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Politique française - Page 132

  • Le Pen et l’immigration

    Lors du premier de ses grands meetings de clôture de campagne, samedi à Marseille, Jean-Marie Le Pen a prononcé un grand discours sur l’immigration, exposant le constat et les solutions concrètes qu’il propose. On en lira avec profit le texte intégral sur le site du Front national. En voici quelques extraits.

    Nous avions depuis trente ans les armes pour faire face à cette menace d’invasion, par le contrôle de nos frontières, par la mise en défense de notre territoire, par le respect strict de la préférence nationale qui n’est pas autre chose, depuis deux siècles, que l’application des principes de l’Etat-Nation. C’est l’inverse qui a été fait par les politiciens successifs, par les gouvernements de droite et de gauche qui ont exercé les responsabilités du pouvoir.
    Six grandes étapes, plus catastrophiques les unes que les autres, balisent 30 années d’erreurs en matière de politique d’immigration.
    1) D’abord, l’institution du regroupement familial en 1974, qui a transformé une immigration temporaire de travail en immigration de peuplement définitive.
    2) Ensuite, la grande régularisation de clandestins effectuée par la gauche en 1981 et 1982, signal dramatique envoyé à tous les damnés de la terre de ce que la France accueillerait toujours tout le monde.
    3) Troisième phase, l’abandon par le RPR et l’UDF de leur programme de lutte contre l’immigration qui leur avait pourtant permis de gagner les élections législatives de 1986.
    4) Quatrième temps fort, l’adoption en 1994, par le gouvernement Balladur, d’une réforme instituant un véritable droit du sol pour accéder à la nationalité française, en rupture absolue avec la tradition de notre pays, dans lequel l’accès à la nationalité est toujours principalement passé par la filiation.
    5) Cinquième étape, au cours des années 90, nous avons abandonné nos contrôles aux frontières, en les supprimant et en déléguant le contrôle de l’accès au Vieux Continent aux institutions européennes. Comme cela était prévisible, l’Europe a été incapable de nous protéger. (...)
    6) Enfin, dernière étape, la marche promise vers une véritable préférence étrangère, baptisée discrimination positive par Nicolas Sarkozy lui-même.
    Il faut d’ailleurs se rendre compte que par une formidable inversion de valeur, les immigrés clandestins bénéficient aujourd’hui de très nombreux droits sociaux, alors même que par leur seule présence sur le sol Français, ils enfreignent les lois relatives à l’entrée et au séjour en France.
    Il y a donc, et c’est mirobolant, un véritable statut juridique du clandestin en France.
    La plupart de ces mécanismes sont financés sur les crédits de l’aide sociale, gérés par les collectivités départementales ou les services de l’Etat, mais le droit à certaines prestations de la Sécurité sociale est également constitué, ce qui ne peut qu’encourager de nouveaux illégaux à tenter leur chance en France.
    Jugez-en par vous-même.
    Dès qu’il arrive, sur le territoire, l’immigré en situation illégale a droit à :
    - L’hébergement d’urgence : ce droit n’est subordonné à aucune condition. Tous types de structures confondues, le dispositif français d’hébergement d’urgence totalise 52.000 places (y compris les nuitées d'hôtels financées par l'Etat pendant la période hivernale, à hauteur de 8.000 places fin 2005).
    - Deuxième droit, le droit à l’aide médicale, la fameuse AME. C’est le droit se faire soigner à l’œil. Au plan strictement financier, le nombre de bénéficiaires de l'AME, qui a fortement progressé depuis la création du dispositif, est proche de 180.000 personnes. Le coût budgétaire du dispositif s'est également fortement alourdi : il n'était que de 200 millions d'euros en 2001 et devrait s'élever à 470 millions d'euros en 2005. Et si les flux ne sont pas taris, ce n’est que le début….
    - Troisième droit, l’Aide Sociale à l’Enfance, qui, là encore, n’est subordonné à aucune condition de régularité du séjour, et comprend des aides financières à domicile, destinées à aider une personne ayant à sa charge un enfant à assurer son entretien, sa sécurité et sa conduite, lorsque ses ressources sont insuffisantes, mais aussi l'intervention à domicile d'un éducateur et l'hébergement, qui peut concerner des mères isolées avec enfant de moins de trois ans, en vue de leur réinsertion sociale et professionnelle, ou des mineurs.
    Les immigrés clandestins ont également le droit d’inscrire leurs enfants à l’école. Et une fois que les enfants sont scolarisés, les parents sont inexpulsables, d’où ce critère de scolarisation des enfants retenus par Sarkozy lors de la régularisation de juillet 2006. C’est extravagant ! Et c’est pourtant vrai ! Comment peut-on croire une seule seconde à la détermination de Sarkozy de lutter contre l’immigration clandestine ?
    - Quatrième droit, un étranger séjournant irrégulièrement sur notre sol et qui travaille au noir a droit aux prestations de la Sécu en matière de réparation des accidents du travail et des maladies professionnelles !

