Le collectif Spartacus, qui regroupe 30 hauts fonctionnaires « socialistes et de gauche », « revendique hautement son soutien à François Bayrou », qui est « le seul et le premier à poser les vraies questions et à apporter les bonnes réponses ». Tout en affirmant leur « fidélité » au parti socialiste, ces hauts fonctionnaires de l’administration centrale déplorent « le choix incohérent et erratique » du PS.
Politique française - Page 134
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Bayrou grignote Ségolène
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Bougez les mains
« Merci à vous qui êtes malentendants d’applaudir comme ça en levant les mains », a dit Marie-Ségolène en voyant un groupe de sourds (« parmi lesquels l’actrice Emmanuelle Béart », précise l’AFP !) agiter les mains au-dessus de la tête. Et la démago de compétition de lancer à la salle : « Je veux que nous applaudissions tous comme vous qui n’entendez pas mais qui, grâce à la langue des signes, pouvez applaudir ». Et tous les gogos de Marie-Ségo de lever les mains et de les agiter au-dessus de la tête…
Et vive Guignol.
(NB. L’abbé de l’Epée, qui a eu un rôle essentiel pour le langage des signes même si le langage qu’il avait inventé a dû être abandonné, était un prêtre janséniste – auteur d’un livre intitulé De la précipitation scandaleuse des messes – dont les intuitions venaient de sa philosophie augustinienne, et il batailla contre d’autres ecclésiastiques qui affirmaient que seule la parole pouvait traduire la pensée. « Le langage des signes est une chose magnifique », dit à juste titre Marie-Ségolène. Mais ce n’est pas l’idéologie socialiste qui aurait pu l’inventer.)
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Surréalisme à la Bové
José Bové a tenu un meeting à Saint-Denis. Il a été accueilli par ses partisans au cri de « Libérez Bové ». A première vue, il n’était pourtant pas en prison…
L’autre grand slogan qui avait les faveurs de la salle était « Tous ensemble ». Alors que le camp « antilibéral » est plus éclaté que jamais, grâce en partie à José Bové. Un militant a lancé : « Buffet et Besancenot ont leur place parmi nous dans la salle ». Quelques applaudissements, et surtout des huées, et tout le monde de reprendre en chœur : « Tous ensemble, tous ensemble »…
Et vive Guignol.
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L’« incident »
Et voici l’« incident », dont si je comprends bien certains voudraient faire la nouvelle version du « détail ». C’est dans l’interview de Jean-Marie Le Pen sur la religion. Tout le monde se moque de ce qu’il dit sur la religion. Ce qui importe, car c’est paraît-il scandaleux, est qu’il a dit que les attentats du 11 septembre étaient un « incident ».
J’avoue que je n’avais même pas remarqué ce mot en lisant l’interview.
En réalité il a dit : « l’événement, pour ne pas dire l’incident ».
Dans une explication, que La Croix a supprimée en publiant l’interview, Jean-Marie Le Pen remarquait que 3.000 morts c’est ce qu’il y a en un mois dans les attentats en Irak, et que c’est beaucoup moins que le nombre de victimes des bombardements terroristes de Marseille ou de Dresde à la fin de la Seconde Guerre mondiale.
Et alors ? Ce n’est pas vrai, peut-être ?
Voici in extenso « l’objet du délit ». Ou du crime…
— Que pensez-vous de l’initiative commune prise par les responsables des grandes religions – islam compris – de dénoncer les attentats de New York de 2001 ?
— C’est une excellente chose. Mais elle fait partie de ces pétitions de principe qui ont une influence éphémère. Sur le moment, l’événement du 11 septembre, pour ne pas dire l’incident, a conduit un certain nombre de gens à prendre leurs distances pour ne pas tomber sous le coup des accusations qui étaient alors lancées.
— Le 11 septembre est un « incident » pour vous ? Il y a quand même eu 3.000 morts…
— 3.000 morts, c’est ce qu’il y a en un mois en Irak, c’est beaucoup moins que les bombardements de Marseille ou de Dresde à la fin de la Seconde Guerre mondiale, qui étaient aussi des actes terroristes car ils visaient expressément des populations civiles pour faire capituler des militaires.
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« Info impartiale et pluraliste »
Le 7 février dernier, des journalistes de l’audiovisuel public lançaient une pétition, notamment sur internet, pour demander qu’il y ait à la télévision des débats contradictoires entre les candidats à la présidentielle, et cela sans s’occuper de savoir si ce sont de « petits » ou de « grands » candidats. Car l’important est qu’il y ait débat. Ayant recueilli près de 10.000 signatures, ils viennent d’écrire aux candidats pour leur demander un rendez-vous et leur remettre les signatures. Ils ont écrit à tous les candidats, sauf, explicitement, à Jean-Marie Le Pen.
Voici le communiqué qu’a publié ce dernier.
