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saints - Page 23

  • Saint Charles Borromée

    Saint Charles Borromée, archevêque de Milan, fut le grand évêque de la contre-réforme. Lors d'un concile provincial, il dit ceci à ses pairs :« Craignons que le Juge irrité ne nous dise : Si vous étiez les éclaireurs de mon Eglise, pourquoi donc fermiez-vous les yeux ? Si vous vous prétendiez les pasteurs du troupeau, pourquoi l’avez-vous laissé s'égarer ? Sel de la terre, vous vous êtes affadis. Lumière du monde, ceux qui étaient assis dans les ténèbres et dans l'ombre de la mort n'ont point vu vos rayons. Vous étiez Apôtres ; mais qui donc éprouva votre vigueur apostolique, vous qui jamais n'avez rien fait que pour complaire aux hommes ? Vous étiez la bouche du Seigneur, et l'avez rendue muette. Si votre excuse doit être que le fardeau dépassait vos forces, pourquoi fut-il l'objet de vos brigues ambitieuses ? » (cité par dom Guéranger).

  • Saints Simon et Jude (ou Thaddée)

    Thaddée dit au Seigneur : « Seigneur, pour quelle raison vas-tu te manifester à nous, et non pas au monde ? » C'est une question de grande actualité, que nous posons nous aussi au Seigneur : pourquoi le Ressuscité ne s'est-il pas manifesté dans toute sa gloire à ses adversaires pour montrer que le vainqueur est Dieu ? Pourquoi s'est-il manifesté seulement à ses Disciples ? La réponse de Jésus est mystérieuse et profonde. Le Seigneur dit : « Si quelqu'un m'aime, il restera fidèle à ma parole ; mon Père l'aimera, nous viendrons chez lui, nous irons demeurer auprès de lui » (Jn 14, 22-23). Cela signifie que le Ressuscité doit être vu et perçu également avec le cœur, de manière à ce que Dieu puisse demeurer en nous. Le Seigneur n'apparaît pas comme une chose. Il veut entrer dans notre vie et sa manifestation est donc une manifestation qui implique et présuppose un cœur ouvert. Ce n'est qu'ainsi que nous voyons le Ressuscité.
    (Benoiît XVI, 11 octobre 2006)

  • Saint Evariste

    Saint Evariste fut le cinquième pape. Il semble avoir disparu des calendriers. Pourtant il y a un dicton qui dit : à Saint-Evariste, jour de pluie, jour triste. Ce qui montre que sa fête fut célébrée autrefois. Cela dit, ce dicton est d'une affligeante banalité. On lira en revanche avec intérêt le très beau texte de dom Guéranger, dans son Année liturgique, que voici.

    Tandis que Jean le bien-aimé voyait enfin venir à lui le Seigneur et quittait pour le ciel son séjour d'Ephèse, Rome, sous Evariste, achevait d'arrêter les dispositions du long pèlerinage qui ne se terminera pour elle qu'au dernier des jours. La période bénie des temps apostoliques est définitivement close ; mais la Ville éternelle accroît sans fin son trésor de gloire. Le pontificat nouveau voit la vierge Domitille cimenter dans le sang des Flavii, par son martyre, les fondations de cette Jérusalem qui remplace la première, détruite par les siens. Puis c'est Ignace d'Antioche, apportant « à l'Eglise qui préside dans la charité » le témoignage suprême ; froment du Christ, la dent des fauves du Colisée donne satisfaction à son désir et fait de lui un pain vraiment pur.

    Evariste, né en Grèce d'un père juif, fut Souverain Pontife au temps de l'empereur Trajan. Ce fut lui qui divisa entre les prêtres romains les titres des églises de la ville, et ordonna que les sept diacres assisteraient l'évêque quand il prêcherait. Conformément à la tradition apostolique, il ordonna en outre que le mariage se célébrât publiquement et fût béni par le prêtre. Il gouverna l'Eglise neuf ans et trois mois ; en quatre Ordinations au mois de décembre, il ordonna dix-sept prêtres, deux diacres, quinze évêques. Couronné du martyre, on l'ensevelit près du Prince des Apôtres, au Vatican, le sept des calendes de novembre.

