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Rechercher : le pape et les évangéliques

  • Un pape

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    Benoît XVI, ce soir, célébrant les premières vêpres du premier dimanche de l'Avent (du trône de Léon XIII).

  • « Malvenue au pape »…

    autoc_FA_antireligion_1-b9f2c.jpgLa Fédération anarchiste a publié hier un long communiqué contre la visite en France du pape Benoît XVI. Il est sans surprise et sans intérêt. Il s’agit aussi d’un appel à une manifestation contre le pape, le 13 septembre, entre la République et la Nation.

    On remarquera en revanche que si le communiqué est intitulé « A bas toutes les religions ! » et commence par un appel à défendre « la liberté de conscience contre tous les obscurantismes ». L’immonde dessin qui l’accompagne cible uniquement trois religions : christianisme, judaïsme, islam. (On peut cliquer sur la vignette si l'on voir cette horreur en grand format.)

    C’est pourquoi la Fédération anarchiste n’avait rien à dire contre la venue du dalaï-lama.
    L’hindouisme n’est pas non plus visé. Normal, au moment où des hindous massacrent des chrétiens.

  • Le pape et les chaldéens

    Le pape Benoît XVI a reçu la semaine dernière le patriarche et les évêques chaldéens en visite ad limina. Après les avoir reçus individuellement, il a prononcé samedi une allocution devant tous les évêques réunis. En voici deux extraits.

    Permettez-moi de rappeler ici avec émotion le souvenir des victimes de la violence en Irak au cours de ces dernières années. Je pense à Mgr Paul Faraj Rahho, Archevêque de Mossoul, au Père Ragheed Aziz Ganni, et à tant d'autres prêtres et fidèles de votre Église patriarcale. Leur sacrifice est le signe de leur amour de l'Église et de leur pays. Je prie Dieu pour que les hommes et les femmes épris de paix dans cette région bien-aimée mettent en commun leurs forces pour faire cesser la violence et pour permettre ainsi à tous de vivre dans la sécurité et dans la concorde mutuelle ! Dans ce contexte, c'est avec émotion que je reçois le don de la chape utilisée par Mgr Faraj Rahho dans les célébrations quotidiennes de la messe et l'étole utilisée par le Père Ragheed Aziz Ganni. Ce don parle de leur amour suprême pour le Christ et pour l'Église.

    Béatitude, chers Frères dans l'Épiscopat, je vous souhaite de poursuivre avec courage et espérance votre mission au service du peuple de Dieu dont vous avez reçu la charge. La prière et l'aide de vos frères dans la foi et de nombreux hommes de bonne volonté à travers le monde vous accompagnent pour que le visage d'amour de Dieu puisse continuer de briller sur le peuple irakien qui connaît tant de souffrances. Aux yeux du croyant, celles-ci, unies au sacrifice du Christ deviennent des éléments d'union et d'espérance. De même le sang des martyrs de cette terre est une intercession éloquente devant Dieu. Portez à vos diocésains le salut et les encouragements affectueux du Successeur de Pierre.

  • Le pape et le dimanche

    Juste avant de parler de l’euthanasie, dans son allocution au nouvel ambassadeur du Luxembourg, le pape Benoît XVI avait évoqué le dimanche :

    Le contexte économique invite paradoxalement à rechercher le vrai trésor de l'existence et à être attentif aux équilibres qui permettent une vie sociale harmonieuse. Parmi tous les éléments qui y contribuent, figure à n'en pas douter le respect du dimanche. Au-delà de sa signification religieuse, la singularité de ce jour rappelle à chaque citoyen sa haute dignité et que son labeur n'est pas servile. Ce jour est offert à tous pour que l'homme ne soit pas réduit à n'être qu'une force de travail ou un consommateur mais qu'il puisse se reposer et consacrer du temps aux réalités les plus hautes de la vie humaine : la vie familiale, la rencontre gratuite avec les autres, les activités de l'esprit et le culte rendu à Dieu. Il est important de ne pas perdre, dans une vaine et dangereuse course au profit, ce qui est, non seulement un acquis social, mais surtout le trait d'une sagesse humaniste profonde.

