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Le blog d'Yves Daoudal - Page 1285

  • En Suisse, un jihad très pacifique…

    « Il est important qu’enfin l’islam soit reconnu officiellement » en Suisse, disait le président de la Coordination des organisations islamiques de Suisse (KIOS), Farhad Afshar, après les récents attentats parisiens.

    Déjà en décembre une conseillère nationale socialiste, Ada Marra, avait déposé un postulat exhortant le Conseil fédéral à favoriser les démarches pour faire de l’islam une religion officielle.

    Les deux premiers cantons devraient être Bâle-ville et Vaud. En janvier, deux organisations de musulmans ont noué des contacts avec les autorités pour préparer leur candidature au statut d’institution d’intérêt public : l’Union vaudoise des associations musulmanes (UVAM) et le Centre islamique de Lausanne.

    « La reconnaissance simplifie les relations et le dialogue avec les autorités. Le bénéfice est surtout symbolique. C’est d’abord la reconnaissance que ces organisations font partie de la société vaudoise», souligne Eric Golaz, délégué aux Affaires religieuses du canton de Vaud.

    Pas seulement symbolique, même si le symbole est déjà plus qu’inquiétant. Le statut d’intérêt public garantit un droit de consultation et la présence d’aumôniers dans les prisons et les hôpitaux (une pratique actuellement tolérée), et l’accès au registre du contrôle des habitants…

  • Maaloula à Béziers

    On sait que le maire de Béziers, Robert Ménard, a jumelé sa ville avec Maaloula, pour témoigner de la solidarité des Biterrois avec les chrétiens persécutés de Syrie. Ce n’était pas qu’un geste symbolique. Il y a du coup, à Béziers, une association « SOS Maaloula », qui a organisé une soirée caritative, demain 5 février, au Palais des congrès de la ville, au profit de Maaloula, autour du P. Toufik Eid, qui est le prieur du monastère Saints Serge et Bacchus de Maaloula et qui fait office de curé des grecs-catholiques du village.

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    Le P. Toufik Eid sera également à la cathédrale de Toulon le 5 à 18 h:

     

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    et il participera à un dîner de soutien à Lyon, au restaurant La Sainte Russie… Un dîner russe dans un haut lieu de la gastronomie française pour aider les chrétiens de Syrie…

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  • Mort de Mgr Shi Enxiang

    Du moins on suppose que Mgr Cosmas Shi Enxiang, évêque « clandestin » de Yixian (Hebei, Chine) est mort en détention, à l’âge de 94 ans. Car les autorités ont délicatement signalé à sa famille qu’ils allaient recevoir son corps… Mgr Shi Enxiang avait été de nouveau arrêté le vendredi saint 13 avril 2001 et il était détenu depuis lors au secret sans qu’aucune charge n’ait été publiquement retenue contre lui. Il aura passé en tout 53 ans en prison ou en « camp de rééducation par le travail ». Il mérite assurément le titre de martyr que certains lui décernent déjà sur les réseaux sociaux.

    Il ne reste désormais plus qu’un seul évêque « clandestin » en détention, Mgr James Su Zhimin, 84 ans, évêque de Baoding, dont quasiment aucune nouvelle n’a filtré depuis son arrestation en… 1997.

    Mais il y a aussi le cas mystérieux de l’auxiliaire de Mgr Shi Enxiang, Mgr Zhang Qingtian, ordonné en 1992, et qui a disparu, sans que personne n’en connaisse la raison.

  • Saint Blaise

    Vu le grand nombre de lieux qui portent son nom, en France, et un peu partout en Europe, on pourrait croire que saint Blaise est un saint de chez nous. En fait c’est un martyr arménien du début du IVe siècle, dont les reliques ont été rapportées par des croisés, notamment à Savigny-sur-Clairis, dans l’Yonne, où une croix avait été érigée pour célébrer l’événement, en 1120.

    Saint Blaise était un médecin tellement efficace qu’il était célèbre, il fut fait évêque de Sébaste par acclamation populaire. Lors de la persécution de Licinius, en 316, il fut arrêté et mis à mort.

