasiment un mot tabou en Arabie saoudite. Surtout si c’est pour évoquer l’action d’un chef religieux…

  • Le pape et tout ça…

    En recevant le symbole de la barbarie communiste orné du Christ, le pape n’a pas du tout eu l’air embarrassé, ou consterné, comme l’ont imaginé certains. Il était seulement attentif à ce que disait Morales. Preuve en est qu’ensuite il sourit franchement, comme on le voit sur les photos et davantage encore sur les vidéos.

    Preuve en est surtout qu’il venait tout juste de recevoir une médaille du même crucifix et qu’il ne pouvait donc pas être surpris.

    Evo Morales venait en effet de le décorer de la Croix de l’Ordre du Condor des Andes et du Grand Collier de l’« Ordre du Mérite Père Luis Espinal Camps ».

    Cette dernière décoration a été instituée par une loi votée à l’unanimité par les députés boliviens le 24 juin et les sénateurs le 30, et la première personnalité à la recevoir, avait annoncé d’emblée le président du Sénat, serait François. Or la médaille du Grand Collier est précisément le crucifix du P. Espinal.

    médaille.jpg

    En partant de Bolivie, François a confié les deux décorations à la Vierge de Copacabana, patronne de la Bolivie. Il les a qualifiées de « symboles de l’affection et de la proximité » (sic), et il a demandé à la Mère de Dieu « que ces reconnaissances que je laisse ici à tes pieds, en Bolivie, et qui rappellent la noblesse du vol du condor dans le ciel des Andes, et la mémoire du sacrifice du Père Luis Espinal S.J., soient des emblèmes de l’amour pérenne et de la persévérante gratitude du peuple bolivien pour ta tendresse pleine de sollicitude et de force ». (On croirait lire du Taubira, non ?)

    On sait que les Indiens des hauts plateaux où se trouve le sanctuaire de Copacabana confondent encore la Vierge Marie et Pachamama, la Mère Terre. Ambiguïté sur laquelle joue Evo Morales pour asseoir son idéologie marxisto-indigéniste en liaison avec des vieux de la vieille de la théologie de la libération (Leonardo Boff, Miguel d’Escoto), et c’est là qu’on retrouve la P. Espinal…

    Dans son discours fleuve aux « mouvements populaires », François a évoqué à cinq reprises la « Mère Terre », terminant finalement son interminable laïus socialisant en soulignant que la tâche « peut-être la plus importante que nous devons assumer aujourd’hui est de défendre la Mère Terre ». (Puis il demandera aux participants de prier pour lui, ajoutant : « Et si quelqu’un d’entre vous ne peut pas prier – je le respecte – je demande qu’il pense du bien de moi, qu’il m’envoie une bonne onde. » - Sic.)

    Je me suis demandé ce qu’étaient ces « mouvements populaires » auxquels s’adressait le pape, et dont c’était la deuxième « rencontre mondiale », après celle de l’an dernier au Vatican, déjà avec Evo Morales. Impossible de trouver des renseignements. J’ai fini par trouver, sur le site du CCFD, à propos de la réunion de l’an dernier :

    Du 27 au 29 octobre, le Vatican a accueilli pour la première fois une rencontre mondiale des mouvements populaires pour discuter des problèmes de l’exclusion et de la pauvreté dans la société d’aujourd’hui. Pour en parler, ni l’ONU, ni des ONG, mais des représentants de petits paysans, de pêcheurs, de migrants, d’habitants de bidonvilles, de chiffonniers venus du monde entier et de toutes religions.

    Ils étaient alors une centaine. Ils furent 1.500 en Bolivie.

    Personne, bien sûr, ne se demande comment les plus pauvres des pauvres prennent l’avion des quatre coins de la planète (et c’est bon pour elle ?) pour se retrouver en Bolivie. En ce qui me concerne, je ne suis pas dans la misère, mais il faudrait que je m’endette pour financer un tel voyage.

