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Pakistan - Page 12

  • Pakistan : un catholique meurt en prison

    Qamar David, incarcéré depuis l’été 2006, condamné le 25 février 2010 à la prison à vie pour blasphème, est mort le 15 mars. Selon les autorités il est mort d’une crise cardiaque. Mais l’Eglise catholique« réclame la transparence » et « veut vérifier la version officielle des faits », a dit à l’agence Fides le Père Mario Rodriguez, Directeur national des Œuvres pontificales missionnaires, prêtre du diocèse de Karachi. L’Eglise entend convaincre la famille de David à autoriser une autopsie, en présence de personnel médical de confiance, afin de vérifier sans équivoque les causes du décès.

    L’évêque d’Islamabad, Mgr Rufin Anthony, souligne que les accusations contre Qamar David étaient fausses (il était peintre et avait été accusé par un artisan rival), et se demande combien de sang sera encore répandu avant que la loi sur le blasphème soit supprimée.

  • Le cardinal Tauran et Shahbaz Bhatti

    Ayant dit plusieurs fois tout le mal que je pensais de telle ou telle déclaration du cardinal Jean-Louis Tauran, je suis d’autant plus heureux de pouvoir saluer ce qu’il a dit à propos de Shahbaz Bhatti :

    « J'ai été profondément ému en lisant le testament spirituel qui - selon moi - est à la hauteur d'un texte d'un des Pères de l'Eglise : “Je n'ai plus aucune peur, je dédie ma vie à Jésus. Je ne veux pas de popularité, je ne veux pas de positions de pouvoir : je veux seulement une place aux pieds de Jésus.” Ce sont des phrases qui touchent réellement. La dernière fois que nous nous sommes rencontrés à l'aéroport de Lahore, vers minuit, avant que j'embarque sur un vol pour Rome, quand nous nous sommes séparés, il m'a dit : “Je sais que je mourrai assassiné, mais je donne ma vie comme témoin pour Jésus et pour le dialogue interreligieux”. Il savait, et il avait déjà offert sa vie. Je pense que c'est un vrai martyr parce qu'il a été tué comme chrétien. C'était un homme, un chrétien authentique. Il n’a jamais eu une parole haineuse, jamais. Il avait assimilé l'Evangile de manière éminente ! Nous sommes tous petits face à ce grand exemple. Un homme de 42 ans - très jeune - qui vivait un peu comme un consacré sans l'être. J'ai été très impressionné parce que l'on percevait l'intensité de sa vie intérieure. »

    Ce que le cardinal Tauran appelle le « testament » de Shahbaz Bhatti sont des propos transcrits dans un livre publié en 2008 en Italie sous le titre Chrétiens au Pakistan. Dans les épreuves, l’espérance. Oasis en a donné une traduction française. On constate que Shahbaz Bhatti commence par dire qu’il ne veut pas devenir ministre. C’était peu avant qu’il le devienne. Il voulait « servir Jésus en tant qu’homme du peuple ». Il a dû comprendre qu’il pouvait servir Jésus aussi en tant que ministre. En tant que ministre martyr…

  • Déclarer Shahbaz Bhatti martyr

    Mgr Andrew Francis, évêque de Multan et président de la Commission épiscopale pour le Dialogue interreligieux au Pakistan, a déclaré à l’agence Fides que la Conférence épiscopale du Pakistan, qui se réunira pour son Assemblée générale à Multan du 20 au 25 mars, présentera officiellement au Saint-Siège la demande de déclarer martyr Shahbaz Bhatti. Mgr Francis, rédacteur de la proposition, déclare : « Bhatti est un homme qui a donné sa vie pour la foi cristalline en Jésus Christ. Il est de notre devoir à nous, évêques, de signaler son histoire et son expérience à l’Eglise de Rome afin de demander la reconnaissance officielle de son martyre. »

    Deux jours après l’assassinat de Shahbaz Bhatti, un musulman du nom de Muhammad Imram a été tué par balles. Il avait été accusé de blasphème, mais avait été relaxé faute de preuves. Selon son frère, il a été tué par l’homme qui l’avait accusé.

