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Le Pen - Page 57

  • Le Transilien au canadien Bombardier ? Le Pen proteste

    Communiqué de Jean-Marie Le Pen :

    La SNCF , entreprise publique, subventionnée à grand frais par l’Etat, et donc par le contribuable français, s’apprête à accorder à un fournisseur canadien le contrat des Transiliens au détriment de la grande entreprise française Alstom.

    En cédant aux principes de l’ultralibéralisme mondial qui considère la France comme un simple espace économique dans un ensemble mondialisé, de surcroît au profit d’un pays dont le marché est relativement fermé, l’Etat se rend coupable d’une double trahison : d’une part, ce sont 4,4 milliards d’argent public qui ne contribueront pas à l’emploi des Français ; d’autre part, en choisissant un fournisseur étranger, l’entreprise d’Etat jette un injuste discrédit sur la production nationale en suggérant aux clients potentiels du monde entier, une meilleure qualité des équipements canadiens.

    Loin des postures villepinesques, le vrai « patriotisme économique » aurait imposé d’appliquer le principe de préférence nationale notamment s’agissant de commandes payées par une entreprise publique avec de l’argent public. Si le conseil d’administration de la SNCF devait prendre cette funeste décision, elle montrerait qu’il ne conçoit la SNCF comme « entreprise nationale » que lorsqu’il s’agit de subventions ou de privilèges. Le FN demanderait alors le limogeage de Mme Idrac.

  • En Bulgarie

    En Bulgarie, le président sortant de gauche Gueorgui Parvanov (issu de la nomenklatura communiste) a obtenu 64 % des voix au premier tour de la présidentielle, mais la faible participation oblige à un second tour. Avec Volen Sidérov, le candidat nationaliste (anticommuniste de toujours), qui fait une remarquable percée, à 21,5 % des voix, reléguant le candidat de droite en dessous de 10 %. Interrogé sur Jean-Marie Le Pen, Volen Sidérov déclare partager avec lui « des idées communes sur l’Union européenne » : « Nous estimons que ce doit être une union de partenaires, sans exercer de diktat, avec une plus grande liberté et souveraineté des Etats. »

  • Echos de la présidentielle

    – En visite aux Etats-Unis, Michèle Alliot-Marie a franchi un nouveau pas vers sa candidature. Quand on lui a demandé si elle serait la prochaine présidente, elle a d’abord répondu : « Cela dépendra des Français », avant de corriger le tir en ajoutant qu’il est trop tôt pour dire si elle exprimera ses convictions en tant que candidate ou pour aider un candidat.

    – ­Au congrès du PRG, le vibrant plaidoyer de Christiane Taubira, et les applaudissements qui l’ont salué, n’ont pas fait le poids face aux promesses du PS. Le marché étant que s’il n’y a pas de candidature radicale de gauche à la présidentielle, le PS réservera au PRG 36 circonscriptions aux législatives.

    – Dominique de Villepin a déclaré : « Je n’ai jamais eu l’appétit d’obtenir le poste du dessus. Ce n’est pas mon ambition. » Et aussi, à propos d’une éventuelle candidature de Jacques Chirac : « La réponse lui appartient. (…) Dans les circonstances particulières que nous vivons aujourd’hui, la question est légitime. »

    – Hervé Morin, président du groupe UDF à l’Assemblée nationale : « Jean-Marie Le Pen est parti pour faire des scores ahurissants. »

  • Le message de Le Pen aux Herbiers

    Jean-Marie Le Pen s’est rendu samedi en Charente-Maritime, et dimanche en Vendée. Aux Herbiers, il a prononcé un grand et important discours, dans la lignée de ceux qu’il tenait lorsqu’il faisait sa rentrée politique à La Trinité  : une analyse géopolitique globale, et l’application à l’Europe et à la France des enseignements de cette analyse.

    Après la fin de l’affrontement Est-Ouest, on a assisté, rappelle Jean-Marie Le Pen, à la « célébration utopique d’une ère nouvelle », qui était celle de la démocratie universelle et d’un nouvel ordre mondial garant de la paix perpétuelle. On avait oublié que si le communisme était mort, il restait d’autres systèmes opposés à l’Occident, notamment l’islam.

