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saints - Page 21

  • Saint Clet

    Quand j’étais enfant j’étais surpris de voir tant d’hommes dans le Cap Sizun porter le prénom de Clet, qui me paraissait insolite, et qu’on ne voyait nulle part ailleurs.

    L’explication est fort simple : l’église de Cleden-Cap-Sizun est placée sous le patronage de saint Clet. Mais cela ne fait que déplacer la question : comment se fait-il que saint Clet, pontife inconnu, même de la plupart des catholiques, soit le saint patron de cette église ? Si quelqu’un a des lumières...

    Saint Clet était un disciple de saint Pierre, et il succéda à saint Lin qui avait succédé à Pierre sur le Siège apostolique. Voici ce qu’en dit l’Eglise :

    « Clet, fils d'Emilien, était de Rome, de la cinquième Région, et de la rue Patricienne. Il gouverna l'Eglise sous les empereurs Vespasien et Titus. Conformément à l'ordre qu'il en avait reçu du Prince des Apôtres, il établit à Rome vingt-cinq prêtres. Il est le premier qui dans ses lettres s'est servi de ces expressions: Salut et bénédiction apostolique. Ayant mis l'Eglise en bon ordre, et l'ayant administrée douze ans. sept mois et deux jours, il fut couronné du martyre sous l'empereur Domitien, dans la seconde persécution après celle de Néron, et il fut enseveli au Vatican près du corps de saint Pierre. »

  • Saint Marc

    Marc, disciple et interprète de Pierre, écrivit, à la demande de ses frères de Rome, un évangile résumé d'après ce qu'il avait recueilli de la bouche de Pierre lui-même. Cet apôtre l'ayant entendu, l'approuva, le fit publier, et ordonna qu'il fût lu dans les églises. Ces faits son attestés par Clément dans le sixième livre de ses Hypotyposes. Marc alla ensuite en Egypte, emportant avec lui l'évangile qu'il avait rédigé. Il fut le premier à prêcher la religion chrétienne à Alexandrie, y fonda une Eglise, et obtint tant d'influence par sa science et par la pureté de sa vie que les sectateurs de Jésus-Christ le prirent pour modèle. Philon, le plus grand des écrivains juifs, voyant cette première Eglise encore judaïsante, composa un traité sur leur genre de vie comme s’il faisait le panégyrique de sa nation. Selon saint Luc, les chrétiens de Jérusalem mettaient tous leurs biens en commun : Philon rapporte qu'il en était de même à Alexandrie sous les enseignements de Marc. Il mourut la huitième année du règne de Néron, et fut enterré dans cette ville. Il eut pour successeur Anianus.

    (saint Jérôme, Livre des écrivains ecclésiastiques)

  • Saint Fidèle de Sigmaringen

    Marc Rey, ou Roy, né à Sigmaringen en 1578, était un juriste qui se fit capucin et devint le Père Fidèle. Il était surnommé « l’ange de la paix ». En 1622, il dirigea une mission dans les Grisons, pour ramener les protestants à la foi catholique. Il était tellement convaincant que les calvinistes résolurent de le tuer. Ce qu’ils firent à l’issue d’une messe qu’il venait de célébrer à Seevis, dans le diocèse de Coire.

    Il fut béatifié par Benoît XIII et canonisé par Benoît XIV.

    Comme martyr.

    Il est fort peu « œcuménique » de célébrer un martyr des calvinistes. Il n’empêche que saint Fidèle de Sigmaringen est un des saints importants du calendrier franciscain.

