Il y a très longtemps, il n’y avait pas de messe ce dimanche. Car ce dimanche suit le samedi des quatre temps, qui se terminait par une longue veillée où l’on procédait notamment à des ordinations de prêtres et de diacres.
Lorsqu’on a avancé la messe de la veillée, il a fallu en composer une pour le dimanche. On a gardé l’évangile, qui était celui de la Transfiguration, et l’on a pris ici et là, dans d’autres messes existantes, les antiennes et les oraisons. Le cardinal Schuster y voyait la confirmation d’un principe théologique, qui « veut que l’esprit ecclésiastique, spécialement dans le champ de la liturgie, qui, pour le fidèle, fait comme partie de son catéchisme, abhorre ce prurit de nouveauté qui plaît tant au monde ». Il ajoutait : « A tout symptôme d’innovation les âmes simples et pieuses se troublent, comme si tombait en ruines l’édifice de leur foi, fortifié par la muraille de la tradition séculaire. Prier Dieu avec ces mêmes formules composées par les Pères, réciter ces mêmes chants qui les réconfortèrent dans leurs douleurs et dans leurs luttes pour l’Église, signifie entrer plus intimement dans leur piété, être solidaires de leurs espérances et de leur idéal. »
Quand on parle du « mouvement liturgique », il faut préciser les choses. Car le cardinal Schuster fut un éminent acteur du mouvement liturgique. Mais, comme on le voit, il était aux antipodes de ce que le mouvement est ensuite devenu.