  • Les funérailles de Shabhaz Bhatti

    « C’est un homme qui a donné sa vie pour la foi. Je suis certain que l’Eglise, en respectant les temps qui sont les siens, pourra le proclamer martyr », a déclaré à l’Agence Fides l’archevêque d’Islamabad, Mgr Anthony Rufin, après la messe qu’il a célébrée pour Shahbaz Bhatti en l’église Notre-Dame de Fatima dans la capitale pakistanaise.

    Une messe qui s’est déroulée sous très haute protection ; l’église a été fermée dès l’arrivée du Premier ministre, ce qui a empêché de nombreuses personnes d’y participer, y compris la propre sœur du ministre assassiné.

    Dans son homélie, Mgr Rufin a dit qu’il considérait Shahbaz Bhatti comme son fils, car il l’avait vu grandir. « Il me rendait souvent visite pour des études bibliques. Très jeune, il avait dédié sa vie à Jésus-Christ. » Il a toujours vécu son engagement social et politique « en tant que service du bien commun et comme témoignage de la foi dans le Christ ». « Dans le cadre de ce service, Bhatti a accompli la volonté de Dieu, il a adhéré au projet de vie que le Seigneur avait pour lui, avec foi, obéissance, espérance, certitude du Royaume. Il me demandait toujours de prier pour lui parce qu’il était conscient que l’engagement dans le monde, sans l’aide qui vient d’En haut, est incomplet et ne porte pas de fruits. Le service politique lui même, sans référence à la foi, reste aride et exposé au Mauvais. »

    Le corps de Shahbaz Bhatti a ensuite été transporté par hélicoptère dans son village natal, Khushpur (la « cité de la joie », construite par des dominicains). Des centaines d’hindous, de sikhs et de musulmans voulant lui rendre hommage, c’est une cérémonie « œcuménique » qui a été organisée, dans l’enceinte du couvent attenant à l’église. Un éloge funèbre a été prononcé par le P. Pervez Emmanuel, qui est un de ses cousins. Mgr Joseph Coutts, évêque de Faisalabad, a déclaré : « Bhatti a été la voix de la Vérité. Et la voix de la Vérité ne sera pas supprimée parce que la Vérité triomphera. Bhatti a été un émissaire de la Lumière. Et la Lumière ne sera pas vaincue par les ténèbres ».

    Le frère aîné de Shahbaz Bhatti, Gérard, a déclaré à Asianews : « Depuis son enfance, il se passionnait pour les droits des minorités et pour les plus faibles. Un jour il m’a parlé des menaces proférées contre lui. Je lui ai dit de quitter le pays. Mais il ne l’aurait pas fait, il disait qu’il ne craignait pas la mort et qu’il était prêt à se sacrifier pour la cause. »

    (Asianews, Fides)

  • Après l’assassinat de Shahbaz Bhatti

    Les chrétiens de Faisalabad ont défilé hier dans les rues de la ville. Une procession aux flambeaux aura lieu ce soir. Ces initiatives sont « un témoignage de foi pour nous serrer autour de la mémoire de ce martyr, pour rappeler son message en demandant à Dieu la force d’aller de l’avant dans cette condition de souffrance, de peuple exilé » a déclaré à l’agence Fides un prêtre du lieu. Des manifestations spontanées ont eu lieu dans toutes les principales villes pour protester contre l’inaction de l’Etat.

    L’Eglise a décrété trois jours de deuil. Demain, « journée de jeûne et de prière », la dépouille mortelle de Shahbaz Bhatti sera transportée à l’église de Notre-Dame de Fatima à Islamabad où Mgr Anthony Rufin, archevêque du lieu, célébrera une Messe. Les funérailles auront ensuite lieu à Kushphur ; elles seront présidées par Mgr Joseph Coutts, évêque de Faisalabad, et concélébrées par tous les évêques du Punjab.

    flag-pk.jpgLe gouvernement a décrété trois jours de deuil national, et les drapeaux ont été mis en berne. Le Premier ministre a rappelé que le blanc du drapeau du Pakistan symbolisait les minorités, « ce qui montre l’engagement du Pakistan pour leurs droits et leur bien-être »… Au Parlement, il a promis d’agir contre l’extrémisme, annonçant qu’il allait s’entretenir avec les chefs des partis politiques et convoquer une réunion de la Commission de défense du gouvernement. Le Parlement, supprimant l’ordre du jour, s’est séparé après deux minutes de silence. Trois élus de l’Union des oulémas islamiques sont restés ostensiblement assis.

