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présidentielle - Page 22

  • Sarkozy et les siens

    Nicolas Sarkozy est allé à Londres, et pour la huitième fois depuis 2002 il a rencontré Tony Blair. Une fois de plus, il a fait l’éloge du Premier ministre britannique, de son pragmatisme, de son ouverture, etc., et il a conclu : « Les socialistes européens peuvent être fiers de ce qu’a fait l’un des nôtres… »

    Puis il s’est repris : « … l’un des leurs ».

    Mais où est la différence ?

  • Une preuve de leur double langage

    Lors du point de presse hebdomadaire de l’UMP, la porte-parole Valérie Pécresse a déclaré à propos de Ségolène Royal piégée par Gérald Dahan : « Je peux vous assurer que nous avons aussi un petit peu peur que ça nous arrive. »

    Mais un candidat à la présidentielle ne peut être piégé par un imitateur que s’il a un double langage, s’il dit en confidence autre chose que ce qu’il dit publiquement. Si son propos est le même en toute circonstance, autrement dit s’il a des convictions et qu’il les exprime, il ne sera pas piégé, c’est l’imitateur qui le sera, car il ne pourra rien tirer de sa supercherie. Dire que l’on a peur d’être piégé, c’est avouer qu’on a un double langage.

    Souvenons-nous comment Nicolas Domenech et Maurice Szafran avaient cru piéger Le Pen sur l'antisémitisme, et comment ce sont eux qui furent piégés, et condamnés.

  • Bayrou « troisième homme » : ça se confirme

    Un sondage LH2 (c’est le nouveau nom de Louis Harris) donne François Bayrou à 14%, niveau record jusqu’ici, devant Le Pen à 10%. Encore un effort ( La Sofres , Ipsos et CSA n’ont pas encore suivi le mouvement), et François Bayrou sera vraiment le troisième homme de la présidentielle. Comme Chevènement en 2002…

  • Dupont-Aignan, candidat UMP

    Le 13 janvier dernier, Nicolas Dupont-Aignan annonçait qu’il quittait l’UMP, et comme on ne l’avait guère entendu, ce jour du sacre de Sarkozy, il réitérait sa décision le 17. Or le blog Vox Galliae (auquel on se reportera pour les liens permettant de vérifier les informations qui suivent) constate que Nicolas Dupont-Aignan est toujours répertorié comme député UMP à la fois sur le site de l’Assemblée nationale et sur le site du groupe UMP. Qu’il est toujours « conseiller exécutif » de l’UMP sur le site du parti. Qu’il est toujours le candidat investi par l’UMP dans la 8e circonscription de l’Essonne. Que les responsables de son mouvement Debout la République et ses principaux soutiens sont toujours à l’UMP. Que deux de ses proches sont également investis par l’UMP pour les prochaines législatives…

    Cela permet d’apprécier à sa juste valeur le discours qu’il a tenu dimanche devant ses partisans à Paris. Dans lequel il s’est posé comme « le seul candidat républicain du non » à la Constitution européenne, a appelé tous les Français qui ont voté non « à se rassembler derrière » lui, et a rejeté les « appels du pied des partis de l’extrême » (à savoir l’appel à rejoindre l’union patriotique).

  • Les enfants de la République

    Marie-Ségolène a déclaré à la Martinique : « Le métissage est une chance pour la France. Je serai présidente de la République de la France métissée. »

    Mais elle a de la concurrence. Car Sarkozy l’a précédée. Dans son discours du sacre, il a déclaré : « Je veux être le président d’une France qui aura compris que la création demain sera dans le mélange, dans l’ouverture, dans la rencontre, je n’ai pas peur du mot, dans le métissage. » (Le Salon Beige fait remarquer que Sarkozy a effectivement dit cela, mais que ces derniers mots ne figurent pas dans le texte imprimé du discours.)

    Marie Ségolène a poursuivi : « Je n’accepterai plus qu’on parle d’enfants de première génération, deuxième, troisième génération. Nous sommes tous des enfants légitime de cette République qui doit ouvrir ses bras. »

    La première phrase est une nouvelle atteinte à la liberté d’expression, une nouvelle censure imposée aux sociologues et aux historiens.

