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Le blog d'Yves Daoudal - Page 1105

  • Dimanche in albis

    Dimanche « in albis depositis », celui des vêtements blancs qui ont été déposés la veille. Dimanche de saint Thomas (l'incrédule). Dimanche de « Quasi modo », premiers mots de l’introït, que voici par les moines de Solesmes.
    podcast

    Quasi modo géniti infántes, allelúia : rationabiles, sine dolo lac concupíscite, allelúia, allelúia allelúia.

    Exsultáte Deo, adiutóri nostro : iubiláte Deo Jacob.

    Comme des enfants nouveau-nés, alléluia ; désirez ardemment le lait spirituel, alléluia, alléluia, alléluia.

    Tressaillez d’allégresse en Dieu notre protecteur ; chantez avec transport en l’honneur du Dieu de Jacob.

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    C’est aussi, depuis la canonisation de sainte Faustine, le dimanche de la Divine Miséricorde. Voici ce que lui dit Jésus un jour de juin 1937 :

    « Que les plus grands pécheurs mettent leur espoir en Ma Miséricorde. Ils ont droit avant tous les autres, à la confiance en l’abîme de ma miséricorde. Ma fille, écris sur ma miséricorde pour les âmes tourmentées. Les âmes qui s’adressent à ma miséricorde me réjouissent. A de telles âmes, J’accorde des grâces bien au-dessus de leurs désirs. Je ne peux punir même le plus grand pécheur s’il invoque ma pitié, mais je l’excuse en mon insondable et inconcevable miséricorde. Avant de venir comme Juge équitable, j’ouvre d’abord toutes grandes les portes de ma miséricorde. Qui ne veut passer par la porte de ma miséricorde, doit passer par la porte de ma justice. »

  • Saine réaction

    La légalisation sur tout le territoire des Etats-Unis du soi-disant mariage homosexuel continue de faire des vagues dans les Etats où l’on n’a jamais accepté cela et où on est décidé à ne jamais l’accepter.

    Ainsi les parlementaires du Mississippi viennent-ils de voter une loi qui ne passe pas inaperçue, intitulée « Protéger la liberté de conscience de la loi de discrimination du gouvernement ».

    La loi déclare d’emblée :

    Les croyances religieuses ou convictions morales protégées par la présente loi sont la croyance ou la conviction que

    A – le mariage est ou doit être reconnu comme l’union d’un homme et d’une femme.

    B – Les relations sexuelles sont réservées à un tel mariage.

    C – Les mots “homme” et “femme” se réfèrent au sexe biologique immuable d’un individu objectivement déterminé par l’anatomie et la génétique au moment de la naissance.

    Les articles suivants détaillent tout ce qui ne peut pas être puni (ce qui est dépénalisé) dans l’Etat du Mississippi nonobstant la législation fédérale : le fait de célébrer ou de ne pas célébrer tel ou tel mariage et de procurer ou de ne pas procurer tel ou tel service. Et puisqu’il s’agit d’exceptions à la législation fédérale, tout est précisé : il s’agit de la fourniture de fleurs, de pâtisseries, de vêtements, de photographies, de poèmes, de DJ, de limousines (et j’en passe, dont la location de salles évidemment), de logements, de services psychologiques ou sexologiques ou reproductifs, d’adoption…

    Naturellement les officiers d’état civil ne seront pas poursuivis s’ils refusent de délivrer les fameuses licences de mariage, mais il est précisé aussi que l’Etat ne prendra aucune mesure discriminatoire envers des agents qui usent de leur liberté de conscience, de parole et d’expression pour dire ce qu’ils pensent de ce qui est condamnable selon leurs croyances…

    Le texte est désormais sur le bureau du gouverneur, le républicain Phil Bryant, qui a seulement déclaré qu’il allait l’examiner comme il le fait avec tous les textes qui sont soumis à sa ratification.

    D’autres Etats sont en train de mettre en place de semblables législations. Le premier a été semble-t-il l’Indiana, il y a un an.

    Mais en Géorgie, le gouverneur Nathan Deal vient d’opposer son veto à une loi pourtant très limitée qui permettait uniquement aux ministres des cultes de ne pas célébrer de soi-disant mariages homosexuels et aux organisations religieuses de ne pas être obligées d’embaucher des homosexuels.

