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Le blog d'Yves Daoudal - Page 1434

  • Jihad tradi

    Un commando d’une dizaine de personnes a tué de manière indiscriminée 29 personnes à coups de couteau samedi soir dans la gare de Kunming, capitale de la province méridionale du Yunnan, en Chine. Quelque 130 autres voyageurs ont été poignardés dans cet attentat, vraisemblablement commis par des Ouïghours.

    Le jihad au couteau, c’est quand même plus traditionnel que le jihad à la kalachnikov…

  • Le vol des propriétés chrétiennes en Irak

    L’homme politique chrétien Imad Youkhana, responsable du Mouvement démocratique assyrien (Zowaa) et député au Parlement irakien, a dénoncé un certain nombre de fonctionnaires de la province de Ninive après avoir recueilli des témoignages probants sur un système de corruption au travers duquel de nombreuses propriétés – terrains et maisons – appartenant à des chrétiens changent de propriétaire de manière illicite et occulte sans aucun mandat de la part de leurs légitimes propriétaires. La fraude, liée à un système de pots-de-vin, a lieu en accord avec des préposés au registre des propriétés immobilières et se trouve facilitée par le fait qu’une grande partie des propriétaires chrétiens a quitté le pays depuis des années. Selon les sources officielles du parti Zowaa, Imad Youkhana a sollicité une intervention rapide de la part des gouvernements local et fédéral afin de démanteler le système en question, d’en identifier les responsables et de restituer les propriétés ayant changé de mains de manière illicite à leurs légitimes propriétaires. L’homme politique a également invité les chrétiens irakiens émigrés à vérifier l’état des propriétés qu’ils ont laissé en Irak et à réaffirmer leurs droits sur celles-ci, impliquant dans cette action les ambassades irakiennes à l’étranger.

    (Fides)

  • La foi chrétienne « nuit gravement à la santé mentale »

    Le pasteur kazakh Bakhytzhan Kashkumayev, de l’église de la grâce à Astana, dûment enregistrée, surveillée, estampillée, par les autorités, a été condamné à quatre ans de réclusion pour avoir « causé de graves troubles mentaux » à une femme qui a dû être internée dans un hôpital psychiatrique pour « schizophrénie paranoïaque ». Les juges ont repris à leur compte l’accusation selon laquelle le pasteur « conduit une organisation religieuse qui porte atteinte à la santé des individus au travers de l’extrémisme religieux ».

    Le pasteur fait appel. Pour son avocat, c’est « l’un des cas les plus étranges jamais rencontrés en termes de légalité ». En effet. Naguère, c’est le pasteur qu’on mettait en hôpital psychiatrique…

  • Une chrétienne tuée par des talibans

    Une jeune chrétienne a été tuée par les talibans dans le nord du Pakistan. La jeune fille, connue sous le pseudonyme de Lily, avait passé un certain nombre de mois en fuite et dans la clandestinité avec son cousin, un musulman converti au christianisme voici quelques années. Après sa conversion, l’homme était considéré comme un apostat et se trouvait depuis lors dans la ligne de mire des talibans qui entendaient l’éliminer. Ces jours derniers, un certain nombre de militants islamistes ont découvert leur cachette, parvenant à tuer par balles la jeune fille durant sa fuite alors que l’homme est parvenu pour l’heure à s’enfuir.

    (Fides)

  • La dérive sans fin de l’épiscopat français

    Le conseil Famille et Société de la Conférence des évêques de France organise le 19 mars un journée de formation des délégués diocésains à la pastorale familiale. L’un des deux orateurs est Fabienne Brugère, qui est en quelque sorte la représentante en France de Judith Butler, l’idéologue historique du genre.

    Fabienne Brugère, professeur de philosophie à Bordeaux 3, y a invité deux fois Judith Butler. Notamment en octobre 2011, à l’occasion d’un colloque sur son œuvre, et pour la faire « Docteur Honoris Causa de l'université Michel de Montaigne ».

    Le jour de la fête de saint Joseph, les délégués diocésains à la pastorale familiale auront ainsi l’honneur d’avoir une leçon de l’une des grandes spécialistes de la déconstruction du genre, à l’invitation des évêques.

    Le Salon Beige publie une supplique à Mgr Pontier. On peut toujours la signer, en sachant que ça ne sert à rien, puisque le noyau dirigeant de l’épiscopat, particulièrement en ce qui concerne la « famille » et la « société », est incurablement gangrené depuis longtemps.