    La deuxième phrase est quasiment une citation de Jacques Chirac, qui avait proclamé dans son fameux discours sur la laïcité, le 17 décembre 2003 : « Tous les enfants de France, quelle que soit leur histoire, quelle que soit leur origine, quelle que soit leur croyance, sont les filles et les fils de la République. Ils doivent être reconnus comme tels, dans le droit mais surtout dans les faits. »

    Je réponds à Marie-Ségolène comme j’avais répondu à Jacques Chirac (dans Reconquête et dans une conférence) : Eh bien non. La République ne m'a pas donné la vie, elle n'est donc pas ma mère. Je suis l’enfant de mes parents, je suis aussi un fils de l’Eglise qui m’a engendré à la vie surnaturelle, je ne suis pas un fils de la République. La République n’a jamais donné naissance à personne. On peut se dire enfant de la nation (non dans l’acception révolutionnaire du mot, mais dans son sens traditionnel lié à son étymologie : nation et naître ont la même racine), ou enfant de la patrie (même raisonnement, patrie et père). Jean-Marie Le Pen a souvent dit quelle émotion il avait eue quand on l’avait fait « pupille de la nation », et quelle responsabilité cela lui conférait vis-à-vis de la nation. Mais précisément on ne dit pas « pupille de la République ».

    Mettre la république au-dessus, et en fait à la place de la nation, à savoir un régime politique au-dessus, et en fait à la place de la communauté charnelle et historique, c’est une radicale subversion, typique d’une certaine idéologie de gauche, qui est désormais l’idéologie de la pensée unique. Il est vrai que c’est celle de la Révolution française, à laquelle chacun se réfère. Or la république (au contraire de la nation) est par vocation la république universelle, elle ne connaît pas de frontières : c’est la république qui se fond dans l’Union européenne et dans le mondialisme, et dont l’avenir est donc forcément le métissage, qui est l’une des façons de détruire la nation. (Ce n’est pas un hasard si Condoleezza Rice a eu des propos très forts sur cette nécessité de métisser les sociétés européennes afin de parvenir à la démocratie mondiale du melting pot.)

  • Le devoir de l’Etat

    Jean-Marie Le Pen a prononcé aujourd’hui, lors d’un banquet patriotique à Yvetot, un discours sur l’insécurité sous toutes ses formes. En voici la conclusion :

    La première mission de l'autorité constituée, de l'Etat, la raison du respect que l'on a pour lui, c'est qu'il assure à chacun la sécurité de sa vie, de ses proches, de ses biens.

    Supprimez cela, et vous retournez à la barbarie.

    Le devoir fondamental de l'homme politique, ce n'est donc pas de permettre que demain on rase gratis, qu'on vivra sans travailler, que les autres paieront.

    Non, c'est d'assurer qu'on ne vous assassinera pas, qu'on ne vous dépouillera pas, de votre portefeuille ou de votre emploi, qu'on ne vous empoisonnera pas, avec de la nourriture avariée ou des produits médicaux infectés.

    Cela, c'est la base de la civilisation, le but ultime de la politique, et pour cela, il faut contrôler, réglementer quand c'est nécessaire et empêcher les dangers extérieurs de pénétrer dans le pays.

    Eh bien nous, mes chers camarades, nous qui ne rêvons que d'être les serviteurs du peuple Français, nous acceptons de passer pour réactionnaires ou pour " fascistes ", lorsque nous disons qu'il faut savoir stopper certaines dérives politiques, économiques et sociales.

    Nous acceptons de laisser la compassion aux moralistes, pour nous astreindre à notre devoir d'état, celui de protéger et de défendre nos compatriotes d'abord.

    Nous voulons rendre à l'homme politique sa dignité, mais aussi sa responsabilité, afin que plus jamais, le peuple Français ne puisse souffrir des erreurs de politiques économique, de politique familiale, de politique d'immigration, de politique de sécurité.

