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Le blog d'Yves Daoudal - Page 443

  • Saint Bruno

    Maître Bruno, de nationalité allemande, naquit de parents nobles, dans l'illustre ville de Cologne. Très érudit dans les lettres aussi bien séculières que divines, il fut chanoine de l'Église de Reims dont l'importance ne le cède à nulle autre parmi les églises de Gaule ; puis il y fut maître de l'enseignement. Ayant quitté le monde, il fonda l'ermitage de Chartreuse et le gouverna pendant six ans. Sur l'ordre du pape Urbain II, dont il avait été jadis le précepteur, il se rendit à la curie romaine, pour aider le Pontife de son soutien et de ses conseils dans les affaires ecclésiastiques. Mais il ne pouvait supporter les tumultes et le genre de vie de la curie ; brûlant de l'amour de la solitude naguère abandonnée et du repos contemplatif, il quitta la curie, après avoir même refusé l'archevêché de l'Église de Reggio auquel il avait été élu par la volonté du pape. Il se retira dans un désert de Calabre dont le nom est La Tour. Puis là, après avoir réuni de nombreux laïcs et clercs, il s'appliqua tant qu'il vécut à la vocation de la vie solitaire. Il y mourut et y fut enseveli, onze années environ après son départ de Chartreuse.

    Chronique Magister. (Notices sur les cinq premiers prieurs de Chartreuse, début du XIIe siècle. C'est le seul texte de l'époque sur la vie de saint Bruno.)

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    Saint Bruno en prière (les autres travaillent…) : l’un des 22 tableaux sur la vie de saint Bruno, première commande importante du jeune Eustache Le Sueur (pour la chartreuse de Paris). Le plus connu est le dernier : la mort de saint Bruno.

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  • Saint Placide et ses compagnons

    A Messine, en Sicile, l'anniversaire des saints martyrs Placide moine, l'un des disciples du bienheureux abbé Benoît, Eutyche et Victorin, ses frères, la vierge Flavie, leur sœur ; Donat, Firmat diacre, Fauste, et trente autres moines, tous massacrés pour la Foi du Christ par le pirate Manucha.

    Pendant longtemps la liturgie a fait de ce Placide le jeune disciple de saint Benoît. Il est curieux que le martyrologe de 1960 le dise encore alors que le bréviaire bénédictin ne le prétendait plus.

    Le Placide de Sicile, évoqué dans le martyrologe hyéronimien, mourut martyr au moins deux siècles avant saint Benoît. On ne sait pas qui était le « pirate Manucha », ou « Mamucha », si tant est que le fait ne fût pas une des nombreuses persécutions du temps (des hérétiques ou des empereurs).

    Quoi qu’il en soit le monastère fut reconstruit, puis il fut détruit de nouveau en 669, par les « Sarrasins ». Une troisième fois reconstruit, il fut une troisième fois détruit, en 880, et ses moines une troisième fois massacrés.

    On peut bien célébrer tous ces martyrs – dont une bonne partie étaient donc bénédictins - le 5 octobre.

  • Nomenklatura

    Il y a longtemps, lors de mes nombreux voyages en Pologne, j'ai vu ce qu'était la nomenklatura. Je ne pensais pas voir cela en France. J'aurai donc vécu assez longtemps pour voir la France avec une nomenklatura qui ne se cache pas, qui exhibe ses privilèges. La caste de ceux qui édictent la dictature sanitaire pour les autres, mais qui entre eux ne respectent aucune des dispositions qu'ils imposent aux autres. On en avait déjà eu des exemples, celui du Premier ministre à la convention du parti au pouvoir est emblématique:

    Dans le même genre vous avez aussi par exemple, et ce n'est qu'un exemple, mais exemplaire assurément, Darmanin à Douai:

  • A fond le genre

    Dans les pays normaux il y a un ministère de l’instruction publique. Chez nous il y a un ministère de l’éducation, alors que l’éducation relève de la famille, et qui se dit nationale, alors qu’elle véhicule les idéologies destructrices de la patrie. Aujourd’hui on passe à un nouveau stade : cette anti-éducation antinationale devient officiellement une officine de propagande de l’idéologie du genre, en obligeant les « écoles de la République » à reconnaître le « genre » que se donnent les élèves, et cela dès l’école primaire (et pourquoi pas la maternelle, enfin la parentelle, je ne sais pas comment on doit dire).