    Cet épisode permet de comprendre à quel point est judicieuse l’idée de François de confier les questions doctrinales aux conférences épiscopales…

  • Le tyran ecclésiastique du Texas

    Le nouvel évêque de Fort Worth (détaché de Dallas en 1969), Mgr Michael Olson, interdit la messe de saint Pie V à l'université privée Fisher-More de la ville. Par une lettre comminatoire dépourvue de tout argument comme de tout sentiment chrétien (traduction ici). Cet acte non seulement contraire à la charité et à la justice, mais parfaitement arbitraire et illégal, est en outre un arrêt de mort pour l'université, puisque les parent y mettaient leurs enfants en raison notamment de la liturgie qui y était célébrée (en plein accord avec l’évêque précédent, par des prêtres “Ecclesia Dei”).

    C’était la seule messe quotidienne dans la « forme extraordinaire » dans ce diocèse, et aussi la seule le dimanche matin.

    Mgr Michael Olson a été nommé évêque de Fort Worth par François en novembre dernier et sacré le 29 janvier. L’un de ses premiers actes aura donc été une de ces mesures d’injustice et de cruauté dont les ecclésiastiques, particulièrement aujourd’hui, ont le secret.

    La mesure étant parfaitement illégale, le collège pourrait en appeler à Rome. Mais à Rome règne le pape qui cautionne la même injustice et cruauté vis à vis des Franciscains de l’Immaculée…

  • Lundi de la quinquagésime

    La lecture des matines est le chapitre 13 de la Genèse. Abraham (qui s’appelle encore Abram) revient d’Egypte où il s’était réfugié à cause de la famine. Il était parti avec Lot, il revient avec Lot, et tous deux sont devenus extrêmement riches en or, en argent et en troupeaux. Les troupeaux continuant de s’agrandir, il commence à y avoir des conflits entre les bergers d’Abram et ceux de Lot. Abram dit à son neveu qu’ils doivent se séparer, et le laisse choisir la direction où il ira s’installer. Lot lève les yeux et voit la région du Jourdain, « comme le paradis de Dieu ou la terre d’Egypte », il choisit donc la rive du Jourdain, riche comme les rives du Nil, et va s’installer à… Sodome.

    Lemaître de Sacy commente :

    « Il est dit que Lot leva les yeux lorsqu’il prit le pays de Sodome pour sa demeure, parce qu’il ne suivit en effet en ce choix que l’attrait de ses yeux, et non la prudence de l’Esprit de Dieu. La facilité avec laquelle il se sépare de la compagnie d’un homme si saint qui lui devait être plus précieuse que sa propre vie, est une preuve qu’il n’en avait pas paru assez digne devant Dieu, par le peu d’estime qu’il en avait conçue, et le peu d’usage qu’il en avait fait. Après avoir vécu avec un homme de Dieu, qui était plutôt un ange qu’un homme, il choisit de vivre avec ceux qui étaient des démons plutôt que des hommes, et dont la demeure qui lui avait paru d’abord un paradis et un lieu de délices devint un enfer pour ses habitants, et un des exemples les plus redoutables de la manière dont Dieu doit punir un jour les plus grands crimes.

    « Tout ce qui paraît beau à l’illusion des sens est funeste à l’âme au jugement de la foi*. La beauté de la campagne, la douceur du climat, l’abondance du blé, du vin et de toute sorte de fruits, sert, comme les païens mêmes l’ont remarqué, à nourrir les vices, à entretenir le luxe et la mollesse, et à rendre l’âme esclave des sens. Au lieu que la principale dignité consiste à les assujettir à l’esprit, et à croire que son trésor et toute sa joie est dans le ciel. »

    * Exagération, par excessive généralisation, toute janséniste. Pourtant le site de Port Royal n'est ni laid ni rude...

  • Quinquagésime

    C’est le troisième et dernier dimanche avant le carême : « le troisième et dernier appel de l’Église nous invitant à nous préparer au carême », souligne dom Pius Parsch, et « le sommet de la préparation ».

    Car il y a une progression dans ces trois dimanches. Voulue pour l’enseignement des catéchumènes qui seront baptisés à Pâques. Mais évidemment valable pour tout chrétien.

    Progression dans l’histoire du salut (aux matines), à travers trois hommes : Adam, Noé, et ce dimanche Abraham. Abraham dont l’exode est figure du carême et le sacrifice de son fils figure du sacrifice du Calvaire.

    Progression dans l’enseignement de saint Paul dans les épîtres : la vie chrétienne est une course, une lutte pour la couronne ; elle est « un dur labeur, rempli de souffrances et d’efforts, de renoncements et de tentations » (c’est le récit que faisait saint Paul de ses tribulations) ; mais ce qui domine, ce qui est plus important que tout, c’est la charité.

    Progression dans l’évangile : la parabole des ouvriers à la vigne, c’est l’appel des païens à entrer dans l’Eglise ; la parabole du semeur, c’est le temps de l’instruction, des semailles de la Parole dans la bonne terre du catéchumène ; la guérison de l’aveugle de Jéricho, c’est l’annonce de l’illumination baptismale, et de la lumière de la Résurrection.

