« C’est un homme qui a donné sa vie pour la foi. Je suis certain que l’Eglise, en respectant les temps qui sont les siens, pourra le proclamer martyr », a déclaré à l’Agence Fides l’archevêque d’Islamabad, Mgr Anthony Rufin, après la messe qu’il a célébrée pour Shahbaz Bhatti en l’église Notre-Dame de Fatima dans la capitale pakistanaise.
Une messe qui s’est déroulée sous très haute protection ; l’église a été fermée dès l’arrivée du Premier ministre, ce qui a empêché de nombreuses personnes d’y participer, y compris la propre sœur du ministre assassiné.
Dans son homélie, Mgr Rufin a dit qu’il considérait Shahbaz Bhatti comme son fils, car il l’avait vu grandir. « Il me rendait souvent visite pour des études bibliques. Très jeune, il avait dédié sa vie à Jésus-Christ. » Il a toujours vécu son engagement social et politique « en tant que service du bien commun et comme témoignage de la foi dans le Christ ». « Dans le cadre de ce service, Bhatti a accompli la volonté de Dieu, il a adhéré au projet de vie que le Seigneur avait pour lui, avec foi, obéissance, espérance, certitude du Royaume. Il me demandait toujours de prier pour lui parce qu’il était conscient que l’engagement dans le monde, sans l’aide qui vient d’En haut, est incomplet et ne porte pas de fruits. Le service politique lui même, sans référence à la foi, reste aride et exposé au Mauvais. »
Le corps de Shahbaz Bhatti a ensuite été transporté par hélicoptère dans son village natal, Khushpur (la « cité de la joie », construite par des dominicains). Des centaines d’hindous, de sikhs et de musulmans voulant lui rendre hommage, c’est une cérémonie « œcuménique » qui a été organisée, dans l’enceinte du couvent attenant à l’église. Un éloge funèbre a été prononcé par le P. Pervez Emmanuel, qui est un de ses cousins. Mgr Joseph Coutts, évêque de Faisalabad, a déclaré : « Bhatti a été la voix de la Vérité. Et la voix de la Vérité ne sera pas supprimée parce que la Vérité triomphera. Bhatti a été un émissaire de la Lumière. Et la Lumière ne sera pas vaincue par les ténèbres ».
Le frère aîné de Shahbaz Bhatti, Gérard, a déclaré à Asianews : « Depuis son enfance, il se passionnait pour les droits des minorités et pour les plus faibles. Un jour il m’a parlé des menaces proférées contre lui. Je lui ai dit de quitter le pays. Mais il ne l’aurait pas fait, il disait qu’il ne craignait pas la mort et qu’il était prêt à se sacrifier pour la cause. »
(Asianews, Fides)