    L’utopie a laissé place à « la réalité d’une paix impériale très agressive ». Car la disparition de l’URSS, « pour salutaire qu’elle fût », a déséquilibré les rapports de force, désormais dominés par les Etats-Unis, qui conduisent des guerres contre les Etats perturbateurs de l’ordre nouveau, et obligent leurs « alliés », ou plutôt leurs clients, à les aider dans leurs entreprises. « Bush père, Clinton puis Bush fils ont littéralement assujetti leurs vassaux au service des armes, version moderne du service d’ost par lequel Charlemagne obligeait les siens à envoyer des soldats à la guerre pour aider leur suzerain ».

    On voit le résultat en Irak ou au Kosovo : « Plus encore que la loi du plus fort, le monde contemporain subit le désordre du plus fort. »

    Ce désordre est patent dans le domaine des conflits militaires. Mais aussi dans le domaine économique. Car on assiste également à une guerre économique où le plus fort impose sa loi, à savoir le chaos. Les Etats-Unis imposent l’ouverture des frontières aux autres mais se protègent eux-mêmes. L’ouverture des frontières détruit nos industries et nos emplois au profit des pays du tiers monde, mais sans profit pourtant pour ces pays « dans lesquels l’esclavage, la malnutrition, et le travail des enfants sont monnaie courante » : « Voilà les fruits vénéneux du libéralisme sauvage : la pauvreté en Occident, la jungle dans le tiers monde. »

    Il s’agit donc d’un désordre économique, qui à son tour « produit et entretient un gigantesque désordre démographique », avec à la clef les pressions migratoires, introduisant dans nos pays des « germes de conflits civils et territoriaux », et favorisant des désordres sanitaires.

    Ainsi, « le libre-échangisme mondial débouche sur une anarchie internationale, qu’arbitre cependant à son profit Frère Grand » (qui a une grande bouche et de grandes dents…).

    Il est nécessaire de tirer les conséquences de cette situation, à savoir « reprendre les moyens de notre indépendance », en retrouvant le contrôle et la maîtrise de l’accès à notre territoire dans tous les domaines. Il est « impératif de sortir de cette Europe-là, fédéraliste et colonisatrice », et de « renforcer drastiquement notre effort de défense nationale, dans l’optique non de la guerre d’hier, mais de celle de demain, non pour faire la guerre, mais pour s’en protéger », selon l’adage « Si vis pacem para bellum ». « Dans cette perspective, l’esprit de défense, corollaire des moyens physiques de la sécurité, doit être réhabilité dans les familles et à l’école. »

    Alors la France pourra « promouvoir un ordre international juste et durable », fondé sur le respect des nations. Car « ce n’est pas la nation, mais précisément la négation de la nation, qui conduit à la guerre ». La souveraineté des nations est une condition de l’équilibre géopolitique. Cela va de pair avec la construction d’une Europe de la coopération entre les peuples libres de « l’arc boréal » (de Brest à Vladivostok), et avec une « grande politique de co-développement pour sortir l’Afrique de la misère, tarir les flux d’immigration et contribuer à l’équilibre du monde ».

    Tel est le rendez-vous que donne Jean-Marie Le Pen aux Français, dans la perspective de l’élection présidentielle, « mais surtout pour sortir le monde de l’anarchie et du chaos, c’est-à-dire pour rendre à la France le sens de sa mission universelle ».

    L’objectif n’étant pas de refaire le monde, mais de « de le conserver, de l’adapter dans le respect des règles morales salvatrices et des organisations légitimes ».

    « Encore une fois, a conclu Jean-Marie Le Pen, dans un monde que menacent les ambitions prométhéennes de certains, il faut garder raison, au plus proche de la terre, des paysages, des hommes et de leurs attaches naturelles, et pour ne pas désespérer, conserver toujours les yeux levés vers le ciel ».

