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Le blog d'Yves Daoudal - Page 1250

  • Trop c’est trop

    Je ne voulais pas commenter le coup de fil de François à Emma Bonino pour qu’elle « tienne bon » (dans sa « lutte contre le cancer »), parce que c’est fastidieux et déprimant de suivre au jour le jour les obscénités du souverain pontife. Je ne vois pas d’autre mot en effet, quand il s’agit de cette propension à téléphoner aux plus pourris des pourris pour les réconforter… et les conforter dans leur pourriture et leur permettre de s’offrir un nouveau tour de piste : « Le pape m’a téléphoné. »

    Mais trop c’est trop. Non seulement le pape a téléphoné à Emma Bonino, mais j’apprends qu’il l’a invitée à « assister au Vatican à la rencontre du Pape avec des milliers d'enfants - organisé par la "Fabrique de la Paix" - afin d'"œuvrer avec lui à la réalisation d'un grand rêve : édifier un monde de paix, tolérance et accueil ».

    C’est lundi prochain, 11 mai, que Emma Bonino sera donc au Vatican, et montrée aux enfants comme une de ces personnalités qui œuvrent avec le pape pour un monde de paix et d’accueil.

    Vous l’entendez, le fou rire du diable ? Il s’en étrangle, il s’en étouffe, mais il n’en meurt pas. Il se demande ce qu’il va pouvoir inventer d’encore plus diabolique à inspirer à François.

    Quand j’ai découvert Emma Bonino, elle était commissaire européen à la Pêche. Et elle mettait en application de façon implacable la politique d’éradication de la pêche artisanale, sans la moindre considération des drames humains, avec un mépris glacial et pleinement assumé des pêcheurs et de leurs familles. Je ne savais pas alors qu’elle était en Italie le symbole même de la culture de mort et de toutes les subversions, militante acharnée du divorce, de la contraception, de l’avortement, de l’euthanasie, puis des droits LGBT, de l’idéologie du genre…

    Emma Bonino avait créé le CISA, centre d’information sur la stérilisation et l’avortement, qui militait pour le droit à l’avortement et pratiquait l’avortement en toute illégalité. En 1974, elle s’était vantée d’avoir pratiqué 10141 avortements clandestins, avec sa célèbre pompe à vélo :

    aborto6.jpg

    « Les avortements sont effectués avec une pompe à vélo, un dilatateur en plastique et un pot dans lequel on fait le vide et où finit le contenu de l'utérus. J'utilise un bocal d'un kilo qui avait contenu de la confiture. Les femmes ne se soucient pas de ce que je n'utilise pas un récipient acheté dans un magasin de sanitaires, c'est l'occasion d'une bonne rigolade » : è un buon motivo per farsi quattro risate.

    Non seulement elle n’a jamais regretté cela, mais elle a continué dans la même voie, pour la pilule abortive, etc. Il n’y a semble-t-il que sur l’euthanasie qu’elle ait aujourd’hui quelques réticences, en ce qui la concerne personnellement.