Les journalistes de l’audiovisuel public qui demandaient l’organisation de débats contradictoires entre les candidats à la présidentielle disent avoir recueilli près de 10.000 signatures, et ils ont écrit à diverses autorités audiovisuelles et aux candidats pour leur demander un rendez-vous.Pourtant le candidat Jean-Marie Le Pen n’a pas été contacté.
Telle est la conception de la démocratie de ces journalistes.
Contrairement à ce qu’ils prétendent, ils ne veulent pas de débats contradictoires, puisqu’ils rejettent le seul candidat qui contredise le système.
Le scandale est renforcé par le fait que leur site internet est intitulé « info impartiale et pluraliste ». Par leur exclusion d’un des principaux candidats, ils font le contraire de ce qu’ils prétendent vouloir.
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Le Pen et la religion
Voici des extraits de l’interview de Jean-Marie Le Pen que La Croix publie aujourd’hui.
Les religions remplissent un rôle irremplaçable parce qu’elles apportent un élément de stabilité dans la société. La religion chrétienne, qui a connu tout de même des déchirements cruels, a aussi eu un rôle pacificateur. Le déclin de la pratique religieuse renforce aujourd’hui un matérialisme latent, qui explique sans doute la décadence des comportements sociaux. Elles encouragent à la sagesse par la notion d’au-delà et l’observance de règles comme les dix commandements. Mais ce rôle de formation des individus, qui s’est exercé jusque dans les milieux très modestes, est moins fort aujourd’hui.
L’islam se montre sans doute plus réactif que ne l’est la religion chrétienne quand elle est moquée ou vilipendée. Et le monde islamique semble plus craint que ne l’est le monde chrétien. Il est vrai que la religion islamique obéit à un précepte de conquête, ce qui n’est plus le cas de la religion chrétienne. Le dynamisme de l’islam résulte moins de son prosélytisme que de la pression démographique. Il emprunte naturellement le canal religieux car celui-ci bénéficie d’une certaine complaisance ou indulgence. En tout cas, en France, la revendication des mosquées est née avec l’augmentation considérable du nombre des immigrés musulmans, qui sont aujourd’hui environ six millions, dit-on. L’islam est dangereux quand il est dominant.
Le christianisme a mis en place un système qui n’a pas toujours été sans violence. Mais il a aussi un principe : rendre à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu. Il peut donc parfaitement se concevoir dans la séparation de l’Église et de l’État. En revanche, dans son essence, l’islam a l’immense difficulté de séparer les deux domaines. Quand les musulmans tiennent les commandes, ils soumettent les autres : c’est le cas en Arabie saoudite, en Afghanistan, en Libye, au Soudan. Seuls les États se voulant laïques admettent les religions différentes : c’était le cas de l’Irak de Saddam Hussein.
La laïcité est le moyen de faire respecter la loi commune par toutes les religions. Certains s’y plient naturellement. Ce n’est pas le cas de l’islam, qui devra sans doute être rappelé à l’ordre. Par exemple, en ne favorisant pas comme on le fait actuellement cette efflorescence extraordinaire de mosquées-cathédrales qui se veulent témoignages d’emprise.
Je suis contre l’organisation d’une hiérarchie musulmane que la religion musulmane n’a pas elle-même sécrétée. Je suis pour la laïcité de l’État, qui n’a pas à encourager ni à combattre les religions. La loi de 1905 reste une bonne base pour la cohabitation pacifique des religions.
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Eric Besson quitte le PS
Le 14 février, Eric Besson, député-maire de Donzère, démissionnait de son poste de secrétaire national du PS à l’économie, invoquant seulement des « raisons personnelles ». Aujourd’hui il décide de s’expliquer, dans une conférence de presse. L’AFP s’est procuré le texte de sa déclaration.
Eric Besson annonce qu’il a « décidé de quitter le parti socialiste » et qu’il ne se représentera pas aux prochaines législatives. Il dit qu’il quitte « à grand regret » le PS et il déplore que sa démission la semaine dernière ait suscité « autant de bruit ». C’était pourtant inévitable, puisque, s’il n’est pas connu du grand public, Eric Besson était une autorité en matière économique au PS, et ses interventions à l’Assemblée nationale avaient un poids considérable, d’autant qu’il était respecté par ses adversaires et reconnu comme un homme sérieux. Sa démission était évidemment un événement, et Ségolène Royal l’a implicitement reconnu en annonçant ensuite une réorganisation de son équipe de campagne.
Il explique que sa démission a résulté d’une « altercation » avec François Hollande, née des « hésitations et revirements permanents d’une stratégie de réplique sur le chiffrage » des projets présidentiels. Il constate au passage que, compte tenu d’une « marge de manœuvre financière limitée », « les projets actuels, ceux de tous les partis et de tous les candidats, sont trop onéreux et leur coût réel sous-estimé ». Donc aussi celui de Ségolène Royal. Et au premier chef, quand on l’entend promettre tout à tout le monde…
En ce qui concerne son départ du PS, la goutte d’eau qui a fait déborder le vase est un série d’attaques personnelles, sur sa vie privée, émanant de « certains qui jouent un rôle majeur dans cette campagne auprès de la candidate ».