  • Saint Joseph

    Rappelez-vous maintenant le patriarche de ce nom qui fut vendu en Egypte ; non seulement il portait le même nom, mais encore il eut sa chasteté, son innocence et sa grâce. En effet, le Joseph qui fut vendu par ses frères qui le haïssaient et conduit en Egypte, était la figure du Christ qui, lui aussi, devait être vendu ; notre Joseph, de son côté, pour fuir la haine d'Hérode, porta le Christ en Egypte, Le premier, pour demeurer fidèle à son maître, ne voulut point partager le lit de sa maîtresse ; le second, reconnaissant sa maîtresse dans la mère de son Seigneur, la vierge Marie, observa lui-même fidèlement les lois de la continence. A l'un fut donnée l'intelligence des songes, à l'autre il fut accordé d'être le confident des desseins du ciel et d'y coopérer pour sa part. L'un a mis le blé en réserve non pour lui, mais pour son peuple ; l'autre reçut la garde du pain du ciel tant pour lui que pour son peuple. On ne peut douter que ce Joseph, à qui fut fiancée la mère du Sauveur, n'ait été un homme bon et fidèle, ou plutôt le serviteur même fidèle et prudent que le Seigneur a placé près de Marie pour être le consolateur de sa mère, le père nourricier de son corps charnel et le fidèle coopérateur de sa grande œuvre sur la terre.

    (saint Bernard, deuxième sermon sur Missus est.)

  • Les Saints Innocents

    L’office de la fête des Saints Innocents est très particulier : en dehors du récit évangélique et d’une citation du psaume 78, il n’utilise que des versets de l’Apocalypse.

    Les enfants massacrés par Hérode sont les prémices des martyrs, et sont les plus purs des martyrs, puisqu’ils n’ont jamais péché personnellement (ils sont absolument « vierges »), et qu’ils ont confessé le Christ uniquement par le sang versé. Ils correspondent donc, plus que tous ceux qui suivront, à la description des martyrs qui accompagnent l’Agneau et règnent avec lui.

    Il résulte de cette insistance sur l’Apocalypse comme une abolition du temps.

    De même que Hérode a fait passer directement les Saints Innocents de leur naissance sur terre à leur naissance au ciel, par le truchement de la naissance du Fils de Dieu, de même la liturgie abolit le temps en nous faisant passer de la Nativité au Royaume, sans attendre les développements ultérieurs. Car la Nativité est la kénose du Verbe : en elle est déjà contenue la crucifixion et la résurrection. Entre les deux fêtes il n’y aura eu que la célébration de saint Etienne, le protomartyr, qui symbolise tous les témoins du Christ, tous les saints à venir, et la célébration de saint Jean qui proclame l’Incarnation : In principio erat Verbum… et Verbum caro factum est.

    Il en résulte aussi que les Saints Innocents représentent tous les chrétiens sauvés. Ils sont les plus purs exemples du salut : « Si vous ne devenez pas comme de petits enfants… »

  • Saint Pierre Chrysologue

    medium_st_pierre_chrysologue.jpgNé à Imola, Pierre, dit Chrysologue (à la parole d’or), était simple diacre lorsque le pape le nomma archevêque de Ravenne, ville de résidence de l’empereur d’Occident, qui était très orientale (come l’attestent le surnom de Pierre… et les mosaïques) et dont la souveraine était alors Galla Placidia, mère de l’empereur en titre, princesse de Constantinople, fille de l’empereur d’Orient qui était… espagnol. La lettre de saint Pierre Chrysologue à Eutychès fut jointe aux actes du concile de Chalcédoine. Il est mort le 2 décembre 450. Benoît XIII le fit docteur de l’Eglise. Dom Guéranger remarque que dans un de ses sermons il tient pour acquis le dogme de l’Immaculée Conception, lorsqu’il dit : « L'ardent messager s'élance d'un vol rapide vers la Vierge ; il vient suspendre les droits de l'union humaine ; sans enlever la Vierge à Joseph, il la restitue au Christ à qui elle fut fiancée dès l'instant même où elle était créée. » La phrase la plus célèbre de saint Pierre Chrysologue est : « Qui rit avec le diable ne se réjouira pas avec le Christ. » On connaît aussi cette belle formule sur le sacrement eucharistique : « Le Christ est le pain semé dans le sein de la Vierge Marie , levé dans la chair, formé dans sa Passion, cuit dans le four du tombeau, conservé dans les églises et distribué chaque jour aux fidèles comme une nourriture céleste placée sur les autels. »

