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Le Pen - Page 34

  • Le Pen en appelle aux électeurs UMP et UDF

    Jean-Marie Le Pen, hier à Lille : « S’il n’y a pas de véritable opposition à l’Assemblée nationale, c’est-à-dire s’il n’y a pas d’élus du Front national, l’UMP aura tous les pouvoirs, y compris celui de ne rien faire, ou de faire pire encore... J’appelle donc l’ensemble des électeurs de l’UDF et de l’UMP à aider à constituer cette opposition en soutenant le candidat FN, en particulier au deuxième tour. »

    Jean-Marie Le Pen a rappelé que jusqu’ici l’UMP faisait voter socialiste ou communiste contre un candidat FN au second tour. « Nous allons voir si l’ouverture de M. Sarkozy est strictement réservée à la gauche ou si elle comporte une ouverture plus générale. »

    Et de souligner : « Une seule chose peut contraindre Nicolas Sarkozy à appliquer la politique pour laquelle il a été élu : élire des députés FN qui exerceront une pression permanente sur lui. »

  • Sarkozy comme Prodi

    Si l’on veut savoir jusqu’où va l’européisme de Nicolas Sarkozy, on en a eu l’illustration hier à l’issue de la rencontre entre le Président français et le président du conseil italien Romano Prodi, ancien président de la Commission européenne et européiste forcené.

    En effet, Romano Prodi s’est dit en accord avec le contenu du « traité simplifié » que propose Sarkozy. Et il a précisé les points d’accord : présidence stable de l’Union, ministre des Affaires étrangères, suppression de la règle de l’unanimité, reconnaissance de la personnalité juridique de l’Union européenne. Prodi a ajouté qu’ils avaient examiné ensemble les problèmes qui seront abordés lors du prochain sommet européen (21-22 juin), « pour lesquels nous sommes unis par une commune volonté de renforcer les institutions européennes ». Et l’on ne peut renforcer les institutions européennes qu’en affaiblissant les institutions nationales. Du reste, si l’on supprime la règle de l’unanimité, les institutions nationales ne sont plus que de simples relais des institutions européennes. « La suppression de la règle de l’unanimité est la suppression de tout ce qui reste des souverainetés nationales », souligne Jean-Marie Le Pen dans un communiqué sur « l’européisme extrémiste de Sarkozy ».

    Les deux dirigeants ont également marqué leur accord pour « renforcer la gouvernance économique de la zone euro », ce qui est dans la logique de la monnaie unique, autrement dit de la suppression de la souveraineté économique.

    Jean-Marie Le Pen constate que Sarkozy « veut aller encore plus loin que la Constitution européenne, que les Français ont pourtant rejetée par référendum », et avertit que « si les électeurs veulent garder la France, ils doivent impérativement voter aux législatives pour les candidats du Front National ».

    Romano Prodi a enfin manifesté son accord avec le projet d’Union méditerranéenne de Nicolas Sarkozy (avec la Turquie comme « pivot »...), et à sa proposition d’une réunion préliminaire des « sept pays méditerranéens » de l’UE pour « donner une signification au niveau opérationnel à la politique méditerranéenne ». Ainsi Romano Prodi accepte-t-il sans sourciller de voir dans les « pays méditerranéens » le Portugal, qui ne connaît d’autre mer que l’océan Atlantique, mais pas la Slovénie , dont la côte touche pourtant celle de l’Italie...

  • Le Pen et les benêts

    Propos de Jean-Marie Le Pen lors d’une conférence de presse à Hyères :

    « C'est par répulsion pour la gauche essentiellement que M. Sarkozy a été élu (...) J'ai été cocufié par un certain nombre de nos électeurs qui ont préféré voter pour M. Sarkozy par crainte du Parti socialiste. (…) Ceux-là, je leur dis : ne vous laissez pas emporter par le sentiment moutonnier à voter pour l'UMP ! Parce que c'est évident que les 365 députés UMP de l'Assemblée nationale n'ont pas les mérites ni le dynamisme de M. Sarkozy. Reconnaissons lui tout de même une dimension exceptionnelle, sous-tendue par une formidable ambition personnelle. (…) Si M. Sarkozy avait été vraiment “lepénisé“, j'en serais satisfait, mais comme un élève copie sur son copain lors d'un examen, M. Sarkozy a emprunté très largement à notre patrimoine politique. Il avait commencé sa campagne comme libéral et atlantiste, et puis, il a compris qu'il était sur une voie qui le conduisait à l'échec et il est revenu sur une voie nationale, voire même nationaliste. Cela ne correspond pas à ce qu'il pense et ce n'est pas ce qu'il va faire. » Mais, a-t-il ajouté, « les quelques jours qui nous séparent des élections législatives ne vont pas permettre aux benêts de s'apercevoir qu'ils ont été trompés ».