  • + Shahbaz Bhatti +

    Au lendemain de la confirmation inattendue de Shahbaz Batthi à son poste de ministre des Minorités, je signalais que l’agence Fides en profitait pour faire un éloquent bilan du travail accompli par cet homme. Je commentais : Espérons que ce ne soit pas un éloge funèbre… Hélas… Shahbaz Batthi a été assassiné ce matin. « Je veux juste une place aux pieds de Jésus, je veux que ma vie, ma personnalité, mes actions parlent pour moi et disent que je suis un disciple de Jésus-Christ », disait-il. Exceptionnellement, voici en avant-première mon édito du prochain numéro de Daoudal Hebdo.

    Au matin du 2 mars, alors qu’il partait de chez lui pour se rendre à son bureau, Shahbaz Batthi a été sorti de sa voiture par des hommes masqués qui l’ont mitraillé à mort avant de s’enfuir, laissant sur place des tracts de l’alliance « Tehrik-i-Taliban », reprochant au gouvernement d’avoir chargé un « infidèle chrétien » d’animer une commission de révision de la loi sur le blasphème. « Avec la bénédiction d'Allah, les moudjahidine enverront chacun d'entre vous en enfer », dit le tract.

    Alors que les organisations islamistes exigeaient son départ du gouvernement pakistanais, Shahbaz Bhatti venait d’être reconduit à son poste de ministre des Minorités. Il disait: « Ma nouvelle nomination créera certes des protestations et des mécontentements chez de nombreux extrémistes islamiques. Mais mon combat se poursuivra malgré les difficultés et les menaces que j’ai reçues. Mon seul but est de défendre les droits fondamentaux, la liberté religieuse et la vie même des chrétiens et des autres minorités religieuses. Je suis prêt à tout sacrifice pour cette mission que j’exerce avec l’esprit d’un serviteur de Dieu. Je remercie tous ceux qui ont prié pour moi et qui m’ont soutenu. Maintenant, il y a encore beaucoup à faire. Nous devons relever des défis très sérieux comme celui concernant le blasphème. Je chercherai à témoigner, dans mon engagement, la foi en Jésus Christ ».

    Shahbaz Bhatti était originaire du village de Khushpur, appelé « le Vatican du Pakistan » parce qu’il avait été fondé par les dominicains et qu’en sont issus de nombreux prêtres, religieuses et religieux. Son père, enseignant, était le président du conseil de l’église de Khushpur. Il avait été hospitalisé à l’automne dernier et, très affecté par l’assassinat, le 4 janvier, du gouverneur du Pendjab Salman Taseer (qui soutenait Asia Bibi), il est mort six jours plus tard.

    Shahbaz Bhatti avait été remarqué par Benazir Bhutto dont il était devenu un proche collaborateur. Il avait été légèrement blessé lors de l’attentat qui coûta la vie à la dirigeante du pays. Il avait fondé l’« Alliance des minorités du Pakistan », qui se battait contre les discriminations et les persécutions. Il avait été nommé ministre en 2008. Il avait obtenu que soient réservés aux minorités 5 % des postes au sein des ministères et 4 sièges au Sénat. Il avait obtenu la reconnaissance officielle de leurs fêtes religieuses. Il avait fait construire des salles de prière non musulmanes dans les prisons. Il aidait les chrétiens des quartiers les plus pauvres dans leurs batailles pour le droit de propriété. Il fournissait l’assistance légale et matérielle aux victimes de la violence et de la loi sur le blasphème. Il avait créé dans tout le pays des « comités interreligieux de district » pour tenter d’apaiser les tensions. Il avait créé une ligne téléphonique d’urgence pour assister les minorités. Il s’était directement impliqué pour la cause d’Asia Bibi, et il avait créé une commission pour la révision de la loi sur le blasphème.