    C’est la tartufferie habituelle. Ce rassemblement n’est rien d’autre qu’une réunion de militants altermondialistes (riches ou financés par de riches ONG). Et c’est quand même très inquiétant de voir le Vatican parrainer les altermondialistes – clairement néo-marxistes.

    La chose est organisée par le cardinal Turkson, président du conseil pontifical Justice et Paix. Dont on connaît le rôle de chef d’orchestre dans la propagande pour l’« encyclique » Laudato Si.

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    Parmi les personnalités qui ont présenté officiellement ce texte, il y avait la journaliste gauchiste Naomi Klein, bombardée grand gourou du réchauffement climatique, mais qui est d’abord une militante altermondialiste. Son livre This changes everything fut encensé sur le site de la Ligue communiste révolutionnaire alors qu’il venait seulement de paraître en anglais au Canada…

    On trouvera un article sur Naomi Klein chez Benoît et moi. C’est aussi chez Benoît et moi que j’ai trouvé la référence à un blog rafraîchissant, où il fait bon se promener pour sourire un peu malgré la canicule…, celui du mathématicien Benoît Rittaud, auteur du livre Le mythe climatique, et plus récemment de La peur exponentielle. Benoît Rittaud a lancé un « climathon », qui récompense de semaine en semaine l’auteur des plus hilarantes absurdités sur le climat, et détermine un champion de chaque saison. Le champion du dernier printemps a été une championne, Najat Vallaud-Belkacem. Le lauréat de la semaine 25 a été François, et il pourrait bien devenir le champion de l’été :

    Il était pressenti que la date de publication de l’encyclique sur l’écologie et le réchauffement climatique serait celle où le pape ferait son entrée dans le climathon. C’est chose faite. Avec l’encyclique Laudato Si, le pape François s’arroge le titre de vainqueur de la semaine 25 pour cette pièce de propagande d’un genre nouveau, dont l’exégèse a plongé le jury dans une consternation proprement mystique.

    Laudato Si raconte l’histoire d’une Église si déboussolée qu’elle en vient à endosser les habits de la religion climatique concurrente. Confondant joyeusement la pollution avec les émissions de gaz satanique carbonique (ce dernier est même dit « hautement polluant »), n’esquivant aucune facilité sur la hausse du niveau des mers, la chute de la biodiversité, la culpabilité des riches et autres critiques politiques économiques religieuses, le pape vient d’inventer l’infaillibilité climatique du GIEC. Il sera difficile d’aller plus haut.

    Le pape s’est aussi montré malin : sachant pertinemment combien le jury est sensible à l’évocation de peurs exponentielles, il en a consciencieusement mis une louche dans ce registre, évoquant « l’accélération continuelle des changements de l’humanité et de la planète ». (Par souci déontologique, le jury souhaite toutefois faire savoir aux candidats des semaines à venir que ce qui était considéré jusque là comme un plus pourrait bien être désormais regardé comme une manière trop facile de s’attirer ses bonnes grâces.)

    Beaux joueurs, tous les médias convenables, ayant aussitôt compris qui serait le vainqueur de la semaine, ont applaudi à ce morceau de bravoure tout droit venu du représentant de Dieu sur terre.

    • A propos de Morales, de la Mère Terre et du dernier état de la théologie de la libération version panthéisme altermondialiste, je me permets de reproduire ci-après un article que j’avais publié en avril 2010 dans Daoudal Hebdo. je ne l'avais pas relu depuis. Je retrouve, avec effarement, dans les citations que je faisais alors, des expressions entières de l' "encyclique".

    Pas moins de 15.000 militants « indigènes », « écologistes », « altermondialistes », ou scientifiques (dont la vedette du GIEC James Hansen), syndicalistes, personnalités politiques, et quelques stars hollywoodiennes, avaient rendez-vous du 20 au 22 avril à Cochabamba, sur les plateaux du centre bolivien, pour la « Conférence mondiale des peuples sur le Changement climatique et les Droits de la Terre Mère », à l’appel du président bolivien Evo Morales, flanqué de ses alter ego Hugo Chavez (Venezuela), Daniel Ortega (Nicaragua), Rafael Correa (Equateur), et Fernando Lugo (Paraguay).