  • Saint Grégoire de Nazianze

    Je crois à cette parole de nos sages, que toute âme pure et pieuse, lorsqu’elle a rompu pour s’éloigner d’ici les liens qui la retiennent au corps, mise aussitôt en possession et en présence du bien qui lui est réservé, soit qu’elle se purifie ou qu’elle se dégage des ténèbres qui l’aveuglaient, ou quelque soit enfin cette délivrance, est inondée d’une ineffable allégresse, s’avance fière et joyeuse vers son Seigneur, et, s’échappant de cette vie terrestre comme d’une prison odieuse, secouant les entraves qui enchaînaient ses ailes, goûte cette pure félicité que son imagination seule avait connue. Bientôt elle reprend cette chair sa compagne, avec laquelle elle méditait jadis sur les choses d’en haut (comment se fera cette réunion, c’est ce que sait le Dieu qui a fait et rompu leur première alliance) ; elle associe à la gloire céleste ce corps que la terre lui avait donné et dont elle avait confié le dépôt à la terre : de même que pendant leur première union elle a participé aux souffrances de la chair, elle fait participer la chair à son bonheur, elle se l’assimile tout entière, elle ne fait qu’un avec elle, esprit, intelligence, Dieu même, parce que la vie absorbe la substance mortelle et périssable. Écoutez donc ce que nous dit le divin Ézéchiel sur la réunion des os et des nerfs, ce que dit après lui le divin Paul sur cette maison de terre et sur cette habitation qui n’est point faite de main d’homme, l’une qui doit se dissoudre, l’autre qui est réservée dans les cieux ; il affirme que l’âme qui s’éloigne du corps entreprend un voyage vers le Seigneur, il déplore cette vie commune avec le corps comme un exil, et il aspire avec ardeur au moment de la séparation. Mais pourquoi m’arrêter à ces vaines espérances ? Pourquoi m’attacher au temps ? J’attends la voix de l’archange, la trompette dernière, la transformation du ciel, la métamorphose de la terre, l’affranchissement des éléments, le renouvellement du monde entier. Alors je verrai Césaire lui-même, non plus exilé de sa patrie, ni porté dans ce cercueil, au milieu des regrets et des larmes, mais rayonnant, glorieux, assis au haut des cieux, tel que tu t’es présenté souvent à moi dans mes songes, ô le plus aimé et le plus tendre des frères, soit que je te visse réellement ou qu’un vif désir de te revoir m’apportât cette illusion.

    Mais, laissant de côté les regrets, je tournerai mes regards sur moi-même ; je chercherai si, sans le savoir, je ne porte rien en moi qui mérite mes larmes. Fils des hommes, car c’est à vous que j’arrive, « jusqu’à quand aurez-vous le cœur appesanti et l’intelligence épaisse ? Pourquoi aimez-vous la vanité et recherchez-vous le mensonge ? » pourquoi vous figurez-vous que cette vie terrestre a du prix, que ces jours si courts ont de la durée, et vous détournez-vous de cette séparation si douce et si désirable comme d’un objet plein d’épouvante et d’horreur ? Ne saurons-nous pas nous connaître ? Ne rejetterons-nous pas ce qui paraît à nos sens ? ne regarderons-nous pas ce qui brille à notre intelligence ? Et, s’il faut nous affliger, ne pleurerons-nous pas sur cet exil qui se prolonge (comme le divin David, qui appelle ce monde une maison de ténèbres, un lieu de douleur, une vase épaisse et l’ombre de la mort), sur cet exil durant lequel nous restons enfermés dans ces tombeaux que nous portons avec nous, et nous mourons de la mort du péché, nous qui sommes formés d’une substance divine ? Voilà la crainte qui m’épouvante, qui m’assiège le jour et la nuit ; la pensée de la gloire future et du tribunal céleste ne me permet pas de respirer ; je désire l’une au point de pouvoir m’écrier aussi : « Mon âme est tombée en défaillance dans l’attente de ton secours salutaire ; » l’autre me fait frissonner et me remplit de terreur. Je ne crains pas que ce corps, tombant en dissolution et en poussière, soit entièrement anéanti, mais que la glorieuse créature de Dieu (glorieuse quand elle suit le droit chemin, infâme quand elle s’égare), dans laquelle résident la raison, la loi, l’espérance, soit condamnée à la même ignominie que les bêtes, au même néant après le trépas ; et puisse cette punition être celle des méchants dignes du feu de l’enfer !