  • Samedi in albis

    C’est le samedi in albis deponendis : le jour où les nouveaux baptisés de la nuit pascale doivent « déposer » le vêtement blanc qu’ils avaient alors revêtu. Ce vêtement symbolisait le Christ, conformément à la parole de saint Paul aux Galates : « Vous tous qui avez été baptisés dans le Christ, vous avez revêtu le Christ », parole ornée d’un alléluia pour donner l’antienne de communion de ce jour. Le symbole de ce que l’on dépose n’est donc plus le Christ, que l’on a revêtu pour toujours, mais au contraire ce qui n’est pas digne du Christ, de l’alter Christus qu’est le chrétien. Et c’est ce symbolisme inversé que la liturgie souligne, par le même saint Paul, dans l’épître qui commence par « Deponentes » : déposant… toute malice, toute ruse, toute dissimulation…

    L’évangile est celui qui nous montre Jésus lui-même qui a « déposé » son vêtement blanc, lors de sa résurrection, en nous y laissant l’empreinte du Crucifié.

    Les traductions de ce texte sont toutes mauvaises, y compris, ici, par exception, la Vulgate, parce que les traducteurs latins ne « voyaient » pas la scène que saint Jean a vue et que nous connaissons désormais par le Linceul de Turin.

    Il faut coller de très près au texte grec, sans s’inquiéter de ce qui paraît incongru si l’on fait abstraction du Linceul. Mais en gardant à l’esprit cette précision capitale de l’évangile : Jean entra, « et il vit, et il crut ». Il croit, immédiatement, à la résurrection, parce que ce qu’il voit lui prouve la résurrection.

    Or que voit-il ? Il voit des « othonia » qui « gisent », et le « soudarion » « qui était sur la tête de Jésus », « mais à part enveloppé dans, en un lieu » : telle est la traduction littérale. « entetyligmenos » ne veut dire ni « plié » ni « enroulé », mais uniquement « enveloppé dans ».

    Le sens le plus courant de « khoris » est « à part », « séparément ». Mais un sens très attesté est aussi : « différemment ».

    Le mot « othonia », quant à lui, désigne des pièces de lin. Qui peuvent être des « bandelettes », notamment funéraires, et c’est ainsi qu’on le traduit le plus souvent, ou des pièces bien plus grandes, au point que ce mot, bien qu’au pluriel, désignait aussi un linceul. On a une confirmation de cela dans l’évangile de saint Luc, qui nous dit d’abord que Joseph d’Arimathie prend le corps de Jésus et « l’enveloppe dans » - c’est le même verbe que nous venons de voir - dans un « sindon », un linceul, sans avoir le temps de s’occuper davantage du corps. Or, quelques versets plus loin, saint Luc parle de saint Pierre qui va au tombeau le matin et voit des « othonia ». Ces « othonia » sont donc le linceul.

    Qu’est-ce que le « soudarion », l’autre linge dont seul parle saint Jean ? Il s’agit du bonnet qui « était sur sa tête », qui enserrait la tête du mort notamment pour qu’il garde la bouche fermée. C’est ce que l’on voit sur le Linceul de Turin de chaque côté du visage, et sous le visage. Ce bonnet pourrait bien être la « sainte coiffe de Cahors ».

    Donc saint Jean voit ce tissu qui enserrait la tête. Il le voit « enveloppé dans ». Dans quoi ? Dans le linceul. Dans la partie repliée du grand linceul qui fait deux fois la taille d’un corps. La tête était au milieu du linceul, qui couvre les deux faces du corps. Le linceul, restant exactement comme il était lors de la mise au tombeau, s’est affaissé sur lui-même par l’absence du corps, et le « soudarion » s’est trouvé coincé dans le linceul, enveloppé par le linceul qui s’est affaissé tout autour. Il gît aussi, mais « différemment », parce qu’il est resté « dans » le linceul.

    « En un lieu », c’est-à-dire non pas ailleurs, mais « eis hena », « en un seul » et même lieu, en ce même lieu, en ce lieu unique.

    Voilà pourquoi Jean vit, et crut : il vit la scène exactement comme il l’avait vue la veille au soir, à la différence près qu’il n’y avait plus de corps, et que ce corps avait disparu sans toucher en quoi que ce soit à la disposition de la mise au tombeau. S’il avait vu des bandelettes éparpillées et un autre tissu roulé ou plié dans un coin, il n’aurait pas été saisi par la foi en la résurrection, mais il aurait demandé, comme Marie Madeleine, où on l’avait mis…

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    Peinture sur toile attribuée à Jean-Baptiste della Rovere, vers 1560-1627. (Giovanni Battista et son frère Giovanni Mauro étaient connus comme « I Fiamminghini », les Flamands, parce que leur père était d’Anvers. Rien à voir donc avec la famille du pape Jules II et des ducs d’Urbino.)