  • C’est la nationalité française qui est « discriminatoire »

    Le Gisti (lobby de soutien aux travailleurs immigrés), la Ligue des droits de l’homme et le MRAP ont annoncé en fin de matinée que la Halde (haute autorité de lutte contre les discriminations) avait jugé « discriminatoire » l’article 44 de la loi budgétaire du 22 mars1924, toujours en vigueur, qui réserve le bénéfice de la carte famille nombreuse aux citoyens français. Le délibéré de la Halde date en fait du 18 septembre, et l’on ne sait pourquoi il n’est divulgué qu’aujourd’hui. Quoi qu’il en soit, le gouvernement a aussitôt réagi à cette information, en annonçant qu’il allait étendre le bénéfice de la carte aux étrangers en situation régulière, en faisant voter un amendement dans le projet de loi de « protection de l’enfance » qui doit être venir au parlement le mois prochain.

    Dans un communiqué, Jean-Marie Le Pen remarque cette étonnante promptitude, et souligne : « Ce ne sont donc plus le gouvernement et le parlement qui décident des lois, mais des comités anonymes et non élus. » Il ajoute : « Nul doute que dans un avenir proche la Halde décide qu’il est “discriminatoire“ de refuser la carte de famille nombreuse aux clandestins, dont sait qu’ils bénéficient déjà d’une protection spéciale s’ils ont des enfants scolarisés. »

    « En réalité, conclut-il, ce n’est pas la carte de ceci ou de cela qui est “discriminatoire“ ; c’est la nationalité française. A quand son abolition ? »

  • Le message des évêques

    Il y a du bon et du moins bon, mais il y a quelque chose, ce qui est déjà beaucoup, dans le Message du conseil permanent des évêques de France à l ‘occasion des prochaines élections. Il est manifeste que le pontificat de Jean-Paul II commence (enfin !) à porter ses fruits, et que celui de Benoît XVI accroît singulièrement le mouvement.

    Il y a tout d’abord ce qui devrait aller de soi, mais qui fait presque figure de nouveauté, tant on avait l’habitude de voir les évêques s’exprimer en matière politique et sociale comme si Dieu n’existait pas. Le message commence par « l’appel de Dieu à la conscience de l’homme » : « Qu’as-tu fait de ton frère ? » Les évêques auraient pu rappeler (car qui aujourd’hui connaît la Genèse  ?) qu’il s’agit en fait de l’acte d’accusation de Caïn qui vient de tuer son frère Abel. Cela donne au propos un sens très fort : comment as-tu pu tuer ton frère ? Les évêques ont semble-t-il eu peur de dire que les atteintes à la fraternité – à la charité – sont littéralement homicides.

    Mais on doit leur donner acte qu’ils soulignent que pour un chrétien la fraternité vient du fait que nous disons Notre Père.

    Et le message se conclut par une citation de la première épître de saint Pierre, se terminant ainsi : « Honorez tout le monde, aimez vos frères, craignez Dieu ». Un document épiscopal qui conclut sur la « crainte de Dieu », voilà qui est assez remarquable.

    Le message évoque avec une certaine insistance la « doctrine sociale de l’Eglise », expression qui avait quasiment disparu, parce qu’on ne voulait pas laisser penser que l’Eglise puisse, avec une autorité doctrinale, empiéter sur les prérogatives des acteurs laïques.

    Le message reprend aussi l’expression « vivre-ensemble », qui pour le coup vient d’ailleurs, et qui est devenue une tarte à la crème du politiquement correct. Mais les évêques lui donnent un sens précis. National. Mais oui. L’homme doit « répondre librement à l’appel à aimer sa famille, sa cité et son pays ». « Il n’est pas de citoyen du monde qui ne soit d’abord citoyen de son pays. » « Aimer son pays, soulignent-ils, ne consiste pas seulement à l’aimer virtuellement, par à coup, où lorsque tel événement suscite l’émotion. » La charité exige que le chrétien porte secours à son frère en difficulté, mais cela « n’épuise pas les devoirs », la charité exige aussi l’action politique : « L’action, par le biais du politique, est une forme indispensable de l’amour du prochain. Celui qui méprise le politique ne peut pas dire qu’il aime son prochain et répond à ses attentes. Celui qui méprise le politique méprise la justice. »

    Les évêques soulignent que si les hommes politiques « sont conduits à se plier au fonctionnement des médias où le slogan masque souvent la complexité des analyses de situation », le citoyen est en droit d’attendre d’eux « un effort de vérité devant les effets de la médiatisation », et ils ajoutent que le débat est essentiel, car « la démocratie, pour vivre, a besoin que chacun puisse exprimer son avis et l’exprime effectivement ».