    Ah ! puissé-je mortifier les membres de l’homme terrestre ! Puissé-je absorber tout en l’esprit, et marcher dans cette voie étroite où peu s’engagent, et non dans la voie large et facile ! car les récompenses sont glorieuses et grandes, et l’espérance est au-dessus de notre mérite. Qu’est-ce que l’homme, pour que tu te souviennes de lui ? Quel est ce nouveau mystère en moi ? Je suis petit et grand, humble et élevé, mortel et immortel, terrestre et céleste à la fois. De ces attributs, les uns me sont communs avec ce bas monde, les autres avec Dieu ; les uns avec la chair, les autres avec l’esprit. Il faut que je sois enseveli avec le Christ, que je ressuscite avec le Christ, que je sois héritier avec le Christ, que je devienne fils de Dieu, Dieu même. Voyez jusqu’où dans sa marche nous a élevés ce discours. Peu s’en faut que je ne rende grâce au malheur qui m’a inspiré ces réflexions et qui m’a fait désirer plus ardemment de quitter cette terre. C’est là ce que nous apprend ce grand mystère ; c’est là ce que nous enseigne un Dieu qui s’est fait homme et pauvre pour nous, afin de relever la chair ; de sauver son image, de renouveler l’homme, pour que nous ne soyons tous qu’un en Jésus-Christ, qui a été tout en nous avec la perfection qu’il possède, pour qu’il n’y ait plus parmi nous ni homme, ni femme, ni barbare, ni scythe, ni esclave, ni libre, car ce sont là les distinctions de la chair, mais que nous portions seul en nous le caractère divin par qui et pour qui nous sommes nés, et que sa forme et son empreinte suffisent pour nous faire reconnaître.

    Extrait de l’éloge funèbre de Césaire, traduction Edouard Sommer

  • Triste Japon

    Asianews publie une note envoyée par Mgr Tarcisio Isao Kikuchi, évêque de Niigata dans le nord du Japon. Celui-ci commente les dernières statistiques gouvernementales qui indiquent que le taux de population des moins de 15 ans a baissé pour la 41e année consécutive, tombant à 12,7%.

    Le Japon est une société vieillissante avec toujours moins d’enfants, constate l’évêque, mais cela est encore plus sensible dans les zones rurales. Non seulement les Japonais ne font plus d’enfants (comme en Chine, mais sans y être contraints…), mais les rares enfants s’en vont en ville dès qu’ils deviennent grands… des rapports officiels indiquent que vers l’an 2040 quelque 890 communes auront disparu, notamment dans le diocèse de Mgr Kikuchi, où 80% des communes seront mortes.

    Et cette situation sera désastreuse aussi pour l’Eglise catholique. Car les catholiques ne font pas davantage d’enfants que les autres, et dans les églises on voit désormais couramment des vieux faire les servants d’autel à la messe puisqu’il n’y a plus de jeunes. Les paroisses vont donc s’éteindre.

    De même il n’y a pas de vocations sacerdotales, car « il est naturel que les parents soient réticents à envoyer leur fils unique au séminaire »…

    En outre, « la majorité des mariages est entre catholiques et non-catholiques, et il est difficile pour la partie catholique d’engager le partenaire non catholique à suivre l’enseignement de l’Eglise ». Sous-entendu à propos de la morale sexuelle et familiale, sans doute, puisqu’il faut évidemment pratiquer la contraception et l’avortement pour ne pas avoir d’enfants. Ce qui ne paraît pas émouvoir l’évêque outre mesure. Au contraire, il ajoute : « Ce serait irresponsable (sic) pour l’Eglise catholique d’imposer une politique nataliste alors que beaucoup de familles souffrent de difficultés financières pour élever leurs enfants sans beaucoup de soutien du gouvernement et du grand public »…

  • L’Ukip multiplie son score par 4

    Je suis étonné de l’étonnement des observateurs devant le résultat des législatives au Royaume Uni. Je ne croyais pas du tout que les travaillistes puissent gagner. Donc ce sont les conservateurs qui allaient gagner, et ils allaient forcément avoir une très large majorité d’élus en raison de la poussée de l’Ukip. C’est arithmétique. L’Ukip étant devenu le troisième parti, il empêche le deuxième d’avoir autant de députés qu’il devrait avoir avec un système électoral différent. Avec le système britannique, quand il y a deux grands partis dans l’opposition, le parti majoritaire est assuré de remporter une éclatante victoire.

    Une telle configuration montre l’inconvénient majeur du système électoral à un tour, qui a pourtant sa logique : le PNE, avec deux fois moins de voix que l’Ukip, a 56 fois plus de députés…

    Le PNE, c’est le parti national écossais, qui ne présentait de candidats que dans les circonscriptions écossaises. Sa réussite est encore plus spectaculaire que celle des conservateurs, puisqu’il remporte 56 des 59 circonscriptions écossaises, alors qu’il n’avait que 6 sortants.