    Chez nous, on représente souvent saint Blaise avec deux cierges allumés et croisés devant une femme qui porte son enfant : l’enfant est en train de mourir étouffé par une arrête de poisson, et saint Blaise le guérit avec les cierges… de la chandeleur.

    Dans les actes de saint Blaise, en grec, c’est au moment où l’on conduit l’évêque en prison qu’une femme se jette à ses pieds avec son enfant en train de mourir asphyxié. Et le saint le guérit. Mais il n’est pas fait mention de cierges. D’autant qu’à l’époque il n’y avait pas de chandeleur. Quoiqu’une chandelle apparaisse dans la Légende dorée, en rapport avec un autre miracle : Blaise oblige un loup à restituer à une pauvre veuve le cochon qu’il lui a ravi. Cette veuve ira assister le saint en prison, en lui apportant notamment la tête du cochon, et une chandelle.

    Dans le cours de médecine d’Aétios d’Amida, qui date de la fin du Ve siècle ou du début du VIe, il est recommandé de dire, lorsqu’on doit retirer un corps étranger du pharynx : « Sors ou descends, le martyr Blaise et le serviteur de Jésus-Christ te le commandent. »

    En divers endroits, en la fête de saint Blaise, on bénit des cierges en croix (voir la belle prière de bénédiction sur Introibo), comme une sorte de prolongement « spécialisé » de la chandeleur, contre les maux de gorge, et on bénit aussi du pain, du vin, de l’eau et des fruits, pour le même usage.

    Il est remarquable de constater qu’en Italie du nord on mange ce jour un morceau de panettone gardé depuis Noël, pour se protéger la gorge, et qu’à Metz, en l’église Saint-Eucaire qui garde des reliques du saint, on bénit des petits pains garnis de picots pour se garder des maux de gorge ou les guérir.

  • Purification de la Très Sainte Vierge

    L’antienne de la procession des cierges, en ce jour (Adorna thalamum tuum, Sion), est le début des apostiches des vêpres byzantines, dont voici le texte intégral :

    Orne ta chambre nuptiale, Sion, accueille le Christ notre Roi; embrasse Marie, la porte du Ciel: c'est elle, le nouveau trône des Chérubins; elle porte le Roi de gloire, nuée lumineuse portant en la chair le Fils avant l'aurore engendré; Siméon, le recevant dans ses bras, révèle à tous les peuples qu'il est le Maître de la vie et de la mort, le Rédempteur de nos âmes.

    Maintenant, ô Maître, laisse ton serviteur
    s'en aller en paix selon ta parole,
    car mes yeux ont vu ton salut.

    Le Soleil qui s'est levé du Père avant les siècles, puis du sein de la Vierge en ces temps, les derniers, dans le temple est porté par la Mère inépousée, et celui qui légiféra sur le mont Sinaï obéit aux préceptes de sa loi; la Vierge le présente au saint et juste vieillard auquel fut révélé qu'il verrait le Christ, le Seigneur; Siméon, le recevant dans ses bras, d'allégresse jubile et s'écrie: Le Dieu consubstantiel au Père, le voici, le Rédempteur de nos âmes.

    Lumière qui dissipera les ténèbres des nations
    et gloire de ton peuple Israël.

    Celui que portent les Chérubins comme un char et que célèbrent les Séraphins par leurs chants, celui qui de façon virginale a pris chair de Marie, l'Auteur de la loi, qui en accomplit les prescriptions, dans les bras de la Mère divine est porté, et la Vierge le confie aux mains du saint Vieillard; portant la Vie, il demande congé de la vie, s'écriant: Ô Maître, laisse-moi m'en aller à présent, pour que je puisse informer Adam que j'ai vu un nouveau-né, le Dieu d'avant les siècles, sans changement, le Rédempteur de nos âmes.