    L'objectif n'est pas de faire du passé table rase pour reconstruire une société nouvelle qui ne peut être qu'une utopie meurtrière et une réalisation injuste et désordonnée.

    Nous en appelons simplement au bon sens.

    Il faut agir, et simplement garder raison, au plus proche de la terre, des paysages, des hommes et de leurs attaches naturelles, afin que les pages à écrire de l'Histoire de France ne soient pas les dernières.

    (On peut lire le texte intégral du discours sur le site du Front national ou sur le blog de Jean-Marie Le Pen.)

  • Marie-Ségolène largue la Corse

    Mercredi soir, Marie-Ségolène est arrivée en retard au meeting qu’elle tenait dans l’Allier. Elle a indiqué aux participants que c’était parce qu’elle était au téléphone avec le Premier ministre du Québec, Jean Charest, qui d’ailleurs leur donnait le bonjour. Applaudissements.

    En réalité, c’est l’imitateur Gérald Dahan qui s’est fait passer pour le Premier ministre du Québec. Et il a diffusé ce matin un extrait de l’entretien.

    Le faux Charest reproche à la candidate ses propos sur la souveraineté du Québec, et ajoute : « C’est comme si nous on disait : il faut que la Corse soit indépendante. » Marie-Ségolène répond en riant : « Les Français ne seraient pas contre, d’ailleurs », et elle ajoute : « Ne répétez pas cela. Cela va encore faire un incident, ce coup-là en France. C’est secret ! », et de s’esclaffer une nouvelle fois.

    Jack Lang trouve cela très amusant : « Dahan est un type drôle et marrant, les farces, cela existe… »

    Il n’y a là rien d’amusant.

    D’abord le procédé est évidemment malhonnête.

    Et la réponse de la candidate à la présidentielle est plus que consternante. Disqualifiante. Il est plus que temps que les socialistes trouvent un candidat sérieux pour la présidentielle.

  • Parrainages : trois pas en arrière, un pas en avant

    En commentaire de ma note sur la semaine de plus accordée pour le recueil des parrainages, Olivier (FN-59 Pévèle) avait fait remarquer que le délai était initialement de cinq semaines, et qu’il avait été réduit de trois semaines pour l’élection de 2007: en y ajoutant une semaine, le délai reste réduit de deux semaines par rapport à ce qu’il était en 2002.

    Le Front national a publié un communiqué pour souligner ce fait.

    En 2002, précise-t-il, les formulaires de présentation avaient été envoyés aux élus le mardi 26 février, et devaient être retournés au Conseil constitutionnel au plus tard le mardi 2 avril à minuit, soit un délai de 36 jours. L’envoi de ces formulaires le jeudi 22 février 2007 pour une réception ultime par le Conseil constitutionnel le vendredi 16 mars à 18h00 ramène à 23 jours le délai pendant lequel les élus disposeront des formulaires officiels de présentation. Soit 13 jours de moins qu’en 2002.

    Autrement dit, pour ce qui est de permettre aux candidats de recueillir les parrainages, les pouvoirs publics ont fait un pas en avant après avoir fait trois pas en arrière. Et il faudrait leur dire merci pour ce « cadeau »…

  • La fausse polémique Rebelle

    Le Canard enchaîné ayant « révélé » que les Renseignements généraux avaient « enquêté » sur Bruno Rebelle, un conseiller de Marie-Ségolène, « sur ordre du cabinet » du ministre de l’Intérieur, les hiérarques socialistes sont tous montés au créneau pour stigmatiser les horribles méthodes de Sarkozy et appeler à sa démission, tandis que celui-ci démentait formellement avoir demandé quoi que ce soit. L’affaire est une de ses fausses affaires lancées par le Canard quand il n’a rien d’autre à se mettre dans le bec. Elle arrange bien le camp socialiste, qui peut ainsi faire oublier un temps les ségolénades quotidiennes, tout en portant une virulente attaque « morale » contre l’adversaire prioritaire. Il s’agit donc d’un élément de la campagne de Marie-Ségolène, gracieusement offert par le Canard.