    Quant à l’Ukip, avec 3,36 millions de voix, soit 12,6% des suffrages, il multiplie son score de 2010 par 4,2. Mais il n’a qu’un élu : Douglas Carswell, le premier député conservateur qui était passé à l’Ukip et s’était fait réélire sous étiquette Ukip. Le deuxième quant à lui n’a pas été réélu, et Nigel Farage n’a pas réussi à se faire élire chez lui dans le Kent. Les prophètes ne sont pas honorés chez eux…

  • In toto corde meo

    . In toto corde meo, alleluia, exquisivi te, alleluia: * Ne repellas me a mandatis tuis, alleluia, alleluia.
    . Benedictus es tu, Domine, doce me justificationes tuas.
    . Ne repellas me a mandatis tuis, alleluia, alleluia.

    Je vous ai recherché, alléluia, de tout mon cœur, alléluia. Ne me repoussez pas de vos commandements, alléluia, alléluia. Vous êtes béni, Seigneur, enseignez-moi vos justifications.

    Répons des matines, constitué des versets 10 et 12 du psaume 118, avec les alléluias de Pâques. Curieusement, tous les manuscrits qu’on trouve sur internet ont un autre verset : « Vide humilitatem meam et eripe me quia legem tuam non sum oblitus » (le verset 153 du même psaume 118).

    « Je vous ai cherché de tout mon cœur », dit-il à Dieu, « ne me repoussez point de votre loi ». Le voilà qui implore du secours pour garder les paroles de Dieu. Tel est en effet le sens de cette parole « Ne me rejetez point de vos préceptes ». Etre rejeté de Dieu, qu’est-ce à dire, sinon ne recevoir de lui aucun secours? La loi de Dieu si juste, si relevée, est trop disproportionnée à la faiblesse humaine, pour que nous l’observions, si Dieu dans sa bonté ne nous prévenait de son aide. Et ne point nous aider, c’est réellement nous repousser, c’est l’épée de flammes qui empêche l’homme devenu indigne de toucher à l’arbre de vie. Mais qui est digne d’être aidé, depuis que par un seul homme le péché est entré dans le monde, et par le péché la mort qui a passé en tous les hommes par ce seul homme en qui tous ont péché ? Or, cette misère qui nous est due, est guérie par la miséricorde que Dieu ne nous doit point. Car notre interlocuteur qui nous dit ici : « Je vous ai cherché de tout mon « cœur » ; comment le pourrait-il, si Dieu lui-même ne l’avait appelé à lui, quand il se détournait; lui à qui le Prophète a dit: « Convertissez-nous, Seigneur, et donnez-nous la vie »; s’il ne cherchait lui-même celui qui est perdu, s’il ne rappelait celui qui s’égare, lui qui a dit: « Je rechercherai ce qui était perdu, «je rappellerai dans la voie ce qui était égaré ».

    C’est ainsi que notre interlocuteur redresse ses voies en gardant la parole de Dieu, sous la direction et sous l’action de Dieu ; ce qu’il ne pourrait faire de lui-même; aussi Jérémie nous fait-il cet aveu : « Je sais, ô mon Dieu,  que la voie de l’homme n’est point à lui, et que par lui-même il ne saurait marcher ni diriger ses pas ». C’est là ce que demandait plus haut celui qui s’écriait : « Puissent mes voies se redresser » ; et ici encore quand il dit : « J’ai caché vos paroles dans mon cœur, afin de ne point pécher contre vous »; il se hâte d’implorer le secours divin, de peur qu’il n’eût caché inutilement cette parole divine dans son cœur, si elle ne produisait des œuvres de justice. Aussi, quand il ajoute : « Béni êtes-vous, Seigneur; enseignez-moi vos ordonnances »; enseignez-les moi, dit-il, comme les savent ceux qui les pratiquent, non ceux qui s’en souviennent simplement afin de pouvoir en parler. Déjà il avait dit en effet: « J’ai caché vos paroles dans mon cœur, afin de ne point pécher contre vous »; pourquoi veut-il encore apprendre ces mêmes paroles qu’il tient déjà cachées dans son cœur ? Ce qu’il n’aurait pu faire si déjà il ne les eût apprises. Pourquoi donc ajouter : « Enseignez-moi vos voies », sinon parce qu’il veut les apprendre en les accomplissant, et non les retenir dans sa mémoire ou en parler ? Comme donc il est dit dans un autre psaume : « Celui qui a donné la loi donnera aussi la bénédiction »; le Prophète nous dit ici : « Béni êtes-vous, Seigneur, enseignez-moi vos ordonnances». Puisque j’ai caché votre parole dans mon cœur afin de ne point pécher contre vous, vous m’avez donné la loi; donnez-moi aussi la bénédiction de la grâce, afin que j’apprenne en la pratiquant ce que vous m’avez commandé en m’instruisant.

