L’histoire des « quatre saints couronnés », fêtés le 8 novembre, demeure très mystérieuse, les sources étant contradictoires. Le seul élément certain est que ces saints furent des martyrs qu’on honora sans connaître leurs noms (c’est pourquoi on les appela simplement « couronnés » - de la couronne du martyre), qu’ils étaient sculpteurs et subirent le martyre pour avoir refusé de sculpter des idoles.
Le problème est qu’ensuite on a eu neuf noms de sculpteurs martyrs, en deux groupes distincts. D’abord (si l’on suit le bréviaire cité par Jacques de Voragine) il y a eu quatre sculpteurs martyrs, anonymes, puis cinq autres sculpteurs martyrs, identifiés (Claude, Castor, Symphorien, Nicostrate et Simplicien), et le pape Melchiade aurait ordonné d’honorer sous les noms de ces cinq martyrs les quatre précédents. Et lorsqu’on découvrit ensuite les noms des quatre premiers (Sévère, Séverin, Carpophore et Victorin), on ne changea rien à ce qui était établi.
Mais selon d’autres sources il y eut d’abord le culte, à Rome, de sculpteurs martyrisés en Dalmatie dont on ne connaissait pas le nom, et qu’on appela les « quatre saints couronnés ». Lorsque des chrétiens de Dalmatie fuyant les barbares se réfugièrent à Rome avec les reliques, on s’aperçut que les quatre couronnés étaient cinq et avaient un nom, mais on ne changea pas pour si peu l’intitulé de leur fête.
Les quatre saints couronnés sont connus dans le compagnonnage, car ils sont les saints patrons des tailleurs de pierre et des maîtres maçons. De ce fait ils ont aussi été récupérés par la franc-maçonnerie, se laïcisant en « quatre couronnés ».