Le Premier ministre du Pakistan, Yousaf Raza Gilani, a informé le Parlement, mercredi, que son gouvernement n’avait jamais eu l’intention d’apporter un quelconque changement aux lois anti-blasphème, et que le comité qui avait été formé pour étudier une refonte de ces lois était dissous. Il a précisé que Sherry Rehman, membre du Parti du peuple pakistanais (PPP) au pouvoir, qui avait déposé « à titre personnel » une proposition de loi modifiant la loi sur le blasphème, avait retiré son texte.
Le lendemain, Sherry Rehman a déclaré devant des journalistes : « Je n’ai pas d’autre option que de me ranger à la décision de mon parti. Ce projet de loi n’avait pas pour objet d’abroger la loi, mais de mieux protéger le nom de notre grand prophète Mahomet contre les injustices. » Non sans ajouter : « La politique qui consiste à satisfaire aux exigences des extrémistes aura des conséquences funestes. »
Le ministre des Minorités, Shabhaz Bhatti, fondait de grands espoirs sur la commission, dont il était l’instigateur, et sur la proposition de loi de Sherry Rehman. Aujourd’hui il est plus isolé que jamais, et désormais la seule personnalité politique de premier plan sous le coup de fatwas le condamnant à mort.
Mgr Lawrence Saldanha, archevêque de Lahore et président de la Conférence des évêques catholiques du Pakistan, a dénoncé l’« acte de capitulation » du gouvernement face aux extrémistes.