    Gloire au Père...
    Maintenant…

    Celui qui siège sur le trône des Chérubins et que chantent les Séraphins selon la loi est porté en ce jour dans le temple divin; il est intronisé dans les bras de Siméon, il apporte, par les mains de Joseph, des présents vraiment dignes de Dieu: comme un couple de tourterelles, l'Eglise immaculée et le nouveau peuple élu des Gentils, deux jeunes colombes, comme chef de l'Ancien et du Nouveau. Voyant accompli l'oracle le concernant et bénissant la Vierge Marie, la Mère de Dieu, Siméon lui révèle en symbole la Passion de son Fils, auquel il demande sa délivrance en disant: Laisse-moi m'en aller selon ta parole, Seigneur, car j'ai vu ta lumière qui précède les temps, Sauveur et Seigneur du peuple chrétien.

  • Le pape, le pallium, et Kasper

    A priori la décision du pape de donner désormais le pallium aux archevêques en catimini, et de transférer la cérémonie publique dans les diocèses, n’attire pas tellement l’attention. Sinon, comme je l’ai dit, que le pape supprime un beau symbole, ce qui n’a rien d’étonnant puisqu’il ne sait pas ce que c’est.

    Mais Luc Perrin, sur le Forum catholique, a mis le doigt sur ce qui est important :

    Déplacer l'accent de Rome à l'Église locale, c'est très exactement la thèse du théologien de référence du pape, à savoir le cardinal Kasper : thèse à laquelle saint Jean-Paul II et le cardinal Ratzinger s'étaient opposés dans une controverse ecclésiologique majeure et publique au début des années 2000.

    La controverse était née du document publié en 1992 par la congrégation pour la doctrine de la foi (présidée par le cardinal Ratzinger) intitulé Lettre aux évêques de l’Eglise catholique sur certains aspects de l’Eglise comprise comme communion. Le texte rappelait, face à certaines dérives postconciliaires (notamment à Walter Kasper qui n’était pas nommé), en s’appuyant sur les textes de Vatican II (Lumen gentium et Christus Dominus) ainsi que des pères, de Paul VI et de Jean-Paul II, que « l’Eglise une et unique » précède ontologiquement et chronologiquement les « Eglises particulières ».

    En 1999, Walter Kasper publiait un livre où il reprenait une fois encore ses thèses. Le 27 février 2000, le cardinal Ratzinger, dans une conférence tenue en tant que préfet de la congrégation pour la doctrine de la foi, défendait le document de 1992 et condamnait explicitement la thèse inverse de Walter Kasper sur les Eglises particulières qui précèdent l’Eglise universelle.

    L’année suivante, Walter Kasper publiait un grand article (en anglais et en allemand) pour répondre à Joseph Ratzinger, c’est-à-dire au gardien du dogme.

    Il suffit de lire ce texte pour comprendre que le « débat » dont parle Kasper n’existe pas. Il s’agit de deux discours qui ne se situent pas du tout sur le même plan. Le cardinal Ratzinger parle d’abord de la révélation, de la théologie de l’Eglise mystère, corps du Christ. Le cardinal Kasper parle essentiellement de l’Eglise comme d’une réalité sociologique. De ce fait il ne voit qu’un jeu de pouvoir entre ce qu’il dit être l’Eglise universelle qui est pour lui le pape et la curie, et les Eglises locales, les diocèses, donc les évêques, qui sont brimés par Rome qui ne leur laisse prendre aucune initiative…

    Le discours du cardinal Kasper est en fait politique. Il est significatif que lorsqu’il parle des évêques il parle de leur « pouvoir », et non de leur charge.

    En fait il suffit même de lire le premier paragraphe de son texte (après le paragraphe introductif) pour comprendre de quoi il s’agit. Il explique en effet que sa position « ne résulte pas d’un raisonnement abstrait mais d’une expérience pastorale ». Ce que le cardinal Kasper appelle « raisonnement abstrait », c’est l’Eglise vue comme mystère, comme corps du Christ, comme communion. Et ce qu’il appelle « expérience pastorale », ce sont les revendications progressistes à l’égard du pouvoir central romain conservateur. Il est ainsi tout à fait remarquable que dès ce premier paragraphe le cardinal Kasper évoque… « le refus catégorique de la communion à toutes les personnes divorcées et remariées » !