    Les RG font des fiches sur toutes les personnes qui font un peu parler d’elles. Les RG ont donc évidemment une fiche sur Bruno Rebelle, qui est directeur des programmes à Greenpeace International après avoir été directeur exécutif de Greenpeace France. Et cette fiche a évidemment été actualisée lorsque Bruno Rebelle a été nommé conseiller de Marie-Ségolène. Que cette pratique soit normale ou non est une autre question. Ce qui importe ici est qu’il s’agit du travail de routine des RG.

    Reste la question, cruciale, du contenu de la fiche.

    Bruno Rebelle porte plainte contre X pour « atteinte à la vie privée ». Or les RG ont communiqué à la presse leur « notice » sur Bruno Rebelle. Il n’y est pas question de sa vie privée, sinon la mention qu’il est « marié », ce qui n’est en rien une indiscrétion.

    La fiche est en réalité très élogieuse sur le personnage. Chez Greenpeace France, il a « entrepris une politique de redressement de l’organisation après avoir constaté un certain nombre de carences », il a rétabli la situation financière en assurant une meilleure gestion, qui lui a permis de tripler le nombre de salariés et de quadrupler le budget. Il est décrit comme un « homme de dossiers et de communication », « capable de nouer un véritable dialogue avec les politiques et les industriels », « il était présent dans tous les milieux : industriels, politiques, associatifs et pas seulement écologistes », et il se veut « interlocuteur et non partenaire » de tout élu prêt à s’engager sur les questions d’environnement.

    Ce que l’on peut conclure de cette fiche, c’est qu’il s’agit là d’un homme efficace tant sur le plan de la gestion que sur le plan de la communication, et que Marie-Ségolène a bien eu raison de faire appel à lui. On ne voit vraiment pas où est le problème.

    Reste aussi la confirmation que Greenpeace est bien une organisation de gauche. Cela va de soi, mais va mieux en le disant, puisque certains naïfs croient qu’elle est apolitique. Mais on n’avait pas besoin de la fiche des RG pour le savoir, puisque ce n’était un mystère pour personne que Bruno Rebelle était un dirigeant de Greenpeace…

  • Sous-marinade et navalitude

    Ce matin, sur RMC, Jean-Jacques Bourdin reçoit Marie-Ségolène. Il relaye la question d’un auditeur :  « Avons-nous besoin d'autant de sous-marins nucléaires lanceurs d'engins ? » Jean-Jacques Bourdin : « On en a combien ? »

    Marie-Ségolène élude la question, revenant à ce qu’elle était en train de dire. Bourdin insiste. La question suppose qu’il y en a plusieurs. Marie-Ségolène finit par répondre : « Nous en avons… euh... un. »

    Bourdin : « Non. Nous en avons sept. »

    Marie-Ségolène : « Oui… sept… oui. »

    En fait, nous en avons quatre.

    Voici le communiqué de Bruno Gollnisch, délégué du Front national et… capitaine de frégate.

    Sous-marinade et navalitude :
    Royal : touchée, coulée

    « Mme Royal vient de révéler sa totale méconnaissance des questions de défense, qui sont cependant l’une des responsabilités essentielles, sinon la première, du chef de l’Etat.
    « Ce matin, sur RMC, à l’émission de Jean-Jacques Bourdin, elle a déclaré que la France ne disposait que d’un sous-marin nucléaire lanceur d’engins (SNLE), alors qu’elle en a quatre, ce qui constitue un seuil minimum pour assurer en mer la permanence de la dissuasion nucléaire. Puis, renchérissant sur l’erreur de Monsieur Bourdin, elle a déclaré que nous en avions sept (si Monsieur Bourdin avait dit 20, elle aurait dit 20).
    « En fait, la France dispose de quatre SNLE équipés de missiles nucléaires et de seulement six SNA (sous-marins nucléaires d’attaque), dont seule la propulsion est atomique, mais qui ne disposent pas de missiles balistiques nucléaires.
    « On frémit en pensant que Mme Royal prétend diriger nos Forces armées. Son incompétence est abyssale, c’est vraiment le cas de le dire. »