Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

ségolène - Page 6

  • Chevènement cocu

    Au moment même où Ségolène Royal faisait ses déclarations, hier, à Luxembourg, sur la Constitution européenne, sortait le numéro du Monde daté de ce jour. Dans lequel Jean-Pierre Chevènement jugeait « pleinement satisfaisant » l’accord passé avec le PS sur la question européenne, d’autant que Ségolène Royal a déclaré « que la Constitution était caduque et qu’il fallait faire l’Europe de la preuve ».

    Eh bien Ségolène ne dit plus que la Constitution est caduque, mais qu’il faut seulement lui ajouter un « volet social » et la refourguer aux Français. Pauvre Chevènement, qui a vendu ses convictions pour quelques confettis électoraux…

  • La France respirante

    Loin des foules sarkoziennes réunies à Paris, Ségolène Royal se promenait dimanche à la campagne, faisant le tour de ses braves paysans de Poitou-Charentes. « Un moment de plaisir et de simplicité », a-t-elle dit, se faisant photographier avec un agneau dans les bras, et vantant « l’intelligence des territoires et notamment des territoires ruraux ». Et en déjeunant avec des producteurs de chanvre, elle s’est exclamée : « Je suis dans cette France respirante, qui redonne des forces parce qu’elle est authentique et en même temps tournée vers l’avenir. » On n’ose penser qu’il puisse s’agir de producteurs de chanvre indien et que Marie-Ségolène ait testé la production. Force est néanmoins de constater que la France respirante est un curieux concept. On connaissait jusqu’ici, dans le jargon industriel, les culottes respirantes, les vestes respirantes, les chaussures respirantes, les isolations respirantes. Si les mots ont un sens, la  « France respirante » n’est pas la France qui respire, où l’on respire, mais un matériau qui isole du froid et de l’humidité tout en laissant passer l’air. Ce qui ne veut donc rien dire. Mais c’est normal, puisque c’est Marie-Ségolène qui s’exprime.

  • Le « probable » duel le Pen-Royal

    Un sondage Opinion Way réalisé pour LCI et Le Figaro sur la position de Villepin vis-à-vis du congrès de l’UMP recèle une intéressante information, dans ses questions annexes : si l’on affirme aux sondés que Jean-Marie Le Pen sera présent au second tour face à Ségolène Royal, ils sont 31% à juger ce scénario probable, 15% à l’exclure.

  • Sous Bécassine il y avait toujours la mère Ubu

    Tout occupés à nous esclaffer à propos de la Bécassine qui croit visiter la Chine et les Chinois alors qu’elle se fait l’otage et le faire-valoir du parti communiste, nous n’avons, pas plus que les autres commentateurs, remarqué tout de suite son ahurissant propos sur la rapidité de la justice chinoise. C’était à la fin de son voyage, dans sa conférence de presse à Pékin, alors que tout le monde daubait encore sur sa « bravitude ». Evoquant les « coopérations judiciaires qui se renforcent pour bien faire fonctionner les tribunaux en Chine », elle ajoutait : « J’ai rencontré hier un avocat qui me disait que parfois les tribunaux sont plus rapides qu’en France. Voyez, avant de donner des leçons aux autres pays, regardons toujours les éléments de comparaison ».

    L’avocat dont elle parle était naturellement un avocat du régime, dans les deux sens du mot. Cela dit, un avocat de la dissidence, un de ceux-là du mouvement des weiquan dont Human’s Right Watch, dans son rapport pour 2006, vient tout juste de souligner qu’il est une des cibles prioritaires du régime, aurait pu dire la même chose, mais en donnant au mot « rapide » sa véritable signification : la justice chinoise est en effet très rapide, à savoir expéditive.

    Elle consiste notamment à envoyer au Laogai tous ceux qui osent prétendre à la moindre liberté religieuse, intellectuelle, culturelle ou politique.

    Non seulement la justice chinoise condamne ceux-là à la mort lente dans les camps de concentration, quand ils sont condamnés à de longues peines, mais en outre elle condamne à mort à tour de bras. Plus de 5 000 exécutions en 2004, selon les chiffres officiels, et le nombre réel est estimé à près du double. C’est, de très loin, le record mondial.