    A la lumière de ce débat qui n’en est pas un, on comprend que l’initiative du pape quant au pallium s’inscrit dans cette tentative de subversion de la constitution divine de l’Eglise. C’est un petit pas vers la reconnaissance de l’autonomie politique, en quelque sorte, des évêques. Ce qui est souligné par le fait que c’est le nonce apostolique qui remettra publiquement le pallium à l’archevêque. Le nonce, représentant du pape auprès des autorités politiques d’un Etat, et auprès de l’épiscopat de la nation en question. Et cela permet aussi d’aller dans le sens d’une reconnaissance des Eglises non seulement locales mais nationales, et de leurs conférences épiscopales, auxquelles François veut donner même des compétences « doctrinales » - ce qui est évidemment contraire à la doctrine catholique. Même Kasper ne va pas aussi loin. Il parle plus prudemment de compétences en matière de « discipline » - c’est toute la manœuvre à laquelle on assiste avec les synodes sur la famille.

    N.B. - On constate que Walter Kasper a une conception de l'Eglise qui est celle de Vatican I et non de Vatican II, et une conception de l'épiscopat qui est la conception scolastique depuis longtemps obsolète.

  • Septuagésime

    Le dimanche de la Septuagésime inaugure le temps qui va nous conduire à Pâques. Aux matines on commence la lecture de la Genèse, c’est-à-dire le récit de la création et de la chute, le péché originel qui nous vaudra l’incarnation d’une personne divine et sa mort sur la croix.

    Le premier répons de ce premier jour de l’histoire sacrée qui nous mènera de la chute à la rédemption commence par le premier mot de l’Ecriture sainte : In principio. Ἐν ἀρχῇ. Dans le principe. A l’Origine.

    . In principio creavit Deus caelum et terram, et fecit in ea hominem, * Ad imaginem et similitudinem suam.
    . Formavit igitur Deus hominem de limo terrae et inspiravit in faciem eius spiraculum vitae.
    . Ad imaginem et similitudinem suam.

    A l’Origine Dieu créa le ciel et la terre, et il fit l’homme sur elle, à son image et ressemblance. Dieu donc forma l’homme du limon de la terre et insuffla sur sa face un souffle de vie.

  • Enfin Cazeneuve signalé

    A la rubrique « Dénoncez votre voisin (musulman) » du site internet du ministère de la police et de la délation, quelqu’un a enfin signalé l’individu Cazeneuve pour qui « prôner le jihad n’est pas un délit ». Ce qui est très inquiétant étant que le dit Cazeneuve est le ministre qui est censé  mener la « lutte contre les filières jihadistes »…

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    (Vu sur le Salon Beige. On attend avec intérêt la réponse du ministère, puisqu’il est dit : « Vous serez recontacté très rapidement. »)

  • Oui, c’était la volonté du pape

    On savait déjà que c’est François qui avait explicitement voulu que les paragraphes du rapport final du synode rejetés par les pères y figurent quand même. Il se confirme aujourd’hui que le pape avait explicitement approuvé l’immonde rapport intermédiaire (celui qui donnait le droit à la communion aux divorcés remariés et reconnaissait des « aspects positifs » aux paires homosexuelles).

    C’est le cardinal Baldisseri, le secrétaire général du synode, qui l’a avoué, à l’ouverture d’une conférence internationale de mouvements familiaux à Rome le 22 janvier, à la faveur d’une question sur l’approbation par le pape des 46 questions des Lineamenta pour le prochain synode :

    « Les documents ont tous été vus et approuvés par le pape. Même les documents pendant le synode, comme la Relatio ante disceptationem, et la Relatio post disceptationem, et la Relatio synodi, ont été vus par lui avant d’être publiés. »

    Et il a ajouté :

    « Ce point est important, non seulement à cause de son autorité, mais aussi parce qu’il met le secrétaire général à l’aise. »

    Sic. C’est pas nous. C’est lui.