    Saint Augustin

  • Béziers

    Toute la polémique contre Robert Ménard sur le soi-disant « fichage » paraît totalement artificielle et incongrue. Elle l’est, de fait. Mais elle a une raison d’être, qui apparaît très clairement dès que l’on détourne un peu l’attention du tintamarre. Il s’agit en fait d’empêcher les Français de considérer que dans 20 ans Béziers sera donc une ville musulmane, et de réfléchir au fait que plusieurs autres villes de France (comme déjà Roubaix et une partie de Marseille) seront alors musulmanes, avec tout ce que cela implique…

  • De plus en plus grotesque

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    Et maintenant quand il va dans les « périphéries », il se déguise en pauvre, avec une soutane soigneusement effilochée…

    Je conseille la lecture de l’article qui accompagne cette photo, joyau de la flagornerie flamboyante, dont le sommet est digne d’Alphonse Allais : ce pape est tellement attaché à la pauvreté que lorsque le mécanisme de sa montre est tombé en panne il voulait changer seulement le bracelet et il a fallu lui expliquer que changer le bracelet coûterait aussi cher que changer la montre pour qu’il accepte une nouvelle montre…

  • Saint Stanislas

    On me pardonnera de reproduire une fois de plus - je ne m'en lasse pas - l’essentiel de la lettre de saint Jean-Paul II à l’archidiocèse de Cracovie et à l’Eglise qui est en Pologne à l’occasion du 750e anniversaire de la canonisation de saint Stanislas. Ce texte de portée universelle est véritablement splendide, et particulièrement émouvant non seulement pour les Polonais mais pour tous ceux qui aiment la Pologne et ont prié un jour devant le tombeau de saint Stanislas, au centre de la cathédrale qui fut celle de Karol Wojtyla - lequel est toujours omniprésent à Cracovie et en Pologne.

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    Le souvenir du ministère de saint Stanislas sur le siège de Cracovie, qui dura à peine sept ans, et en particulier le souvenir de sa mort, accompagna sans cesse, au cours des siècles, l'histoire de la nation et de l'Eglise qui est en Pologne. Et dans cette mémoire collective, le saint Evêque de Cracovie resta présent comme le Patron de l'Ordre moral et de l'ordre social dans notre patrie.

    En tant qu'évêque et pasteur, il annonça à nos ancêtres la foi en Dieu, il greffa en eux, à travers le saint Baptême, la Confirmation, la Pénitence et l'Eucharistie, la puissance salvifique de la Passion et de la Résurrection de Jésus Christ. Il enseigna l'ordre moral dans la famille fondée sur le mariage sacramentel. Il enseigna l'ordre moral au sein de l'Etat, rappelant même au roi que dans son action, il devait garder à l'esprit la loi immuable de Dieu. Il défendit la liberté, qui est le droit fondamental de chaque homme et qu'aucun pouvoir, sans violer l'ordre établi par Dieu lui-même, ne peut ôter à personne sans raison. A l'aube de notre histoire, Dieu, Père des peuples et des nations, nous manifesta à travers ce saint Patron que l'ordre moral, le respect de la loi de Dieu et des justes droits de chaque homme, est la condition fondamentale de l'existence et du développement de chaque société.