    Aux candidats du FN de montrer aux électeurs qu’ils ont déjà été trompés, et de réduire autant que faire se peut le nombre des benêts…

  • L’Elysée, présidence de l’UMP

    Communiqué de Jean-Marie Le Pen

    Nicolas Sarkozy participera mardi prochain à un meeting de l’UMP au Havre, annonce la fédération départementale de ce parti.

    Le président de la République s’implique donc personnellement dans la campagne des législatives, au point de participer à une réunion publique partisane.

    Ainsi, contrairement à ce qu’il avait solennellement affirmé, Nicolas Sarkozy n’est pas et ne veut pas être le Président de tous les Français.

    Sa démission de la présidence de l’UMP n’était qu’un leurre, comme tout ce qu’il dit ou fait semblant de faire.

    Il est crucial que les Français ouvrent rapidement les yeux.

  • L’exécutif d’un conseil régional européen

    Communiqué de Jean-Marie Le Pen

    Le gouvernement Fillon est bien le gouvernement Sarkozy. Le président de la République y a placé, plutôt que des amis politiques de longue date, ses adjoints de campagne, dont il est sûr qu’ils seront non des ministres mais des exécutants.Quant au ministre d’Etat, c’est un homme qui a été récemment condamné à un an d’inéligibilité et 14 mois de prison avec sursis. Telle est l’exigence de morale et d’ordre de Nicolas Sarkozy.On constate que la famille a subitement disparu des préoccupations de Nicolas Sarkozy : elle n’est dans les attributions d’aucun ministre ni secrétaire d’Etat.

    On constate aussi que la Défense est confiée à un européiste convaincu, pour qui la nation doit non pas se défendre mais se fondre dans un super-Etat européen.

    Naturellement, le clou du spectacle est Bernard Kouchner. Soixante-huitard emblématique, icône de la pensée unique, il symbolise à lui seul ce que fustigeait Nicolas Sarkozy pendant sa campagne. Le nouveau ministre des Affaires étrangères et européennes est un européiste de gauche, qui méprise la nation et même la langue française, et il est flanqué d’un secrétaire d’Etat, ami du couple Hollande-Royal, qui a été directeur de cabinet de Jacques Delors à la Commission européenne.

    Ce gouvernement, composé selon la technique de la macédoine de légumes, n’est pas souverain, il n’est que l’exécutif d’un conseil régional européen.

    Les Français qui ont cru aux accents patriotiques de Nicolas Sarkozy vont commencer à déchanter.

  • Fillon « Premier ministre » ?

    Communiqué de Jean-Marie Le Pen

    La nomination de François Fillon comme Premier ministre est un élément parmi d’autres de la volonté de Nicolas Sarkozy d’être un président « à l’américaine ». Terne et dépourvu de charisme, François Fillon n’est que l’ombre de Nicolas Sarkozy, comme on l’a vu ces derniers jours, à ses côtés mais toujours un pas derrière lui.

    Outre le fait que Nicolas Sarkozy constitue « son » gouvernement en contradiction avec les articles 8 et 20 de la Constitution française, sa présidence à l’américaine n’est qu’une illusion.

    En effet, quels qu’aient été le faste républicain et les beaux accents patriotiques de la journée d’hier, Nicolas Sarkozy a moins de pouvoirs qu’un gouverneur d’un Etat des Etats-Unis d’Amérique. Il ne suffit pas de dire « La France, la France, la France », en sautant comme un cabri. Encore faut-il lui rendre son indépendance abandonnée morceau après morceau aux institutions européennes.

  • Le petit chien est rentré à la niche

    Communiqué de Jean-Marie Le Pen

    Les candidats du MPF de Philippe de Villiers aux législatives se réclameront de la « majorité de droite », et ceux de Vendée se réclameront même de la « majorité présidentielle », sans mentionner le MPF.

    Les voilà donc bien oubliés, les grands discours de rupture avec l’UMP, les vibrants engagements de lutte contre le système.

    Après avoir poussé quelques glapissements de diversion, le petit chien est rentré à la niche.

    [Guillaume Peltier a précisé que les élus MPF « voteront les textes de la majorité quand ils seront cohérents avec une politique de droite » et que le MPF entend incarner « la droite patriotique de gouvernement ». C’est le flotteur droit du catamaran qui est de retour, alors que Philippe de Villiers avait juré ses grands dieux que c’en était fini pour toujours.]