  • Saint André

    Constantinople fut prise par les Turcs en 1453. En 1462, le chef de saint André fut apporté de Grèce par le Cardinal Bessarion. Le 12 avril, dimanche des Rameaux, le Pape Pie II l'alla chercher en grande pompe jusqu'au Pont Milvius et le déposa dans la Basilique Saint-Pierre. Le Pape prononça alors cette allocution de… circonstance :

    «  Vous voici donc arrivé, ô très saint et très vénérable Chef du saint Apôtre ! La fureur des Turcs vous a chassé de votre asile, et vous venez demander un refuge à votre frère le Prince des Apôtres. Non, ce frère ne vous fera point défaut ; et par la volonté du Seigneur, on pourra dire un jour à votre gloire : O heureux exil qui trouve un pareil secours ! Cependant, vous demeurerez avec votre frère, et vous partagerez ses honneurs.

    « Cette ville que vous voyez, c'est l'auguste Rome consacrée par le sang précieux de votre frère. Ce peuple qui vous entoure, c'est celui que le bienheureux Apôtre, votre frère plein de tendresse, aidé par saint Paul, le Vase d'élection, a régénéré en Jésus-Christ. Fils de votre frère, ces Romains sont vos neveux. Tous reconnaissent en vous le frère d'un père, un second père ; tous vous vénèrent, vous honorent, vous rendent hommage et s'appuient sur votre patronage en la présence du grand Dieu.

    « O très fortuné Apôtre André ! prédicateur de la vérité, défenseur de l'auguste Trinité, de quelle joie vous nous remplissez en ce moment où nous contemplons de nos yeux votre tête sacrée et vénérable, qui mérita qu'au jour de la Pentecôte, le saint Paraclet se reposât visiblement sur elle, sous l'apparence du feu !

    « O vous, Chrétiens, qui allez à Jérusalem pour honorer le Sauveur au lieu même où ses pieds se sont posés, voici le Trône de l'Esprit-Saint ! Ici s'arrêta l'Esprit du Seigneur ; ici a été vue la troisième personne de la Trinité ; ici ont été des yeux qui souvent ont contemplé le Seigneur dans la chair. Cette bouche a fréquemment adressé la parole au Christ ; ces joues, il n'est pas douteux qu'elles n'aient plus d'une fois reçu les baisers de Jésus.

    « O Sanctuaire ineffable ! ô charité ! ô piété ! ô douceur de l'âme ! ô consolation de l'esprit ! ô  qui ne sentirait, en une telle présence, ses entrailles s'émouvoir ? Quel cœur ne s'embraserait ? Qui ne répandrait des larmes de joie, à l'aspect des tant vénérables et précieuses reliques de l'Apôtre du Christ ? Oui, nous nous  réjouissons, nous tressaillons, nous jubilons de votre arrivée, ô très divin Apôtre André ! car nous ne doutons pas que vous ne soyez ici accompagnant votre Chef mortel, et que vous ne fassiez avec lui votre entrée dans Rome.