    Et pour cela, « voici que nous montons à Jérusalem », où va s’accomplir la Passion prédite par les prophètes, et la Résurrection le troisième jour. Sur le chemin, nous dirons avec l’aveugle : « Fils de David, aie pitié de moi ! ». En implorant Dieu de nous donner la foi de cet aveugle afin de pouvoir, nous aussi, voir :

    — Que veux-tu que je fasse pour toi ?
    — Seigneur, que je voie.
    — Vois ! Ta foi t’a sauvé.

    Avec ce verbe grec, sozo, qui est à la fois un terme médical utilisé pour dire “guérir”, et qui dans la langue religieuse désigne le salut éternel. Et qui est ici au parfait, comme chaque fois que Jésus prononce cette expression (ta foi t’a sauvé : 7 fois dont 4 fois dans saint Luc), le « temps » qui exprime le résultat actuel, stable et permanent d’une action terminée, et correspond donc à un présent : tu es sauvé, c’est un fait acquis. Le sens premier est « tu es guéri pour de bon », mais le fait que ce soit par la foi implique qu’il s’agit aussi du salut éternel.

  • L’ambiguïté comme enseignement

    François cultive l’ambiguïté comme aucun pape avant lui : il fait de l’ambiguïté un art oratoire. Souvent son propos paraît a priori hétérodoxe, et quand on regarde de plus près on s’aperçoit qu’on peut aussi lui donner un sens catholique, ce qui le plus souvent conduit à ne pas le commenter, puisqu’il convient de laisser au pape le bénéfice du doute…

    Cette ambiguïté vient généralement d’une omission : or, omettre un élément, ce n’est pas nier cet élément. Quoiqu’on puisse pécher par omission… Cela est à mettre en rapport avec l’un des propos récurrents de François sur le fait que « la doctrine est connue » et qu’on ne va pas passer son temps à la répéter, parce qu’il faut « aller de l’avant ». Or la doctrine n’est plus connue du tout, et aller de l’avant dans ces conditions c’est aller nulle part, ou dans le fossé.

    A des religieux latino-américains, en juin dernier, François avait même dit qu’ils ne devaient pas se préoccuper d’être en accord avec la doctrine : « Peut-être que vous recevrez même une lettre de la Congrégation pour la doctrine de la foi. Mais ne vous inquiétez pas, expliquez ce qu'il y a à expliquer et allez de l'avant ! »

    Il ne s’agit même plus de privilégier une pastorale hasardeuse par rapport à l’orthodoxie doctrinale, mais de suivre une praxis, dans l’acception marxiste-léniniste du terme.

    François a donné hier un exemple particulièrement spectaculaire de cette ambiguïté, dans son homélie quotidienne. Spectaculaire à cause du sujet dans le contexte actuel : le mariage, et « l’échec » du mariage… Radio Vatican l’a bien compris, qui a donné semble-t-il la totalité du texte de l’homélie, au lieu du canevas habituel orné de citations.

    Voici le propos crucial (en respectant la syntaxe très… particulière du pape) : « Quand on laisse son père et sa mère pour s’unir à une femme, ne faire qu’une seule chair et aller de l’avant et que cet amour échoue, nous devons écouter la douleur de l’échec, accompagner ces personnes qui ont subi cet échec de leur propre amour. Ne pas condamner ! Marcher de l’avant avec eux ! Et ne pas faire de casuistique avec leur situation.»

    Il convient de souligner que le pape ne fait pas ici de la sociologie. Il ne parle pas du mariage civil. Il commente l’évangile de saint Marc : 10, 1-12. Or, comme cela a été aussitôt relevé par le blog Rorate Caeli, il « oublie » de reprendre et de commenter ce qui est au cœur de la doctrine de l’Eglise sur la question et au cœur des débats actuels, et qui est un propos du Christ Fils de Dieu Verbe incarné : celui qui divorce et se remarie est un adultère, celle qui divorce et se marie avec un autre est une adultère. Ce sont les deux derniers versets.

    On omet donc cette sentence, et l’on ne parle que d’« échec de l’amour », on souligne comme d’habitude qu’il ne faut pas condamner et qu’il faut aller de l’avant, sans parler une seule fois de “sacrement”, du sacrement de mariage et de ce qu’il implique, notamment quant à « l’amour ».

    Le propos aux religieux latino-américains s’applique ici parfaitement. A ceci près que la réaction de la congrégation pour la doctrine de la foi n’est pas une possibilité à venir, mais une réalité concrète : à deux reprises le préfet de la congrégation a fermement rappelé la doctrine intangible.