    Vous êtes le premier des Pontifes à qui l'Eglise se trouva confiée, quand disparurent les derniers de ceux qui avaient vu le Seigneur. Le monde maintenant pouvait dire, sans aucune restriction : Si nous avons connu le Christ selon la chair, nous ne le connaissons plus désormais de cette sorte. L'exil devenait plus absolu pour l'Epouse ; et à cette heure, qui n'était pas sans périls ni angoisses, c'était vous que l'Epoux daignait charger de lui apprendre à poursuivre seule sa route de foi, d'espérance et d'amour. Vous sûtes justifier l'attente de l'Homme-Dieu. Reconnaissance spéciale vous est due de ce chef par la terre, ô Evariste, comme spéciale sans doute est aussi votre récompense. Veillez toujours sur Rome et sur l'Eglise. Enseignez-nous qu'il faut savoir jeûner ici-bas, se résigner à l'absence de l'Epoux quand il se dérobe, et ne l'en servir pas moins, et ne l'en aimer pas moins de tout notre cœur, de toute notre âme, de toutes nos forces, de tout notre esprit, tant que dure ce monde et qu'il lui plaît de nous y laisser.

  • Saint Raphaël

    La fête de saint Raphaël était célébrée ici ou là à diverses dates, et en Espagne le 24 octobre. C’est la date que choisit Benoît XV, en 1921, pour que l’archange soit partout fêté dans l’Eglise latine. Cela n’a pas duré longtemps, puisque le nouveau calendrier a supprimé cette fête, comme tant d’autres, faisant du 29 septembre une fête des archanges. Il est bon pourtant de les différencier, surtout que nous avons de quoi prier spécifiquement Raphaël, l’ange qui guérit, l’ange des mariages, l’ange qui accompagne les voyageurs, dans le merveilleux livre de Tobie. « Lorsque vous étiez en prière, toi et Sara, c’était moi qui présentais vos suppliques devant la gloire du Seigneur… Je suis Raphaël, l’un des sept anges qui se tiennent toujours prêts à pénétrer auprès de la gloire du Seigneur. »

  • Saint Hilarion

    Saint Hilarion fut le plus célèbre disciple de saint Antoine, et la popularité de cet ascète était immense dans tout l’Orient chrétien. Il voulait être ermite, mais chaque fois qu’il s’installait quelque part, une nombreuse communauté se formait autour de lui. Il s’était d’abord établi à Gaza, puis il partit en Egypte, puis en Sicile, puis en Dalmatie, et finalement à Chypre où il passa les 15 dernières années de sa vie. Saint Jérôme a écrit sa vie, émaillée d’innombrables miracles. Il souligne que lorsque des chrétiens de « Syrie » (cela couvrait aussi la Palestine ) allaient voir saint Antoine dans son désert d’Egypte, celui-ci leur répondait : « Mais pourquoi venez-vous me voir, alors que vous avez mon fils Hilarion près de chez vous ? »

  • Saint Jean de Kenty

    « Kenty, l’humble village de Silésie qui donna naissance au Saint de ce jour, lui doit d'être connu en tous lieux pour jamais. Retardée par mille obstacles, la canonisation du bienheureux prêtre dont la science et les vertus avaient, au XV° siècle, illustré l'université de Cracovie, fut la dernière joie, le dernier espoir de la Pologne expirante. Elle eut lieu en l'année 1767. Déjà deux ans plus tôt, c'était sur les instances de l'héroïque nation que Clément XIII avait rendu le premier décret sanctionnant la célébration de la fête du Sacré-Cœur. En inscrivant Jean de Kenty parmi les Saints, le magnanime Pontife exprimait en termes émus la reconnaissance de l'Eglise pour l'infortuné peuple, et lui rendait devant l'Europe odieusement oublieuse un hommage suprême. Cinq ans après, la Pologne était démembrée. » (Dom Guéranger, Année liturgique).