On sait aussi qu’il avait très mal pris la muflerie de Ségolène Royal à son égard : alors qu’elle visitait une usine de la Somme , les journalistes lui avaient demandé sa réaction à cette démission. Elle avait alors pris à témoin les salariées : « Mais qui connaît M. Besson ? Vous connaissez M. Besson, vous ? » Et elle était très satisfaite de voir que les salariées ne le connaissaient pas…
Aujourd’hui, Eric Besson est libre de dire ce qu’il pense. Et il déclare qu’il « n’adhère pas à la façon dont est conduite la campagne de Ségolène Royal ». Il ironise sur les phases de cette campagne : « J’aurai connu la phase que la candidate qualifie d’autogestionnaire, d’autres vont avoir le bonheur de connaître la phase rationnelle ». Il critique la « déconnexion » entre le siège du PS et la permanence de Ségolène Royal et le « rôle excessif et souvent nocif de “conseillers“ », et citant Jospin, Strauss-Kahn et Fabius, il qualifie de « funeste erreur » la « mise à l’écart de ceux qui ont, à gauche, le mieux dirigé la France ». Il critique aussi l’absence de « réponses claires » sur « les 35 heures, le financement des retraites et de la protection sociale, la progressivité de l’impôt, le nucléaire ».
Interrogée sur ces propos, Ségolène Royal a répondu qu’elle n’avait « aucun commentaire » à faire…
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Les ministres de Sarkozy
Selon Le Figaro Magazine, quand on demande à François Fillon à combien de personnes il a promis un portefeuille ministériel, il répond : « Oh ! une bonne centaine… » Et quand on pose la même question à Dominique Bussereau, celui-ci répond : « La liste des ministres de Sarkozy commence à la porte du QG, rue d’Enghien, et finit dans la forêt d’Orléans… »
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Le Premier ministre de Bayrou
François Bayrou a déclaré que s’il était élu son Premier ministre pourrait être de gauche, et qu’il a même « quelques noms à l’esprit ». En revanche, s’il s’agit de donner le nom d’un éventuel Premier ministre de droite, il « n’en aperçoit pas aujourd’hui ». Bayrou chasse ouvertement sur les terres socialistes, essayant de profiter des déboires de Marie-Ségolène. Au point de souhaiter une majorité de gauche à l’Assemblée nationale. Car il faut une majorité de gauche pour que le Premier ministre soit de gauche…
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Une assistante sociale à l’Elysée ?
Pendant la majeure partie de l’émission « J’ai une question à vous poser », hier soir sur TF1, Ségolène Royal est apparue comme une assistante sociale, qui allait régler tous les problèmes personnels et sociaux des Français grâce à son accession à l‘Elysée.
Car il est facile de résoudre tous les problèmes : il suffit de mettre des moyens financiers, et de créer des emplois pour aider les gens. Et quand c’est un problème plus vaste, on crée un « service public ».
Parfois la réponse est même plus directe : « Cette question-là sera réglée », répond-elle à une « personne en situation de handicap », comme elle dit dans sa langue de bois (l’homme se disait tout simplement handicapé), à propos de la prise en charge des maladies évolutives. Et elle n’ajoutera pas un mot. La question sera réglée, point final. Toutes les questions seront « réglées ». Car « je ferai » ceci et cela, répond-elle en permanence, en espérant que les auditeurs ne remarqueront pas qu’un président de la République, et même une Présidente, ne peut tout simplement pas faire ceci ou cela, qui relève dans le meilleur des cas du gouvernement et du Parlement, et plus souvent de règlements ou d’efforts d’organisation qui n’ont rien à voir avec le gouvernement.
Marie-Ségolène a réponse à tout, sauf quand on finit par lui demander où elle va trouver l’argent pour « faire » tout ce qu’elle a « décidé » de faire. L’assistante sociale ne se préoccupe pas des moyens. Elle vient en aide aux gens…
Même en se voyant à l’Elysée, l’assistante sociale ne se préoccupe pas non plus de ce qui est le rôle spécifique du président de la République. Malgré son nom, elle ne sait pas ce que sont les fonctions régaliennes. Quand par hasard une question aborde ces sujets, elle répond par une formule consensuelle (avec l’Afrique, une politique de codéveloppement, l’immigration sera maîtrisée, etc.) qui lui permet d’éviter le débat et de passer à autre chose, de revenir aux malheurs des gens dont elle va s’occuper… Et l’on recommence à créer des emplois d’Etat, et à faire fonctionner l’invisible tiroir-caisse.
On ne croyait plus possible une telle démagogie, à si gros bouillons, et débouchant si évidemment sur un totalitarisme socialiste. C’était un festival d’impudeur et d’impudence. La dame est prête à tout pour arriver à l’Elysée. Jusqu’à l’obscénité démagogique.