    C’est ce que l’AFP n’hésitait pas à annoncer ainsi : « En Bolivie, la société civile s'invite au débat sur le climat ». Sic.

    Cette réunion de gauchistes internationaux et d’extrémistes climatiques chaperonnée par le président bolivien ne mériterait guère qu’on s’y attarde si ce n’était qu’on y voit, désormais de façon patente, la reconversion des derniers avatars du marxisme dans un panthéisme où toutes les idéologies subversives prennent pour dénominateur commun le culte de la « Terre Mère ». Et surtout que cela devient l’idéologie officielle de l’ONU, sans que personne ne s’en émeuve.

    Le grand prophète autoproclamé de ce culte est le président Morales, qui a rajouté « Ayma » à son nom pour montrer qu’il est un vrai indigène aymara, et qui appelle les peuples à vénérer « Pachamama », la Terre Mère.

    Ce rassemblement se terminait le 22 avril parce que ce jour-là est, depuis l’an dernier, la « Journée internationale de Mère Terre », selon son intitulé anglais : « International Mother Earth Day », ce qui a été édulcoré, dans la traduction française, en « Journée internationale de la Terre nourricière ».

    En effet, le 22 avril 2009, l’Assemblée générale des Nations unies, présidée par Miguel d’Escoto Brockmann, adoptait « par consensus » la résolution proposée par le président bolivien Evo Morales Ayma proclamant le 22 avril comme « Journée internationale de Mère Terre ».

    « 60 ans après l’adoption de la Déclaration des droits de l’homme, Mère Terre voit enfin ses droits reconnus », se félicitait Evo Morales, qui exprimait l’espoir que, « de même que le XXe siècle a été appelé le siècle des droits de l’homme, de même le XXIe siècle soit connu comme le siècle des droits de Mère Terre ». Et il se livrait à ce petit couplet : « Nous sommes en train d’étrangler la planète – de nous étrangler nous-mêmes. Pendant trop d’années, le monde a été tenu captif par la notion séductrice de capitalisme. Cependant, il est clair, maintenant, que nous ne possédons pas la planète, nous lui appartenons. »

    Dans sa version française, la résolution disait ceci :

    L’Assemblée générale (…)

    Considérant que la Terre et ses écosystèmes sont notre foyer et convaincue qu’afin de parvenir à un juste équilibre entre les besoins économiques, sociaux et environnementaux des générations présentes et futures, il faut promouvoir l’harmonie avec la nature et la Terre,

    Constatant que l’expression Terre nourricière [Mother Earth] est couramment utilisée dans de nombreux pays et régions pour désigner la planète Terre et qu’elle illustre l’interdépendance existant entre l’être humain, les autres espèces vivantes et la planète sur laquelle nous vivons tous,

    Notant que la Journée de la Terre est marquée chaque année dans de nombreux pays,

    1. Décide de proclamer le 22 avril Journée internationale de la Terre nourricière ;

    2. Invite tous les États Membres, les organismes des Nations Unies, les organisations internationales, régionales et sous-régionales, la société civile, les organisations non gouvernementales et les parties prenantes concernées à observer comme il se doit la Journée internationale de la Terre nourricière et à la faire connaître au public ;

    3. Prie le Secrétaire général de porter la présente résolution à l’attention de tous les États Membres et de tous les organismes des Nations Unies.

    C’est ainsi que la Journée de la Terre est devenue, subrepticement, la Journée de la Terre nourricière, et en anglais la Journée de Mère Terre, le jour officiel du culte de Gaïa (ou Pacahamama), reconnu par l’ONU.

    Cette résolution fut soutenue par 50 Etats. Et par l’homme qui était alors le président de l’Assemblée générale de l’ONU, Miguel d’Escoto Brockmann. Le « Père » d’Escoto. Car c’est toujours ainsi qu’il veut qu’on l’appelle. Y compris dans l’enceinte de l’ONU : on devait l’appeler Père, et non Excellence.