    Et voici le pape qui fait une homélie sur le sujet, et qui omet ce que le Christ en dit. En bref, et l’on a déjà entendu cela en plusieurs occasions, on connaît la doctrine (que l’on ne rappellera pas), mais il faut faire preuve de miséricorde.

    On met la vérité entre parenthèses, au nom d’une miséricorde… qui est une imposture.

    Car la miséricorde sans la vérité est un mensonge. Ce n’est pas pour rien que 20 fois dans le psautier les mots “vérité” et “miséricorde” sont étroitement associés. Car “vérité” et “miséricorde” sont, ensemble, indissolublement, le résumé de toutes les voies du Seigneur (psaume 24).

    On s’achemine donc, dans l’affaire dite des « divorcés remariés », vers une mise entre parenthèses de la doctrine (qui est « connue », et qui restera intacte dans son tiroir) et une mise en œuvre de la « miséricorde » qui permet de faire tout ce que l’on veut (ce qui est déjà le cas dans nombre de diocèses), car « qui suis-je pour juger ? », et « il ne faut pas condamner ».

    Mais la doctrine dont on (ne) parle (pas) n’est pas un livre poussiéreux, c’est la vérité, donc l’accès au Royaume ; et la prétendue « miséricorde » que l’on met seule en avant occulte la voie et la rend impraticable.

    Cela dit sans préjuger de l’action du Saint-Esprit au moment des décisions.

    ——————

    Addendum

    François avait demandé au cardinal Kasper de faire un exposé sur la famille lors du consistoire. On sait que François est en « syntonie » avec Kasper, particulièrement sur le thème de la « miséricorde ». L’exposé du cardinal Kasper ne devait pas être publié. Ce qui est aujourd’hui mission impossible. Donc Il Foglio s’est procuré le texte et l’a publié. Avec un commentaire, ou plutôt une réplique, de Roberto de Mattei, dont Benoît et moi nous donne la traduction (1 et 2). Il n’y a dans tout cela aucune révélation, puisqu’il y a longtemps que l’hétérodoxe cardinal Kasper est notamment pour l’accès à l’eucharistie des « divorcés remariés », mais seulement une confirmation qu’on va vers une occultation de la doctrine catholique, ou plutôt de la Parole de Dieu, au nom d’une praxis prétendument miséricordieuse, comme le pape lui-même en a donné un exemple clair dans cette homélie.

    (Sandro Magister publie une traduction en français de l'essentiel du propos du cardinal Kasper sur les divorcés remariés.)

  • De la Sainte Vierge le samedi

    Je découvre que dans le bréviaire romain on dit aujourd’hui l’office de la Sainte Vierge (et que la messe est également celle de la Sainte Vierge le samedi), alors qu’il est bien précisé dans mon bréviaire monastique qu’on ne dit pas davantage cet office au temps de la Septuagésime qu’au temps du Carême. C’est pourquoi mon bréviaire n’a pas de lecture de cet office pour le mois de mars. Curieusement, vérifiant qu’il en était de même dans le Bréviaire monastique latin-français de 1725 auquel j’ai déjà emprunté plusieurs traductions, je découvre que ce bréviaire a bel et bien l’office de la Sainte Vierge au temps de la Septuagésime, et donc une lecture pour le mois de mars. La même (comme d’habitude) que celle du bréviaire romain : un extrait du livre de saint Irénée Contre les hérésies, livre 5, 19 :

    Lorsque le Seigneur est venu chez soi, c’est-à-dire sur la terre, et qu’il a voulu être porté par sa créature, lui qui la soutient lui-même par sa toute-puissance ; lors que pour réparer la désobéissance que l’homme avait commise en touchant à un arbre, il a voulu mourir par obéissance sur l’arbre de la croix ; enfin lors qu’il a voulu guérir les hommes des maux où les avait engagés la crédulité d’Eve, qui étant encore vierge, quoique destinée pour être l’épouse d’Adam, s’était laissé malencontreusement séduire par le démon : il a voulu pour opposer la vérité au mensonge qu’un ange annonçât un mystère véritable à une autre vierge épouse d’un homme, et cette vierge est Marie. Car comme Eve a été trompée par le discours d’un ange, et s’est éloignée de Dieu en transgressant l’ordre qu’il lui avait donné, de même l’ange a parlé à Marie, mais elle a mérité de porter Dieu en son sein par l’obéissance qu’elle a rendue à sa parole. Le serpent séduisit Eve pour lui faire abandonner Dieu ; et Marie se laissant persuader par l’ange a obéi à Dieu, et cette féconde Vierge est devenue ainsi l’avocate de la première. En sorte que comme le genre humain avait été condamné à la mort par la faute d’une vierge, il a été délivré de la mort par le mérite d’une vierge, l’obéissance de l’une a réparé la désobéissance de l’autre.

    Texte latin :

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