Dans le chaos qu’est devenue l’Eglise, il n’est pas étonnant que l’encyclique (?) de François sur l’environnement ait fuité trois jours avant sa présentation officielle. En lisant ce qu’en dit le site Benoît et moi, je suis tombé sur la traduction d’un paragraphe qui m’a fait éclater de rire tout seul devant mon ordinateur. Comme l’actualité donne rarement l’occasion de rire de bon cœur, je dois dire : merci François !
Il s’agit du paragraphe 24. Le 23 nous explique doctement qu’il y a un réchauffement climatique, qu’il est préoccupant, et qu’il est dû à l’activité humaine. Le paragraphe 24 en tire les conclusions apocalyptiques, façon Hollywood, sans doute écrites par le scénariste du film gag d’Al Gore – ou d’un film catastrophe à venir. Il faut le lire en entier pour en goûter tout l’humour :
À son tour, le réchauffement a des effets sur le cycle du carbone. Il crée un cercle vicieux qui aggrave encore plus la situation et qui affectera la disponibilité des ressources essentielles comme l'eau potable, l'énergie et la production agricole des zones les plus chaudes, et provoquera l'extinction d'une partie de la biodiversité de la planète. La fonte des glaces polaires et de celles de haute altitude fait craindre la fuite de gaz naturel, et la décomposition de la matière organique congelée pourrait accentuer encore plus les émissions de dioxyde de carbone. À son tour, la perte des forêts tropicales empire les choses, car elles aident à atténuer le changement climatique. La pollution produite par le dioxyde de carbone augmente l'acidité des océans et compromet la chaîne alimentaire marine. Si la tendance actuelle se poursuit, ce siècle pourrait être témoin de changements climatiques inédits et d'une destruction sans précédent des écosystèmes, avec de graves conséquences pour nous tous. L'élévation du niveau de la mer, par exemple, peut créer des situations d'une extrême gravité si on tient compte du fait que le quart de la population mondiale vit près de la mer ou très près, et que la plupart des mégapoles sont situées en zones côtières.
D’ailleurs on sait à quoi ressemblera la terre si on ne fait pas attention à ce que dit François, c’est l’illustration de l’article de Radio Vatican qui annonçait la présentation de l’encyclique :

Cela dit, j’avoue que François est concurrencé par Marylise Lebranchu, qui a annoncé très sérieusement que la croissance allait permettre d’augmenter substantiellement les salaires des fonctionnaires… début 2017.
Addendum
Sandro Magister, « vaticaniste » reconnu depuis 41 ans, a vu son accréditation suspendue pour une durée indéterminée. La lettre est affichée dans la salle de presse du Vatican pour lui faire honte…
Honte de quoi ? D’avoir rompu l’embargo sur l’encyclique (?) de François ? Techniquement il n’a pas rompu d’embargo, car il n’y avait pas d’embargo. Et ce n’est pas lui qui a décidé de mettre le texte en ligne, c’est la direction de L’Espresso.
La décision de bannir Sandro Magister est donc une injustice de plus de François.
A lire, les commentaires italiens traduits par Benoît et moi, ici et là, dont voici un extrait :
On peut raisonnablement penser que Magister paie non pas tant l'anticipation de l'encyclique que le travail constant d'information visant à donner des nouvelles ou mettre en relief des événements ne s'alignant pas au chœur d'adulation qui entoure - et nuit à - ce pontificat. L'accident de l'encyclique n'est qu'un prétexte pour régler les comptes avec un journaliste influent mais dépeint comme étant une référence pour les dissidents. Un signal bien précis lancé par les nouveaux courtisans à tous ceux qui voudraient juste soulever des questions, selon une vieille stratégie: en frapper un afin d'en éduquer cent.