    Qu’on le veuille ou non, et assurément les rédacteurs du message ne le veulent pas, ces propos concernent au premier chef le sort qui est réservé à Jean-Marie Le Pen et au Front national. Car ceux-ci ne doivent pas seulement se plier au fait que le slogan masque les analyses, ils doivent d’abord subir des slogans fabriqués contre eux, et ils ne peuvent pas exprimer effectivement leur avis, malgré leur gigantesque « effort de vérité » tentant de faire face à l’attitude hostile des médias.

    Mais les évêques ne pensent pas seulement aux hommes politiques, ils pensent aussi à eux-mêmes : plus loin, ils disent que « l’Eglise est prête à prendre part à un débat loyal où son avis ne serait pas disqualifié au départ ou marginalisé »… C’est à propos des questions de la vie et de la famille. Et sur ces sujet le message est ferme : « Comment construire la confiance si la société accepte l’exclusion des plus faibles, depuis la pratique de l’avortement jusqu’à la tentation de l’euthanasie ? » Il faut « promouvoir l’institution familiale », soulignent-ils, il est nécessaire de « garder au mariage son caractère unique d’union acceptée librement, ouverte à la procréation et institutionnellement reconnue ».

    Dans le cadre des « chantiers de la fraternité », le message évoque aussi, bien entendu, l’immigration. Ici, le discours est plus flottant, et balance entre le fameux accueil de l’étranger, qui doit être « généreux », et le fait que « nous ne pouvons pas recevoir tout le monde ». Balancement qui devient très périlleux lorsque les évêques affirment d’un côté qu’il est « normal que notre pays définisse une politique de l’immigration » (on en prend acte), et de l’autre côté qu’il est « impossible de renvoyer tous les clandestins » : il est normal que la loi définisse qui est clandestin, mais on ne peut pas appliquer la loi…

    C’est un balancement du même type que l’on constate en ce qui concerne l’Europe. D’un côté « l’Europe est devenue la condition de la liberté et de la prospérité de notre pays », mais il existe un bien commun national, et si l’unité nationale prend une nouvelle forme avec la régionalisation et l’Union européenne, on ne peut accepter une « disparition de l’Etat au profit d’une construction européenne qui risquerait alors de se réduire à des structures bureaucratiques ». C’est pourquoi les évêques en appellent à « un sens renouvelé de l’Etat, garant de l’unité nationale, dans un espace circonscrit à la fois par les régions et par l’Europe élargie ».

    Et ils concluent : « La prochaine présidence de la République aura à cet égard un rôle décisif. » En effet. Mais quel est le candidat qui met en avant l’unité nationale et refuse la disparition de l’Etat dans le magma « européen » ?

  • Curieux propos de Bruno Mégret

    Bruno et Catherine Mégret  ont été condamnés hier à un an d’inéligibilité, huit mois de prison avec sursis et 16 000 euros d’amende pour « détournements de fonds publics » à la mairie de Vitrolles. Une peine très en dessous des réquisitions du procureur, mais qui reste sévère pour des frais de courrier de propagande du MNR envoyé de la mairie et qui ont été remboursés. Mais là n’est pas la question. A la sortie du tribunal, Bruno Mégret aurait déclaré, selon l’AFP : « Je fais appel. Ce sera suspensif, et je serai candidat aux élections présidentielle et législatives de 2007. » Or, aux dernières nouvelles, Bruno Mégret faisait campagne pour l’Union patriotique que prône Jean-Marie Le Pen, et dans le dernier numéro de sa publication, le MNR s’en prend à ceux qui « manifestent une opposition au rassemblement des nationaux » derrière Jean-Marie Le Pen à la présidentielle et avec le Front national aux législatives, et « prendraient le risque de mettre la droite nationale en situation d’échec » s’ils persévéraient dans leur attitude, « alors même que le projet d’union patriotique initié par Jean-Marie Le Pen suscite l’enthousiasme des électeurs, des militants et d’une majorité des responsables de la droite nationale »…

  • Ça c’est Sarkozy

    Les quelque 90 clandestins réunis par RESF, la Ligue des droits de l’homme, la Cimade et autres lobbies devant la mairie de Toulouse ont déjà été relogés. Par l’Etat. Ils avaient vocation à être reconduits à la frontière, disait la préfecture. On voit ce qu’il en est. Et cette vocation va s’évanouir, car bien entendu ils seront régularisés, « au cas par cas », selon la formule consacrée.