    L'histoire fit également de Stanislas le Patron de l'unité nationale. Lors-qu'en 1253 arriva pour les Polonais l'heure de la canonisation du premier fils de leur terre, la Pologne vivait l'expérience douloureuse de la division en duchés régionaux. Et ce fut précisément cette canonisation qui éveilla chez les Princes de la dynastie des Piast, qui était au pouvoir, le besoin de se réunir à Cracovie, afin de partager, auprès de la tombe de saint Stanislas et sur le lieu de son martyre, la joie commune pour l'élévation de l'un de leurs compatriotes à la gloire des autels dans l'Eglise universelle. Tous virent en lui leur patron et leur intercesseur auprès de Dieu. Ils lui associèrent les espérances d'un avenir meilleur pour leur patrie. De la pieuse tradition qui rapporte que le corps de Stanislas, assassiné et découpé en morceau, se serait à nouveau recomposé, naissait l'espérance que la Pologne des Piast réussirait à surmonter la division dynastique et serait redevenue un Etat à l'unité durable. Dans la perspective de cette espérance, dès la canonisation, le saint Evêque de Cracovie fut élu comme le Patron principal de la Pologne et le Père de la Patrie.

    Ses reliques, déposées dans la cathédrale de Wawel, étaient l'objet de la vénération religieuse de la part de toute la nation. Cette vénération acquit une nouvelle signification au cours de la période des divisions, lorsque venant de l'autre côté des frontières, en particulier de la Silésie, des Polonais arrivaient ici, désirant venir auprès de ces reliques qui rappelaient le passé chrétien de la Pologne indépendante. Son martyre devint le témoignage de la maturité spirituelle de nos ancêtres et acquit une éloquence particulière dans l'histoire de la nation. Sa figure était le symbole de l'unité qui désormais était édifiée non sur la base du territoire d'un Etat indépendant, mais sur celle des valeurs éternelles et de la tradition spirituelle, qui constituaient le fondement de l'identité nationale.

    Saint Stanislas fut également le Patron des luttes pour la survie de la patrie au cours de la Deuxième Guerre mondiale, dont l'issue dans notre pays coïncide avec sa fête, au mois de mai. Du haut des cieux, il participa aux épreuves de la nation, à ses souffrances et à ses espérances. A l'époque difficile de la reconstruction du pays, après la guerre, et de l'oppression par des idéologies ennemies, le pays soutenu par son intercession remportait des victoires et entreprenait des efforts visant à un renouveau social, culturel et politique. Depuis des siècles, saint Stanislas est considéré comme le protecteur de la véritable liberté et le maître d'une union créative entre la loyauté à l'égard de la patrie terrestre et la fidélité à Dieu et à sa Loi - cette synthèse qui a lieu dans l'âme des croyants.

  • Hollande c’est Pétain ?

    Propos de Jean-Christophe Cambadélis, premier secrétaire du parti socialiste :

    « François Hollande est un bouclier pour les Français et Manuel Valls est un glaive dans les réformes. »

    Comme chacun le sait, le bouclier et le glaive, cela renvoie à Pétain et à de Gaulle, selon la fonction que Robert Aron attribuait aux deux personnages, vision qui est aujourd’hui considérée comme spécifiquement pétainiste…

  • Une bonne nouvelle du Pakistan

    Les manuels scolaires du Pakistan reconnaîtront désormais explicitement le rôle positif des minorités dans la fondation et la vie du pays. Des extraits du célèbre premier discours officiel de Muhammad Ali Jinnah comme premier président de l’Assemblée nationale du Pakistan devront également y figurer. (Il s’agit du célèbre discours où Ali Jinnah évoque la création d’un pays régi par l’état de droit où seront garanties l’égalité entre les citoyens et la liberté de religion.)

    Cette avancée a été obtenue par l’Association des enseignants des minorités, dirigée par un chrétien, Anjum James Paul. « Ce nouveau développement sera un atout pour réduire l’intolérance envers les chrétiens, les hindous et les sikhs, persécutés et discriminés de diverses façons à travers le pays », dit-il.