    Après les propos de Benoît XVI sur Asia Bibi, il disait : « Je suis profondément croyant et les paroles du Pape sont très importantes pour ma vie. Je le remercie pour sa proximité et pour la solidarité qu’il a exprimée à l’égard des chrétiens du Pakistan. Son réconfort m’encourage à témoigner la foi dans ma vie, malgré les difficultés. Je demande au Saint-Père et à tous les fidèles du monde de prier pour moi. »

    En décembre, plusieurs organisations islamistes avaient fait de Shabaz Batthi un « objectif légitime », soulignant qu’il « doit être tué en tant que complice de blasphème ».

    Le Pakistan compte un nouveau, et grand, martyr.

  • Pakistan : encore une chrétienne incarcérée pour « blasphème »

    Elle s’appelle Agnès Nuggo, elle est catholique, mariée et mère de famille (cinq enfants). Elle a été accusée de blasphème par ses voisins musulmans qui revendiquent la propriété d’un terrain…

    Cela dit, hélas, Agnès Nuggo l’a cherché, comme l’explique Fides : « En effet, au cours de ces dernières semaines, à cause d’un litige privé, elle avait accusé injustement trois chrétiens en déclarant à l’imam local qu’ils avaient offensé le prophète Mahomet. Une fois prouvée leur innocence, Agnès avait fait amende publiquement, admettant son erreur et s’excusant. Cependant, elle a été ensuite victime d’une fausse accusation de blasphème et le même imam local a témoigné contre elle. »

  • Pakistan : le ministre Bhatti reste

    Contrairement à ce qu’on craignait, le ministère des Minorités ne disparaîtra pas lors du remaniement gouvernemental au Pakistan, selon l’agence Fides, et le ministre restera le catholique Shahbaz Bhatti. Une campagne de pressions internationales a contribué à confirmer son existence, précise Fides.

    « il s'agit d'un signal clair de l'attention du gouvernement envers les minorités religieuses », a commenté Shahbaz Bhatti. Mais il est désormais le seul, au gouvernement, et sur tout l’échiquier politique, à vouloir une révision de la loi contre le blasphème.

    Fides en profite pour faire un éloquent bilan du travail accompli par Bhatti. Espérons que ce ne soit pas un éloge funèbre…

  • Pakistan : un remaniement pour éliminer Shahbaz Bhatti

    Il va y avoir un large remaniement ministériel au Pakistan. Plusieurs ministères vont être supprimés, dont le ministère des Minorités, celui du catholique Shahbaz Bhatti.

    Ainsi sera éliminée du gouvernement la seule personnalité pakistanaise qui reste en faveur d’une modification de la loi sur le blasphème. Avant qu’il soit éliminé physiquement quand il ne bénéficiera plus de la protection officielle…

  • Pakistan : le gouvernement suit les islamistes

    Le Premier ministre du Pakistan, Yousaf Raza Gilani, a informé le Parlement, mercredi, que son gouvernement n’avait jamais eu l’intention d’apporter un quelconque changement aux lois anti-blasphème, et que le comité qui avait été formé pour étudier une refonte de ces lois était dissous. Il a précisé que Sherry Rehman, membre du Parti du peuple pakistanais (PPP) au pouvoir, qui avait déposé « à titre personnel » une proposition de loi modifiant la loi sur le blasphème, avait retiré son texte.

    Le lendemain, Sherry Rehman a déclaré devant des journalistes : « Je n’ai pas d’autre option que de me ranger à la décision de mon parti. Ce projet de loi n’avait pas pour objet d’abroger la loi, mais de mieux protéger le nom de notre grand prophète Mahomet contre les injustices. » Non sans ajouter : « La politique qui consiste à satisfaire aux exigences des extrémistes aura des conséquences funestes. »

    Le ministre des Minorités, Shabhaz Bhatti, fondait de grands espoirs sur la commission, dont il était l’instigateur, et sur la proposition de loi de Sherry Rehman. Aujourd’hui il est plus isolé que jamais, et désormais la seule personnalité politique de premier plan sous le coup de fatwas le condamnant à mort.

    Mgr Lawrence Saldanha, archevêque de Lahore et président de la Conférence des évêques catholiques du Pakistan, a dénoncé l’« acte de capitulation » du gouvernement face aux extrémistes.