    Voilà de quoi aussi se félicite Marie-Ségolène. On ne savait pas que le parti socialiste avait changé d’opinion sur la peine de mort. Or, même quand on est partisan de la peine de mort, on ne peut qu’être choqué par cette barbarie : la peine de mort ne peut être utilisée qu’avec parcimonie et circonspection, pour les auteurs des crimes les plus odieux. Sous Bécassine il y avait donc toujours la mère Ubu, dont la justice rapide est légendaire. On a entendu quelques personnalités de l’opposition stigmatiser ce scandaleux et affligeant propos de Marie-Ségolène. Mais ses amis socialistes gardent le silence. Il est vrai que celui-là est autrement plus difficile à défendre que le lapsus bravitudien.

  • Ségolène et les quartiers populaires

    Le Cours Florent fêtait lundi son 40e anniversaire, en ses locaux du XIXe arrondissement de Paris. Dans son discours, le fondateur de la célèbre école privée d’art dramatique a raconté cette anecdote : « Un samedi après-midi, une voiture avec chauffeur s’arrête devant nos locaux. Une maman accompagnée de son enfant en descend, demande à l’inscrire en cycle préparatoire : – Vos premières années sont bien quai d’Anjou ? ­– Non, madame, nous n’avons plus le quai d’Anjou, les cours sont ici. – Alors je ne peux pas inscrire mon fils. L’enfant et la maman s’engouffrent dans la berline, direction le soleil couchant. La maman est candidate à la présidence de la République.  » Le quai d’Anjou est l’une des voies les plus huppées de la capitale. Le Cours Florent s’est installé avenue Jean-Jaurès, en plein quartier populaire, afin d’être « équidistant du bois de Boulogne et de Clichy-sous-Bois ». François Florent a ensuite précisé qu’il s’agissait bien de Ségolène Royal, et que ce comportement l’avait choqué.

  • Bécassine au pays du Laogai

    Marie-Ségolène a plusieurs cordes à son arc. Quand elle ne fait pas la Mère Ubu , elle sait faire Bécassine. On l’avait déjà remarqué, mais en Chine elle s’est surpassée.

    On a beaucoup daubé sur sa « bravitude », sans doute en chinois dans le texte. Un lapsus est toujours possible, encore que « bravitude » en soit un très laid. Mais Bécassine, au lieu de glisser sur l’accroc, s’est enfoncée dans le ridicule, en prétendant assumer pleinement le vilain mot : «  La Grande Muraille m’a inspirée, c’est de la poésie, de la philosophie », a-t-elle commenté après coup. La poésie et la philosophie de la bravitude, voilà qui pourra faire un sujet du bac, quand on aura de nouveau au ministère de l’Education Jack Lang, qui se dit « un peu envieux » de Marie-Ségolène car il aurait « aimé inventer ce beau mot »…

    Mais la bravitude ne doit pas masquer l’essentiel. La candidate socialiste à l’élection présidentielle a été « invitée » en Chine par le parti communiste chinois. Plus précisément, comme elle ne pouvait pas se faire inviter par le gouvernement, elle s’est fait inviter par le parti. Le parti unique, le parti de la répression communiste, le parti du très réel et atroce goulag chinois qui s’appelle le Laogai, le parti qui ne tolère aucune dissidence de quelque sorte qu’elle soit, et qui marie le totalitarisme idéologique le plus rigide avec le capitalisme le plus débridé : le « modèle » le plus inhumain de la planète.

    Je ne sais pas qui je rencontrerai, avait avoué Marie-Ségolène, car c’est le parti communiste qui déterminera le programme. Arborant en permanence son sourire de Bécassine,  elle a donc suivi le programme qu’on lui avait préparé. Sans surprise, c’est le circuit obligé : Bécassine sur la Grande Muraille , Bécassine à la Cité interdite, Bécassine au centre de Pékin, Bécassine sur le site des Jeux Olympiques de la honte, le thé de Bécassine dans une famille modèle… « Une famille chinoise tout à fait typique, mais très harmonieuse et qui est heureuse », précise le traducteur du parti. Et Bécassine de s’exclamer : « C’est important d’être au contact de la population, y compris dans la vie quotidienne, je tiens toujours à avoir un contact dans les quartiers. » Il s’agissait d’un quartier résidentiel, et la population se réduisait à un couple de fonctionnaires exemplaires et à leur fille unique elle aussi fonctionnaire et tout aussi exemplaire, selon les critères du parti communiste.

