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saints - Page 22

  • Saint Jean de la Croix

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    Au centre de l’enseignement mystique de saint Jean de la Croix, il y a le mot nada : rien. Ce rien a une très riche et sublime signification, qu’il est impossible d’évoquer en quelques mots. Sur le « sentier étroit de perfection » est inscrit un seul mot : « rien », cinq fois, et ce chemin débouche sur des sommets où « déjà par ici il n’y a plus de chemin, parce qu’il n’y a pas de loi pour le juste ». A l’endroit où le chemin du nada se transforme en nada du chemin est écrit : « Depuis que je ne veux rien par amour propre tout m’est donné sans que je le cherche », et « Depuis que je ne me suis attaché à rien je trouve que rien ne me manque ».

  • Saint Clément 1er

    L’Itinéraire de saint Clément est le texte le plus abracadabrantesque de la vie des saints. La trame de la première partie du récit est l’histoire souvent déclinée de la famille qui se retrouve dispersée après un naufrage, dont chaque membre réduit à l’errance croit que les autres sont morts, et qui finit par se réunir miraculeusement en plusieurs étapes qui sont autant de coups de théâtre. Ici, l’histoire se déroule entre Rome, Athènes et Antioche, et les deux frères aînés de Clément sont devenus des disciples de Simon le Magicien, qu’ils ont quitté pour saint Pierre, lequel est en fait le personnage central… C’est un tel tissu d’invraisemblances que Jacques de Voragine, qui rapporte pourtant sans sourciller, dans sa Légende dorée, nombre de pieuses fictions comme des récits authentiques, s’arrête en plein milieu de la narration pour dire que là, ça dépasse les bornes… C’est au moment, il est vrai, où saint Pierre vient de demander (pour la deuxième fois) à un protagoniste de mentir… Pour la bonne cause, certes, mais tout de même, comme le remarque Jacques de Voragine, ça ne se fait pas. Cela dit il continue le récit comme si de rien n’était. Jusqu’au martyre de saint Clément, et ce qui s’est produit après : il fut jeté dans la mer attaché à une ancre, et ensuite, régulièrement, la mer se retirait jusqu’à l’endroit où il avait été jeté, où se trouvait un superbe mausolée de marbre, construit par les anges, contenant son corps.

    Ce que l’on doit retenir de tout cela, c’est le symbolisme de l’eau, comme le fait magnifiquement la liturgie de ce jour, en faisant référence aux psaumes, à Isaïe et à l’Apocalypse (dont vient directement cet autre épisode du récit : l’agneau blanc sous les pattes duquel naît une source).

    Sans oublier que saint Clément, dont saint Paul dit (dans l’épître aux Philippiens) que son nom est inscrit au livre de vie, fut réellement un compagnon de saint Pierre, qu’il fut pape après saint Lin et saint Clet, qu’il fut condamné à l’exil sous Vespasien puis condamné à mort sous Trajan, et qu’il nous a laissé une belle épître aux Corinthiens.