  • En Libye

    Les agences de presse nous annoncent triomphalement que « dix villes » de Libye ont annoncé leur soutien au nouveau gouvernement d'union nationale parrainé par l'ONU.

    En fait il s’agit de dix villes de l’ouest de la Libye.

    Plus précisément de villes à l'ouest de... Tripoli.

    C'est-à-dire des deux (vraies) villes situées sur la côte entre Tripoli et la frontière tunisienne.

    Une carte de la Libye permet de prendre la mesure de l’information (alors que l'Etat islamique ne cesse de progresser et contrôle notamment Syrte, qui est aussi "à l'ouest") :

    libye.jpg

    Et Jean-Marc Ayrault déclare que la communauté internationale doit se tenir prête à aider le nouveau gouvernement d'union nationale en Libye si celui-ci le demande, y compris militairement... L'union nationale de Tripoli à Zouwarah, mais Tripoli sauf le Parlement, qui ne soutient pas l'union nationale (pas davantage que le Parlement de Tobrouk, jusqu'ici reconnu par la communauté internationale...)...

  • Et maintenant ?

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    L’association pro-vie belge Jongeren Info Life menait une campagne d’affiches dans les bus et les tramways d’Anvers. On y voyait une jeune femme, avec ces mots : « Je suis enceinte. Et maintenant ? » L’affiche donnait le numéro de téléphone et l’adresse internet de l’association.

    Suite à diverses plaintes, les affiches ont été retirées…

    Parce que Jongeren Info Life est accusée de désinformer la population en mettant trop l’accent sur les séquelles de l’avortement au lieu d’insister sur le soulagement des femmes après leur avortement. Sic.

  • Canada : l’avortement pour tous

    J’apprends qu’il y avait encore au Canada une toute petite portion du territoire, l’Ile-du-Prince-Edouard, qui échappait à l’autorisation de l’avortement sans limite. Dans cette micro-province de 140.000 habitants l’avortement était toujours interdit.

    Le gouvernement de l’île vient de décider de réviser la loi, décrétée anticonstitutionnelle par les instances fédérales. Un premier centre médical offrant des services publics d'IVG devrait donc ouvrir sur l'île d'ici la fin de l'année, a annoncé le Premier ministre de la province, Wade MacLauchlan.

    Le Premier ministre du Canada, Justin Trudeau, a salué la décision du gouvernement de l'île : « Le droit des femmes de choisir est un droit fondamental dans notre pays. » De choisir quoi ? De tuer leur enfant. Pourquoi ne le dit-il pas ?

  • Merci la BBC…

    Je dis la BBC mais cela vaut pour tous les journalistes dits d’investigation qui prétendent lutter pour telle ou telle cause et qui travaillent en fait contre ceux-là même qu’ils disent défendre, car ils ne défendent rien d’autre que leur gloriole personnelle, en allant filmer en caméra cachée, au péril de leur vie, etc.

    En l’occurrence il s’agit donc de journalistes de la BBC qui avaient entrepris de montrer le sort dramatique des chrétiens pakistanais qui fuient en Thaïlande et se retrouvent en prison parce qu’ils n’ont qu’un visa de tourisme et deviennent très vite clandestins, dans une quasi impossibilité d’être régularisés.

    Le résultat du reportage (évidemment illégal) de la BBC, montrant les conditions de détention indignes de ces Pakistanais, a été que le gouvernement thaïlandais a durci de façon drastique les conditions de visite à ces prisonniers. Alors que quasiment n’importe qui pouvait aller leur porter secours, il faut désormais que les visiteurs soient membres d’une ONG ou d’une Eglise dûment enregistrée, et que la demande de visite ait été faite plusieurs jours à l’avance par une lettre de la direction de cette ONG ou de cette Eglise, pour cette visite spécifique : à renouveler chaque fois…

  • Au Pakistan

    Dimanche dernier, quelque 25.000 islamistes manifestaient à Islamabad devant le Parlement pakistanais, pour protester de nouveau contre la condamnation à mort et l’exécution de Mumtaz Qadri, l’assassin du gouverneur du Pendjab Salman Taseer.

    C’était le jour où d’autres islamistes, à Lahore, commettaient un attentat suicide pour tuer des chrétiens, saluant ainsi à leur façon la première fête de Pâques fériée pour les chrétiens au Pakistan. (Le bilan est désormais de 74 morts.)