    Le ministère a en effet publié jeudi dernier une circulaire « pour une meilleure prise en compte des questions relatives à l’identité de genre en milieu scolaire ». Considérant que « la transidentité est un fait qui concerne l’institution scolaire » et « parfois dès l’école primaire », le ministère édicte que « le seul indicateur fiable de l’identité de genre d’une personne, quel que soit son âge, est son autodétermination ». Areu areu moi garçon areu areu moi fille.

    Les instituteurs (pardon, les professeur·e·s des écoles) doivent donc impérativement utiliser le « prénom d’usage » de l’enfant, celui qu’il a choisi, et qui doit figurer sur tous les documents de l’école (y compris cantine, bibliothèque, etc). A condition toutefois que les deux parents aient donné leur accord, si l’élève est mineur (sic). Naturellement les écoles doivent permettre aux élèves d’utiliser les toilettes et les vestiaires selon leur genre. La circulaire va jusqu’à demander aux internats de veiller à respecter l’identité de genre pour les chambres…

  • Le vrai oiseau l'a reconnu

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    Statue de Frank C Gaylord, dans le cimetière Saint Pierre et Saint Paul de Naperville, banlieue de Chicago.

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  • Saint François d’Assise

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    (Giotto, Assise)

    S’exposant avec courage aux dangers de tous les instants, François voulait se rendre chez le sultan de Babylone en personne. La guerre sévissait alors, implacable entre chrétiens et sarrazins, et les deux armées ayant pris position face à face dans la plaine, on ne pouvait sans risquer sa vie passer de l’une à l’autre. Mais dans l’espoir d’obtenir sans tarder ce qu’il désirait, François résolut de s’y rendre. Après avoir prié, il obtint la force du Seigneur et, plein de confiance, chanta ce verset du Prophète : « Si j’ai à marcher au milieu des ombres de la mort, je ne craindrai aucun mal, car tu es avec moi ».

    S’étant adjoint pour compagnon frère Illuminé, homme d’intelligence et de courage, il s’était mis en route traversant la mer et se retrouvant dans le pays du sultan. Lorsqu’ils se furent avancés plus loin, ils trouvèrent les gardes avancés des Sarrasins, qui, comme des loups, accoururent et se saisirent brutalement des serviteurs de Dieu, leur firent subir des traitements cruels, et après les avoir accablés d’injures et de coups, les chargèrent de chaînes. Enfin, après les avoir maltraités et affligés de toute façon, par une disposition de la divine Providence ils les conduisirent au sultan, selon le désir du saint.

    Celui-ci leur ayant demandé qui les avait envoyés et quel était le but de leur voyage, François lui répondit sans s’effrayer :

    « Je ne viens point de la part d’un homme, mais de la part du Dieu Très-Haut, afin de vous montrer à vous et à votre peuple la voie du salut, et de vous annoncer l’Évangile de vérité. »

    Ensuite il prêcha avec un tel courage, une telle force et une telle ardeur au sultan le Dieu en trois Personnes et Jésus-Christ Sauveur de tous les hommes, qu’en lui s’accomplissait clairement cette promesse du Seigneur : Je mettrai en votre bouche des paroles et une sagesse auxquelles vos ennemis ne pourront résister, et qu’ils ne pourront contredire. En effet, le sultan voyant le zèle admirable et la vertu du serviteur de Dieu, l’écoutait volontiers et le pressait avec instance de prolonger son séjour auprès de lui ; mais François, éclairé d’en haut, lui dit :

    « Si vous voulez vous convertir à Jésus-Christ, vous et votre peuple, je demeurerai de grand cœur avec vous. Mais si vous hésitez à abandonner la loi de Mahomet pour la foi du Sauveur, faites allumer un grand feu : je le traverserai avec vos prêtres, et vous serez à même de juger alors quelle est la croyance la plus certaine et la plus sainte, et celle qui mérite l‘adhésion de vos cœurs. »

    « Je ne pense pas, répondit le sultan, qu’aucun de nos prêtres consentît pour la défense de sa foi à s’exposer au feu ou à subir quelque autre genre de tourment. »