  • Le pape, par procuration

    Une fois de plus, hier, Benoît XVI a parlé de lui-même par l’intermédiaire d’un père de l’Eglise. C’est toujours émouvant :

    Isidore fut sans aucun doute un homme aux contrastes dialectiques accentués. Et, également dans sa vie personnelle, il vécut l'expérience d'un conflit intérieur permanent, très semblable à celui qu'avaient déjà éprouvé Grégoire le Grand et saint Augustin, partagé entre le désir de solitude, pour se consacrer uniquement à la méditation de la Parole de Dieu, et les exigences de la charité envers ses frères, se sentant responsable de leur salut en tant qu'évêque. Il écrit, par exemple, à propos des responsables des Eglises : « Le responsable d'une Eglise (vir ecclesiasticus) doit d'une part se laisser crucifier au monde par la mortification de la chair et, de l'autre, accepter la décision de l'ordre ecclésiastique, lorsqu'il provient de la volonté de Dieu, de se consacrer au gouvernement avec humilité, même s'il ne voudrait pas le faire » (Sententiarum liber III, 33, 1 : PL 83, col 705 B). Il ajoute ensuite, à peine un paragraphe plus loin : « Les hommes de Dieu (sancti viri) ne désirent pas du tout se consacrer aux choses séculières et gémissent lorsque, par un mystérieux dessein de Dieu, ils sont chargés de certaines responsabilités... Ils font tout pour les éviter, mais ils acceptent ce qu'ils voudraient fuir et font ce qu'ils auraient voulu éviter. Ils entrent en effet dans le secret du cœur et, à l'intérieur de celui-ci, ils cherchent à comprendre ce que demande la mystérieuse volonté de Dieu. Et lorsqu'ils se rendent compte du devoir de se soumettre aux desseins de Dieu, ils humilient le cou de leur cœur sous le joug de la décision divine » (Sententiarum liber III, 33, 3 : PL 83, coll. 705-706).

  • Ingrid et le pape

    AFP 3 juillet 00h42

    L'ex-otage franco-colombienne Ingrid Betancourt, libérée mercredi avec 3 Américains et 11 militaires colombiens, a annoncé jeudi soir à l'AFP que le pape Benoît XVI la recevra la semaine prochaine au Vatican. « Je n'ai pas encore de date fixée mais le Vatican a confirmé ma rencontre avec le souverain Pontife », a-t-elle ajouté. Mme Betancourt a précisé que c'est sa soeur Astrid, mariée à un haut diplomate français, qui l'a informée de cette invitation du Vatican.

    AFP 4 juillet 14h17

    « Le pape a fait parvenir hier à Madame Ingrid Betancourt un message de félicitations », a indiqué vendredi un porte-parole du Vatican dans une déclaration à la presse. « Le souhait respectable et compréhensible de Madame Betancourt d'être reçue par le pape pourra être exaucé dès que le permettront les engagements du Saint-Père. »

  • La communion du pape

    Ce n’est évidement pas la première fois, mais là, c’était spectaculaire, et les médias internationaux l’ont relevé et souligné : hier, lors de la messe célébrée à Brindisi par Benoît XVI, les fidèles qui voulaient communier de la main du pape devaient se mettre à genoux et recevoir l’hostie sur la langue.

    Lors de la messe de la Fête Dieu , le 22 mai dernier, Benoît XVI avait dit : « S'agenouiller devant l'Eucharistie est une profession de liberté : celui qui s'incline devant Jésus ne peut et ne doit se prosterner devant aucun pouvoir terrestre, aussi fort soit-il. Nous les chrétiens nous ne nous agenouillons que devant Dieu, devant le Très Saint Sacrement, parce qu'en lui nous savons et nous croyons qu'est présent le seul Dieu véritable, qui a créé le monde et l'a tant aimé au point de lui donner son Fils unique. » Et il avait ostensiblement donné la communion aux fidèles à genoux, et sur la langue.