    Comment ne pas être choqués par le fait qu’en France, on ne s’occupe pas d’abord et en priorité des Français d’abord ? Nos compatriotes en effet, ont, dans leur pays, des droits préférentiels issus du labeur de leurs pères et de leurs grands-pères, de la sueur de leurs ancêtres, et à ce titre le dernier des chômeurs français a plus de droits que n’importe quel étranger, qu’il vienne d’Europe ou du reste du monde.

  • Les vérités interdites de Raymond Barre

    Une interview de Raymond Barre fait « scandale ». Parce qu’il dit trois vérités interdites.

    1- à propos de Papon : « il a payé surtout à cause de Charonne, entre nous. Le reste c’était un alibi ». « Pensez au nombre de fonctionnaires qui étaient en place qui ont essayé tant bien que mal de limiter ce drame qu’a été la persécution des Juifs et n’oublions pas quand même qu’en France c’est le pays où le nombre de Juifs sauvés a été le plus élevé. Et qu’est-ce qui se passe à la Libération, ce pays ne peut pas s’effondrer, il faut bien que l’administration demeure, sauf ceux qui ont été manifestement des serviteurs de l’ennemi. Je pense à Bousquet et M. Mitterrand n’a pas été d’une sévérité extrême à l’égard de M. Bousquet. Alors a surgi cette affaire et M. Papon est devenu un bouc émissaire. »

    2 – à propos de l’attentat de la rue Copernic : « Là, je tiens à vous dire que sur cette affaire, je considère que le lobby juif – pas seulement en ce qui me concerne – est capable de monter des opérations qui sont indignes et je tiens à le dire publiquement. »

    3 – à propos de Bruno Gollnisch : « C’était un bon conseiller municipal et que ceux qui ne sont pas satisfaits de cela pensent ce qu’ils veulent. »

    L’« affaire » a été lancée par le CRIF, qu’on remercie d’avoir retranscrit ces propos sur son site, où l’on lira avec intérêt l’ensemble de ce qui est reproché à Raymond Barre.

  • Nouvelle plainte de Le Pen : pour piratage informatique

    On a appris aujourd’hui de source judiciaire que Jean-Marie Le Pen a porté plainte jeudi pour « introduction (dans) son système informatique » au siège du FN à Saint-Cloud. La police judiciaire (SDPJ) a été saisie de l'enquête vendredi.

    Jeudi matin, lors de sa conférence de presse sur les manœuvres tendant à l’empêcher d’obtenir ses 500 parrainages, Jean-Marie Le Pen avait fait allusion à un possible piratage des ordinateurs du Paquebot pour expliquer que les faux journalistes qui font pression sur les maires dans certaines régions aient une liste des maires qui lui ont promis leur signature. Je n’y croyais guère, car ce n’est pas à la portée du premier venu, ni même a priori du staff de Philippe de Villiers. Mais si Le Pen a porté plainte (peu après sa conférence de presse, où il n’en a rien dit) et si la PJ mène une enquête, c’est que l’affaire est sérieuse.

    Reste à souhaiter que les différentes enquêtes sur les manœuvres contre Le Pen aboutissent très rapidement.