    C’est un conseiller municipal Vert qui avait ouvert la porte d’un bâtiment communal pour y faire pénétrer les clandestins qui venaient de passer la nuit sur la place du Capitole. Il se mettait dans l’illégalité pour aider des illégaux. Mais il serait inutile de stigmatiser ce conseiller municipal. L’exemple vient de haut. De la préfecture. Du ministère de l’Intérieur. De Sarkozy.

    Non seulement les clandestins qui ont vocation à être reconduits à la frontière ne sont pas reconduits à la frontière, mais on leur donne des chambres d’hôtel. L’Etat finance le logement en hôtel de gens qui sont hors la loi. L’Etat, c’est-à-dire chacun d’entre nous. De notre poche.

    On précise que c’est seulement jusqu’au 2 novembre. Mais que se passera-t-il le 2 novembre ? Rien. C’est le début de la « trêve hivernale », pendant laquelle toute expulsion est interdite.

    Comme le souligne Jean-Marie Le Pen dans un communiqué, « on voit à Toulouse, une fois de plus, la véritable politique de Nicolas Sarkozy en matière d’immigration » : « Le ministre de l’Intérieur donne raison aux groupuscules d’extrême gauche qui manipulent les clandestins. Et il fait savoir à tous les candidats à l’immigration illégale qu’en France il suffit de manifester pour obtenir un logement et espérer une régularisation. »
  • Timmermans pour Le Pen

    Le « parti populiste » de Christian Perez et Franck Timmermans, ex-FN, ex-MNR, déclare qu’il soutient sans réserve et sans condition la candidature de Jean-Marie Le Pen à la présidentielle et va l’aider à recueillir des parrainages, car cette candidature « redonne à notre camp une chance de peser à nouveau » dans la vie politique. Quand on pense que Frank Timmermans fut l’un des principaux artisans du putsch de 1998 visant à mettre Le Pen sur la touche…

  • Tous contre Sarkozy

    Hier sur Canal Plus, Jean-Marie Le Pen a de nouveau comparé Nicolas Sarkozy et Ségolène Royal à des « vedettes américaines », et il a ainsi précisé leur rôle : « On sait très bien que, comme dans les spectacles, les vedettes américaines sont chargées de faire patienter la foule pendant que les chaises grincent et qu’il y a du bruit dans la salle. »

    A l’approche du début du spectacle, on constate en effet que les chaises grincent de plus en plus et que le bruit se renforce de tous côtés. Ce ne sont pas les fans des vedettes qui en sont responsables, mais ceux qui sont venus pour les sortir. A gauche c’est tout sauf Royal, et à droite tout sauf Sarkozy.

    Contre Sarkozy, Jean-Louis Debré a pris le relais de Dominique de Villepin. Dans le Journal du Dimanche, il a fustigé « les provocations et les attaques incessantes » du ministre de l’Intérieur contre le gouvernement et le président de la République, et a jugé « insupportable » ce « dénigrement continu ». Et lui aussi a condamné les propos de Sarkozy aux Etats-Unis sur l’arrogance et la grandiloquence de la politique étrangère de la France.

    Bien entendu, cette charge va de pair avec le refus de considérer que le président de l’UMP soit le seul candidat possible : « Au nom de quoi empêcher Michèle Alliot-Marie, Dominique de Villepin ou qui que ce soit d’autre d’être eux aussi candidats ? N’excluons rien ni personne. Tout est ouvert et devra le rester encore un bon moment. »

    La garde rapprochée de Sarkozy est aussitôt montée au créneau. Christian Estrosi a déclaré que l’ambition de Jean-Louis Debré était de « devenir mécanicien en chef de la machine à faire perdre ». Eric Woerth a dénoncé la « guerilla que mènent certains » au sein de l’UMP contre Sarkozy, soulignant que « les snipers ne font pas une armée mais peuvent la faire perdre ».