    Mgr Albert Malcom Ranjith, secrétaire de la Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements, avait déjà déclaré : « Je suis convaincu de l’urgence de donner à nouveau l’hostie aux fidèles directement dans la bouche, sans qu’ils la touchent » et « de revenir à la génuflexion au moment de la communion en signe de respect ».

    C’est curieux, j’ai comme l’impression que les évêques français et les responsables de la liturgie regardent ailleurs en sifflotant...

  • Le pape mélomane

    On sait que Benoît XVI est un grand amateur de musique classique et qu’il joue du piano. Plusieurs concerts ont déjà été donnés en son honneur. Samedi dernier, c’était l’Orchestre de la radio bavaroise, qui a interprété la 9e symphonie de Beethoven.

    A l’issue du concert, il a rappelé que ce même orchestre avait interprété la même œuvre lors de la chute du mur de Berlin, en modifiant les paroles de l’hymne à la joie, devenue Hymne à « la liberté, belle étincelle de Dieu ». Il a commenté : « Ils exprimèrent ainsi plus qu’un simple sentiment de ce moment historique : la vraie joie s’enracine dans cette liberté que Dieu seul peut donner - bien souvent à travers des périodes de vide et d’isolement intérieurs – (…). C’est là que brûle l’étincelle de l’Amour divin qui peut nous libérer de ce que nous sommes vraiment. »

    Il a ajouté, à propos de ce dernier mouvement : « Le sentiment bouleversant de joie, transformé ici en musique, n’est pas quelque chose de léger et de superficiel : c’est un sentiment obtenu avec beaucoup d’efforts, en dépassant le vide intérieur de celui qui, en raison de sa surdité, avait été relégué dans l’isolement (…). La solitude silencieuse avait toutefois enseigné à Beethoven une nouvelle manière d’écoute qui allait bien au-delà de la simple capacité d’expérimenter dans l’imagination le son des notes qui se lisent ou qui s’écrivent. ».

    Et d’expliquer : « Il me revient à l’esprit, dans ce contexte, une expression mystérieuse du prophète Isaïe qui, parlant d’une victoire de la vérité et du droit, disait : « En ce jour-là, les sourds entendront les paroles du livre [c’est-à-dire paroles uniquement écrites] et, délivrés de l’ombre et des ténèbres, les yeux des aveugles verront. » On parvient ainsi à une capacité de percevoir ce que reçoit en Dieu celui qui obtient de Dieu la grâce d’une libération extérieure et intérieure. »

    (information de Zenit)

  • Le message du pape

    De la splendide homélie de Noël prononcée par le pape à la messe de minuit, les médias n’ont retenu que le côté dit « écologique ». Comme si Benoît XVI était une sorte de Nicolas Hulot du Vatican. Voici donc le passage en question. Pour ceux qui sont encore capables de comprendre que le message « écologique » (qui a toujours été le message catholique) s’inscrit dans un contexte spirituel, et quel contexte spirituel, quand le pape fait appel à saint Jean et à saint Grégoire de Nysse…

    Dans certaines représentations de la Nativité à la fin du Moyen-Âge et au début de l’époque moderne, l’étable apparaît comme un palais un peu délabré. Si l’on peut encore en reconnaître la grandeur d’autrefois, il est maintenant en ruines, les murs sont effondrés – il est précisément devenu une étable. Bien que n’ayant aucun fondement historique, cette interprétation exprime cependant sur un mode métaphorique quelque chose de la vérité qui se cache dans le mystère de Noël. (…)