  • La CGT Paris ridicule

    La CGT Paris réagit à retardement sur un propos de Jean-Marie Le Pen qui a suscité l’indignation de quelques lobbies homosexuels, et qui a fait rire ou sourire dans les chaumières. C’était le 20 février dernier, devant les chasseurs : « Dans le Marais de Paris, on peut chasser le chapon sans date d’ouverture ou de fermeture, mais dans le marais de Picardie, on ne peut pas chasser le canard en février. »

    La CGT Paris « condamne fermement des propos qui constituent un appel à la violence » : « En comparant implicitement la communauté lesbienne, gay, bisexuelle et transsexuelle à du gibier, M. Le Pen ne fait qu’attiser la haine. »

    La CGT Paris ne sait donc pas que le chapon n’est pas un gibier, et qu’en conséquence le chapon ne se chasse nulle part. L’expression « chasser le chapon » n’a rien d’un appel à la violence ou à la haine, mais ressortit plutôt à ce qu’on pourrait appeler la « parade amoureuse »... si les volatiles ne respectaient pas, quant à eux, la loi naturelle en la matière.

  • Manœuvres contre Le Pen : le parquet agit

    Jean-Marie Le Pen s’est félicité sur BFM que le garde des Sceaux ait « donné des consignes très fermes aux parquets » pour mener des investigations après les plaintes contre X qu’il a déposées concernant les manœuvres visant à dissuader des maires de lui apporter leur parrainage. « Les parquets diligentent actuellement toute une série d’investigations dont j’espère qu’elles vont aboutir », a-t-il dit, et il « espère que le dossier sera tranché avant les élections ».

    Dans le même temps, on apprend que l’Est Républicain va sans doute porter plainte, comme Jean-Marie Le Pen, pour savoir qui sont les faux journalistes qui contactent les maires. « Bien entendu notre journal – que d’ailleurs le président du Front national ne met pas en cause – est étranger à ces basses manœuvres, qui ne méritent que le mépris », déclare à l’AFP Pierre Taribo, le directeur de la rédaction, qui ajoute : « Nous n’avons pas l’intention d’en rester là. »

    Rappelons que selon Jean-Marie Le Pen, dans certains cas ces appels de faux journalistes ont été suivis d’appels de personnes de l’entourage de Philippe de Villiers, voire même du président du MPF en personne.

  • Trop vieux, Le Pen ?

    Abdoulaye Wade, 80 ans, a remporté dès le premier tour l’élection présidentielle du Sénégal, avec près de 56% des voix.

  • Le petit nuage de Bayrou

    Les sondages sont toujours au plus haut, voire encore à la hausse, pour François Bayrou, et sa « cote de popularité », selon l’indice TNS-Sofres, a bondi de 19 points en un mois.

    Plus dure sera la chute...

    Les sondeurs soulignent qu’ils n’ont jamais vu un électorat aussi volatile et indécis, et que François Bayrou fait son miel des déçus de Ségolène Royal ainsi que des déçus de Nicolas Sarkozy, mais que c’est l’électorat le plus fragile qui soit.

  • Parrainages : l’aberration

    Il y a ceux qui continuent de dire : Le Pen bluffe, il se pose comme d’habitude en victime, mais il a déjà ses 500 parrainages. Ceux-là sont tout simplement des menteurs, car en 2002 les portes du Paquebot leur étaient ouvertes, et ils ont pu constater que Le Pen disait vrai, qu’il a atteint les 500 parrainages au dernier moment, par une exceptionnelle mobilisation des cadres et militants du Front national, y compris le dimanche de Pâques. Hier, Jean-Marie Le Pen a demandé aux salariés du Paquebot, sur la base évidemment du volontariat, de venir samedi et dimanche pour téléphoner aux maires. Or ce n’est pas le genre de la maison de gâcher le week-end des salariés pour faire du « bluff ».

    A contrario, il y a ceux qui prétendent que Le Pen fait le martyr mais qu’en réalité il ne veut pas se présenter, car il voit qu’il ne pourra pas être au second tour : l’affaire des parrainages est un bon prétexte. Ceux-là ne connaissent vraiment pas le personnage. Même s’il voyait qu’il ne peut pas être présent au second tour, il continuerait de se battre. Mais en outre l’hypothèse est fausse. Le Pen est persuadé qu’il sera au second tour, et ce ne sont pas les sondages officiels du moment qui peuvent le faire changer d’avis, y compris leur soudaine passion pour Bayrou. Même en en restant à ces sondages, sans autre considération (et il y en a bien d ‘autres, de fond), Le Pen est nettement plus haut qu’il ne l’était en 2002. Ce n’est assurément pas un motif de baisser les bras... Doit-on rappeler qu’en 2002, dans les sondages, Le Pen était quatrième, à un niveau plus bas qu’aujourd’hui, derrière Chirac, Jospin et Chevènement ?