    Miguel d’Escoto, prêtre catholique, fut l’un des fondateurs du mouvement sandiniste au Nicaragua. Lors de la révolution, il devint l’un des principaux personnages de l’Etat : chancelier et ministre des Affaires étrangères (il est aujourd’hui conseiller du président Ortega revenu au pouvoir, avec rang de ministre). Il est suspens a divinis depuis que Jean-Paul II a pris cette décision qui frappait les quatre prêtres du pouvoir communiste nicaraguayen (outre d’Escoto, Fernando et Ernesto Cardenal, et Edgar Paralles), adeptes et pratiquants de la prétendue théologie de la libération, que combattait avec vigueur le cardinal Ratzinger.

    Aujourd’hui, on voit donc Miguel d’Escoto (qui commence et conclut ses discours par « Mes chers frères et sœurs », y compris à la tribune de l’ONU) appuyer le culte de Mère Terre. C’est que s’y sont reconvertis les théologiens de la libération, à commencer par le plus célèbre d’entre eux, Leonardo Boff. On croyait que Boff, qui a quitté l’Eglise en 1992, avait disparu de la circulation. Mais pas du tout. Il est devenu un prophète de Gaïa. Et il a publié en février dernier un texte intitulé « Les droits de Mère Terre ». En soutien à l’action de Miguel d’Escoto et d’Evo Morales. En voici un extrait :

    Nous sommes à un moment unique de l’histoire. Notre avenir commun est en péril. L’interaction des crises, particulièrement écologiques, peut créer une tragédie humanitaire et environnementale d’une proportion stupéfiante, qui demande une action urgente à l’échelle globale. Les conditions requises pour une telle action sont une série commune de références, de valeurs, de principes, et d’inspirations qui fournissent une fondation éthique et politique pour la communauté mondiale.

    Ce qui doit être sauvé aujourd’hui n’est pas le statu quo, mais la vie elle-même et le système de la terre. Telle est la nouvelle réalité centrale selon laquelle doivent être orientées les voies politiques de l’avenir. Conscient de l’urgence, le président de l’Assemblée générale de l’ONU en 2008-2009, et ancien ministre des Affaires étrangères du Nicaragua sandiniste, Miguel d’Escoto, après avoir consulté un vaste éventail de chefs d’Etats et d’autres personnalités, a résolu de créer un projet de « Déclaration universelle du Bien Commun de la Terre et de l’Humanité », qui complèterait la Déclaration universelle des Droits de l’Homme de 1948.

    Ce document, qui sera officiellement présenté à la Conférence internationale sur le Climat en avril prochain à Cochabamba, en Bolivie, présentera les données les plus dignes de confiance concernant la cosmologie moderne.

    Nous devons considérer que la terre et l’humanité font partie d’un univers vaste et en évolution, partagent la même destinée et constituent dans toutes leurs complexités une unique entité. La terre vit et se comporte comme un système autorégulé, constitué de composants physiques, chimiques, biologiques, et humains, qui causent la production et la reproduction de la vie, et pour cette raison elle est notre grande mère et notre maison commune. Elle est composée de la somme des écosystèmes, par lesquels elle génère une gamme magnifique de formes de vie complémentaires et interdépendantes, sacrées et unifiées, telles que l’être humain, l’homme et la femme, qui sont la même chose que la terre, qui parle, pense, ressent, aime, prend soin, et vénère. (…)

    Ce qui est central au bien commun de l’humanité et de Mère Terre est la conviction qu’une énergie bienfaisante s’étend à travers tout l’univers, soutenant toute créature vivante, qui peut être invoquée, saluée, et vénérée.

    Voilà où en est Leonardo Boff… Le maître à penser de la théologie de la libération est devenu un gourou panthéiste. Sans rien renier de ses convictions marxistes, car c’est le « capitalisme » qui est le principal ennemi de Mère Terre, en la détruisant et en étant responsable du réchauffement climatique.