    Marie-Ségolène s’est également réjouie d’avoir pu converser longuement avec des membres de l’association des femmes migrantes, qui lui ont expliqué comment elles avaient quitté la campagne pour la ville, ignorant tout de leurs droits, et comment elle avaient conquis le respect de ces droits. Bécassine était émerveillée de cette conquête de la « dignité » par ces femmes elles-mêmes, et elle a vu « comme un signe positif » que les autorités chinoises lui aient « facilité » cette rencontre, comme celle aussi avec des « militants de la défense de l’environnement ». Alors que bien entendu il s’agissait toujours du programme officiel concocté par le parti communiste.

    Lequel parti a ainsi réussi une belle opération de propagande. En faveur de Marie-Ségolène, mais aussi et surtout en sa propre faveur : nos médias ont repris sans sourciller la propagande communiste véhiculée par Marie-Ségolène.

    Car c’était, aussi, Bécassine à la télé…

  • Chronique de la Mère Ubu

    Hier Ségolène Royal a déclaré :

    – La France souffre d’abord de cinq années d’un pouvoir de droite.

    C’est vrai qu’avant 2002 c’était le bonheur. C’est même pour cela que Jean-Marie Le Pen est arrivé au second tour.

    – J’interdirai les licenciements de confort.

    Les licenciements de confort sont ceux qui sont réalisés par des entreprises dégageant des bénéfices, selon la terminologie gauchiste reprise par Mme Royal. Mais elle n’a pas dit comment elle allait les interdire. Par décret présidentiel ? Il faudrait qu’elle révise ses leçons…

    – Nous ne gagnerons pas la bataille de l’emploi en fermant nos frontières. Mais je souhaite que l’Europe ne soit pas ouverte à tous les vents du libéralisme destructeur et que nous sachions mettre en œuvre des mécanismes acceptables qui protègent notre industrie.

    Fort bien. Cela se trouve depuis longtemps dans les discours de Le Pen. La différence, c’est que Le Pen, lui, définit précisément et concrètement les mécanismes qu’il faut mettre en place : les taux de douane modulables, remboursables et bonifiables.

    Dernière nouvelle : il n’y aura pas de « débat participatif » sur les impôts… Il y a des sujets sur lesquels il vaut mieux ne pas demander l’avis des Français, même en faisant semblant…

  • François et Ségolène

    L’obsession Le Pen, ça continue. Il est vrai qu’il n’y a pas de raison que ça s’arrête, bien au contraire, avec le fameux sondage indiquant que 26% des Français se disent d’accord avec les idées du Front national. Il est vrai aussi que parler du Front national permet aux chefs de l’UMP et du PS de ne pas parler de leurs idées, ce qui est pratique puisqu’ils n’en ont guère, hormis leurs vieilleries… ou ce qu’ils copient chez Le Pen…

    Dimanche, François Hollande a de nouveau tiré la sonnette d’alarme. Il ne faut pas oublier la menace Le Pen, a-t-il dit au Forum de Radio J. « Oublier cette menace, c’est en définitive la rendre possible. Dès lors que 25% des Français (et même 26, M. Hollande) dans les sondages disent qu’ils n’excluent pas de voter Jean-Marie Le Pen, cela peut vouloir dire qu’effectivement il peur réaliser un score tout proche de celui de 2002, voire davantage, et à partir de là tout est possible. » Tout quoi ? Il ne le précise pas. Mais ce doit être terrible.

    Et Hollande d’accuser les autres candidats de ne pas s’occuper du problème, et même de l’aggraver. Ainsi Sarkozy, qui fait le jeu de Le Pen en allant sur son terrain. Et Bayrou plus encore, avec son positionnement « anti-système » et « ni droite ni gauche ». Hollande enfonce le clou : « Je ne trouve pas bon, quand on sait que Jean-Marie Le Pen fait le score qui est attendu, au moins autant qu’en 2002, que ceux qui sont en charge de l’essentiel, qui demain seront peut-être associés aux responsabilités du pays, tiennent finalement des discours ni gauche ni droite, contre les institutions, contre le système médiatique, tout en étant invités partout. »

    Puis François Hollande s’est rendu à la réunion des partisans de Ségolène Royal, où étaient présents ensemble, à ce que l’on nous en a dit, caciques socialistes et non-adhérents du PS. Il a réitéré ce qu’il venait de dire à Radio J. Mais là, c’est Ségolène, naturellement, qui était la vedette.