    Mais il y a aussi ceux qui s’inquiètent sérieusement d’une éventuelle absence de Le Pen. Le phénomène prend des proportions étonnantes dans l’appareil de Nicolas Sarkozy, comme en témoigne Le Figaro de ce jour.

    L’éditorial commence par faire litière de soi-disant « bluff » de Le Pen, puis il dénonce le « système absurde des parrainages », et explique pourquoi Sarkozy croit avoir besoin de Le Pen pour remporter la présidentielle, avant de finir par une belle protestation démocratique : quoi qu’il en soit des intérêts des uns et des autres, c’est une « injure à l’esprit de la démocratie » que 30% des électeurs de 2002, déjà privés de représentation à l’Assemblée nationale, puissent être « interdits d’expression à la présidentielle ».

    Pourquoi Nicolas Sarkozy et ses conseillers pensent-ils qu’ils ont besoin de Le Pen ? C’est que, si Le Pen est présent au premier tour, Sarkozy, qui pose évidemment en principe qu’il arrive premier et Le Pen troisième, peut espérer récupérer les deux tiers de ses électeurs. Mais que, si Le Pen est empêché, il ne peut plus compter que sur la moitié de l’électorat potentiel de Le Pen, ce qui peut suffire à lui faire perdre le scrutin.

    On pensera ce qu’on veut de l’analyse, mais ce qui importe est que c’est celle de l’équipe de Sarkozy, et que Le Figaro la porte sur la place publique.

    Dans un article, Le Figaro cite ensuite le directeur de campagne de Sarkozy, Claude Guéant : « Tous les analystes de l’opinion nous disent que le report de voix de Le Pen se ferait moins bien... mais nous avons encore jusqu’au 16 mars » (date limite de dépôt des parrainages ).

    « Jusqu’au 16 mars pourquoi faire ? », s’interroge Le Figaro. Sarkozy ne peut pas demander à des maires UMP de signer pour Le Pen. Cela se saurait inévitablement et serait pain béni pour la gauche. Ce que l’on constate est une montée en puissance de la « déculpabilisation », comme dit Le Figaro. Plusieurs déclarations de responsables UMP, peu à peu, ont insisté sur le fait que tous les courants de l’opinion devaient être représentés, que Le Pen devait pouvoir être candidat, et l’on souligne même aujourd’hui, comme Brice Hortefeux, ami et porte-voix de Sarkozy, qu’accorder son parrainage, à quelque candidat que ce soit, « c’est tout simplement choisir de faire vivre la démocratie ».

    Signe évident qu’à l’UMP on sait très bien que Le Pen n’a pas ses parrainages, l’équipe de Sarkozy est passée à la vitesse supérieure, et Le Figaro est chargé de le faire savoir : deux maires UMP ont écrit à leur parti pour faire savoir que Sarkozy n’avait pas besoin de leur parrainage et qu’ils avaient l’intention de signer pour Le Pen. Autrement dit, non seulement un maire UMP qui signe pour Le Pen ne se fera pas taper sur les doigts (il y a quelques mois c’était interdit), mais il est en quelque sorte cité en exemple...

    Quoi qu’il en soit des résultats de ces gesticulations, c’est une nouvelle preuve que le système des parrainages, tel qu’il est aujourd’hui, est une aberration.

  • Les manœuvres contre Le Pen

    Jean-Marie Le Pen a tenu ce matin une conférence de presse pour attirer l’attention de l’opinion publique sur les manœuvres dont il est victime dans la collecte des parrainages, et pour lancer un nouvel appel solennel aux maires, afin qu’ils aient le courage d’accomplir la mission qui leur est confiée.

    Alors qu’il avait obtenu, au prix d’un « travail harassant », environ 500 promesses de parrainages, il lui manque une centaine de signatures réelles.

    Outre le fait que des maires qui avaient promis leur signature par écrit « ne se sentent pas obligés d’honorer leur engagement », la collecte est affectée par une « manœuvre de grande envergure », constatée notamment dans les régions où les parrainages sont les plus nombreux : Bourgogne, Franche-Comté, Picardie.