    En effet, il avait vu un de ses prêtres, homme de zèle et déjà avancé en âge, prendre la fuite, en entendant les propositions de François. Alors le saint ajouta :

    « Si vous voulez me promettre pour vous et pour votre peuple d’embrasser la foi de Jésus-Christ dans le cas où je sortirai sain et sauf du milieu des flammes, je les traverserai seul. Si le feu me fait sentir ses ardeurs, vous l’attribuerez à mes péchés ; mais si la puissance du Seigneur me protège, vous reconnaîtrez que le Christ est la vertu et la sagesse de Dieu, qu’il est le Dieu véritable et le Sauveur de tous les hommes. »

    Le sultan déclara qu’il n’osait accepter une telle proposition dans la crainte de voir son peuple se soulever. Cependant il lui offrit des présents considérables et d’un grand prix. L’homme de Dieu, plein de mépris pour les choses de ce monde, et avide seulement du salut des âmes, méprisa tout cela comme de la boue. Mais ce refus, qui montrait en lui un si parfait contempteur des biens terrestres, lui gagna encore davantage l’affection du sultan ; et quoiqu’il ne voulût ou n’osât embrasser la foi chrétienne, il supplia cependant le saint d’accepter ses dons afin de les distribuer pour son salut aux pauvres chrétiens ou aux églises. François, qui avait en horreur de porter le fardeau des richesses et ne voyait d’ailleurs aucun sentiment de vraie piété dans l’âme du sultan, n’acquiesça en aucune façon à ce qu’il souhaitait. Ensuite, reconnaissant qu’il n’aurait aucun succès auprès de cette nation et qu’il ne pouvait obtenir l‘objet de ses désirs, averti par une révélation du ciel, il revint en Europe.

    Saint Bonaventure

  • 19e dimanche après la Pentecôte

    Antienne de communion

    Tu mandásti mandáta tua custodíri nimis : útinam dirigántur viæ meæ, ad custodiéndas iustificatiónes tuas.

    Vous avez ordonné que vos commandements soient très fidèlement observés ; puissent mes voies être dirigées de manière à ce que je garde vos justes ordonnances. (Psaume 118,4-5 avec le premier verset du psaume et la doxologie dans l’enregistrement des moines de Triors.)

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    La mélodie s'installe sur la dominante du mode, mettant ainsi en valeur les premiers mots : Tu as donné Tes commandements. Tu as en effet le droit de le faire, car Tu es le Seigneur. Mais Tes commandements sont la source de notre joie et de notre bonheur. Si seulement nous pouvions en prendre conscience et suivre fidèlement la voie que Tu as tracée pour nous ! La solennité, voire la majesté, marque le début de la première phrase, et la quinte avec cu-(stodiri) souligne le même sentiment. Selon les manuscrits annotés, les notes sur (ni)-mis doivent être rendues de manière large.

    Par la répétition fréquente du si bémol, la deuxième phrase est rendue tendre, presque oppressante, car le chanteur sait qu'il n'a pas toujours dirigé ses pas selon les ordonnances de Dieu. Il lui est pénible de constater que, comme les hommes de l'Évangile de ce jour, il a accordé plus de soin à ses champs et à ses affaires qu'à l'invitation au banquet du Roi. Il se repent amèrement d'avoir perdu plusieurs fois l'habit de noces. Aussi, rempli de contrition et conscient de sa propre faiblesse, il demande la grâce de Dieu. Dans l'esprit de la Postcommunion qui suit, il prie pour que les effets salutaires de la Sainte Eucharistie servent à le libérer de ses mauvais penchants, le renouvellent dans le Christ et le fassent imiter le Christ, afin qu'il s'attache toujours aux commandements de Dieu. La deuxième moitié de la troisième phrase a exclusivement des intervalles de seconde. Justificati-(énes) répète fidèlement la mélodie de (cus)-todién-(das). L’un dans l’autre, il s'agit d'une prière simple et humble.

    Dom Dominic Johner (The Chants of the Vatican Gradual)

  • Les saints anges gardiens

    Custodes hominum psallimus angelos,
    Naturæ fragili quos Pater addidit
    Cælestis comites, insidiantibus
    Ne succumberet hostibus.