  • Sainte Cécile

    Sainte Cécile, comme son nom l’indique, faisait partie de la grande famille romaine des Cecilii. Ce qui explique en partie l’autorité qui émanait de sa personne, transfigurée par la grâce, et qui conduisit à la conversion de son mari, de son beau-frère, du chef des gardes (tous trois martyrisés avant elle) et de 400 autres personnes. Une autorité qui illumine également son échange avec le préfet qui devait la condamner à mort, tel que le rapportent les actes de son martyre. C’est un superbe exemple de fierté chrétienne et de fermeté dans la foi : — Quelle est ta condition ?
    — Je suis libre et noble.
    — C'est au sujet de la religion que je t'interroge.
    — Ton interrogation n'était pas exacte, puisqu'elle exigeait deux réponses.
    — D'où te vient tant de présomption en me répondant ?
    — D'une conscience pure et d'une conviction sincère.
    — Ignores-tu quel est mon pouvoir ?
    — Ta puissance est semblable à une outre remplie de vent ; qu'une aiguille la perce, tout ce qu'elle avait de roideur a disparu, et toute cette roideur qu'elle paraissait avoir, s'affaisse.
    — Tu as commencé par des injures et tu poursuis sur le même ton !
    — On ne dit pas d'injure à moins qu’on n'allègue des paroles fausses. Démontre que j'ai dit une injure, alors j'aurai avancé une fausseté : ou bien, avoue que tu te trompes, en me calomniant ; nous connaissons la sainteté du nom de Dieu, et nous ne pouvons pas le renier. Mieux vaut mourir pour être heureux que vivre pour être misérables.
    — Pourquoi parles-tu avec tant d'orgueil ?
    — Il n'y a pas d'orgueil, il y a fermeté.
    — Malheureuse, ignores-tu que le pouvoir de vie et de mort m’a été confié ?
    — Je prouve, et c'est un fait authentique, que tu viens de mentir : tu peux ôter la vie aux vivants, mais tu ne saurais la donner aux morts. Tu es un ministre de mort, mais non un ministre de vie.
    — Laisse là ton audace, et sacrifie aux dieux.
    — Je ne sais où tu as perdu l’usage de tes yeux : car les dieux dont tu parles, nous ne voyons en eux que des pierres. Palpe-les plutôt, et au toucher apprends ce que tu ne peux voir avec ta vue.

  • Saint Félix de Valois

    « Ordonné prêtre, il célébra sa première Messe avec grande ferveur et gagna peu après le désert où il vécut en grande abstinence, réconforté par l'abondance des grâces du ciel. Il y fut trouvé par saint Jean de Matha, docteur de Paris, qu'une inspiration divine avait poussé à sa recherche. Tous deux vécurent là très saintement quelques années, jusqu'à ce qu'un Ange les avertît de la part de Dieu qu'ils eussent à se rendre à Rome pour obtenir du Souverain Pontife une règle de vie. C'était alors Innocent III, lequel pendant la Messe solennelle eut révélation du nouvel Ordre et institut qu'ils devaient fonder pour la rédemption des captifs. Le Pape revêtit lui-même Félix et Jean du vêtement blanc avec la croix rouge et bleue sous lequel l’Ange était apparu, et il voulut que leur famille religieuse, en raison de ces trois couleurs de son habit, fût honorée du nom de la très sainte Trinité. » (Il s’agit de l’Ordre trinitaire pour le rachat des captifs des musulmans, fondé en 1198.) (extrait du texte du martyrologe, dans l'Année liturgique de dom Guéranger).

  • Sainte Gertrude

    Sainte Gertrude, parfois appelée «  la Grande  » pour la distinguer de plusieurs homonymes, est morte le 17 novembre 1302 en son monastère de Helfta. C’est pourquoi, au calendrier monastique, c’est ce jour qu’elle est fêtée, par une fête « double de deuxième classe », comme dit le bréviaire traditionnel, c’est-à-dire à l’égal des apôtres. Dans le calendrier romain, sa fête avait été établie au 16 novembre parce que le 17 était déjà pris. Dans le nouveau calendrier, le 16 comme le 17 sont des jours ordinaires de semaine ordinaire, et sainte Gertrude a disparu comme tant d’autres saints qui seraient pourtant si nécessaires…

    Sainte Gertrude a été parfois nommée « le premier théologien du Sacré-Cœur ». Elle l’est assurément. Dans les deux sens du mot premier : sur le plan chronologique, et sur le plan de l’éminence. Et dans tous les sens du mot théologien, d’abord dans le sens oriental lié à la contemplation mystique.

    Sainte Gertrude a été la première mystique à avoir bénéficié de visions du Sacré-Cœur (étroitement liées, il n’est pas inutile de le souligner, à la liturgie). A un tel niveau spirituel et avec une telle abondance de symboles, une telle profusion d’images, une telle conscience de révéler le cœur de Dieu, le centre de la divinité, et de chanter le cœur à Cœur entre le centre de la personne humaine et le saint des saints de la Trinité , que la brave Marguerite-Marie Alacoque fait pâle figure à côté d’elle. Mais il devait revenir à sainte Marguerite-Marie de faire du culte du Sacré-Cœur, pour les temps de décadence, une très légitime et bienfaisante dévotion populaire, quand il s’agissait pour sainte Gertrude et ceux qui allaient s’abreuver discrètement, dans les cloîtres, à ses révélations, d’une voie privilégiée de contemplation.

