Jean-Marie Le Pen, hier à Lille : « S’il n’y a pas de véritable opposition à l’Assemblée nationale, c’est-à-dire s’il n’y a pas d’élus du Front national, l’UMP aura tous les pouvoirs, y compris celui de ne rien faire, ou de faire pire encore... J’appelle donc l’ensemble des électeurs de l’UDF et de l’UMP à aider à constituer cette opposition en soutenant le candidat FN, en particulier au deuxième tour. »
Jean-Marie Le Pen a rappelé que jusqu’ici l’UMP faisait voter socialiste ou communiste contre un candidat FN au second tour. « Nous allons voir si l’ouverture de M. Sarkozy est strictement réservée à la gauche ou si elle comporte une ouverture plus générale. »
Et de souligner : « Une seule chose peut contraindre Nicolas Sarkozy à appliquer la politique pour laquelle il a été élu : élire des députés FN qui exerceront une pression permanente sur lui. »
Commentaires
Ca y est ils recommencent... Mais non M. Le Pen, je n'ai aucune envie que M. Sarkozy applique son programme !
Discrimination positive, id est préférence étrangère; immigration supplémentaire (dite : "choisie"); européisme forcené; CUC et autres cadeaux aux gays; avortement généralisé; recherche sur les êtres vivants et clonage (cf. la nomination de Mme Pécresse et de M. Fagniez).
Non merci !
[Ne faites pas semblant de ne pas comprendre. Tout montre que beaucoup d'électeurs ont voté Sarkozy en croyant qu'il allait faire du Le Pen, à savoir lutter contre l'immigration et l'insécurité. Tendance qui a été renforcée par les grands discours patriotiques de Sarkozy allant jusqu'au panégyrique de Jeanne D'Arc. YD]
Le FN et le Pen ont fait une belle campagne présidentielle, où la proposition politique a été affinée, et il me semble bien présentée. Il faut capitaliser maintenant.
Simplement exposer les solutions prônées par le Front. Leur accès à l'Assemblée parait naturel.
Merci de votre réponse, M. Daoudal. Mais je crois que c'est reproduire l'erreur de la campagne, qui a été de ne pas mettre en cause le bilan, les idées et la cohérence de M. Sarkozy. Rarement M. Le Pen ou qui que ce soit d'autre (M. Villiers un peu plus souvent - ne me tombez pas dessus, c'est un fait objectif) a mentionné l'imposture de son bilan soi-disant positif, en fait calamiteux, en termes d'immigration (qui a battu des records) et d'insécurité (records d'agression); rarement on a souligné les incohérences de son projet, dues notamment à son européismes; rarement on a stigmatisé ses mauvaises idées. M. Le Pen s'est contenté de dire : il dit la même chose que moi, mais moi je suis plus crédible. Or il y a une énorme charge de honte (subjective s'entend) à voter F.N., donc si on peut voter pour ses idées en s'épargnant la stigmatisation (souvent intériorisée d'ailleurs), c'est tout benef. D'autant que M. Sarkozy a réussi à se rendre crédible, sans compter le fait qu'il était considéré comme bien plus éligible.
C'est reproduire la même erreur, même si à mon avis de toute façon la partie est jouée, c'est-à-dire que ce sera un miracle s'il y a ne fût-ce qu'un ou deux députés F.N. à l'Assemblée. C'est reproduire la même erreur que de dire : M. Sarkozy a besoin de moi pour appliquer la politique qu'il a promis. Je ne suis pas sûr que cela soit vrai, et les électeurs risquent de considérer comme supérieur à l'argument d'autorité de M. Le Pen l'argument de bon sens qui dit : pour que M. Sarkozy applique sa politique, votez pour lui. Et ils voteront pour lui.
Ce n'est que si on leur explique que ses projets sont dangereux pour la France, et ils le sont dans pas mal d'aspects, qu'on détournera des électeurs de l'U.M.P.
Tout à fait d'accord avec @Olivier. Bravo pour ce commentaire.
Nous ne votons pas FN pour voir appliquer le programme de l'UMP et je crois que cela peut toucher non seulement les militants mais également les français plus largement.
Le discours du FN sur Sarkozy est totalement ilisible. A mon avis, nous créons les conditions de notre propre défaite.
J'entends bien l'argument de dire "on se ressemble" "je suis l'original" et lui la copie light", il y a une "victoire idéologique du FN" peut être un moyen de décompléxer le vote FN, mais il se heurte à 3 limites que nous avons bien vu lors des présidentielles :
- force de frappe médiatique nul par rapport à celles de NS qui fait que, de toute façon sur un programe identique, les électeurs n'iront pas au FN ;
- inutilité du vote FN dès lors que l'UMP va appliquer le même programme et que NS n'arrète pas de dire, ce que j'ai dis, je le ferais (et on peut le croire : voir mini-traité). ;
- et, en tout état de cause, différence irréductible des programmes.
A mon sens, la seule façon de resister au rouleau compresseur UMP / NS est :
1°) Sur les sujets de société de marquer nos différences (UE, discrimination positive, Code de la nationalité...). Je pense que sur tous ces thèmes, les français peuvent comprendre le discours du FN :
- coup d'état que constituerait l'adoption par voie parlementaire du mini traité malgré le référudum,
- inquiétude générale (y compris à gauche) sur le communautarisme et la discrimination positive...
Je pense qu'il y a un boulevard pour le parti national et le FN s'il arrive à porter haut ses valeurs et sa différence tout en montrant leur bon sens et leur caractère "non extremiste". Ce qui passe par la mise en avant des exemples étrangers similaires au programme FN et par la réappropriation du débat intellectuel. En lisant la production intellectuelle aujourd'hui, on s'aperçoit d'une "droitisation" des positions ou du moins d'une interrogation sur la démocratie purement procédurale, l'absence de référence historique... Le FN doit aussi travailler ces points commme c'était le cas autrefois avec la revue "Identité".
2°) Sur le sujet économique, il faut aussi ajouter le besoin d'une retour à un certain reaganisme (pour faire court) économique au nom du social. On voit bien que NS a été élu sur son "gagner plus" qui correspond à une vraie demande des salariés soumis au fiscalisme comme le FN disait à l'époque. Il faut entendre cette demande.