    Il est amusant de remarquer que Ségolène Royal a dit la même chose de son côté, à Dakar, en se demandant si « la machine à perdre » n’était pas « enclenchée » au sein du parti socialiste.

    Naturellement, chacun ponctue ses diatribes d’un vibrant appel à l’unité. Et voici que Jean-Pierre Raffarin est même revenu, pour jouer un rôle, dit-il, de « pacificateur ». « Ne comptez pas sur moi pour mettre de l’huile sur le feu », affirme-t-il, avec ce sens de la formule qui nous le fait regretter (quoiqu’il soit concurrencé par Debré qui a lancé : « Attention à ceux qui sèment le vent, ils pourraient récolter la tempête »).

    Au Grand Jury RTL Le Figaro LCI, Raffarin a donc chanté sur tous les tons l’air de l’union, qui seule peut permettre la victoire, etc. Et, a-t-il martelé, « ce serait avoir une attitude de division que d’envisager des candidatures à la présidentielle qui passeraient en dehors du parti ». Quoique… Quoique la règle souffre déjà une exception, selon lui : le président de la République en exercice.

    En ce qui concerne son éventuel soutien (et de son club Dialogue et Initiative) à Sarkozy, Raffarin a défini quatre « points clefs », autrement dit quatre conditions impératives. Or on remarque aussitôt que l’un de ses points est en contradiction frontale avec les propositions de Sarkozy. Car il a une vision du gouvernement « qui n’est pas celle du Premier ministre directeur de cabinet », et préconise au contraire que le Premier ministre puisse « nommer les ministres et les démissionner », et soit donc investi d’un vrai pouvoir qui lui permette de protéger le président de la République. C’est exactement le contraire du fonctionnement des institutions que souhaite Sarkozy. Après cela il est inutile d’examiner les autres « points clefs ». On retiendra tout de même que Raffarin veut « plus de continuité que de rupture » en matière de politique étrangère, ce qui est aussi une belle pierre de taille dans le jardin du président de l’UMP.

    Cela étant dit, il s’est lancé dans un couplet… à la gloire de Michèle Alliot-Marie, qui « est une femme d’Etat », qui a « des qualités importantes : du talent, de l’autorité, de la rigueur », qui « correspond à l’aspiration très forte des femmes dans notre pays », et sans qui on ne peut pas gagner…

    Le leitmotiv des uns et des autres, quel que soit leur poulain, est l’unité de l’UMP derrière un seul candidat, ce qui est présenté par tous (y compris Villepin et Alliot-Marie) comme une condition absolument nécessaire pour la victoire. Au regard de l’histoire des élections, cette insistance est étrange : c’est comme si la présidentielle de 1995 n’avait pas existé, où Balladur était candidat, favori des sondages, face à Chirac (sans parler de celle de 1974, où Chaban était candidat, favori des sondages, face à Giscard).

    Il n’est donc pas du tout incongru d’imaginer qu’il y ait deux candidats du même camp, et du même parti. En outre c’est la situation la plus conforme à la tradition gaullienne de la Ve République, selon laquelle le candidat à la présidentielle n’est pas le candidat d’un parti, mais un homme qui se présente devant le peuple. La procédure de désignation d’un candidat au sein du parti « gaulliste » montre que ce parti n’est définitivement plus gaulliste.

    Il doit pourtant y avoir une raison à ce que ce qui était possible en 1995 ne le soit plus en 2007. Bien sûr, la raison s’appelle Le Pen. On le dit le moins possible, et même on ne le dit pas du tout dans les grandes déclarations publiques. Mais c’est la seule raison. Autrement dit les stratèges de l’UMP, qui font semblant d’ignorer la candidature Le Pen, en sont obsédés. Ils font comme si elle était négligeable, mais ils ne pensent qu’à ça : s’il y a deux candidats de l’UMP, tous les deux seront derrière Le Pen. Ce n’est pas dans les sondages, mais ils savent que c’est la réalité. D’où la lutte à mort pour être le seul candidat. Une lutte qui pourrait bien se solder dans un premier temps par une telle division qu’il y ait deux candidats. Et le jour du scrutin par la mort des deux. C’est tout ce que l’on souhaite.