  • Sarkozy et la repentance

    Communiqué de Jean-Marie Le Pen

    « La mode de la repentance est une mode exécrable », affirmait Nicolas Sarkozy pendant sa campagne. « Je vais en finir avec la repentance, qui est une forme de haine de soi », assurait-il au soir de son élection.

    Le premier acte officiel du même Sarkozy est de participer en compagnie de Jacques Chirac à la journée de commémoration de l’abolition de l’esclavage, ouvertement voulue par le président sortant comme une « journée de la mémoire de l’esclavage », donc comme une cérémonie de repentance.

    Nicolas Sarkozy s’est abstenu de toute déclaration. Mais les gestes comptent plus que les paroles. Et dans celui-ci, c’est la continuité avec l’universelle repentance chiraquienne qui apparaît, et non une quelconque « rupture ».

  • L’illusionniste

    Lors de son point de presse au siège du Front national, dimanche soir, Jean-Marie Le Pen a décrit par le menu la façon dont Nicolas Sarkozy a su se fabriquer son image, comme un produit de grande consommation qu’on lance à la télévision après une enquête approfondie sur ce que souhaite le consommateur, et comme une vedette « people » qui, dans des « opérations de type show-biz », a su « exploiter les événements de sa vie personnelle de façon positive ». Dans un public aujourd’hui « largement décérébré », qui a perdu les structures que construisaient naguère la famille, l’école, la religion, l’armée, il y a « une vacuité qui rend les gens extrêmement sensibles aux opérations de ce type ». C’est une « américanisation » de la vie politique, a-t-il conclu sur ce sujet.

    Les citoyens ont donc élu un emballage, une image, une illusion de Président. « Bravo l’illusionniste ! » a lancé Marine Le Pen à la télévision, expliquant que Nicolas Sarkozy avait réussi trois grandes illusions : « avoir fait croire qu’il incarnait la rupture alors qu’il était le candidat sortant, avoir fait croire qu’il avait un bon bilan alors que celui-ci est extrêmement ambigu, avoir porté en quelque sorte les solutions du Front national, mais seulement hélas dans le verbe ». « Nous attendons de voir ses actes, mais nous pensons que ces actes ne suivront pas son verbe pour une raison très simple, c’est qu’en réalité il a accepté les menottes européennes », a-t-elle ajouté.

    « Plaise au ciel que le vainqueur de cette joute se souvienne de ses envolées patriotiques et de son programme réformateur », disait de son côté Jean-Marie Le Pen, ajoutant aussitôt qu’il ne lui accordait aucune confiance. Et de préciser devant les journalistes : « Je ne lui fais pas de procès d’intention, je ne lui fais pas confiance. La confiance, on l’a ou on ne l’a pas. S’il apporte la démonstration que je me suis trompé, je le confesserai devant les Français, et je serai ravi de m’être trompé. Mais, même s’il pensait ce qu’il dit, il n’en a pas les moyens, d’abord à cause de l’Europe, qui empêche toute liberté de manœuvre : il est comme un cul de jatte qui veut gagner le 100 mètres... » Et de rappeler qu’en cinq ans Jacques Chirac n’a même pas pu modifier le taux de TVA sur la restauration, et que plus des trois quarts des lois votées par notre Parlement ne sont que des transpositions de directives européennes.

  • Les candidats de l’impuissance

    Communiqué de Jean-Marie Le Pen

    Comme il était prévisible, le débat Sarkozy-Royal n’a pas été un débat présidentiel mais un débat entre candidats au poste de chef de gouvernement, et presque entièrement limité aux sujets de politique intérieure sur lesquels l’Union européenne permet encore d’agir à la marge.

    Il a fallu attendre les dernières minutes pour que les deux candidats bredouillent quelques mots de politique européenne et internationale.

    En ce qui concerne la Turquie , M. Sarkozy, comme sur tous les autres sujets, jouait du pipeau. Il a déclaré qu’il fallait abandonner la règle de l’unanimité au conseil européen, et dans le même temps il a eu recours à la règle de l’unanimité pour dire que si la France disait non, la Turquie n’entrerait pas dans l’Union européenne.

    En réalité, les deux concurrents, comme on le savait déjà, sont favorables à ce que soit liquidée la souveraineté française. Ils se condamnent donc l’un et l’autre à l’impuissance sur le plan européen et international, et ont à peine tenté d’amuser la galerie sur ces sujets en fin de programme.