La fête de l’apparition de saint Michel archange sur le mont Gargan, dans les Pouilles, le 8 mai 492 est l’une des fêtes supprimées en 1960 (trois en quelques jours, avec l’Invention de la Sainte Croix, le 3 mai, et Saint Jean devant la Porte latine, le 6).
Il s’agit de la première apparition (en Occident) de saint Michel, et quand l’archange apparaîtra à saint Aubert, évêque d’Avranches, il lui dira qu’il veut être honoré sur le mont Tombe comme il l’est au mont Gargan.
Jean-Paul II s’était rendu sur le « Monte Sant’Angelo », le 24 mai 1987, et il avait prononcé un discours dont je trouve ici la traduction :
Je suis venu pour vénérer et invoquer l’archange saint Michel, pour qu’il protège et défende la sainte Église, en un moment où il est difficile de rendre un authentique témoignage chrétien sans compromis et sans accommodements.
Cette fréquentation vivante et jamais interrompue de pèlerins, dit à quel point la figure de l’archange Michel - qui joue toujours un rôle important dans un grand nombre de pages de l’Ancien et du Nouveau Testament - est perçue et invoquée par le peuple, et à quel point l’Église a besoin de sa céleste protection : lui, qui est présenté dans la Bible comme le grand lutteur contre le dragon, le chef des démons.
Bien que fragmentaires, les connaissances données par la Révélation sur la personnalité et le rôle de saint Michel, sont très éloquentes. Il est l’archange (cf. Jude, 9) qui revendique les droits inaliénables de Dieu. Il est l’un des princes du ciel (cf. Dt 12,1) d’où viendra le Sauveur. Maintenant le nouveau peuple de Dieu est l’Église. Voilà la raison pour laquelle Elle le considère comme protecteur et défenseur dans toutes ses luttes pour la défense et la diffusion du Règne de Dieu sur la terre. Il est vrai que les « portes de l’enfer ne l’emporteront pas », selon l’assurance du Seigneur (Mt 16,18), mais cela ne veut pas dire que nous sommes exempts des épreuves et des batailles contre les embûches du malin. Dans cette lutte, l’archange Michel est aux côtés de l’Église pour la défendre contre toutes les iniquités du siècle, pour aider les chrétiens à résister au démon « qui rôde comme un lion rugissant cherchant qui dévorer » (1 P 5,8)
Cette lutte contre le démon, qui marque la figure de l’archange Michel, est aujourd’hui encore d’actualité, parce que le démon est toujours vivant et agissant dans le monde. En fait le mal qui s’y trouve, le désordre que l’on rencontre dans la société, l’incohérence de l’homme, la fracture intérieure dont il est victime, non seulement sont la conséquence du péché originel, mais sont aussi l’effet de l’action empoisonnée et ténébreuse de Satan, qui menace de manière insidieuse l’équilibre moral de l’homme et que saint Paul n’hésite pas à appeler « le dieu de ce monde » (2 Co 4,4), parce qu’il se manifeste comme tentateur rusé, qui sait s’insinuer dans le jeu de notre action pour y introduire des déviations très nocives, conformes quant à l’apparence à nos aspirations instinctives. C’est pourquoi l’apôtre des Gentils met les chrétiens en garde contre les embûches du démon et de ses innombrables satellites, quand il exhorte les habitants d’Éphèse à se revêtir « de l’armure de Dieu afin de pouvoir résister aux embûches du diable. Car ce n’est pas seulement contre la chair et le sang que nous avons à lutter, mais contre les Principautés et les Puissances, contre les esprits mauvais répandus dans les airs. » (Ep 6,11-12)