    Les manifestants d’Islamabad ont poursuivi leur manifestation, clamant qu’ils resteraient là tant que leurs revendications ne seraient pas satisfaites. Quelles revendications? L’engagement par le gouvernement qu’il ne touchera pas aux lois contre le blasphème, et… la pendaison d’Asia Bibi.

    Ils ont mis fin hier à leur sit-in, indiquant que le gouvernement avait accédé à leurs demandes…

    Le ministre de l’Intérieur Chauhdry Nisar Ali Khan a fermement démenti qu’il y ait eu un quelconque accord avec les manifestants.

  • Pour Woody Allen

    J’avais été choqué par l’homélie (?!) de François le Jeudi Saint, même si j’étais bien plus choqué encore par son spectacle d’agenouillements devant des musulmans (quatre fois de suite alors qu’il ne le fait jamais devant le Christ présent sur l’autel).

    Mais je n’allais certes pas polluer mon blog avec cela pendant le Triduum. Et à quoi bon relever les insanités quotidiennes de ce pape ?

    C’est Antonio Socci qui me fait changer d’avis (traduit par Benoît et moi).

    François, évoquant le « geste de guerre », de « destruction », qui a eu lieu « dans une capitale européenne » (il n’en dira pas plus), a commenté que les responsables sont « les fabricants d’armes » (de même que le responsable de la trahison du Christ n’est pas Judas mais « ceux qui ont donné l’argent »…).

    En effet, remarque Socci, les responsables des attentats du World Trade Center étaient les fabricants d’avions, et les responsables de l’égorgement des chrétiens par l’Etat islamique ce sont les fabricants d’acier.

    Et il ajoute ce mot de Woody Allen que je ne connaissais pas :

    « La psychanalyse est un mythe entretenu par l'industrie des divans. »

    Woody Allen est en quelque sorte un précurseur de François. Puisque l’ineffable Père Lombardi va quitter son poste, il serait fort judicieux de le remplacer par Woody Allen. Au moins on pourrait rire franchement.

  • Amoris Laetitia

    Le Vatican a annoncé hier que l’exhortation apostolique post-synodale sur la famille Amoris laetitia sera publiée et présentée le 8 avril prochain. Il se trouve que je suis en mesure de donner le début de ce texte historique, acte I de l’Eglise de la Miséricorde, après l’acte I de l’Eglise du développement durable et agnostique de l’encyclique Laudato si. Or ces premières lignes sont aussi un résumé de l’ensemble. D’où l’importance de ce scoop.

    La joie de l’amour est pour le chrétien l’amour de la joie. La joie de l’amour exclut la peine de la haine et la haine de la peine est incompatible avec la joie de l’amour. Par conséquent l’Eglise, qui est plus que jamais un hôpital de campagne qui n’a pas peur de se salir les mains, va aux périphéries pour sentir l’odeur des brebis et faire connaître la joie de son amour à celles qui se croient loin et sont blessées par la vie. Ces personnes et ces couples dont pharisiens et pélagiens, mondains et corrompus, faces de piments au vinaigre, osent dire qu’ils sont en « situation irrégulière », l’Eglise les regarde comme ses plus chers enfants. Les évêques auront à cœur de les faire participer pleinement à la vie de la communauté chrétienne. Ainsi sera-t-il bon de donner des responsabilités à des militants homosexuels et de faire donner la communion par des couples divorcés remariés. Je fais confiance aux conférences épiscopales des divers pays pour que la joie de l’amour rayonne dans les paroisses et que soient châtiés comme ils le méritent ceux qui prétendraient agir autrement au nom d’une prétendue morale qui n’a rien à voir avec l’universel Evangile de la miséricorde enfin déconnectée d’une vérité devenue obsolète.

    Toutefois, il semblerait que le cardinal Müller insiste pour que soit retirée l’expression « piments au vinaigre », pourtant si caractéristique de la miséricorde papale.

    Il est annoncé que l’exhortation apostolique sera présentée par le cardinal Schönborn, qui est en effet imprégné de cette doctrine et a déjà largement commencé à la mettre en pratique.

    Mais, selon les toutes dernières informations, il se pourrait que ce texte ne soit jamais publié. Car Benoît XVI, qui a opportunément gardé ses titres et insignes pontificaux, a décidé de reprendre les rênes et de mettre fin à la désastreuse parenthèse bergoglienne. (L’annonce selon laquelle il était comme une chandelle qui s’éteint, lancée par le fidèle Gänswein, faisait partie de ce plan, pour l’effet de surprise, quand on va voir la chandelle presque éteinte se dresser comme un tout nouveau cierge pascal pour illuminer l'Eglise qui va renaître.)