    « Là, là, dans l’encensoir d’or de ton divin Cœur, dans lequel à ta gloire brûle sans fin le très doux parfum de l’amour éternel, là je jette moi aussi un tout petit grain, mon cœur, souhaitant et désirant que, malgré sa petitesse et son indignité, il reçoive le souffle de ton esprit et par lui une vie très puissante, afin qu’il entre dans l’unique brasier de ta louange; et que ces longs soupirs que je lance vers toi du fond des abîmes de la terre, à cause du long temps qu’il me faut attendre, soient pour toi une louange et une gloire éternelle. Amen. »

  • Saint Albert le Grand

    Surnommé le Grand de son vivant en raison de sa très exceptionnelle stature intellectuelle, scientifique et religieuse, saint Albert de Lauingen a été appelé le « docteur universel ». Il a été canonisé et nommé docteur de l’Eglise en 1931 par Pie XI qui déclarait alors notamment : « Par son exemple magnifique, il nous avertit qu'entre la science et la foi, entre la vérité et le bien, entre les dogmes et la sainteté, il n'existe aucune espèce d'opposition ; bien plus, qu'il existe entre eux une intime cohésion. La puissante voix d'Albert le Grand nous démontre surabondamment que la science véritable, ainsi que la foi et une vie réglée sur la foi, peuvent se concilier dans l'esprit des hommes, qu'elles y sont même obligées, car la foi surnaturelle est en même temps le complément et le terme le plus parfait de la science. » Toute ressemblance ne serait pas fortuite avec des discours d’un autre théologien bavarois, aujourd’hui appelé Benoît XVI, notamment à Ratisbonne où fut brièvement évêque saint Albert le Grand…

    Lorsque l’on va à l’église Saint-Julien-le-Pauvre, à Paris, aujourd’hui affectée à l'Eglise grecque melkite catholique, on peut se souvenir qu’y pria souvent saint Albert le Grand lorsqu’il était le professeur de saint Thomas d’Aquin (puisque cette église était, au moyen âge, la chapelle de la Sorbonne ).

  • Saint Josaphat

    Jean Kuncewicz, Josaphat de son nom de religion, était un Polonais de l’Eglise orientale de Ruthénie. Il devint moine basilien et fervent défenseur de l’union avec Rome, sans jamais se laisser intimider par les menaces des schismatiques. Appelé « le ravisseur d’âmes », il inaugura aussi un mouvement de réforme monastique. Higoumène, puis archimandrite, il fut nommé évêque de Polock (Moscovie) où il finit par gagner la noblesse, le clergé et les moines à l’union avec Rome. Mais il est assassiné le 12 novembre 1623 par de fanatiques « orthodoxes ». Ce grand martyr de l’unité a été canonisé par Léon XIII en 1882. C’est l’un des très rares saints orientaux du deuxième millénaire qui soient inscrits au calendrier romain.

    « Suscitez dans votre Eglise, Seigneur, cet esprit qui porta votre évêque et martyr saint Josaphat à donner sa vie pour ses brebis ; qu’avec le secours de sa prière, poussés et fortifiés par le même Esprit, nous ayons nous aussi le courage d’engager notre vie pour nos frères. »

  • Toussaint bénédictine

    Le 13 novembre est la fête de tous les saints bénédictins. En ce jour, saint Benoît utilise les mots d’Isaïe (8, 18) et dit : « Me voici, moi et mes enfants, que le Seigneur m’a donnés comme signe et présages en Israël, de la part du Seigneur des armées, qui habite la montagne de Sion. »

  • Saint Martin


    Le récit de la mort de saint Martin de Tours, par Sulpice Sévère.