    Elle a demandé à ses partisans de changer leur façon de faire de la politique pour « ramener le vote populaire vers les socialistes et la gauche ». Et où était-il donc parti, ce vote populaire ? Elle ne l’a pas précisé. Mais chacun le sait. On ne va tout de même pas dire « Le Pen » dans toutes les phrases…

    Changer la façon de faire de la politique, c'est mettre en œuvre la «démocratie participative ». Et Ségolène leur a fait un cours de « démocratie participative », pendant une heure. Il faut cultiver « la vérité de la parole », « secouer un certain nombre de formules, de tabous, d'idées reçues, de conforts intellectuels ». Une façon bien à elle de rappeler qu'il ne faut guère tenir compte du projet socialiste, auquel « les gens ne sont pas venus participer », mais qui était pourtant censé être le socle de la campagne socialiste.

    Cela dit, on ne voit pas quels sont les tabous et les idées reçues qu'elle secoue. Invitée de France 5 dans la soirée, elle a déclaré que la justice avait davantage besoin de nouveaux moyens que de nouvelles lois qui s'accumulent. Est-ce un exemple de secouage ? Fort bien. Mais cela, c'est la position du Front national et de Jean-Marie Le Pen… Pas de chance…

    D'autre part elle a qualifié les 35 heures de « formidable progrès social », que « personne ne peut contester », (donc ici elle est retournée dans l'ornière du tabou socialiste), puis elle en a appelé à un « dialogue social de qualité qui sorte du moyen âge ». Sans doute ne sait-elle pas que les corporations ont été abolies il y a plus de 200 ans…

    Toujours est-il qu'à l'issue de la réunion parisienne, chaque premier secrétaire de fédération socialiste, président de comité « Désirs d'avenir » ou de comité de soutien, a été gratifié d’un kit de campagne, intitulé « Réussir un débat participatif ». Pour ramener le vote populaire, puisque c'est de cela qu'il s'agit. Et il faut donc s'adresser en priorité à « cette France qui pense ne compter pour rien : les travailleurs pauvres, les invisibles, les gens de peu ».

    Les gens de peu… Voilà qui est pire encore que « la France d'en bas ». Marie-Ségolène va finir par nous parler des manants et des croquants. Et elle s'étonnera qu'ils votent pour le candidat qui non seulement ne les méprise pas mais leur rappelle leur dignité de Français riches d'un héritage dont ils sont spoliés.

  • Marie-Ségolène et le vote populaire

    Ségolène Royal a réuni ses militants à Paris, et leur a demandé de changer leur façon de faire de la politique pour « ramener le vote populaire vers les socialistes et la gauche ». Et où était-il donc parti ?…

    Chaque premier secrétaire de fédération socialiste, président de comité « Désirs d'avenir » ou de comité de soutien, a été gratifié d’un kit de campagne, intitulé « Réussir un débat participatif ». Car c’est ainsi qu’on ramènera le vote populaire…

    Elle leur a donc demandé de s'adresser en priorité à « cette France qui pense ne compter pour rien : les travailleurs pauvres, les invisibles, les gens de peu ».

    Les gens de peu… Marie-Ségolène a oublié les manants et les croquants. Comme c'est difficile de s'adresser au peuple quand on ne s'y intéresse qu'aux élections !

  • Photocopieurs en surchauffe

    « Pour les décisions les plus importantes, comme celle de la réforme des retraites, la procédure normale de décision, c’est le référendum », vient de déclarer François Bayrou. Ségolène Royal avait déjà dit que sur « des grands sujets, il faut utiliser le référendum ». Quant à Sarkozy, il veut faire de l’élection présidentielle un référendum sur « les grands sujets de préoccupation de la France », afin sans doute d’en être débarrassé pour la suite.

    Quand on n’a pas d’idées, on va les chercher chez les autres. Ou plutôt chez celui qui en a, et comme Le Pen est le seul à en avoir, on lui pique tout ce qu’on peut. Bel hommage.