  • Saint Jean Bosco

    A neuf ans j'ai fait un songe qui m'est resté profondément gravé dans l'esprit pendant toute ma vie. Dans ce songe, il me semblait que j'étais près de notre maison dans une cour très spacieuse où étaient rassemblés une foule d'enfants qui jouaient. Les uns riaient, beaucoup blasphémaient. En entendant ces blasphèmes je me suis tout de suite jeté au milieu d'eux, donnant du poing et de la voix pour les faire taire.

    A ce moment, apparut un Homme imposant, noblement vêtu. Son visage était si lumineux qu'on ne pouvait pas le regarder en face. Il m'appela par mon nom et me dit : “Ce n'est pas avec des coups mais avec la douceur et la charité que tu devras faire d'eux tes amis. Commence dont tout de suite à leur parler de la laideur du péché et de la valeur de la vertu”.

    Intimidé, craintif, je répondis que j'étais un pauvre enfant ignorant. Alors, les garçons, cessant de se battre et de crier, se groupèrent tous autour de Celui qui parlait. Comme si je ne savais plus ce que je disais, je demandai :

    “Qui êtes-vous pour m'ordonner des choses impossibles ?

    – C'est justement parce que ces choses te paraissent impossibles que tu devras les rendre possibles en obéissant et en acquérant la science.

    – Comment pourrai-je acquérir la science ?

    – Je te donnerai une institutrice. Sous sa conduite, tu pourras devenir savant.

    – Mais qui êtes-vous ?

    – Je suis le Fils de cette Femme que ta mère t'a appris à prier trois fois par jour. Mon nom, demande-le à ma Mère.”

    Aussitôt, je vis à ses côtés une Dame d'aspect majestueux, vêtue d'un manteau qui resplendissait comme le soleil. S'approchant de moi tout confus, elle me fit signe d'avancer et me prit par la main avec bonté :

    “Regarde ! dit-elle”.

    En regardant, je m'aperçus que les enfants avaient tous disparu. A leur place je vis une multitude de cabris, de chiens, de chats, d'ours et beaucoup d'autres animaux.

    “Voilà ton domaine ! Voilà où tu devras travailler. Deviens humble, courageux, et vigoureux : et ce que tu vois arriver en ce moment à ces animaux, tu le feras pour mes enfants”.

    Je tournai donc les yeux et voilà qu'à la place des bêtes sauvages apparurent autant de paisibles agneaux qui sautaient, couraient, bêlaient autour de cet Homme et de cette Femme comme pour leur rendre hommage.

    Alors, toujours dans mon rêve, je me mis à pleurer et je priai cette Dame de vouloir bien s'expliquer d'une façon plus claire, car je ne comprenais pas ce que tout cela signifiait.

    Elle posa sa main sur ma tête et me dit :

    “Tu comprendras tout au moment voulu”.

    Elle avait à peine dit cela qu'un bruit me réveilla. Tout avait disparu. J'étais abasourdi. J'avais l'impression que les mains me faisaient mal à cause des coups de poings que j'avais distribués et que le visage me cuisait d'avoir reçu des gifles de tous ces galopins.

    Le matin, j'ai raconté le songe d'abord à mes frères qui se mirent à rire, puis à ma mère et à la grand-mère. Chacun donnait son interprétation : “Tu deviendras berger”, dit Joseph. “Chef de brigands”, insinua perfidement Antoine. Ma mère : “Qui sait si tu ne deviendras pas prêtre”. C'est la grand-mère qui prononça le jugement définitif : “Il ne faut pas s'occuper des rêves”. J'étais de l'avis de l'aïeule et pourtant je ne réussis jamais à m'ôter tout cela de l'esprit. »

    Don Bosco, Souvenirs autobiographiques

    (Photo: la dernière photographie de saint Jean Bosco vivant, 1887.)