    Dans ses homélies de Noël, Grégoire de Nysse a développé la même perspective en partant du message de Noël dans l’Évangile de Jean : « Il a planté sa tente parmi nous » (1, 14). Grégoire applique ce mot de tente à la tente de notre corps, devenu usé et faible, toujours exposé à la douleur et à la souffrance. Et il l’applique au cosmos tout entier, lacéré et défiguré par le péché. Qu’aurait-il dit s’il avait vu les conditions dans lesquelles se trouvent aujourd’hui la terre en raison de l’utilisation abusive des ressources et de leur exploitation égoïste et sans aucune précaution ? De manière quasi prophétique, Anselme de Canterbury a un jour décrit par avance ce que nous voyons aujourd’hui dans un monde pollué et menacé dans son avenir : « Tout ce qui avait été fait pour servir à ceux qui louent Dieu était comme mort, avait perdu sa dignité. Les éléments du monde étaient oppressés, avaient perdu leur splendeur à cause de l’excès de ceux qui les asservissaient à leurs idoles, pour lesquelles ils n’avaient pas été créés » (PL 158, 955 ss). Ainsi, selon la vision de Grégoire, dans le message de Noël, l’étable représente la terre maltraitée. Le Christ ne reconstruit pas un palais quelconque. Il est venu pour redonner à la création, au cosmos, sa beauté et sa dignité : c’est ce qui est engagé à Noël et qui fait jubiler les anges. La terre est restaurée précisément par le fait qu’elle est ouverte à Dieu, qu’elle retrouve sa vraie lumière; et, dans l’harmonie entre vouloir humain et vouloir divin, dans l’union entre le haut et le bas, elle retrouve sa beauté, sa dignité. Aussi, la fête de Noël est-elle une fête de la création restaurée.

  • Les catéchèses du pape

    Passionnant travail de Sandro Magister, sur son blog Chiesa, à propos des audiences de Benoît XVI.

    Il explique d’abord comment sont élaborées les catéchèses du pape le mercredi. Des chercheurs lui préparent un canevas, sur lequel il travaille. Il demande des remaniements, apporte des modifications, et l’on aboutit au texte qu’il va lire. Mais il ajoute impromptu des considérations qui ne figurent pas dans le texte. Ces ajouts figurent dans le texte publié ensuite par le Vatican, et qui est le seul dont nous disposons. Mais en étant attentif à ce que dit le pape, on peut voir à quel moment il s’écarte du texte qu’il a entre les mains. Sandro Magister a ainsi déterminé ce que le pape a improvisé dans ses cinq catéchèses sur saint Augustin.

    Naturellement, on découvre que ce qui est le plus personnel dans ces catéchèses est ce que le pape ajoute au moment où il parle.

    On notera cet ajout très significatif : « Il voulait uniquement être au service de la vérité, il ne se sentait pas appelé à la vie pastorale, mais il comprit ensuite que l'appel de Dieu était celui d'être un pasteur parmi les autres, en offrant ainsi le don de la vérité aux autres. »

    Le pape ajoute également des considérations, parfois très longues, par rapport au texte initial, sur les sujets qui lui tiennent à cœur, comme le rapport entre foi et raison.

    J’avais extrait de la quatrième catéchèse, afin de le retrouver plus facilement, ce qu’il disait du mot même de Confessions, le célèbre livre de saint Augustin. Sandro Magister montre que tout ce passage est un ajout du pape.

    On constate encore que ce qu’il dit de La Cité de Dieu est improvisé. Notamment quand il précise : « Aujourd'hui aussi, ce livre est une source pour bien définir la véritable laïcité et la compétence de l'Eglise. »

    Et encore ce passage qui m’avait frappé et que j’avais gravé dans ma mémoire : « Et pour se faire comprendre des gens simples, qui ne pouvaient pas comprendre le grand latin du rhéteur, il a dit: je dois aussi écrire avec des fautes de grammaire, dans un latin très simplifié. »

    Et encore ce passage qui fait la synthèse entre ce que je viens de citer et la première citation :

    « Cela lui était très difficile, mais il comprit dès le début que ce n'est qu'en vivant pour les autres, et pas seulement pour sa contemplation privée, qu'il pouvait réellement vivre avec le Christ et pour le Christ. (...)Il apprit à communiquer sa foi aux personnes simples et à vivre ainsi pour elles, (...) Mais il prit ce poids sur lui, comprenant que précisément ainsi il pouvait être plus proche du Christ. »