    A la fin de son discours de clôture de la 63e session de l’Assemblée générale de l’ONU, Miguel d’Escoto rendait hommage à Leonardo Boff et montrait qu’il avait bien appris le nouveau catéchisme :

    Au cours de ces 64 années depuis la création des Nations unies, il y a eu de nombreuses avancées scientifiques et un développement de la conscience éthique de l’humanité, qui nous permettent de clarifier les éléments principaux de cet autre monde, possible et indispensable pour notre survie, et de procéder sur cette base à un projet de Déclaration du Bien Commun de la Terre et de l’Humanité. Une fois que le consensus des Etats membres sur cette déclaration aura été obtenu, cette vision partagée devra être transformée en un projet de nouvelle Charte des Nations unies, adaptée aux besoins et aux connaissances du XXIe siècle.

    Notre cher frère Evo Morales Ayma, président de l’Etat plurinational de Bolivie, et notre frère et théologien de la libération Leonardo Boff, nous ont aidé à comprendre, dans une forme plus intégrale et holistique, la place de l’homme dans la création et sa relation avec Mère Terre. Nous comprenons que la Terre et l’humanité font partie d’une univers vaste et en évolution, possédant la même destinée, et menacé de destruction comme résultat de l’irresponsabilité et de l’imprudence des êtres humains.

    Nous comprenons maintenant que des liens existent, reliant tous les êtres vivants, parce que nous portons tous le même code génétique de base, qui sous-tend l’unité sacrée de la vie dans toutes ses nombreuses formes. Nous sommes plus clairement conscients que tous les êtres humains, avec leurs cultures, leurs traditions, leurs religions, leurs arts et leurs visions du monde, forment une unique famille de frères et de sœurs, avec une égale dignité et des droits égaux. Nous sommes propulsés vers une nouvelle culture, une culture de coopération qui remplacera la culture de compétition. Notre but doit être de vivre bien, pas de vivre mieux. Cela signifie vivre en harmonie avec les cycles de Mère Terre et du cosmos, et de façon équilibrée avec tout ce qui existe.

    Maintenant nous savons, ou, peut-être devrais-je dire, nous sommes plus conscients que jamais, que Mère Nature nous procure tout ce qui est nécessaire à la vie, et que la vie de la nature, y compris la vie humaine, dépend d’une biosphère saine, capable de maintenir et préserver l’eau, les forêts, les animaux et les innombrables micro-organismes. Mais nous sommes aussi plus conscients que jamais de la situation précaire de la vie humaine et de la capacité de la Terre à soutenir la vie.

    Les êtres humains, qui sont devenus les principaux prédateurs de la nature et les plus grands ennemis de la vie, ont commencé un processus qui est clairement en train de nous priver de toute direction. C’est la première cause du changement climatique qui est sans aucun doute la crise la plus grave et la plus urgente de toutes les crises multiples et convergentes qui menacent actuellement d’extinction l’espèce humaine. Pour être efficace, notre réponse au changement climatique doit être immédiate et vigoureuse. En termes de ressources économiques, au moins 1 % du PIB du monde entier sera requis. Les principaux coupables devront supporter les coûts en proportion de leurs responsabilités dans le problème.

    Toute cette connaissance et cette prise de conscience de réelles et graves menaces sur la vie doit avoir des conséquences pratiques quant à notre comportement et notre façon d’agir avec respect vis-à-vis du bien commun de la Terre et de l’humanité. La Déclaration universelle des Droits de l’Homme est, à ce jour, la plus grande chose que nous ayons pu réaliser ensemble ici aux Nations unies, mais pour qu’elle ait des effets, cette déclaration doit évidemment être mise en pratique, doit être consciencieusement respectée à travers le monde, et doit continuer d’être perfectionnée à mesure que la conscience humaine devient plus sensible et découvre des droits jusque-là non reconnus comme tels.

