Loin des foules sarkoziennes réunies à Paris, Ségolène Royal se promenait dimanche à la campagne, faisant le tour de ses braves paysans de Poitou-Charentes. « Un moment de plaisir et de simplicité », a-t-elle dit, se faisant photographier avec un agneau dans les bras, et vantant « l’intelligence des territoires et notamment des territoires ruraux ». Et en déjeunant avec des producteurs de chanvre, elle s’est exclamée : « Je suis dans cette France respirante, qui redonne des forces parce qu’elle est authentique et en même temps tournée vers l’avenir. » On n’ose penser qu’il puisse s’agir de producteurs de chanvre indien et que Marie-Ségolène ait testé la production. Force est néanmoins de constater que la France respirante est un curieux concept. On connaissait jusqu’ici, dans le jargon industriel, les culottes respirantes, les vestes respirantes, les chaussures respirantes, les isolations respirantes. Si les mots ont un sens, la « France respirante » n’est pas la France qui respire, où l’on respire, mais un matériau qui isole du froid et de l’humidité tout en laissant passer l’air. Ce qui ne veut donc rien dire. Mais c’est normal, puisque c’est Marie-Ségolène qui s’exprime.