    « Sans doute,  nous haïssons les Turcs, ennemis de la Religion chrétienne ; mais nous ne les haïssons pas de ce qu'ils ont été la cause de votre venue parmi nous. En effet, que pouvait-il nous arriver de plus fortuné que de contempler votre très honorable Chef, et d'être embaumés de son très suave parfum ? Une seule chose nous attriste : c'est de ne pouvoir, à votre arrivée, vous rendre les honneurs dont vous êtes digne, ni vous recevoir comme le mérite votre excellente sainteté. Mais accueillez notre désir, comprenez la sincérité de notre cœur, et souffrez avec bonté que nos mains indignes touchent vos ossements, et que nous, pécheurs, vous fassions cortège dans l'enceinte de la ville. Pénétrez donc dans cette sainte Cité, et soyez propice au peuple Romain. Qu'à tout le monde chrétien votre arrivée soit salutaire, votre entrée pacifique ; votre séjour au milieu de nous, heureux et fortuné. Soyez notre Avocat au ciel, et ensemble avec les bienheureux Apôtres Pierre et Paul, veillez paternellement sur tout le peuple chrétien, afin que, par votre intercession, les miséricordes de Dieu viennent sur nous ; et si nos péchés, qui sont nombreux, ont provoqué son indignation, qu'elle retombe sur les Turcs impies et sur les nations barbares qui déshonorent le Seigneur Jésus-Christ. Amen. »

  • Double Saturnin

    Saint Saturnin, dont on ne sait pas grand-chose sinon qu’il était de Carthage, fut un martyr romain du temps de Dioclétien. C’est lui qui est fêté aujourd’hui. Pourtant c’est d’abord à un autre saint Saturnin que l’on pense, celui que le parler populaire a appelé saint Sernin, celui de Toulouse. Or le saint Saturnin de Toulouse (qui était grec) a l’antériorité, puisqu’il fut quant à lui victime de la persécution de Dèce, un demi-siècle plus tôt. Curieusement, celui qui était chronologiquement le premier saint Saturnin a fini par établir sa fête le jour où l’on fêtait le second saint Saturnin…

  • Saint Jacques l’Intercis

    Dans le martyrologe romain, saint Jacques l’Intercis n’est qu’un des saints inscrits pour ce jour. Dans le ménologe byzantin, il est, sous le nom de Jacques le Persan, le saint dont on fait mémoire en ce 27 novembre, qui est le jour de son martyre, en 421.

    Dans sa Légende dorée, Jacques de Voragine a fait le récit de son martyre, tel qu’il l’a trouvé dans l’Histoire ecclésiastique de Nicéphore Calliste (autour de l’an 1300).

    Jacques était un chrétien d’une famille noble sous l’empereur de Perse Yasdagerd Ier (399-425). Il devint un très haut personnage et abandonna la foi. Sa mère et sa femme lui ayant reproché d’avoir sacrifié l’amour du Christ à une gloire passagère, et ayant rompu tout contact avec lui, il fit un retour sur lui-même et retrouva la foi. Ce qui mit l’empereur en fureur, et il le condamna à une mort terrible, pour faire un exemple : Jacques fut condamné à être coupé en morceaux (d’où son nom latin d’Intercis). Les bourreaux lui coupèrent d’abord les doigts des mains, l’un après l’autre, puis les orteils, puis un pied, puis une main, etc., puis les jambes, et enfin la tête. Ce qui est superbe dans le récit de Jacques de Voragine est que, chaque fois qu’on lui coupe un doigt ou un membre, Jacques fait allusion à un passage de l’Evangile, au symbolisme des nombres, ou récite un verset de psaume approprié. Enfin il dit cette prière : « Souverain Seigneur, exaucez un homme à demi mort ; vous êtes le maître des vivants et des morts. Des doigts, Seigneur, je n'en ai plus pour les lever à vous ; des mains non plus, pour les étendre vers vous ; mes pieds sont coupés et mes genoux sont abattus, je ne puis plus les fléchir devant vous ; je suis comme une maison qui a perdu ses colonnes et qui va crouler. Exaucez-moi, Seigneur Jésus-Christ, et ôtez mon âme de prison. »

  • Sainte Catherine

    O Dieu, qui as donné la Loi à Moïse au sommet du mont Sinaï, et qui as fait placer au même lieu par tes saints anges le corps de la bienheureuse Catherine, ta vierge et martyre, fais, nous t’en prions, que par ses mérites et son intercession, nous puissions parvenir au mont qui est le Christ.