    Néanmoins, il ne suffit plus de parler seulement des droits humains. La connaissance que nous apporte la science nous oblige à adopter une vision plus holistique et intégrale, parce que nous savons ce que nous sommes, ensemble avec la Terre et la nature : un tout indivisible. Comme je l’ai déjà dit, nous devons adopter une Déclaration universelle du Bien Commun de la Terre et de l’Humanité, comme premier pas indispensable pour réinventer les Nations unies. Nous devons nous souvenir de nous comporter comme nous le devons, en étant au service de Mère Terre au lieu de la mettre à notre service, et en nous aimant mutuellement, au service les uns des autres, ou nous allons tous périr ! Tempus fugit. Le temps manque !

    A ma connaissance, ces propos n’ont jamais été traduits en français, et ni les journalistes ni les hommes politiques n’y ont prêté la moindre attention. S’ils paraissent provenir d’un esprit dérangé, ils sont pourtant ceux du président de l’Assemblée générale des Nations unies, et son projet n’a pas disparu avec sa présidence, comme on le voit par la « Journée internationale de Mère Terre ».

    Le 24 juin 2009, le même président et « Père » d’Escoto prononçait une allocution à l’ouverture de la conférence internationale de l’ONU sur la crise financière. Et là, devant un parterre de chefs d’Etats, il tint le même discours. En allant encore plus loin dans le délire panthéiste, comme on peut le constater par ces propos de conclusion :

    Enfin, il existe une croyance qui relève du bien commun de l’humanité, une croyance qui vient des traditions spirituelles et est affirmée par des cosmologistes et des astrophysiciens contemporains, selon laquelle derrière l’ensemble de l’univers, comme derrière chaque être, chaque personne, chaque événement et même la crise actuelle, se trouve une énergie fondamentale, mystérieuse et ineffable, également connue comme la source nourricière de tout être. Nous sommes certains que cette énergie, qui n’a pas de nom, se manifestera également en cette période de chaos, afin de nous aider et de nous donner les moyens de surmonter notre égoïsme, de prendre les mesures nécessaires pour éviter la catastrophe et de saisir l’occasion qui nous est donnée par la crise actuelle pour créer et donner naissance à de nouvelles formes de coexistence et de modèles économiques ainsi qu’un sens plus affirmé à la vie et à la vie en commun.

    En conclusion, je voudrais qu’il soit pris acte de ma profonde conviction que la situation actuelle n’est pas une tragédie, mais une crise. Une tragédie se finit mal, avec une Terre endommagée mais qui peut continuer sans nous. La crise nous purifie. Elle nous force à grandir et à trouver des moyens de survivre acceptables par l’ensemble de la communauté vivante, par les hommes comme par la Terre. La souffrance que nous ressentons maintenant n’est pas celle qui acc

  • Le pape et ”Yahvé”

    Jetant un œil sur l’« homélie » de François prononcée hier, je constate que le pape a dit au moins trois fois « Yahvé », en citant le texte sacré.

    Il se moque donc de la lettre de la Congrégation pour le culte divin du 29 juin 2008, qui, par « directive du Saint-Père » (Benoît XVI) demandait qu’on n’utilise plus le mot « Yahvé » dans la liturgie en langue vulgaire, conformément à ce qui avait déjà été édicté dans l’instruction Sacram liturgiam.

    Bien évidemment aucune liturgie authentique n’a jamais utilisé ce mot de « Yahvé », qui est une absurde invention du XIXe siècle à partir du tétragramme hébreu, alors que les massorètes avaient bien pris soin de rendre ce tétragramme imprononçable. (Sous la première lettre ils ont mis une voyelle brève, et rien sous la seconde, le H. Or quand il n’y a rien sous le H c’est pour souligner que la voyelle qui précède est longue…) Chacun sait que les juifs disent « Adonaï ». (Et au temps du Christ ils disaient… Kyrios, qui est l’appellation de la Septante.)

    Si François ne fait aucun cas de la tradition liturgique, et s’il ne veut pas appliquer les consignes de son prédécesseur, il pourrait au moins penser à l’œcuménisme et au fameux « dialogue » interreligieux : ni les juifs, ni les protestants, ni les orthodoxes n’utilisent le mot « Yahvé »…