    Nous célébrons les Anges qui gardent les humains. Le Père céleste les a donnés pour compagnons à notre faible nature, de crainte qu'elle ne succombât dans les embûches ennemies.

    Nam quod corruerit proditor angelus,
    Concessis merito pulsus honoribus,
    Ardens invidia pellere nititur
    Quos cælo Deus advocat.

    Car, depuis que l'ange mauvais fut justement précipité de ses honneurs, l’envie le ronge et il s'efforce de perdre ceux que le Seigneur appelle aux cieux.

    Huc custos igitur pervigil advola,
    Avertens patria de tibi credita
    Tam morbos animi, quam requiescere
    Quidquid non sinit incolas.

    Vous donc volez vers nous, gardien qui jamais ne dormez; écartez de la terre à vous confiée les maladies de l'âme et toute menace pour la paix de ses habitants.

    Sanctæ sit Triadi laus pia jugiter,
    Cujus perpetuo numine machina
    Triplex hæc regitur, cujus in omnia
    Regnat gloria sæcula. Amen.

    Soit toujours louange et amour à la Trinité sainte, dont la puissance éternelle gouverne ce triple monde des cieux, de la terre et de l'abîme, dont la gloire domine les siècles. Amen.

    Hymne des vêpres, attribuée à saint Robert Bellarmin, par la schola des séminaristes du grand séminaire des pères Paulins de Cracovie.

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  • Œuvre d’art

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    Le musée Kunsten d’art moderne d’Aalborg au Danemark avait prêté l’équivalent de 534.000 couronnes (70.000 €) en billets de banque en couronnes et en euros à Jens Haaning pour qu’il reproduise deux de ses chefs-d’œuvre : deux tableaux où sont alignés des billets représentant un an de salaire au Danemark, et en Autriche. Et l’artiste avait reçu 10.000 couronnes (1.340 euros) pour son travail à venir, sans compter la prime d'exposition.

    Deux jours avant l’ouverture de l’exposition, Jens Haaning a fait savoir au musée qu’il n’allait pas envoyer les deux œuvres prévues mais deux autres intitulées « Prends l’argent et tire-toi ». Le musée a reçu deux toiles aux dimensions prévues, mais blanches.

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    Jens Haaning est un « artiste conceptuel ». C’est donc ce qu’il a fait avec le musée qui est une œuvre d’art.

    D’habitude l’imposture du soi-disant art conceptuel est d’une sinistre stupidité. Pour une fois c’est amusant, surtout quand on pense au directeur du musée qui se fait flouer de plus de 70.000 €…

  • Eglise en ruine

    L’évêque de Coutances et Avranches (le département de la Manche: 6.000 km2, 500.000 habitants) a publié une interminable « lettre pastorale », 82 pages d’un baratin bergogliesque (voire à la Taubira, je n’avais pas remarqué jusqu’ici le rapport entre les deux).

    J’y découvre que désormais on distingue les « lieux manifestes eucharistiques » où l’on « partage la Parole et le Pain » et les « lieux évangéliques de proximité », qui échappent semble-t-il à toute définition (sauf que donc on n’y partage ni la Parole ni le Pain), et ne comprennent pas les « lieux sanctuaires et maisons d’accueil » qui sont encore autre chose.

    Bref, les « lieux manifestes eucharistiques » sont ce qu’on appelait autrefois les églises où un prêtre revêtu du sacerdoce célébrait ce qu’on appelait la messe, c’est-à-dire faisait du pain et du vin le Corps et le Sang du Christ. (C’était il y a très longtemps puisque Mgr Le Boulc’h, qui n’est quand même pas très jeune, n’en a jamais entendu parler.)

    Bref, on apprend par la Lettre pastorale, à la page 64, qu’il va falloir continuer à supprimer les « lieux manifestes eucharistiques » du diocèse, pour qu’il n’en reste que « 15 à 20 ».

    Sic. 15 à 20 églises du diocèse en ruine où l’on partagera la Parole et le Pain… Tel est le brillant résultat de la dynamique post-conciliaire, multipliée par le charisme de François.

    Et bien sûr il est improbable que l’unique église où se célèbre la Sainte Messe traditionnelle fasse partie des 15 ou 20…