  • Le cardinal Pompedda

    Le cardinal Mario Francesco Pompedda est mort, à l’âge de 77 ans. On dit qu’il faisait partie de « l’aile libérale », et certains lui avaient attribué la paternité du « journal du conclave » racontant ce qui s’était passé pour l’élection de Benoît XVI. Peu importe. Pour nous, le nom du cardinal Pompedda est lié à un grand souvenir : il avait été l’envoyé spécial de Jean-Paul II aux cérémonies du septième centenaire de la mort de saint Yves, en mai 2003, à Tréguier. Pour honorer le saint patron des hommes de loi, le pape avait tenu à se faire représenter par le plus haut magistrat de l’Eglise, puisque le cardinal Pompedda était préfet du tribunal suprême de la signature apostolique et président de la Cour de cassation de l’Etat du Vatican. Le gouvernement français, quant à lui, avait délégué le… secrétaire d’Etat aux personnes handicapées… A cette occasion, Jean-Paul II avait envoyé un superbe message à l’évêque de Tréguier, rappelant notamment que la loi civile doit se conformer à la loi morale naturelle si l’on veut que les droits de l’homme aient un sens. Tout le message, soulignant « l’étonnante actualité » des valeurs vécues par saint Yves, était une réfutation du « Non à une loi morale qui primerait la loi civile », expression par laquelle Jacques Chirac avait rejeté l’encyclique Evangelium vitæ.

  • Saint Pierre d’Alcantara

    « Il convient de considérer les affaires de la vie spirituelle, non comme une chose de l'art, mais comme une chose de la grâce. En les regardant ainsi, l'homme saura que le principal moyen pour obtenir des dons si précieux, est une profonde humilité et une parfaite connaissance de sa propre misère, avec une confiance entière en la miséricorde de Dieu. De la vue simultanée de sa misère et de la miséricorde divine, naîtront de continuelles larmes, et de ferventes oraisons ; et l'homme, entrant ainsi par la porte de l'humilité, obtiendra par l'humilité ce qu'il désire, et le conservera avec humilité, sans se confier en aucune manière ni en la méthode de ses exercices, ni en quoi que ce soit qui vienne de lui. » (Saint Pierre d’Alcantara, Traité de la dévotion)

  • Saint Luc

    C’est de cœur et d’âme que la Vierge Marie entre dans les mystères de son Fils. Saint Luc nous dit que la mère de Jésus conservait dans son cœur les paroles de son Fils pour les méditer. Maria autem conservabat omnia verba haec, conferens in corde suo. Les paroles de Jésus étaient pour elle des sources de contemplation ; ne pouvons-nous pas en dire autant des mystères de Jésus ? Le Christ assurément, quand il vivait ces mystères, éclairait l’âme de sa mère de lumière sur chacun d’eux ; elle les comprenait, elle s’y associait ; tout ce que disait ou faisait Notre Seigneur était pour celle qu’il aimait entre toutes les femmes, une source de grâces. Jésus rendait, pour ainsi dire à sa mère en vie divine dont il est la source, ce qu’il en avait reçu en vie humaine. C’est pourquoi le Christ et la Vierge sont si indissolublement unis dans tous les mystères ; et c’est pourquoi aussi Marie nous a tous unis, dans son cœur, avec son divin Fils. (Dom Marmion, Consécration à la Sainte Trinité.)

  • Sainte Marguerite Marie

    « Seigneur Jésus-Christ, qui avez de façon admirable révélé les insondables richesses de votre Cœur à la vierge sainte Marguerite-Marie, par ses mérites et son exemple, donnez-nous de vous aimer en tout et par-dessus tout, pour avoir dans votre Cœur notre demeure permanente. »

    On sait comment les apparitions à la sainte de Paray-le-Monial ont été à l’origine de la dévotion au Sacré Cœur. Marguerite-Marie avait été choisie par Dieu, au XVIIe siècle, pour manifester aux hommes « le dernier effort de son amour ». Il s’agissait en quelque sorte de révéler le plus largement au peuple chrétien des mystères déjà connus des mystiques. La plus profonde doctrine du Sacré Cœur se trouve non pas dans la vie de sainte Marguerite Marie mais dans les écrits de sainte Gertrude et de sainte Mechtilde (autour de l’an 1300).

    Les litanies du Sacré Cœur, composées au XIXe siècle, en un temps où les représentations du Sacré Cœur étaient une horreur, et où la dévotion dégénérait trop souvent en sentimentalisme, sont un remarquable témoignage de la permanence de la plus pure tradition, exempte de toutes scories du siècle, dans l’Eglise catholique.