    Le mode opératoire est toujours le même : de faux journalistes, se réclamant de tel ou tel organe local ou régional, téléphonent aux maires en leur disant qu’ils savent que celui-ci a l’intention de signer pour Jean-Marie Le Pen. Ils lui demandent s’il n’a pas peur des représailles, comment ses concitoyens vont réagir, affirment qu’ils vont écrire un article sur lui, voire même lui demandent s’il compte s’investir auprès de Le Pen, témoigner en sa faveur lors de ses prochains procès… Et si le maire demande au faux journaliste comment il sait qu’il a promis sa signature à Jean-Marie Le Pen, il répond que c’est le Front national qui le lui a dit. Naturellement, le maire s’estime trahi.

    Les journaux en cause ont commencé à s’émouvoir de ce procédé, comme en témoigne un article de l’Union de Reims d’hier.

    En France Comté, il a été constaté qu’après le coup de téléphone du faux journaliste, le maire reçoit un nouvel appel, d’un secrétaire qui lui propose de parler avec Philippe de Villiers. Si le maire refuse, il reçoit ensuite de nouveaux appels.

    Enfin, le Front national s’est procuré une lettre que Jacques Bompard, vice-président du MPF, envoie aux maires pour les dissuader d’accorder leur parrainage à Jean-Marie Le Pen.

    Ces procédés étant évidemment contraires à la loi, Jean-Marie Le Pen a déposé 14 plaintes contre X, et entend déposer une plainte personnelle contre Philippe de Villiers, qui a poussé l’indécence jusqu’à déclarer à la télévision que Jean-Marie Le Pen avait ses 500 parrainages et faisait « son numéro habituel de victimisation », ce qui est aussi une façon de faire pression sur les maires.

    Jean-Marie Le Pen a lancé un nouvel appel solennel aux maires, afin qu’ils « passent outre aux manœuvres, aux chantages et aux menaces », et qu’ils fassent preuve de civisme, de courage et d’indépendance d’esprit, en remplissant la « mission démocratique » de « gardiens du pluralisme politique » qui leur a été confiée par le législateur.

    Les 500 parrainages doivent être déposés au Conseil constitutionnel avant le 18 mars à 18 h.

  • Sarkozy et l’urgence d’abdiquer la souveraineté

    Nicolas Sarkozy a tenu une longue conférence de presse sur les questions internationales. Il en ressort essentiellement qu’il s’est affirmé une fois de plus comme un partisan résolu de la destruction de ce qui reste de la souveraineté française.

    Il a déclaré en effet que « la première urgence de notre politique internationale » devait être de « résoudre la crise institutionnelle européenne » ouverte par les non français et néerlandais à la Constitution. La résoudre comment ? La réponse est immuable : par un « traité simplifié » qui conserve le pire de la Constitution européenne : une présidence stable du Conseil européen, un ministre européen des affaires étrangères, une extension du domaine de la majorité qualifiée notamment « en matière pénale, judiciaire et d’immigration », une extension des domaines d’intervention du Parlement européen.

    La première urgence de notre politique internationale, pour Sarkozy, est d’élaborer et mettre en œuvre un traité qui interdira à la France d’avoir une politique internationale. Car il n’y aura pas d’autre choix que de suivre celle du ministre européen ad hoc.

    Et pour faire bonne mesure, il veut étendre la majorité qualifiée, c’est-à-dire interdire la possibilité à un Etat membre de refuser ce qui aura été décidé par ses partenaires, notamment dans des domaines spécifiquement régaliens : la justice et l’immigration. En réalité, et il le dit clairement, Sarkozy veut en finir avec le droit de veto, donc avec le dernier vestige de respect des souverainetés nationales : « Je suis convaincu qu’il faut changer la règle de l’unanimité. Il n’est pas concevable qu’un seul Etat membre, voire deux, puissent empêcher l’Union d’avancer. » (Par exemple, il n’est « pas concevable » que le peuple français puisse dire non à la Constitution européenne…)

    Et en étendant les domaines d’intervention du Parlement européen il abaisse encore les Parlements nationaux qui sont déjà à 75 ou 80% de simples chambres d’enregistrement des décisions européennes.

    Certes tout cela n’est pas nouveau. C’est l’essentiel de la Constitution européenne, que Sarkozy entend donc garder tel quel, et faire voter par le Parlement pour éviter que le peuple français vote mal une nouvelle fois…