    Il réunit alors ses disciples et leur annonça que sa mort était proche. Une profonde douleur s’empare aussitôt de tous les cœurs ; tous s’écrient en gémissant : « Ô tendre père ! pourquoi nous abandonner et nous laisser dans la désolation ? des loups avides de carnage se jetteront sur votre troupeau ; si le pasteur est frappé, qui pourra le défendre ? Nous savons bien que vous souhaitez ardemment de posséder Jésus-Christ ; mais votre récompense est assurée, et elle ne sera pas moins grande pour être retardée ; ayez pitié de nous que vous allez laisser seuls. » Martin, touché de leurs larmes, et brûlant de cette tendre charité qu’il puisait dans les entrailles de son divin Maître, se mit aussi à pleurer. Puis, s’adressant au Seigneur : « Seigneur, s’écria-t-il, si je suis encore nécessaire à votre peuple, je ne refuse pas le travail : que votre volonté soit faite. » (...)

    Ses disciples l’ayant prié de souffrir qu’on mît un peu de paille sur sa couche : « Non, mes enfants, répondit-il, il ne convient pas qu’un chrétien meure autrement que sur la cendre et le cilice ; je serais moi-même coupable de vous laisser un autre exemple. » Il tenait ses regards et ses mains continuellement élevés vers le ciel, et ne se lassait point de prier. Un grand nombre de prêtres qui s’étaient réunis près de lui, le priaient de leur permettre de le soulager un peu en le changeant de position : « Laissez-moi, mes frères, répondit-il ; laissez-moi regarder le ciel plutôt que la terre, afin que mon âme prenne plus facilement son essor vers Dieu. » À peine eut-il achevé ces mots, qu’il aperçut le démon à ses côtés. « Que fais-tu ici, bête cruelle ! tu ne trouveras rien en moi qui t’appartienne : je serai reçu dans le sein d’Abraham. » Après ces paroles, il expira. Des témoins de sa mort nous ont attesté qu’en ce moment son visage parut celui d’un ange, et que ses membres devinrent blancs comme la neige. Aussi s’écrièrent-ils : « Pourrait- on jamais croire qu’il soit revêtu d’un cilice et couvert de cendres ? » Car, dans l’état où ils virent alors son corps, il semblait qu’il jouît déjà de la transformation glorieuse des corps ressuscités.

  • Les quatre saints couronnés

    L’histoire des « quatre saints couronnés », fêtés le 8 novembre, demeure très mystérieuse, les sources étant contradictoires. Le seul élément certain est que ces saints furent des martyrs qu’on honora sans connaître leurs noms (c’est pourquoi on les appela simplement « couronnés » - de la couronne du martyre), qu’ils étaient sculpteurs et subirent le martyre pour avoir refusé de sculpter des idoles.

    Le problème est qu’ensuite on a eu neuf noms de sculpteurs martyrs, en deux groupes distincts. D’abord (si l’on suit le bréviaire cité par Jacques de Voragine) il y a eu quatre sculpteurs martyrs, anonymes, puis cinq autres sculpteurs martyrs, identifiés (Claude, Castor, Symphorien, Nicostrate et Simplicien), et le pape Melchiade aurait ordonné d’honorer sous les noms de ces cinq martyrs les quatre précédents. Et lorsqu’on découvrit ensuite les noms des quatre premiers (Sévère, Séverin, Carpophore et Victorin), on ne changea rien à ce qui était établi.

    Mais selon d’autres sources il y eut d’abord le culte, à Rome, de sculpteurs martyrisés en Dalmatie dont on ne connaissait pas le nom, et qu’on appela les « quatre saints couronnés ». Lorsque des chrétiens de Dalmatie fuyant les barbares se réfugièrent à Rome avec les reliques, on s’aperçut que les quatre couronnés étaient cinq et avaient un nom, mais on ne changea pas pour si peu l’intitulé de leur fête.

    Les quatre saints couronnés sont connus dans le compagnonnage, car ils sont les saints patrons des tailleurs de pierre et des maîtres maçons. De ce fait ils ont aussi été récupérés par la franc-maçonnerie, se laïcisant en « quatre couronnés ».